Bon honnêtement, je crois que....stop, là.txantxo a écrit : J'ai vécu le séjour de S. à Pau, on a partagé le même canapé [...]
Je suis cette affaire depuis le début, avec un mélange de vague sentiment de honte (parce que, soyons clair, ça a un côté voyeur) et d'intérêt. Parce que oui, c'est passionnant de voir comment un petit milieu qui se dit libertaire et alternatif parvient à gérer une accusation de viol ou d'agression sexuelle interne au milieu. Pour l'instant, il s'y prend comme une merde, d'ailleurs.
Il y deux affaires , je crois. D'abord, l'accusation initiale, qui date de quatre ans, sur laquelle tout le monde s'est -déjà trop- positionné. Je n'avais pas réagi à l'époque. D'une part parce que je trouvais délicat d'avoir un avis, sur la foi d'un simple récit, sur une affaire entre une personne que je ne connais pas et une autre que j'ai dû croiser deux fois en quinze ans, d'autre part parce que je ressentais avait été dit, et bien, par d'autres. Je ne cache pas que les doutes concernant les textes de S., leur côté ambigu, changeant et subjectif, leur aspect de souvenirs reconstruits a posteriori, je les avais partagés. A la lecture des dernières interventions de Daniel, je comprends peut-être aussi mieux que ces textes n'ont sans doute pas été facile à écrire, qu'il a fallu d temps pour dire certaines choses. Peut-être même que tout n'a pas été dit.
Et puis il y a une deuxième affaire, relancée par la réaction d'un groupe d'"anarka-féministes" suite au dessin de M. pour l'affiche d'un festival. Là, on ne parle plus des faits où de la position de S., mais de la façon dont se positionnent les uns et les autres.
Visiblement, il y a beaucoup d'amalgames, de rumeurs, de confusions entre plusieurs affaires, et une tendance à la facilité à céder au lynchage dont le milieu "anarcho-libertaire" ne sort pas grandi. Mais alors vraiment pas.
Quand je lis des forums féministes où on passe de trois posts de "c'est une accusation grave, on doit écouter les versions des deux" à "n'importe quoi, les oppresseurs n'ont pas à remettre en cause la parole des victimes" puis à "de toute façon ce mec est un violeur récidiviste et c'est bien connu", j'ai un peu peur, quand même.
Ce qui devait être dit sur l'interprétation à donner aux faits a été dit. Trop, et trop imprudemment, par des personnes qui n'ont peut-être pas tous les éléments en main.
Les développements théoriques sur la notion de viol ou les processus de la justice en milieu libertaire ont été faits, et je crois franchement que les positions des uns et des autres ne bougerons plus beaucoup.
Là, Daniel, M., quand je lis vos dernière réaction, je lis maintenant un règlement de compte concernant des faits qui vous touchent de manière très personnelle. Et je vois autour de vous des gens qui se positionnent surtout en fonction de leurs affinités passées et présentes respectives avec l'un ou l'autre.
Énervement gagnant, je vois aussi que chacun est en train de révéler de plus en plus d'infos privées sur les personnes concernées par l'affaire, à commencer par S. qui a publié un texte il y a quatre ans, s'est mise en danger en le faisant, et n'a peut-être pas donné son accord pour étaler en public tout ce qui a été étalé.
Alors, Daniel, je crois que tu as raison : c'est pas une partie d'échec ou de badminton, et on (le public) n'est pas là pour admirer les arguments les plus efficaces ni les mouvements stratégiques les plus rusés.
Je n'ai pas vocation à jouer les pompiers de forums, encore moins les arbitres dans un milieu que je ne fréquente plus que si peu dans la vraie vie, mais si la discussion publique était close là, je crois que ça serait mieux. Vraiment.