Culture : la SNCF pendant la guerre 1939-1945

Parlez de ce que vous voulez !
Répondre
facelift

Culture : la SNCF pendant la guerre 1939-1945

Message par facelift » 22 déc. 2005 11:26

A l'occasion d'une expo :

"Le musée Jean Moulin ouvre ses portes à l’émouvante exposition Les cheminots dans la Résistance qui rend hommage aux actes de Résistance menés par les cheminots durant la seconde guerre mondiale.
Petit retour en arrière…
Septembre 1939, la toute jeune SNCF est réquisitionnée par l’état-major français. Un quart des cheminots partent au front tandis que 40 000 retraités sont rappelés.
Mai 1940, la Convention d’Armistice met la SNCF à la disposition des autorités d’occupation. A partir de juillet, les cheminots sont soumis aux lois de guerre allemandes, tout écart est sanctionné de peines très dures, allant jusqu’à la peine de mort.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent les actions de résistance des cheminots français. Toutes les formes d’actions sont imaginées: cachettes dans les fourgons, prêts de brassards, d’uniformes ou de casquettes SNCF, ralentissement des convois pour permettre le saut des passagers, diffusion de la presse clandestine, service de renseignements sur les plans de transport allemands, lenteur du travail, sabotage des voies …
Le bilan humain est lourd: plusieurs centaines de cheminots fusillés, plus de 1 100 cheminots morts en déportation sur 2 480 déportés, 2 361 tués en service ou hors service, par bombardements, balles ou mines…
La France a su reconnaître ces actes de bravoure en accordant à la SNCF la croix de guerre et la légion d’honneur à titre militaire, hommage unique rendu à une entreprise et à ses personnels.
En apportant sa participation et son soutien à l’exposition, la SNCF souhaite rendre un nouvel hommage aux cheminots, pour que nul n’oublie.

Exposition ouverte tous les jours de 10h00 à 18h00 du 29 novembre 2005 au 15 avril 2006, sauf lundis et jours fériés.
Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris.
Musée Jean Moulin.
Jardin Atlantique – 23 allée de la 2e DB – Paris 15e
Plein tarif : 4 euros, Tarif réduit : 3 euros, Tarif SNCF : 2 euros, Tarif jeune : 2 euros"

http://www.sncf.com/actu/actuResistance.htm" onclick="window.open(this.href);return false;

Devant une telle hagiographie de l'action de la SNCF et des cheminots, ceux qui se sont risqués à poser des questions s'en sont pris plein la gueule !

630 convois ont quittés la France pour faire leur "oeuvre" génocidaire, il semblerait qu'aucun n'ait été attaqué, qu'aucun n'ait déraillé, que tous ait pu mener leurs victimes a "bon" port.
K.W. Schaechter, a rendu public des archives venant des A.D. de Toulouse concernant les factures que la SNCF envoya au Gouvernement Provisoire de la République Française pour les derniers convois de déportés... le commerce de la mort !
Le premier convoi de juif bulgare devait partir en mai 1943. Il ne partit jamais (et aucun autre à sa suite) car aucun cheminot bulgare ne voulu le conduire. Pourtant la Bulgarie était pendant la seconde guerre mondiale un pays ALLIE à l'Allemagne ! Rien de tel chez nos résistants cheminots.

Avatar du membre
Raf_diy
squatteur/euse
squatteur/euse
Messages : 687
Enregistré le : 04 oct. 2003 23:48

Message par Raf_diy » 22 déc. 2005 19:08

Ne confondons pas l'entreprise SNCF et ses employés, qui pour beaucoup n'auraient jamais participé pour ne pas dire collaboré...

Je veux pas faire de pub à l'Express, mais ce passage me semble assez éclairant par rapport à cette distinction machine d'état / individu employé :
L'offensive allemande à l'Est de juin 1941 perturbe brutalement l'entreprise, en rejetant l'URSS dans le camp allié et en provoquant l'entrée en résistance du Parti communiste français. Les cheminots communistes sont très nombreux - Jean Berthelot les évalue alors à 100 000, soit 20% du personnel - et les premiers sabotages apparaissent dès l'été. Le ministre des Communications, qui ordonne le 26 juin au président de la SNCF de leur faire la chasse, précise tout de même: «Je reconnais les difficultés de cette tâche, en raison du fait que les propagandistes les plus dangereux sont fréquemment des agents assurant correctement leur service.» La direction de la SNCF donne pour instruction aux directeurs régionaux de «signaler aux préfets les agents que, sans avoir des éléments suffisants pour proposer leur licenciement, ils suspectent de se livrer à une telle propagande». A peine un mois plus tard, le directeur général Robert Le Besnerais peut annoncer à la Wehrmacht que «600 agents de zone occupée ont été éliminés» et lui fournit la liste des agents révoqués. En novembre 1941, le bilan s'établit à 1 290 agents suspendus, internés, révoqués ou licenciés pour raisons politiques (dont 445 seront internés ou incarcérés par les autorités françaises et 70 par les autorités allemandes). Les dénonciations de la SNCF ont une telle efficacité que le directeur général Robert Le Besnerais redoute alors que les préfets en soient «conduits à penser qu'il y a des communistes surtout chez les cheminots».
Evoquant le rôle et l'attitude des cheminots de base, Christian Bachelier rappelle quelques vérités parfois oubliées pour apprécier les possibilités réelles d'intervention. Ces «convois spéciaux», dont l'escorte était formée de gendarmes français, faisaient aussi l'objet d'une surveillance allemande étroite et souvent violente. Malgré ces difficultés, nombreuses furent les tentatives pour apporter eau et nourriture aux déportés lors des interminables arrêts ou pour recueillir et affranchir les messages qu'ils lançaient des wagons. Des cheminots dévissaient les écrous des boulons de fixation des planchers de wagons à bestiaux, ou y cachaient parfois des outils. Les conducteurs ralentissaient les convois dans des zones propres aux évasions. Les cas d'évasion font l'objet de plaintes des responsables des escortes allemandes des convois. Ces petits gestes, parfois dérisoires, parfois décisifs, étaient très risqués et de nombreux cheminots furent fusillés pour avoir enfreint les consignes.
source : http://www.lexpress.fr/info/france/doss ... ida=420441" onclick="window.open(this.href);return false;
Non ? Si !

