Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Salut,
Le souci est que l'islamophobie qui imprègne de plus en plus souvent la une des magazines, les conversations et l'air du temps, n'est le plus souvent pas une critique de la religion en tant que telle, ce qui serait compréhensible, mais un racisme déguisé qui s'attaque à celles et ceux perçus comme musulmans, qu'ils le soient en réalité ou pas.
De la même façon que l'antisémitisme se fout de savoir si un Juif est pratiquant ou pas, ou même croyant.
Le point de vue que je défends, c'est qu'on peut être libertaire, antifasciste, athée et anticlérical, critiquer l'Islam au même titre que les autres religions, sans tomber dans le piège de l'islamophobie, cet authentique concept d'extrême-droite.
L'amalgame qui ferait croire qu'en luttant contre l'islamophobie on soutient l'intégrisme musulman, ou même la religion musulmane, est inacceptable.
Mon point de vue sur les religions n'a pas varié depuis cet article que j'ai écrit en 2006 pour Barricata :
http://www.fredalpi.com/spip/spip.php?article76
Que les femmes soient les premières victimes des religions, je le pense aujourd'hui tout autant qu'hier.
En revanche, l'islamophobie, même "de gauche", parfois déguisée en lutte féministe ou laïque, me fait gerber, et je la combats au même titre que les autres racismes, xénophobies et haines contre des groupes de personnes présentées comme des "ennemis intérieurs" ou des "menaces pour la Civilisation Occidentale".
A+
Le souci est que l'islamophobie qui imprègne de plus en plus souvent la une des magazines, les conversations et l'air du temps, n'est le plus souvent pas une critique de la religion en tant que telle, ce qui serait compréhensible, mais un racisme déguisé qui s'attaque à celles et ceux perçus comme musulmans, qu'ils le soient en réalité ou pas.
De la même façon que l'antisémitisme se fout de savoir si un Juif est pratiquant ou pas, ou même croyant.
Le point de vue que je défends, c'est qu'on peut être libertaire, antifasciste, athée et anticlérical, critiquer l'Islam au même titre que les autres religions, sans tomber dans le piège de l'islamophobie, cet authentique concept d'extrême-droite.
L'amalgame qui ferait croire qu'en luttant contre l'islamophobie on soutient l'intégrisme musulman, ou même la religion musulmane, est inacceptable.
Mon point de vue sur les religions n'a pas varié depuis cet article que j'ai écrit en 2006 pour Barricata :
http://www.fredalpi.com/spip/spip.php?article76
Que les femmes soient les premières victimes des religions, je le pense aujourd'hui tout autant qu'hier.
En revanche, l'islamophobie, même "de gauche", parfois déguisée en lutte féministe ou laïque, me fait gerber, et je la combats au même titre que les autres racismes, xénophobies et haines contre des groupes de personnes présentées comme des "ennemis intérieurs" ou des "menaces pour la Civilisation Occidentale".
A+
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
pourquoi l'utiliser ?l'islamophobie, cet authentique concept d'extrême-droite
tout aussi inacceptable que de faire croire qu'en s'attaquant a l'islam on soutient le racisme.L'amalgame qui ferait croire qu'en luttant contre l'islamophobie on soutient l'intégrisme musulman, ou même la religion musulmane, est inacceptable.
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Le concept est actuellement abondamment utilisé par tout le spectre politique. Pourquoi ? Parce que, comme l'antisémitisme en d'autres temps, il donne des réponses simplistes et "culturelles" à des questions sociales et politiques.Acrate33 a écrit :pourquoi l'utiliser ?l'islamophobie, cet authentique concept d'extrême-droite
Une fois de plus, je répète que l'islamophobie ne prend en réalité pas pour cible l'Islam, mais les Musulman-e-s ou considérés culturellement comme tels.Acrate33 a écrit :tout aussi inacceptable que de faire croire qu'en s'attaquant a l'islam on soutient le racisme.L'amalgame qui ferait croire qu'en luttant contre l'islamophobie on soutient l'intégrisme musulman, ou même la religion musulmane, est inacceptable.
