L'armée française se prépare à mener le combat urbain

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Nico37
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L'armée française se prépare à mener le combat urbain

Message par Nico37 » 13 déc. 2012 2:35

L'armée française se prépare à mener le combat urbain 05/12 Jean-François LAVILLE

Pour appuyer les troupes au sol engagées dans un combat urbain, les troupes utilisent également le mortier, opérationnel en quelques secondes

Aube - Dans une ville fantôme bâtie dans l'Aisne, l'armée se prépare aux nouvelles formes de combat pour être plus efficace et moins vulnérable

Les hauts gradés ne s'en cachent pas : les combats de demain ne seront pas ceux d'hier. Les armées ne vont plus « faire campagne », mais vont se battre en ville. « Mais, en ville, un combat est souvent source de pièges et d'enlisement. Il y est quasiment impossible d'y développer une manœuvre sans risque de perte importante en matériels et en personnels », rappelle l'un des officiers supérieurs du camp militaire de Sissonne, situé dans l'Aisne. Alors il faut s'adapter avec du matériel performant et du personnel bien formé. C'était tout le sens des manœuvres organisées voilà quelques jours sur ce camp, en présence du général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre.

Changer du matériel « à bout de souffle »

Cela se passe au cœur d'une ville fantôme - équivalent d'une cité de 5 000 habitants - bâtie spécialement pour l'entraînement au combat urbain. L'occasion pour les militaires de souligner qu'un combat sans hommes est une utopie. « Ce sont des combats de grande intensité qui nécessitent des relèves. On sait qu'un soldat restant plus de 24 heures au combat urbain peut souffrir de dommages psychologiques importants. » Le général de division Bernard Guillet est encore plus direct en évoquant, certes, les contraintes budgétaires pesant sur les choix d'investissement, mais aussi le matériel « à bout de souffle ». C'est alors que les militaires évoquent « la démarche Scorpion », présentée comme le « projet phare de l'armée de terre ». Il s'agit de renouveler les équipements, d'utiliser encore davantage les nouvelles technologies et de rendre les forces moins vulnérables, « tout en endiguant les surcoûts dans une période de disette financière ». Ce n'est pas par hasard si, à ces manœuvres, étaient invités les parlementaires des commissions de Défense des deux assemblées, ceux qui vont peser lors du vote des budgets de la Défense.

Vétronique…

En matière de matériel, il est prévu de remplacer du matériel ancien - près de quarante ans - notamment pour le transport de troupes : les fameux VAB (véhicules de l'avant blindés) dont chacun sait que leur blindage est très insuffisant. Seront intégrés des véhicules blindés plus performants, avec des systèmes de brouilleurs, de détection de départ de tirs ennemis, ainsi que de la robotique et de la vétronique, autrement dit un système électronique permettant de contrôler la navigation, les communications, les systèmes d'observation, l'énergie, la motorisation et les systèmes d'armes des véhicules militaires. Le tout en réseau de manière à limiter les temps de communication et de décision en cours de combat. Les unités seront ainsi mieux protégées, moins vulnérables, et plus rapides dans l'exécution des ordres.
L'armée se prépare à la guerre à Sissonne 30/11 Thierry de LESTANG PARADE - Photos Jean-Marie CHAMPAGNE

Les militaires vont prendre le contrôle de la ville.

L'armée de terre a présenté hier à Sissonne les nouvelles techniques de combat dans les villes. Un programme baptisé Scorpion qui doit être lancé prochainement.

Cap sur la guerre du futur à Sissonne. Le camp a servi, hier, de champ de manœuvres à l'armée de terre pour démontrer les nouvelles techniques de combat en milieu urbain.

Ce programme, dopé par la haute technologie, s'appelle Scorpion. Il devrait coûter 400 millions d'euros chaque année pendant dix ans. En ces temps de disette budgétaire, mieux vaut miser sur la compréhension des élus. Alors, l'armée a invité les parlementaires des commissions de Défense du Sénat et de l'Assemblée nationale, pour être sûre d'être bien comprise.

L'exercice, recourant à une vingtaine de véhicules, plusieurs hélicoptères et un peu moins de deux cents combattants s'est logiquement déroulé dans le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub) en présence du chef d'état-major, Bertrand Ract-Madoux, d'un aréopage de généraux et d'une quarantaine de journalistes.

Un colonel aborde d'abord des constatations sociologiques : en 1950, les villes abritaient 22 % de l'humanité pour 75 % aujourd'hui. Pas de doute, selon les stratèges, c'est bien dans les cités que les conflits de demain vont se dérouler. Ce terrain est celui de tous les dangers. « L'ennemi peut surgir de partout et de nulle part », souligne un officier.

Pour s'y préparer, l'armée mise sur la complémentarité. Plus question de laisser des fantassins progresser sans l'appui de blindés et la maîtrise du ciel. Tout commence avec un drone qui communique immédiatement des images.

C'est ensuite la ronde des hélicoptères. Le Tigre, souple, transportant un pilote et un tireur, est vraiment un félin des cieux. Il glisse dans les airs, virevolte. Des explosions résonnent. La terre boueuse est masquée par des nuages de fumée. Un char Leclerc avance, menaçant avec sa longue tourelle pouvant atteindre des cibles avec des obus en roulant. C'est curieusement une démonstration de force et aussi de faiblesse. L'armée sait manier les symboles en montrant un tireur vulnérable avec la tête sortant du blindé. Le message est clair : Il est urgent de disposer d'un matériel performant protégeant plus nos troupes.

Des engins de transport de troupes progressent. Ils abritent des parachutistes. appartenant justement à la section qui a perdu près d'une dizaine d'hommes à Uzbin en Afghanistan en août 2008. Plus que d'autres, ils connaissent l'urgence de se préparer à la guerre.

Les armes crépitent. Les hommes prennent possession d'immeubles. Leur présence est signalée par des sacs marqués à l'infra-rouge. Dans un hangar, des ingénieurs expliquent le maniement de robots mobiles équipés de caméras. Ils peuvent économiser des vies même si un expert l'affirme : « La guerre sans hommes est une utopie. »

Des véhicules, équipés de capteurs de leur environnement en trois dimensions, sont aussi présentés. L'armée a montré son savoir-faire. Elle veut maintenant gagner la bataille budgétaire.

Pour voir toutes les photos de l'exercice

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