Préjugés, sexisme: combat permanent

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 18 juin 2016 18:34

Norma Bates a écrit :
abFab a écrit :On attend avec impatience que des groupes punks refusent de jouer et demandent à l'orga de les remplacer par des groupes de meufs pour ré-équilibrer ces affiches 100% masculines ;)
:pirate:
Ah, parce qu'il y a d'un côté des groupes punks, et de l'autre, des groupes de meufs! tiens donc! :punk2: :lol:
Ah, tu l'as pas venue venir celle-là! :bad-words: ;)

Arf... déjà la rédaction épicène spa toujours évident, mais si en plus il faut faire attention à être non-sexiste dans toutes les parties du texte, on en sort plus...

MISANDRIIIIIE !!
MISANDRIE MISANDRIE !!

:bigcry:

(j'ai corrigé dans le texte de départ ;) )
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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par bub » 19 juin 2016 14:29

On attend avec impatience que dans not'milieu punk antisexiste les groupes composés de uniquement de mecs refusent de jouer
Je reprends l'idée !
Par contre, j'aimerai proposer une alternative avec des groupes punks composés uniquement de femmes.
Autant je peux en citer un certain nombre de mémoire (des slits à bikini kill... cria cuervos, lysteria), autant aujourd'hui dans les villes du coin je connais pas mal de groupes mixtes, autant des groupes 100% féminins punk francophone actuels, je suis un peu à plat... des idées ?

dire que si je remplace féminin par masculin, j'ai l'embarras du choix... c'est juste affreux


Tiens j'ai chopé l'encyclopédie anarchiste lettre D à H, et l'article "féminisme" vaut son pesant de cacahuètes (en même temps, l'encyclopédie est rédigé uniquement par des hommes...).
La plupart des grandes découvertes scientifiques et des magistrales œuvres d'art sont dues au sexe masculin. C'est exact. Mais leurs auteurs ne sont qu'une infime minorité dans l'espèce humaine. [...]
Les véritables féministes sont trop épris des qualités particulières des charmes inhérents au sexe féminin [...] pour souhaiter leur disparition, en faveur de quelque type nouveau d'humanité ridicule et hybride.
...
Bon je suis mauvais langue, on a quand même laissé une femme participer pour compléter l'article féminisme : "Doctoresse Pelletier".

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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 20 juin 2016 12:49

Encore un texte pour dénoncer le sexisme en milieu libertaire, antifa...
https://paris-luttes.info/ca-pue-camara ... istes-6222

La manif du 14 juin m’a laissé un goût amer, pas seulement en raison des violences policières et de la manipulation médiatique qui s’en est suivie, mais également parce qu’elle a constitué pour moi une piqûre de rappel de la vivacité de la culture du viol dans nos milieux militants.


:p4:
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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 20 juin 2016 19:33

Et un autre...

https://paris-luttes.info/dans-la-lutte ... 26?lang=fr
Banderole pro-viol dans la mobilisation contre la loi travail : pas de quartiers pour les sexistes !

"Elles ont déchiré et brulé notre banderole" :calimero:
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Norma Bates

Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par Norma Bates » 23 juin 2016 8:27

Je lis régulièrement (attention avant de cliquer sur le lien suivant, il s'agit d'une page participative, qui recense des témoignages d'agressions sexistes au quotidien et les propos recueillis heurtent beaucoup par leur violence) Paye Ta Schneck. Et récemment, j'ai lu une tribune d'Anaïs Bourdet, véritable cri du cœur, qui m'a beaucoup parlé et qui parle à beaucoup de femmes, comme le montre le nombre de partages et de commentaires qui s'en sont suivis. Cette tribune nous fait écho, tant elle fait preuve de véracité sur notre quotidien.
Comme elle se trouve sur la page "Paye Ta Schnek" d'un réseau social dont on ne parle pas, je copie-colle son texte.

Le début sonne amèrement, la fin galvanise* !!!! :headbang:
* Et fait echo au discours du Front Antipatriarcal relayé par Paris-luttes (voir posts d'abFab au-dessus)
J’en ai marre d’être femme. Ça y est, ça me fatigue.
Il y a quelques jours, je rentrais chez moi en courant pour semer un homme qui me suivait. Le lendemain, je découvre que des députés rient des agressions sexuelles dénoncées récemment. Le jour suivant, je vois qu’un prétendu comique fait des blagues sur les accusations de viol, les qualifiant de puritanisme. Tous les jours, tous les foutus jours, on me rappelle que je n’ai pas gagné au bingo des genres.

On ne devrait pas se plaindre. On devrait courber l’échine, apprendre à vivre avec tout ça, avec le sourire de préférence. Si on se défend, on se voit alors accusée. Visiblement beaucoup de monde n’a pas encore compris, ce que c’est d’être une femme dans cette société.