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Ah mais là je suis d'accord avec toi Fred, mais je crois que c'est ce terme qui est pourri, du coup on ne se comprend plus du tout alors que je pense que dans le fond on est tous plus ou moins d'accord: d'accord pour critiquer la religion en tant que telle, pas d'accord pour stigmatiser tous les religieux. (Bon après je vous met quand même au défit de me trouver un religieux même "modéré" qui soit d'accord avec le mariage gay tiens...)
Par exemple, je ne sais pas si certains ici connaissent le blog bd d'un certain Herbedeprovence, bah lui il critique la religion musulmane, mais sincèrement quand on lit son blog on y ressent clairement que ce garçon est raciste et qu'il ne critique pas seulement la religion. Il y a en effet un "racisme" anti-musulmans, même si je trouve le terme racisme déplacé dans ma phrase, pour un cas comme celui-la je n'en trouve pas d'autre malheureusement.
Non non n'y allez pas au risque de vomir votre déjeuner.
Cela dit, nous sommes ici entre libertaires, et je pense que personne ici n'est comme herbedeprovence: un raciste, juste certains supportent moins la religion que d'autres.
Sujet compliqué.
Par exemple, je ne sais pas si certains ici connaissent le blog bd d'un certain Herbedeprovence, bah lui il critique la religion musulmane, mais sincèrement quand on lit son blog on y ressent clairement que ce garçon est raciste et qu'il ne critique pas seulement la religion. Il y a en effet un "racisme" anti-musulmans, même si je trouve le terme racisme déplacé dans ma phrase, pour un cas comme celui-la je n'en trouve pas d'autre malheureusement.
Non non n'y allez pas au risque de vomir votre déjeuner.
Cela dit, nous sommes ici entre libertaires, et je pense que personne ici n'est comme herbedeprovence: un raciste, juste certains supportent moins la religion que d'autres.
Sujet compliqué.
"Le gruyère est un fromage à chair dure, le démocrate-chrétien est un électeur à pâte molle."
"Pour vivre heureux vivons casqués"
F.Fajardie
"Pour vivre heureux vivons casqués"
F.Fajardie
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Salut,
Sujet compliqué, c'est vrai, et c'est pour ça que nous ne devons pas nous laisser abuser par le détournement de sens que les racistes font à partir des mots et concepts "progressistes" - laïcité et féminisme par exemple - afin de ne pas apporter de l'eau à leur moulin et participer, même malgré nous, à l'islamophobie ambiante.
http://www.fait-religieux.com/france/po ... musulmanes
Il s'agit bien entendu d'un cas isolé, comme pour les mariages entre personnes du même sexe qui sont célébrés par des prêtres chrétiens dans le nord de l'Europe. Mais des exemples existent.
A+
Sujet compliqué, c'est vrai, et c'est pour ça que nous ne devons pas nous laisser abuser par le détournement de sens que les racistes font à partir des mots et concepts "progressistes" - laïcité et féminisme par exemple - afin de ne pas apporter de l'eau à leur moulin et participer, même malgré nous, à l'islamophobie ambiante.
Hmmm... justement, ici :L0b0t0mie a écrit : (Bon après je vous met quand même au défit de me trouver un religieux même "modéré" qui soit d'accord avec le mariage gay tiens...)
http://www.fait-religieux.com/france/po ... musulmanes
Il s'agit bien entendu d'un cas isolé, comme pour les mariages entre personnes du même sexe qui sont célébrés par des prêtres chrétiens dans le nord de l'Europe. Mais des exemples existent.
A+
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
bravo tu m'as mouchée pour le coup, j'avoue être sur le cul.
J'ai quand même du mal à comprendre que l'on puisse célébrer le mariage gay et en même temps être fidèle à sa religion, puisque les religions (monothéistes, les autres je sais pas) interdisent l'homosexualité...
Pour le reste de ton intervention, je pense que justement c'est ceux qui accusent tout le monde à tort et à travers d'islamophobes qui font le jeu des fafs...
