Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 12 déc. 2014 23:29

Manifestation devant une armurerie à Pont-de-Buis contre les violences policières Stéphane Grammont 03/12

Entre 200 et 300 manifestants convergent vers l'usine de cartouches Nobel Sport à Pont-de-Buis dans le Finistère. L'entreprise fabrique également des grenades et des flashballs pour l'armée et la police.

L'enquête administrative a conclu que la gendarmerie n'avait "commis aucune faute" dans la mort de Rémi Fraisse lors des manifestations contre le barrage de Sivens. Le rapport de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale confirme également que "la mort de Rémi Fraisse est imputable à l'explosion d'une grenade offensive".

Un collectif finistérien contre les violences policières avait appelé à manifester devant ce lieu symbolique. L'usine Nobel Sport produit des cartouches pour la chasse de loisir mais aussi des armes non létales pour l'armée et la police.

"Nous nous opposons à l'utilisation d'armes qui ont mutilé dans des manifestations, entre autres à Nantes, et qui ont tué un jeune homme" a expliqué Gérard, qui venait de Quimper.

Les manifestants protestent également contre une arrestation arbitraire avant la manifestation du 22 novembre à Nantes.

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 13 déc. 2014 20:21

Retour sur l'action du 3 décembre à Nobelsport

Environ 200 personnes présentes à la manif, à noter la présence de pas mal de personnes de Rennes et de Notre-dame-des-landes.

Nous nous sommes tout d’abord tous retrouvés au bourg de Pont de buis, avant de partir en cortège avec le camion sono vers le site de nobelsport. Pendant la marche, nous n’avons croisé que deux ou trois personnes de Pont de buis.
Arrivés devant la grande porte, des clôtures du site ont été ouvertes, et un groupe a pu entrer sur un petit périmètre du site. Les gendarmes étaient là, une vingtaine peut être, surtout des jeunes, certainement encore en formation à Châteaulin.
D’autres clôtures ont sauté, laissant plusieurs ouvertures sur le site, et obligeant les gendarmes à se répartir sur les différentes brèches.
Les banderoles ont été installées, des inscriptions peintes.

Puis la cantine s’est installée pour servir à manger aux personnes, réparties entre les ouvertures du site, les différents gendarmes et la cantine. Temps convivial donc, temps de discussion en petits groupes, avec feu et musique.
Vers 14h30-15h, nous nous sommes regroupés pour discuter de l’action, faire un bref retour sur comment la journée avait été organisée, et sur les suites à donner.

Beaucoup d’idées ont été proposées, ce qu’il en ressort je trouve c’est la motivation et la détermination des personnes: un prochain rendez-vous a été fixé au week-end du 9-10 janvier à Brest pour organiser une autre action, et entre temps, une invitation à multiplier ce genre d’actions sur ces cibles.

Lors de l’assemblée générale a été adoptée l’idée de “désécuriser” le site lors de la marche retour vers bourg.
Nous sommes donc repartis en musique et les différents portails du site ont été forcés, et des clôtures ont de nouveau sauté, faisant courir les flics sur le site d’une porte à l’autre.

Retour au bourg vers 17h, sans soucis, et avec beaucoup de sourires aux lèvres.

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 16 déc. 2014 1:24

Mort de Remi Fraisse : le premier responsable est Bernard Cazeneuve Raquel Garrido, SN au combat pour la constituante et la 6ème République

L’inspection générale de la Gendarmerie a conclu à une absence de faute professionnelle de la part du gendarme ayant lancé la grenade offensive sur Remi Fraisse. Le PG prend note des réserves qui ont été formulées sur ce rapport qui pourrait être démenti par l’enquête judiciaire. Il n’en demeure pas moins que la recherche exclusive d’une culpabilité parmi les forces de l’ordre en lieu et place de celle de la hiérarchie ministérielle est inacceptable.