Être une femme, dans mon cas, c’est être sexualisée par des inconnus avant même d’envisager la sexualité. C’est découvrir le harcèlement à 11-12 ans, et vivre avec ensuite. Être une femme, c’est être cataloguée faible et fragile dès le plus jeune âge. C’est être cataloguée physiquement inférieure, quelles que soient ses capacités. C’est savoir depuis toujours, que dans la famille les femmes ont du tirer un trait sur leurs ambitions pour servir l’égo de leurs conjoints. C’est se battre deux fois plus pour faire reconnaitre ses compétences, pour gagner tout de même moins ou être traitée comme une stagiaire toute sa carrière. C’est devoir rendre des comptes au monde entier sur son intention ou non d’avoir des enfants, car on n’est pas pleinement femme, si on ne pond pas. C’est passer des années sans savoir si on est trop ou pas assez féminine avant de se rendre compte, avec un peu de chance, qu’on est juste ce qu’on veut. C’est entendre depuis toujours, des réflexions salasses, de la part de l’entourage comme d’inconnus. C’est être un objet sexuel, qu’on le veuille ou non. C’est calculer en permanence sa tenue en fonction du lieu où l’on va. Et quel que soit le choix final, être harcelée ou suivie. C’est avoir peur en permanence, quand on marche, quand on conduit, quand on se déplace. C’est craindre la nuit, craindre certains trajets. C’est déployer des dizaines de petites stratégies au quotidien dans l’espoir de ne pas être agressée, et l’être quand même. C’est être une salope à la moindre contradiction du navrant du coin. C’est intégrer peu à peu qu’on est une proie, même si on est une battante. C’est s’excuser en permanence, même quand on est responsable de rien. C’est être culpabilisée, voir son attitude analysée en toutes circonstances, y compris quand on nous a fait subir le pire. C’est se rendre compte qu’une bonne partie de l’autre moitié du monde nous considère à sa disposition. C’est voir sa colère décrédibilisée en permanence, alors que la colère d’un homme est souvent vue comme courageuse. C’est voir tous ses combats moqués ou niés, aussi graves et concrets soient-ils. C’est subir plusieurs oppressions à la fois, et rester droite. C’est savoir que beaucoup d’amies ont vécu des choses horribles, des viols, des agressions sexuelles, des violences physiques et psychologiques. C’est se considérer comme chanceuse, quand on n’a jamais été violée ni battue. C’est voir leurs séquelles, mais voir le reste du monde en rire, ou minimiser. C’est voir qu’on les culpabilise, elles, au lieu de blâmer leurs agresseurs. Être une femme, c’est savoir que même si on a la vie dure, il y en a plein d’autres qui vivent bien pire. Qu’il y en a qui, en plus du sexisme et du classisme, subissent le racisme, l’homophobie, la transphobie, la grossophobie, le validisme… C’est savoir qu’on n’est et ne sera jamais comme il faut. C’est savoir qu’on essaiera toujours de contrôler notre corps et ce qu’on en fait. Que nos choix, même intimes, feront toujours l’objet d’un débat public. C’est voir d’autres femmes avoir intégré parfaitement les règles dominantes, et lutter, au contraire, pour que rien ne bouge. C’est perdre son emploi, ou ne pas en trouver, car on est femme. C’est savoir qu’on doit se battre, où qu’on soit dans le monde, si on veut obtenir les mêmes droits que les autres. Mais c’est aussi savoir qu’on doit se battre avec pédagogie, douceur, tendresse et volupté, sous peine d’être une hystérique radicale qu’on n’écoutera pas. Pire, qu’on moquera. C’est voir des personnes militer pour l’égalité des classes, mais contre celle des genres. C’est voir des personnes légiférer sur l’égalité des genres, et pratiquer son contraire. C’est découvrir chaque jour un nouvel obstacle, une nouvelle actualité qui prouve que la route est encore longue. C’est savoir qu’on ne verra pas l’égalité de son vivant, mais essayer, éperdument, de lui donner de l’élan.

Être une femme, c’est être fière à chaque victoire, même microscopique, car on ne la doit à personne d’autre qu’à soi. C’est ne jamais baisser les bras. C’est assumer, seule, en permanence, tout ce qui nous arrive. C’est se battre contre la peur, contre la violence, contre nos angoisses. C’est refuser les règles établies sous peine de s’oublier. C’est faire partie d’un groupe qui ne se nomme pas, d’une sororité invisible qui ne se doute même pas de sa force incroyable. J’en ai marre d’être femme, mais je n’échangerais les rôles pour rien au monde. Je suis femme et fière, fière de voir que nous sommes de plus en plus nombreuses à nous battre partout dans le monde, avec nos spécificités, avec nos obstacles, avec nos moyens. Je suis fière de nous voir parler de plus en plus fort, rire, râler, hurler, faire du bruit. Je suis fière d’être une femme, et ça vaut toutes les positions dominantes du monde, car moi je n’ai pas besoin d’écraser qui que ce soit pour exister.
Être une femme, c’est mériter la lune. Et aller la décrocher soi-même.
:sm3: :pirate:

L'article sur lequel je suis tombée et qui parle de ce texte: http://www.madmoizelle.com/pts-femme-tribune-560241

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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 27 juin 2016 18:13

bub a écrit :
On attend avec impatience que dans not'milieu punk antisexiste les groupes composés de uniquement de mecs refusent de jouer
Je reprends l'idée !
Ben tu peux commencer l'évangélisation ici
http://kickingfest.net/programmation/

20 groupes, pas un de moins... et pas une seule femme sur scène. Et après on dira que les hommes se plaignent de la non-mixité... alors que bon, on est les premiers à la pratiquer...