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F.Fajardie
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Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Oui, d'accord avec toi, de la même façon que le chantage à l'antisémitisme fait aussi le jeu des antisémites.L0b0t0mie a écrit :Pour le reste de ton intervention, je pense que justement c'est ceux qui accusent tout le monde à tort et à travers d'islamophobes qui font le jeu des fafs...
C'est pour ça que nous devons avoir un peu de discernement, et ne pas pratiquer les amalgames.
A+
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Un des soucis qui selon moi se pose est celui-ci :
Une organisation comme les Indigènes (dont les intervenants en sont plus que très proches) a le même discours que les identitaires : reconnaissance du concept de "français de souche" ou de "souchiens" (selon le point de vue des identitaires pour la première appellation, et selon les Indigènes pour la seconde), et de "néo-colonisés" (inassimilables pour les Identitaires, et qui ne doivent pas s'assimiler ni même militer avec des "blancs" forcément néo-colonialistes selon les Indigènes). Ainsi, les uns et les autres parlent de "blancs" et de "non-blancs". Voir des libertaires donner du crédit à ces thèses, à cette classification, en cautionnant le fait de parler de "blancs" et de "non blancs" est selon moi le signe d'un énorme échec idéologique, et d'une défaite sémantique que nous paierons cher.
C'est ignorer que "blancs" ou pas, les personnes vivant en France sont aussi à très forte majorité d'origine immigrée. C'est légitimer un discours qui met d'un côté des personnes blanches de peau face aux "autres". C'est privilégier la culpabilité et la pitié au lieu de prôner la solidarité. C'est accepter de tomber dans des discours de culpabilisation et de stigmatisation (là, le mot convient bien je trouve) en fonction du "passé" prétendu des uns et des autres : les "blancs" seraient donc forcément issus de colonisateurs et seraient par essence complices du néo-colonialisme, alors que les "non blancs", en tant que "néo colonisés" seraient par essence des victimes éternelles et donc légitimes dans tout type d'action et de prise de position face aux "blancs" (relire les déclaration de la porte-parole des indigènes à ce sujet, qui sont tout sauf ambigues).
Pour ma part, je milite dans un groupe où se trouvent de jeunes allemands et une italienne : je ne vois pas pourquoi je leur reprocherais le nazisme ou le fasciste, et il me semble que eux non plus n'ont pas à me reprocher le pétainiste ou la colonisation française. La secrétaire général de mon organisation est franco-tunisienne: dois-je lui reprocher l'esclavage qui a eu lieu en Tunisie jusqu'à la fin du 19eme siècle ? Bien que de nationalité française sur ma carte d'identité, je ne me sens pas responsable des actes des chefs politiques français d'hier pas plus que de ceux d'aujourd'hui : je pense que chacunE est responsable de ses actes et de ses attitudes ici et maintenant. Que cette "liberté" de penser et d'agir doit et peut se faire contre et malgré son milieu d'origine (la plupart des "penseurs" révolutionnaires n'étaient pas issus du lumpenproletariat, à ce que je sache).
Pour conclure, toutes ces histoires me font penser à ce qui s'est passé en Allemagne il y a quelques années : une frange des antifascistes ont exacerbé un sentiment de culpabilité issu du nazisme qui les a fait créer la mouvance "anti-deutch", revenant sans cesse sur la lutte contre l'antisémitisme, ce qui les a amené à justifier le politique de l'Etat israëlien. Je constate aujourd'hui le même phénomène chez certains libertaires qui, au nom de la culpabilité coloniale et post-coloniale, et au nom de l'antiracisme, mettent sans cesse en avant la lutte contre l'islamophobie. Cela les amène non pas à soutenir la partie progressiste et humaniste des personnes issues de culture musulmane, mais à accepter les discours identitaires et communautaristes religieux. Et à copiner avec des mouvements comme les Indigènes qui soutiennent le Hammas et le régime iranien. Au lieu de prendre fait et cause pour les femmes qui se battent contre le voile, et pour les hommes qui eux aussi veulent se débarrasser des religions, ceux-ci soutiennent les plus réactionnaires des religieux en prônant le voile comme un "choix" et une "liberté". Ils font là, sans le vouloir, preuve d'un européanocentrisme qui consiste à penser que les conquêtes de liberté qui ont eu lieu en Europe et plus spécifiquement en France n'auraient pas lieu d'être dans d'autres parties du monde. Or, c'est faux, et là encore c'est une grave erreur : partout, des hommes, et surtout des femmes, résistent face aux religions et à l'ordre moral. Le féminisme est ainsi fortement attaqué dans ses fondements : la lutte pour la liberté des femmes ici et ailleurs. Cela donne de la force à ceux qui, un peu partout, visent à casser ces luttes. Le FN, lui, seul sur ce terrain, vient nous prendre pour des abrutis en prétendant défendre les femmes et la laîcité alors que ce parti a toujours défendu les religieux.