En effet, les gendarmes doivent se borner à l’application de consignes hiérarchiques. En matière de maintien de l’ordre, la chaîne de commandement remonte au ministre de l’Intérieur. La première responsabilité est donc politique.

C’est Bernard Cazeneuve qui est responsable de la stratégie de maintien de l’ordre utilisée la nuit de la mort de Rémi Fraisse. C’est lui qui est responsable de l’escalade de la violence. Sur le fondement du principe essentiel de responsabilité en politique, le Parti de Gauche exige une nouvelle fois la démission de Bernard Cazeneuve. L’impunité n’a que trop duré.


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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 18 déc. 2014 23:40


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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 20 déc. 2014 2:03

A Sivens, le quotidien toujours explosif entre pro et anti-barrage Sylvain Mouillard 18/12

« Libération » fait un tour des «zones à défendre», emblématiques de la lutte contre les grands projets d'aménagement. Troisième étape à Sivens, où les tensions restent très vives depuis la mort de Rémi Fraisse.

« Oh, regarde, ils ont monté un truc de pelluts !» Le « truc » en question, ce sont deux bottes de foin posées au milieu d’un rond-point. Les « pelluts » (prononcer « pélutse » ), c’est le sobriquet censément désagréable dont se retrouvent affublés les zadistes opposés au projet de barrage de Sivens : les « chevelus » , par extension « hippies » , en occitan. Il est 9h30 ce jeudi matin dans la vallée du Tescou. La bruine qui couvre la région n’a pas découragé une cinquantaine d’exploitants agricoles du coin. Avec l’aide de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, ils ont décidé de manifester pour redire leur soutien à la « retenue » d’eau, ils n’aiment pas le terme de « barrage » .
Les banderoles ne font pas dans la dentelle : « Ecolos au pouvoir = Guerre civile » , « Zadiste = Jihadiste » . Le programme du jour est bien défini. Opération escargot sur la départementale 999, avant de « casser la croûte » et de filer dans la forêt de Sivens pour passer un « coucou franc » aux zadistes, voire leur « souhaiter un joyeux Noël » . L’opération a été baptisée « Manche de pioche » , signe que les intentions ne sont pas si pacifiques.

« DES GENS VENUS D’AILLEURS POUR SOUILLER LA VALLÉE »

Jérôme, fils d’un paysan à la retraite, s’emporte : « Il faut que les zadistes dégagent et ne viennent pas nous emmerder chez nous. » Pour lui, Rémi Fraisse « n’a pas été tué par un gardien de la paix » , il a « vu une vidéo qui le montre » [c’est pourtant bien une grenade offensive lancée par les forces de l’ordre qui a provoqué le drame, NDLR]. Et d’ailleurs, « s’il [Rémi Fraisse, NDLR] était resté bien au chaud chez lui, il serait encore en vie » .

Pour ces pro-barrage, les occupants de la ZAD de Sivens sont des « étrangers », « des gens venus d’ailleurs pour souiller la vallée » . « Là-bas, il y a des Brésiliens, des Roumains, des Russes, prétend Jacques, un retraité de Salvagnac. Il faut que le gouvernement les évacue de chez nous. » Il avertit : « On va être de plus en plus dans la démarche de défendre nos droits, et ça pourrait créer du grabuge. »

DANS LA VALLÉE, LA MACHINE À RUMEURS

Ces relations tendues, voire explosives, entre les zadistes et une frange des gens du coin ne sont pas nouvelles. Dans la vallée du Tescou, qui n’a pas une histoire (forcément édifiante) à raconter sur le compte des « pelluts » venus d’ailleurs ? Vols, dégradations, provocations… les rumeurs naissent, circulent, s’amplifient. « Souvent, les pro-barrage ne sont jamais allés sur la ZAD, explique un agriculteur local. Ils ont peur parce qu’ils ne connaissent pas. Et le message politique transmis par le camp d’en face, à savoir pratiquer l’agriculture de manière plus durable, ils ne sont pas prêts à l’entendre. »

