Re: Préjugés, sexisme: combat permanent
Posté : 05 mars 2018 15:57
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France 2 - Infrarouge - Sexe sans consentement - 6 mars 2018
Un documentaire dans lequel des femmes parlent. Elles parlent de leurs vécus de "rapports" sexuels non consentis, imposés, subis (je mets "rapports" entre guillemets, car s'il n'y a pas consentement, et donc pas échange, est-ce qu'on peut encore parler de "rapport"?). Avec un point commun désarmant à tous ces témoignages: Le sentiment de ne pas pas avoir pu faire autrement, quand ça a eu lieu. D'avoir été prises au dépourvu face à des hommes qui pensaient visiblement être dans une façon d'agir normale en insistant, en répondant "si" face à un "non", en continuant face à un silence éloquent et une pétrification totale. Le sentiment très fort aussi d'avoir été choquées, d'avoir eu peur que ce soit pire en tentant de "partir" (partir où d'ailleurs, c'est une vraie problématique, comme le soulignent certaines d'entre elles), puis d'avoir finalement subi. Et de s'être ensuite demandé si ce qui était arrivé était vraiment anormal, de s'être demandé ce qu'elles auraient pu faire autrement, comme si cela aurait pu être évité par elles....
Le documentaire en lui-même, est, je trouve, très fort de sens. Par contre, certaines tournures m'ont fortement gênée dans un passage de la présentation écrite de la video:
En tous cas, à la fin des témoignages, le point de vue sur le fait qu'il faudrait apprendre à mieux communiquer, qu'il faudrait adopter le réflexe de dire qu'on a du désir, je trouve ça très bien vu, même si ça aurait mérité d'être encore un peu plus poussé.
France 2 - Infrarouge - Sexe sans consentement - 6 mars 2018
Un documentaire dans lequel des femmes parlent. Elles parlent de leurs vécus de "rapports" sexuels non consentis, imposés, subis (je mets "rapports" entre guillemets, car s'il n'y a pas consentement, et donc pas échange, est-ce qu'on peut encore parler de "rapport"?). Avec un point commun désarmant à tous ces témoignages: Le sentiment de ne pas pas avoir pu faire autrement, quand ça a eu lieu. D'avoir été prises au dépourvu face à des hommes qui pensaient visiblement être dans une façon d'agir normale en insistant, en répondant "si" face à un "non", en continuant face à un silence éloquent et une pétrification totale. Le sentiment très fort aussi d'avoir été choquées, d'avoir eu peur que ce soit pire en tentant de "partir" (partir où d'ailleurs, c'est une vraie problématique, comme le soulignent certaines d'entre elles), puis d'avoir finalement subi. Et de s'être ensuite demandé si ce qui était arrivé était vraiment anormal, de s'être demandé ce qu'elles auraient pu faire autrement, comme si cela aurait pu être évité par elles....
Le documentaire en lui-même, est, je trouve, très fort de sens. Par contre, certaines tournures m'ont fortement gênée dans un passage de la présentation écrite de la video:
Le mot "céder" ne me semble pas approprié, elles n'ont pas dit "Oui, j'en ai envie". Elles ont juste subi l'acte sans pouvoir agir, c'est bien différent. Et puis, si on dit "non" une fois, la personne en face doit juste arrêter, et même si elle continue, et qu'on "cède", c'est déjà qu'il y a viol, selon moi.... Quant à la tournure "Elles n'ont pas réussi à repousser": elles n'auraient pas dû avoir à "réussir" quoi que ce soit, elles ont dit non, ou "je n'ai pas envie" ou "je ne préfère pas", ou "je suis fatiguée, j'ai envie de rentrer", ou alors sont restées pétrifiées, sans un seul geste d'échange face à un attouchement fait par surprise par quelqu'un dont elles n'avaient pas envie. Employer l'expression "réussir à", c'est signifier qu'elles ont été faibles, qu'elles auraient pu et/ou dû faire mieux, alors que ce sont ces hommes là, qui auraient dû faire beaucoup mieux....Elles ont cédé. Ou capitulé. Ce rapport sexuel, elles n’en voulaient pas. Elles n’ont pas réussi à le repousser, à lui faire comprendre que non, elles n’avaient pas envie."
En tous cas, à la fin des témoignages, le point de vue sur le fait qu'il faudrait apprendre à mieux communiquer, qu'il faudrait adopter le réflexe de dire qu'on a du désir, je trouve ça très bien vu, même si ça aurait mérité d'être encore un peu plus poussé.