C'est attristant et grave.
Cet amalgame entre islam et immigration qui se fait du FN aux Identitaires en passant par les Indigènes, cette classification entre "blancs" et "français de souche" ne doit en aucun cas être reprise par les libertaires. Cela signifierait une défaite politique sans précédent, menant à l'abandon des valeurs universalistes, antisexistes, antiracistes qui nous sont chères. La lutte pour le liberté ne doit pas connaitre de frontières, ne doit pas être à géométrie variable selon le sexe, la couleur de peau, et l'origine sociale et culturelle.
Bibo
Une organisation comme les Indigènes (dont les intervenants en sont plus que très proches) a le même discours que les identitaires : reconnaissance du concept de "français de souche" ou de "souchiens" (selon le point de vue des identitaires pour la première appellation, et selon les Indigènes pour la seconde), et de "néo-colonisés" (inassimilables pour les Identitaires, et qui ne doivent pas s'assimiler ni même militer avec des "blancs" forcément néo-colonialistes selon les Indigènes). Ainsi, les uns et les autres parlent de "blancs" et de "non-blancs". Voir des libertaires donner du crédit à ces thèses, à cette classification, en cautionnant le fait de parler de "blancs" et de "non blancs" est selon moi le signe d'un énorme échec idéologique, et d'une défaite sémantique que nous paierons cher.
C'est ignorer que "blancs" ou pas, les personnes vivant en France sont aussi à très forte majorité d'origine immigrée. C'est légitimer un discours qui met d'un côté des personnes blanches de peau face aux "autres". C'est privilégier la culpabilité et la pitié au lieu de prôner la solidarité. C'est accepter de tomber dans des discours de culpabilisation et de stigmatisation (là, le mot convient bien je trouve) en fonction du "passé" prétendu des uns et des autres : les "blancs" seraient donc forcément issus de colonisateurs et seraient par essence complices du néo-colonialisme, alors que les "non blancs", en tant que "néo colonisés" seraient par essence des victimes éternelles et donc légitimes dans tout type d'action et de prise de position face aux "blancs" (relire les déclaration de la porte-parole des indigènes à ce sujet, qui sont tout sauf ambigues).
Pour ma part, je milite dans un groupe où se trouvent de jeunes allemands et une italienne : je ne vois pas pourquoi je leur reprocherais le nazisme ou le fasciste, et il me semble que eux non plus n'ont pas à me reprocher le pétainiste ou la colonisation française. La secrétaire général de mon organisation est franco-tunisienne: dois-je lui reprocher l'esclavage qui a eu lieu en Tunisie jusqu'à la fin du 19eme siècle ? Bien que de nationalité française sur ma carte d'identité, je ne me sens pas responsable des actes des chefs politiques français d'hier pas plus que de ceux d'aujourd'hui : je pense que chacunE est responsable de ses actes et de ses attitudes ici et maintenant. Que cette "liberté" de penser et d'agir doit et peut se faire contre et malgré son milieu d'origine (la plupart des "penseurs" révolutionnaires n'étaient pas issus du lumpenproletariat, à ce que je sache).