Pourtant, tous les exploitants ne soutiennent pas le projet. « Beaucoup, de toute façon, ne pourront pas pomper dans la future retenue d’eau, explique l’un d’entre eux. Moi, j’ai le courage de dire que c’est une connerie. J’aimerais que les silencieux se manifestent. » Une démarche pas évidente à accomplir : « On se croise régulièrement au marché, dans les coopératives. Certains de mes collègues ne m’adressent plus la parole. »

« PERSONNE NE RENTRE AUJOURD’HUI »

11h30, à l’entrée de la « Zone à défendre » de Sivens. Les occupants sont sur les dents, ils n’ont pas beaucoup dormi. La venue de journalistes, alors que les « pro-barrage » menacent de leur rendre visite, divise. D’interminables palabres s’engagent pour franchir la première barricade. « C’est pas contre vous, mais les médias racontent trop de bêtises » , explique un zadiste. D’un checkpoint à l’autre, on donne son avis par talkie-walkie interposé. « Personne ne rentre aujourd’hui » , affirme un homme. Deux types cagoulés, casque de fortune sur le crâne, masque à gaz autour du cou, et gourdins de récup' à la main, viennent prêter main forte.

Une jeune fille soupire. « Depuis le 25 octobre et le décès de Rémi, c’est très dur. Les gens sont fatigués par deux mois d’affrontements avec les gendarmes, on dort dans de mauvaises conditions, on s’engueule. » Elle envisage de partir bientôt, vers la ZAD de Roybon ou la maison de Bure. Après une heure de discussion, la barrière s’ouvre. « C’est rare que ça se passe aussi mal qu’aujourd’hui » , rassure notre guide, qui rappelle les consignes. « Pas de photos des lieux de vie, des visages, des véhicules. On vérifiera à la fin. »

Après avoir vécu à Notre-Dame-des-Landes, il est arrivé à Sivens il y a un an. « J’essaye de m’installer un certain temps aux endroits où je passe, ça facilite le travail en commun. » Ces dernières semaines, le « turnover » parmi les habitants a compliqué la donne. Beaucoup de zadistes sont allés à Roybon, d’autres à Sainte-Colombe. Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes vivent sur le site : à la « Métairie » , une bâtisse de pierre, dans des cabanes en bois, des tentes, des camionnettes…

UN TAG « ICI VIT BEN LADEN »

Plusieurs projets se sont montés, notamment un espace potager, avec des fèves, de l’ail, des oignons. Quelques arbres fruitiers ont été plantés. A plus long terme, l’un des zadistes rêve de créer une « forêt comestible à la place de la pinède dévastée » par les machines du conseil général du Tarn. « On peut essayer, expérimenter, c’est ça qui est bien. »

Un autre habitant assure que les relations avec les riverains se passent « de mieux en mieux » . Certains continuent d’ailleurs d’apporter des denrées alimentaires sur le site. Selon lui, les problèmes ne subsistent qu’avec quelques dizaines de personnes, les « pro-barrage » les plus virulents. Sur la ZAD aussi, les exemples de dérapages du camp d’en face ne manquent pas. Un jeune homme assure ne plus faire de stop dans les environs, car « certaines voitures font des écarts dans le bas-côté ». D’autres racontent des embuscades tendues par des « milices » , qui s’attaquent aux véhicules isolés, frappent les conducteurs, cassent les pare-brise, urinent sur les sièges.

