Chez les bouquinistes spécialisés en « poche » (proposant donc de la littérature vivante et pas que des « beaux livres-musées ») tu peux trouver des bouquins de
Héléna sortis à l'époque chez Ditis pour une somme modique (d'après mon expérience), soit entre 50c et 2-3 euros. Même à Marseille j'en ai trouvé quelques uns pour un ou deux euros, donc à peine plus (en francs constants) qu'à l'époque où ces ouvrages inondaient pour trois fois rien les prises uniques et autres mono'hop. D'ailleurs je ne sais pas quel éditeur l'explique doctement mais moins le bouquin est cher, plus les attentes (couverture, papier, contenu) sont grandes. Évidemment on parle d'avant... Et ça se vérifie, ces livres sont increvables à la différence d'autres (Presses de la cité ?) qui ont tendance à se casser en deux dans leur tranche après une ou deux (re)lectures alors qu'à l'achat ils semblent comme neufs (plus de 50 bonnes années après tout de même, convenons-en). Ses livres réédités en 10/18 dans la série éphémère La poisse (dirigée par Phil Casoar et Bayon, entre autres) et qui comprend de sa part et à ma connaissance Le bon dieu s'en fout, J'aurai la peau de Salvador et Les clients du Central Hôtel (donc vraiment des perles) sont un peu plus chers mais la préface explique au potentiel lecteur combien le livre est bien, au cas où ledit lecteur voudrait l'acheter au pif, même si quand on acquiert fortuitement un livre s'appelant Le bon dieu s'en fout et qu'il est (a) paru dans une collec nommée « La poisse » (AKA la collection de la dernière chance), on sait qu'on n'a pas complètement perdu sa journée et que quelque part, le bon dieu ou le saint pinard existe peut-être quand même un peu dans un monde où tout semble perdu d'avance. La preuve, on en cause là, maintenant, sur ce forum, même Dick ne l'avait pas imaginé. Et puis « Les flics ont toujours raison », merde, c'est quand même un des meilleurs titres de bouquins au monde.
Concernant
Hogg (quand on tape ça sous google, on tombe sur le site de la fnac avec le livre sous-titré par eux "Porc sur la ville"... sûrement la seule chose de bien produite par cet hypermarché de la
culture), pour éviter toute polémique je ne brosserai même pas l'intrigue générale du livre (la relation amoureuse entre un enfant, esclave volontaire, et un assassin-violeur qui ferait lui-même honte au plus bourru des sangliers, le tout sur fond de violences extrêmes, pour faire court), c'est une immersion dans un monde indéfini (une préhistoire parallèle, le futur ?) où violence et sexualité se confondent et se répondent, si on peut encore parler de sexualité dans ce cas : une sorte de proto-fusion orgiaque, mortifère et carnassière où la viande et le sexe (l'organe, pas la pratique) deviennent à peu près synonymes : le passé de l'animal, le futur de la guerre, du sexe, de la télé, donc le présent qui est en marche. Ce qui nous ramène à Héléna : cool, frère.
http://www.culture-sf.com/Hogg-Samuel-Delany-cf-253