Pour conclure, toutes ces histoires me font penser à ce qui s'est passé en Allemagne il y a quelques années : une frange des antifascistes ont exacerbé un sentiment de culpabilité issu du nazisme qui les a fait créer la mouvance "anti-deutch", revenant sans cesse sur la lutte contre l'antisémitisme, ce qui les a amené à justifier le politique de l'Etat israëlien. Je constate aujourd'hui le même phénomène chez certains libertaires qui, au nom de la culpabilité coloniale et post-coloniale, et au nom de l'antiracisme, mettent sans cesse en avant la lutte contre l'islamophobie. Cela les amène non pas à soutenir la partie progressiste et humaniste des personnes issues de culture musulmane, mais à accepter les discours identitaires et communautaristes religieux. Et à copiner avec des mouvements comme les Indigènes qui soutiennent le Hammas et le régime iranien. Au lieu de prendre fait et cause pour les femmes qui se battent contre le voile, et pour les hommes qui eux aussi veulent se débarrasser des religions, ceux-ci soutiennent les plus réactionnaires des religieux en prônant le voile comme un "choix" et une "liberté". Ils font là, sans le vouloir, preuve d'un européanocentrisme qui consiste à penser que les conquêtes de liberté qui ont eu lieu en Europe et plus spécifiquement en France n'auraient pas lieu d'être dans d'autres parties du monde. Or, c'est faux, et là encore c'est une grave erreur : partout, des hommes, et surtout des femmes, résistent face aux religions et à l'ordre moral. Le féminisme est ainsi fortement attaqué dans ses fondements : la lutte pour la liberté des femmes ici et ailleurs. Cela donne de la force à ceux qui, un peu partout, visent à casser ces luttes. Le FN, lui, seul sur ce terrain, vient nous prendre pour des abrutis en prétendant défendre les femmes et la laîcité alors que ce parti a toujours défendu les religieux.
C'est attristant et grave.
Cet amalgame entre islam et immigration qui se fait du FN aux Identitaires en passant par les Indigènes, cette classification entre "blancs" et "français de souche" ne doit en aucun cas être reprise par les libertaires. Cela signifierait une défaite politique sans précédent, menant à l'abandon des valeurs universalistes, antisexistes, antiracistes qui nous sont chères. La lutte pour le liberté ne doit pas connaitre de frontières, ne doit pas être à géométrie variable selon le sexe, la couleur de peau, et l'origine sociale et culturelle.
Bibo
« Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur. »
Victor Hugo
Victor Hugo
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
Salut Bibo,
Je pense que tu t'es trompé de topic, celui-ci est consacré aux rapports entre les libertaires
et l'islamophobie.
Je n'ai d'autre part rien à voir avec l'organisation du débat aux Vignoles, n'étant pas adhérent à l'educ 93.
Et je n'ai pas lu le livre. Donc, inutile de me parler du PIR et des intervenant-e-s au débat, qui d'ailleurs n'en
font pas partie...
Juste quelques remarques :
- Étant suédois de naissance et de nationalité, même si j'ai aussi la nationalité française, j'éprouve assez peu de culpabilité coloniale vis à vis de ce qu'a fait l'état français.
- je ne vois nulle part où qui que ce soit ait joué de la culpabilité coloniale. L'amalgame (encore un !) avec
les anti-deutsch est de ce fait particulièrement inapproprié.
- concernant la couleur de la peau : la ségrégation se fait aujourd'hui en France sur la couleur de la peau plus que
sur la nationalité, que ce soit notamment dans l'accès à l'emploi ou au logement. Parle-en avec des antillais par exemple,
français depuis plusieurs siècles. Souvent plus facile d'être polonais.
C'est donc bien un critère qu'il faut prendre en compte. Penser que la seule domination est la domination de classe
sociale est une erreur.
Classe, sexe et race sont en interaction permanente dans les dominations.
- Penser que chacun-e est entièrement entièrement responsable de ses actes, sans tenir compte de son milieu d'origine,
de son sexe et de sa couleur de peau, c'est le discours de l'égalité des chances (qui n'est pas l'égalité), plus libertarien que libertaire, qui dit qu'on est donc personnellement responsable, et coupable, de tout ce qui nous arrive.
Ce n'est pas mon point de vue.