Parmi les faits avérés, il y a ce tag sur les murs de la maison de Ben Lefetey, porte-parole du collectif d’opposants : « Ici vit Ben Laden ». Ou cette lettre, envoyée au préfet du Tarn le 8 décembre, évoquant la mobilisation, une semaine plus tôt, d’un groupe de pro-barrage prêts à en découdre : « Ils en ont été dissuadés par l’intervention des gendarmes sur le lieu de leur rassemblement, au rond-point de Ste Cécile d’Avès. »

Quant à l’opération escargot de ce jeudi, elle n’a pas tourné à la confrontation. Les quelque 250 gendarmes déployés pour l’occasion ont évité tout face-à-face. « Un jour, il faudra bien qu’on se parle, dit pourtant un zadiste. Car certains d’entre nous veulent rester ici, et les agriculteurs ne bougeront pas. »

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 20 déc. 2014 2:06

A Sivens, le quotidien toujours explosif entre pro et anti-barrage Sylvain Mouillard 18/12

« Libération » fait un tour des «zones à défendre», emblématiques de la lutte contre les grands projets d'aménagement. Troisième étape à Sivens, où les tensions restent très vives depuis la mort de Rémi Fraisse.

« Oh, regarde, ils ont monté un truc de pelluts !» Le « truc » en question, ce sont deux bottes de foin posées au milieu d’un rond-point. Les « pelluts » (prononcer « pélutse » ), c’est le sobriquet censément désagréable dont se retrouvent affublés les zadistes opposés au projet de barrage de Sivens : les « chevelus » , par extension « hippies » , en occitan. Il est 9h30 ce jeudi matin dans la vallée du Tescou. La bruine qui couvre la région n’a pas découragé une cinquantaine d’exploitants agricoles du coin. Avec l’aide de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, ils ont décidé de manifester pour redire leur soutien à la « retenue » d’eau, ils n’aiment pas le terme de « barrage » .
Les banderoles ne font pas dans la dentelle : « Ecolos au pouvoir = Guerre civile » , « Zadiste = Jihadiste » . Le programme du jour est bien défini. Opération escargot sur la départementale 999, avant de « casser la croûte » et de filer dans la forêt de Sivens pour passer un « coucou franc » aux zadistes, voire leur « souhaiter un joyeux Noël » . L’opération a été baptisée « Manche de pioche » , signe que les intentions ne sont pas si pacifiques.

« DES GENS VENUS D’AILLEURS POUR SOUILLER LA VALLÉE »

Jérôme, fils d’un paysan à la retraite, s’emporte : « Il faut que les zadistes dégagent et ne viennent pas nous emmerder chez nous. » Pour lui, Rémi Fraisse « n’a pas été tué par un gardien de la paix » , il a « vu une vidéo qui le montre » [c’est pourtant bien une grenade offensive lancée par les forces de l’ordre qui a provoqué le drame, NDLR]. Et d’ailleurs, « s’il [Rémi Fraisse, NDLR] était resté bien au chaud chez lui, il serait encore en vie » .

Pour ces pro-barrage, les occupants de la ZAD de Sivens sont des « étrangers », « des gens venus d’ailleurs pour souiller la vallée » . « Là-bas, il y a des Brésiliens, des Roumains, des Russes, prétend Jacques, un retraité de Salvagnac. Il faut que le gouvernement les évacue de chez nous. » Il avertit : « On va être de plus en plus dans la démarche de défendre nos droits, et ça pourrait créer du grabuge. »

DANS LA VALLÉE, LA MACHINE À RUMEURS

Ces relations tendues, voire explosives, entre les zadistes et une frange des gens du coin ne sont pas nouvelles. Dans la vallée du Tescou, qui n’a pas une histoire (forcément édifiante) à raconter sur le compte des « pelluts » venus d’ailleurs ? Vols, dégradations, provocations… les rumeurs naissent, circulent, s’amplifient. « Souvent, les pro-barrage ne sont jamais allés sur la ZAD, explique un agriculteur local. Ils ont peur parce qu’ils ne connaissent pas. Et le message politique transmis par le camp d’en face, à savoir pratiquer l’agriculture de manière plus durable, ils ne sont pas prêts à l’entendre. »

Pourtant, tous les exploitants ne soutiennent pas le projet. « Beaucoup, de toute façon, ne pourront pas pomper dans la future retenue d’eau, explique l’un d’entre eux. Moi, j’ai le courage de dire que c’est une connerie. J’aimerais que les silencieux se manifestent. » Une démarche pas évidente à accomplir : « On se croise régulièrement au marché, dans les coopératives. Certains de mes collègues ne m’adressent plus la parole. »