:mur:
"La non-mixité est d’abord une imposition du système patriarcal, qui exclut les femmes par principe, en les considérant comme ne faisant pas partie de la société politique – de jure en France jusqu’en 1945, ou aujourd’hui de facto. Le monde est dirigé par des clubs d’hommes : au niveau international, ONU, OSCE, OTAN, et au niveau national : gouvernements, niveaux décisionnels des administrations, et des armées, comme des ministères correspondant à ces organismes. Clubs d’hommes encore dans la France d’en bas, dans les mairies, les amicales, les innombrables amicales de boulistes, de pêcheurs, de pratiquants de sports nouveaux ou traditionnels ; la chasse par exemple est bien gardée de plus d’un point de vue." (Delphy)
Bref...


Ca vaudrait ptetre le coup de contacter les groupes, tous, et de leur demander ce qu'ils en penseraient : "si on vous proposait d'être remplacé par un groupe composé de femmes afin de rétablir une parité de présence sur scène, comment réagiriez-vous ? Est-ce que vous seriez d'accord ? Pas d'accord ? Pourquoi ?"

Z'en pensez quoi ? Ca pourrait faire un beau topic pour le forum, non ? ...
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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par bub » 30 juin 2016 12:47

abFab a écrit : Z'en pensez quoi ? Ca pourrait faire un beau topic pour le forum, non ? ...
en premier lieu, mettre le sujet sur la table avec les groupes susnommés me semble un premier pas,
après on met les réponses des groupes en ligne et on fait les comptes
8-)

ceci dit, c'est déjà passé...

on fait un comité de vigilance des festivals punk ?

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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 30 juin 2016 18:58

bub a écrit :[

ceci dit, c'est déjà passé...
Yep... mais disons qu'avec la période des festivals, la démarche va pouvoir se proposer à nouveau...
on fait un comité de vigilance des festivals punk ?
c'est pas du tout l'idée.

L'idée c'est vraiment de poser la question, de mettre le sujet sur la table. Le constat c'est l'écrasante présence masculine sur scène lors des soirées et des festoches. Ca va pas s'équilibrer du jour au lendemain, il ya surement plusieurs angles d'attaques.
Se désister, pour un groupe entièrement masculin, au profit d'un groupe avec des femmes peut en faire partie.
C'est pas sans risques non plus, puisque le groupe de remplacement sera justement un groupe de remplacement (on a vu le mécanisme à l'oeuvre au festival de bédé d'angoulème). Mais ça permettrait au moins de pointer le problème, de mettre la question sur la table.

Il n'ya dans ma suggestion aucune volonté répressive, ce que sous-entend la notion de "comité de vigilance".
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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par bub » 01 juil. 2016 14:12

abFab a écrit : Il n'ya dans ma suggestion aucune volonté répressive, ce que sous-entend la notion de "comité de vigilance".
Ca serait une démarche agressive de discrimination positive.
Tu crées de la demande de groupe mixte ou 100% féminins au niveau des festivals qui veulent être estampillés "respect de l'égalité homme/femme".
Les autres, tu les pourris sur les réseaux sociaux.
Normalement, s'il y a de la demande, il devrait y avoir de l'offre sur le "marché" du "cherche groupe pour festival".

Grosso modo, c'est la démarche "egalité pro" en entreprise ramené en milieu musical. Les patrons sont les organisateurs des festivals. :twisted: (sauf que tu n'es pas payé pour faire le boulot, "contrairement" au milieu de l'entreprise)


Après on s'en fout des "groupes de remplacement", c'est une démarche élitiste de plus... (et dans la compétition, les hommes ont un avantage sur les femmes, c'est dans leur culture...)

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Re: Préjugés, sexisme: combat permanent

Message par abFab » 02 juil. 2016 17:53

bub a écrit :
abFab a écrit : Il n'ya dans ma suggestion aucune volonté répressive, ce que sous-entend la notion de "comité de vigilance".
Ca serait une démarche agressive de discrimination positive.
En fait je pense que c'est pas à nous (les mecs) de décider des modalités de la lutte féministe.

Suggérer à des groupes qu'il existe des solutions "individuelles" (au niveau du groupe quoi) pour faire avancer la visibilité des femmes, c'est une chose. Imposer des solutions structurelles (comité, labels...) c'en est une autre.
Si une orga féministe constituée veut mettre en place un tel label ("festoche paritaire") alors je mettrai la main à la pâte, et j'apporterai mon soutien. Mais en l'absence de tactique/stratégie féministe constituée, je me garderai de me lancer dans ce genre d'initiative.
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