facelift

Message par facelift » 22 déc. 2005 20:13

Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de résistants parmi les cheminots mais qu'il est quasi impossible de faire une recherche hors des mythologies gaullistes et communistes de la Résistance.
Le chercheur qui voudrait bosser sur la collaboration des cheminots de la sncf ne le pourrait pas.

facelift

Message par facelift » 16 mai 2006 12:59

Alain Lipietz porte plainte contre la sncf pour son implication dans le génocide juif.

http://lipietz.net/breve.php3?id_breve=131" onclick="window.open(this.href);return false;

Je suis un visionnaire...
Modifié en dernier par facelift le 16 mai 2006 15:17, modifié 1 fois.

Mr Croustillant

Message par Mr Croustillant » 16 mai 2006 13:11

au pire, tu peux te ballader dans les gares et tu verras de nombreux monuments en memoire aux cheminots fusillés pendant la guerre ...

y en a un a cote du Poste S a villeneuve st georges si tu veux ...

Avatar du membre
aurélie apatride
squatteur/euse
squatteur/euse
Messages : 633
Enregistré le : 10 déc. 2003 19:26

Message par aurélie apatride » 16 mai 2006 15:15

héh je me rapelle quand je bossais aux archives départementales de toulouse, un type était interdit d'entrée car il avait révélé des trucs sur la sncf toulouse pendnat la guerre en se procurrant des docs tenus au secret... comme quoi on sait pas encore tout...
je suis juste une petite fille, je ne veux pas grandir

http://liliebird.zeblog.com
http://anarkopunk.free.fr

facelift

Message par facelift » 16 mai 2006 15:25

Mr Croustillant a écrit :au pire, tu peux te ballader dans les gares et tu verras de nombreux monuments en memoire aux cheminots fusillés pendant la guerre ...

y en a un a cote du Poste S a villeneuve st georges si tu veux ...
Je n'ai pas dit le contraire.
Mais l'inverse de ce que je dis n'est aussi qu'une demie-vérité.
aurélie apatride a écrit :héh je me rapelle quand je bossais aux archives départementales de toulouse, un type était interdit d'entrée car il avait révélé des trucs sur la sncf toulouse pendnat la guerre en se procurrant des docs tenus au secret... comme quoi on sait pas encore tout...
Oui, j'en parle dans le premier message de ce sujet. C'est K.W. Schaechter.
Si mes souvenirs sont bons, les documents qu'il a rendu public étaient des copies plus ou moins laissés à l'abandon par le service des AD de Toulouse (mais je peux confondre avec une autre histoire, j'ai un petit doute)
Si tu veux plus de renseignements sur cette histoire, jète un oeil dans le bouquin de Sonia Combe que j'ai chroniqué dans le dernier n° de NTM-zine.

Avatar du membre
aurélie apatride
squatteur/euse
squatteur/euse
Messages : 633
Enregistré le : 10 déc. 2003 19:26

Message par aurélie apatride » 16 mai 2006 18:40

ben la version honteusement racontée par le standardiste était que un employé infiltré lui avait photocopié de strucs, mais ils ont jamais réussit à trouver qui
je suis juste une petite fille, je ne veux pas grandir

http://liliebird.zeblog.com
http://anarkopunk.free.fr

facelift

Message par facelift » 16 mai 2006 18:59

Moi, il me semble que des cartons de photocopies de documents originaux étaient abandonnés quasiment jusque sur le trottoir.
Et comme les photocopies ne sont pas protégés légalement de la même manière que les archives, Schaechter n'est même pas attaquable.

Le coup de l'employé infiltré, c'est un peu gros. On n'est pas au pentagone. C'est sûr que le personnel des archives devait se sentir mal...

Avatar du membre
aurélie apatride
squatteur/euse
squatteur/euse
Messages : 633
Enregistré le : 10 déc. 2003 19:26

Message par aurélie apatride » 17 mai 2006 19:12

ben le coup du carton sur le trottoir c encore plus gros je trouve...
je suis juste une petite fille, je ne veux pas grandir

http://liliebird.zeblog.com
http://anarkopunk.free.fr

Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 10 invités