« PERSONNE NE RENTRE AUJOURD’HUI »

11h30, à l’entrée de la « Zone à défendre » de Sivens. Les occupants sont sur les dents, ils n’ont pas beaucoup dormi. La venue de journalistes, alors que les « pro-barrage » menacent de leur rendre visite, divise. D’interminables palabres s’engagent pour franchir la première barricade. « C’est pas contre vous, mais les médias racontent trop de bêtises » , explique un zadiste. D’un checkpoint à l’autre, on donne son avis par talkie-walkie interposé. « Personne ne rentre aujourd’hui » , affirme un homme. Deux types cagoulés, casque de fortune sur le crâne, masque à gaz autour du cou, et gourdins de récup' à la main, viennent prêter main forte.

Une jeune fille soupire. « Depuis le 25 octobre et le décès de Rémi, c’est très dur. Les gens sont fatigués par deux mois d’affrontements avec les gendarmes, on dort dans de mauvaises conditions, on s’engueule. » Elle envisage de partir bientôt, vers la ZAD de Roybon ou la maison de Bure. Après une heure de discussion, la barrière s’ouvre. « C’est rare que ça se passe aussi mal qu’aujourd’hui » , rassure notre guide, qui rappelle les consignes. « Pas de photos des lieux de vie, des visages, des véhicules. On vérifiera à la fin. »

Après avoir vécu à Notre-Dame-des-Landes, il est arrivé à Sivens il y a un an. « J’essaye de m’installer un certain temps aux endroits où je passe, ça facilite le travail en commun. » Ces dernières semaines, le « turnover » parmi les habitants a compliqué la donne. Beaucoup de zadistes sont allés à Roybon, d’autres à Sainte-Colombe. Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes vivent sur le site : à la « Métairie » , une bâtisse de pierre, dans des cabanes en bois, des tentes, des camionnettes…

UN TAG « ICI VIT BEN LADEN »

Plusieurs projets se sont montés, notamment un espace potager, avec des fèves, de l’ail, des oignons. Quelques arbres fruitiers ont été plantés. A plus long terme, l’un des zadistes rêve de créer une « forêt comestible à la place de la pinède dévastée » par les machines du conseil général du Tarn. « On peut essayer, expérimenter, c’est ça qui est bien. »

Un autre habitant assure que les relations avec les riverains se passent « de mieux en mieux » . Certains continuent d’ailleurs d’apporter des denrées alimentaires sur le site. Selon lui, les problèmes ne subsistent qu’avec quelques dizaines de personnes, les « pro-barrage » les plus virulents. Sur la ZAD aussi, les exemples de dérapages du camp d’en face ne manquent pas. Un jeune homme assure ne plus faire de stop dans les environs, car « certaines voitures font des écarts dans le bas-côté ». D’autres racontent des embuscades tendues par des « milices » , qui s’attaquent aux véhicules isolés, frappent les conducteurs, cassent les pare-brise, urinent sur les sièges.

Parmi les faits avérés, il y a ce tag sur les murs de la maison de Ben Lefetey, porte-parole du collectif d’opposants : « Ici vit Ben Laden ». Ou cette lettre, envoyée au préfet du Tarn le 8 décembre, évoquant la mobilisation, une semaine plus tôt, d’un groupe de pro-barrage prêts à en découdre : « Ils en ont été dissuadés par l’intervention des gendarmes sur le lieu de leur rassemblement, au rond-point de Ste Cécile d’Avès. »

Quant à l’opération escargot de ce jeudi, elle n’a pas tourné à la confrontation. Les quelque 250 gendarmes déployés pour l’occasion ont évité tout face-à-face. « Un jour, il faudra bien qu’on se parle, dit pourtant un zadiste. Car certains d’entre nous veulent rester ici, et les agriculteurs ne bougeront pas. »