Que la lutte ne doivent pas connaître de frontières, d'accord, mais croire qu'on part toutes et tous du même point,
c'est à mon sens ne pas tenir compte des réalités sociales et sociétales dans lesquelles nous vivons.
A+
Je pense que tu t'es trompé de topic, celui-ci est consacré aux rapports entre les libertaires
et l'islamophobie.
Je n'ai d'autre part rien à voir avec l'organisation du débat aux Vignoles, n'étant pas adhérent à l'educ 93.
Et je n'ai pas lu le livre. Donc, inutile de me parler du PIR et des intervenant-e-s au débat, qui d'ailleurs n'en
font pas partie...
Juste quelques remarques :
- Étant suédois de naissance et de nationalité, même si j'ai aussi la nationalité française, j'éprouve assez peu de culpabilité coloniale vis à vis de ce qu'a fait l'état français.
- je ne vois nulle part où qui que ce soit ait joué de la culpabilité coloniale. L'amalgame (encore un !) avec
les anti-deutsch est de ce fait particulièrement inapproprié.
- concernant la couleur de la peau : la ségrégation se fait aujourd'hui en France sur la couleur de la peau plus que
sur la nationalité, que ce soit notamment dans l'accès à l'emploi ou au logement. Parle-en avec des antillais par exemple,
français depuis plusieurs siècles. Souvent plus facile d'être polonais.
C'est donc bien un critère qu'il faut prendre en compte. Penser que la seule domination est la domination de classe
sociale est une erreur.
Classe, sexe et race sont en interaction permanente dans les dominations.
- Penser que chacun-e est entièrement entièrement responsable de ses actes, sans tenir compte de son milieu d'origine,
de son sexe et de sa couleur de peau, c'est le discours de l'égalité des chances (qui n'est pas l'égalité), plus libertarien que libertaire, qui dit qu'on est donc personnellement responsable, et coupable, de tout ce qui nous arrive.
Ce n'est pas mon point de vue.
Que la lutte ne doivent pas connaître de frontières, d'accord, mais croire qu'on part toutes et tous du même point,
c'est à mon sens ne pas tenir compte des réalités sociales et sociétales dans lesquelles nous vivons.
A+
Bibo a écrit :Un des soucis qui selon moi se pose est celui-ci :
Une organisation comme les Indigènes (dont les intervenants en sont plus que très proches) a le même discours que les identitaires : reconnaissance du concept de "français de souche" ou de "souchiens" (selon le point de vue des identitaires pour la première appellation, et selon les Indigènes pour la seconde), et de "néo-colonisés" (inassimilables pour les Identitaires, et qui ne doivent pas s'assimiler ni même militer avec des "blancs" forcément néo-colonialistes selon les Indigènes). Ainsi, les uns et les autres parlent de "blancs" et de "non-blancs". Voir des libertaires donner du crédit à ces thèses, à cette classification, en cautionnant le fait de parler de "blancs" et de "non blancs" est selon moi le signe d'un énorme échec idéologique, et d'une défaite sémantique que nous paierons cher.
C'est ignorer que "blancs" ou pas, les personnes vivant en France sont aussi à très forte majorité d'origine immigrée. C'est légitimer un discours qui met d'un côté des personnes blanches de peau face aux "autres". C'est privilégier la culpabilité et la pitié au lieu de prôner la solidarité. C'est accepter de tomber dans des discours de culpabilisation et de stigmatisation (là, le mot convient bien je trouve) en fonction du "passé" prétendu des uns et des autres : les "blancs" seraient donc forcément issus de colonisateurs et seraient par essence complices du néo-colonialisme, alors que les "non blancs", en tant que "néo colonisés" seraient par essence des victimes éternelles et donc légitimes dans tout type d'action et de prise de position face aux "blancs" (relire les déclaration de la porte-parole des indigènes à ce sujet, qui sont tout sauf ambigues).