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par niap » 14 janv. 2015 13:31

Mort de Rémi Fraisse : le gendarme auteur du jet de grenade en garde à vuecliquez pour agrandir

Alors qu'une enquête avait d'abord écarté toute faute des gendarmes, celui qui a lancé la grenade responsable de la mort de Rémi Fraisse a été placé en garde à vue ce mercredi. Ce mercredi 14 janvier 2015, le gendarme qui a lancé la grenade responsable de la mort de Rémi Fraisse lors de heurts avec les forces de l'ordre sur le site du barrage de Sivens fin octobre (Tarn) a été placé en garde à vue, a indiqué le parquet à Toulouse.

"Le gendarme qui a lancé la grenade a été placé en garde à vue ce matin par les juges d'instruction", a indiqué Pierre-Yves Couilleau, procureur de la République à Toulouse, confirmant une information du Parisien et d'Aujourd'hui en France. "La garde à vue est le cadre le plus porteur de droits", a cependant souligné le magistrant, récusant toute conclusion hâtive à partir de cette mesure.

A la suite du décès le 26 octobre du botaniste de 21 ans, qui manifestait sur le site du projet de barrage contesté dans le Tarn, une information judiciaire pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" a été ouverte.

Cette enquête, ouverte contre X, vise des "faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". Deux juges d'instruction ont été désignés pour mener les investigations.

Début décembre, une enquête administrative, demandée par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, avait écarté toute faute professionnelle des gendarmes dans la mort de ce jeune écologistes qui manifestait contre le barrage de Sivens. Les PV d'audition des gendarmes témoins du drame ont cependant montré que les forces de l'ordre avaient fait, dès les heures qui ont suivi le drame, le lien entre la mort de Rémi Fraisse et l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme, dont l'utilisation a depuis été interdite par le gouvernement.
Et pendant ce temps là, papon, libre jubile
l'état n'est pas ingrat quand on lui est servile
Chassant négligemment d’un revers de la main
L’image des enfants qui partent dans les trains

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 02 févr. 2015 1:17

Dimanche 1er février Lisle sur Tarn : Journée mondiale des Zones humides

Lieu Chapiteau ancienne sapinière

10h - Réunion de la coordination
12h - Repas Soupe chaude servie sous le chapiteau, amener assiette et couverts accompagné de boisson, repas partagé.
14h - Tente Marabout au bord de la sapinière

Présenté par Christian Conrad naturaliste exposé « Les zones Humides » fonctionnement, rôle etc.

Zone humide du Testet : État des lieux, avenir.

15H - Visites du site de Sivens à la carte
• Sylvie Delmas . Ornithologue balade sur le thème des oiseaux, amener vos jumelles.
• Cyril. Technicien eau. Fonctionnement, biologie, faune aquatique du ruisseau le Tescou
• Christian Conrad Naturaliste. Zone humide habitats, faune, flore.

Organisation Collectif du Testet
l'Association APIFERA Tarn

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Re: Assassinat sur la ZAD du Testet, Rassemblements, 27/10

Message par Nico37 » 03 févr. 2015 2:32

Les opposants aux projets inutiles se coordonnent pour faire avancer la démocratie Marie Astier 02/02

Réunie à Bagnolet, la Coordination des opposants aux grands projets inutiles s’est concentrée sur le chantier de la démocratie participative. Celui-ci a été lancé par François Hollande, mais suit une logique administrative, à l’écart des citoyens.

Notre-Dame des Landes, le barrage de Sivens, le Center Parcs de Roybon, la ferme des 1.000 vaches, etc. Samedi 31 janvier, les opposants à tous ces Grands projets inutiles et imposés (GPII) ont laissé de côté le terrain local pour une journée de réunion à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). C’est la deuxième fois qu’ils se retrouvent dans la capitale pour tenter de fédérer les luttes. « Le but est de sortir la tête de l’eau de nos luttes locales pour agir au niveau national », explique Ben Lefetey, porte-parole du collectif d’opposition au barrage du Testet.