Pour ma part, je milite dans un groupe où se trouvent de jeunes allemands et une italienne : je ne vois pas pourquoi je leur reprocherais le nazisme ou le fasciste, et il me semble que eux non plus n'ont pas à me reprocher le pétainiste ou la colonisation française. La secrétaire général de mon organisation est franco-tunisienne: dois-je lui reprocher l'esclavage qui a eu lieu en Tunisie jusqu'à la fin du 19eme siècle ? Bien que de nationalité française sur ma carte d'identité, je ne me sens pas responsable des actes des chefs politiques français d'hier pas plus que de ceux d'aujourd'hui : je pense que chacunE est responsable de ses actes et de ses attitudes ici et maintenant. Que cette "liberté" de penser et d'agir doit et peut se faire contre et malgré son milieu d'origine (la plupart des "penseurs" révolutionnaires n'étaient pas issus du lumpenproletariat, à ce que je sache).
Pour conclure, toutes ces histoires me font penser à ce qui s'est passé en Allemagne il y a quelques années : une frange des antifascistes ont exacerbé un sentiment de culpabilité issu du nazisme qui les a fait créer la mouvance "anti-deutch", revenant sans cesse sur la lutte contre l'antisémitisme, ce qui les a amené à justifier le politique de l'Etat israëlien. Je constate aujourd'hui le même phénomène chez certains libertaires qui, au nom de la culpabilité coloniale et post-coloniale, et au nom de l'antiracisme, mettent sans cesse en avant la lutte contre l'islamophobie. Cela les amène non pas à soutenir la partie progressiste et humaniste des personnes issues de culture musulmane, mais à accepter les discours identitaires et communautaristes religieux. Et à copiner avec des mouvements comme les Indigènes qui soutiennent le Hammas et le régime iranien. Au lieu de prendre fait et cause pour les femmes qui se battent contre le voile, et pour les hommes qui eux aussi veulent se débarrasser des religions, ceux-ci soutiennent les plus réactionnaires des religieux en prônant le voile comme un "choix" et une "liberté". Ils font là, sans le vouloir, preuve d'un européanocentrisme qui consiste à penser que les conquêtes de liberté qui ont eu lieu en Europe et plus spécifiquement en France n'auraient pas lieu d'être dans d'autres parties du monde. Or, c'est faux, et là encore c'est une grave erreur : partout, des hommes, et surtout des femmes, résistent face aux religions et à l'ordre moral. Le féminisme est ainsi fortement attaqué dans ses fondements : la lutte pour la liberté des femmes ici et ailleurs. Cela donne de la force à ceux qui, un peu partout, visent à casser ces luttes. Le FN, lui, seul sur ce terrain, vient nous prendre pour des abrutis en prétendant défendre les femmes et la laîcité alors que ce parti a toujours défendu les religieux.
C'est attristant et grave.
Cet amalgame entre islam et immigration qui se fait du FN aux Identitaires en passant par les Indigènes, cette classification entre "blancs" et "français de souche" ne doit en aucun cas être reprise par les libertaires. Cela signifierait une défaite politique sans précédent, menant à l'abandon des valeurs universalistes, antisexistes, antiracistes qui nous sont chères. La lutte pour le liberté ne doit pas connaitre de frontières, ne doit pas être à géométrie variable selon le sexe, la couleur de peau, et l'origine sociale et culturelle.
Bibo
Re: Libertaires et sans-concessions contre l’islamophobie !
les deux sujets sont pourtant liés, précisément dans ce que soulève bibo : l'utilisation des concepts de blancs ou fançais de souche, l'"amalgame entre islam et immigration", etc.
http://www.rue89.com/2012/05/29/hessa-e ... ois-232559
comme tu le dis si bien souvent toi même, les choses sont plus compliquées, donc évitons les vérités toutes faites. un contre exemple :Fred ALPI a écrit :
- concernant la couleur de la peau : la ségrégation se fait aujourd'hui en France sur la couleur de la peau plus que
sur la nationalité, que ce soit notamment dans l'accès à l'emploi ou au logement.
http://www.rue89.com/2012/05/29/hessa-e ... ois-232559
répondre à des arguments imaginaires aussiPenser que la seule domination est la domination de classe
sociale est une erreur.
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