A l’ordre du jour : « Le chantier de la démocratie participative » annoncé par le président de la république en novembre dernier lors de la conférence environnementale.

"Tout doit être fait pour que sur chaque grand projet, tous les points de vue soient considérés, que toutes les alternatives soient posées, que tous les enjeux soient pris en compte et que l’intérêt général puisse être dégagé", avait alors insisté François Hollande. Il disait ainsi vouloir éviter de un nouveau « drame national » comme la mort de Rémi Fraisse au Testet.

« Le risque est que ça décide dans les cabinets ministériels »

Sauf que pour l’instant, « le gouvernement n’a fait signe à aucun de nous, déplore Françoise Verchère, co-présidente du collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Cela s’annonce mal, si la rénovation de la démocratie participative est faite par ceux qui nous ont mis dans le pétrin... » « Le risque est que ça se décide dans les cabinets ministériels, loin du terrain », poursuit Ben Lefetey.

Un vrai risque, puisque le gouvernement a décidé que c’est le Conseil national de la transition énergétique (CNTE) qui plancherait sur la réforme. L’instance rassemble certes des élus locaux, des parlementaire, des syndicats et des associations environnementales, mais aucun représentant de la coordination des GPII n’y est présent.

Et même le CNTE pourrait être marginalisé par l’exécutif. Car comme Reporterre l’a relaté, l’article 28 de la loi Macron compte donner la possibilité au gouvernement de prendre les mesures par ordonnances. La réforme de la démocratie participative se ferait donc sans débat parlementaire... Raison pour laquelle cet article de la loi Macron est pour l’instant très critiqué à l’Assemblée Nationale.

Des propositions de terrain

Collectivement, les opposants aux Grands projets inutiles ont donc décidé de ne pas attendre l’invitation de l’exécutif. « On va faire des propositions pour éviter de se retrouver dans la situation de blocage que l’on connaît un peu partout, expose Françoise Verchère. On va lister les dysfonctionnements constatés sur chacune de nos luttes, pointer les défauts des procédures, puisqu’à nous tous on en a déjà exploré toutes les failles ! »

Par exemple, les enquêtes publiques, étape cruciale de la consultation des citoyens, peuvent être améliorées. « Pour le barrage de Sivens, il manquait dans le dossier deux documents essentiels : le rapport défavorable au projet de l’ONEMA [Office national de l’eau et des milieux aquatiques-NDLR] et le document d’origine, celui qui explique pourquoi les élus ont décidé de construire le barrage, raconte Ben Lefetey. S’il y avait eu un désir sincère de débat avec le public, il aurait fallu mettre ces documents sur la table ! »

Les mots d’ordres sont donc : plus de transparence dans les procédures (pour bien informer tous les publics concernés), plus d’indépendance de ceux qui décident de leur mise en œuvre (pour notamment éviter les conflits d’intérêts) et plus de place aux citoyens (pour notamment prendre en compte les contre-expertises qu’ils peuvent fournir).

« Un vrai changement culturel chez les élus »

L’ensemble des propositions, accompagnées d’exemples précis de bonnes pratiques, seront bientôt sur le bureau du Président de la république et de tous les ministères concernés.

« Plus un projet est discuté en amont, plus on évite les crises », assure le représentant des anti-barrage. Mais cela ne suffit pas : « Il faut aussi un vrai changement culturel parmi les élus, qu’ils aient sincèrement envie de partager le processus de décision. »

Pour faire valoir leurs propositions, les membres de la coordination comptent bien accentuer la pression au niveau national. Les propositions seront accompagnées de mobilisations sur le terrain partout en France. « On veut éviter de nouveaux projets inutiles et imposés, explique le Militant. Sinon on peut passer toute notre vie à lutter contre ce type de projets. »

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