ZAD de Roybon

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
wlad
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zad partout ?

Message par wlad » 27 déc. 2014 0:49

Nous nous investissons depuis quelques temps sur la ZAD des Chambarans,
voire avons participé à son émergence, troisième version officielle de
cette forme de lutte dite « récente ».
En tant qu'acteurs et actrices de ces luttes et en tant qu'anarchistes,
nous avons eu envie de partager quelques réflexions sur leur évolution,
ainsi que quelques critiques et espoirs que nous percevons dans les
dynamiques actuelles.

Comme à peu près tous les termes nous définissant, zad-istes, anarchistes,
terroristes, gauchistes, écologistes…, ce sont les médias et autres
ennemi-e-s politiques qui officialisent ou popularisent les mots qui sont
supposés dire qui nous sommes.
Même si ce mouvement est le plus populaire du moment, il paraît néanmoins
important de rappeler que tout n'est pas né au Testet ou à Notre Dame des
Landes. Nous avons parfois l'impression d'entendre cette idée dans la voix
de certain-e-s de nos camarades en nous demandant si cela dénote plus un
manque de référentiel et d'information ou plutôt une envie de se détacher
de l'histoire politique, en souhaitant repartir sur des pratiques
« neuves ».
L'occupation d'espaces agricoles ou ruraux contre l'expansion marchande et
capitaliste, les confrontations avec les forces répressives de l’État, la
vie en campement dans la forêt à 1000, les occupations, tout ça n'est que
stratégie de lutte, et plus ou moins antédiluvien. Il y a eu moult
expériences similaires à des ZAD, du Larzac à l'occupation du Parc Mistral
à Grenoble, sans compter les expériences ailleurs, le quartier de la Punta
à Valencia, la forêt de Khimki vers Moscou, le village de Skouries en
Grèce, enfin, la liste serait trop longue.
Bien entendu, il n'est pas ici question de dévaloriser les mouvements
actuels, d'autant plus qu'ils développent des contextes intéressants et
rencontrent quelques succès, mais plutôt de rejeter ce qui, selon nous,
crée une nouvelle intelligentsia militante.
Nous n'avons pas besoin d'élite et, s'il est sûr que la transmission et
l'échange d'expérience sont des éléments fondamentaux du front social, ils
nécessitent un cadre d 'autant plus fort que nous devons fuir comme la
peste la hiérarchie et les rapports de pouvoirs qui entourent le monde du
militantisme.
Si ces mouvements nous semblent intéressants, c'est par les liens qu'ils
créent malgré la confusion que le système est parvenu à insérer dans les
rangs des exclu-e-s et des résistant-e-s à ce monde, d'autant plus que
bien peu de luttes sociales arrivent à communiquer de manière large et à
se visibiliser.

Si la culture politique, les notions de lutte des classes et
l'autodéfinition activiste apparaissent aujourd'hui comme des valeurs
désuètes, éculées, voire ridicules, nous sommes néanmoins surpris-e-s
d'avoir l'impression de retrouver aussi ce phénomène au sein même du
mouvement dit des « ZADs ».
Car, par essence, le mouvement mélange des luttes locales d'opposants qui
résistent contre des projets capitalistes, avec une légitimité
d'habitant-e-s locaux, qui vont faire appel ou recevoir l'aide de
collectifs organisés de grandes villes proches (comme à NDDL ou au
Chefresne) et parfois aussi de hordes de rupturistes qui se greffent hors
sol à ces dynamiques. Le tout accentué par la médiatisation intense que
cette lutte connaît.
Il n'est bien sur, ici, pas question de railler ou de regretter ces
légions d'exclu-e-s de ce monde, qui ont, au moins, le bon sens de vouloir
déserter le monde actuel et de renforcer numériquement ces combats, en
créant un rapport de force souvent salutaire. Mais ce phénomène se heurte
obligatoirement a l'hostilité locale des réactionnaires, fascistes et
autres identitaires dans ces zones de luttes, qui vont assimiler les
« zad-istes » à des envahisseurs barbares et appuyer sur le côté « bon à
rien vivant au crochet de la société » des gueux-se-s errant-e-s.
Là encore, nous ne saurons défendre ces positions pétainistes ou
poujadistes, mais regretter que, jusqu'alors, nous nous soyons révélé-e-s
inaptes à opposer une réponse que nous estimons politisée à ces discours
fascistes.
Entre la constitutions d'une horde ambulante élitiste (j'étais à NDDL,
Sivens… alors, je connais / sais) ou des penchants pacifistes (les gens
nous aiment pas mais nous sommes gentil-le-s) ou une passion
insurrectionnaliste paranoïaque (je vais m’entraîner à faire des high kick
contre les platanes), il y a peu de réponses raisonnables et tout-e à
chacun-e a vite fait de montrer que son but véritable est de vivre en
tribu nomade, en omettant le plus possible de remettre en cause les
privilèges et rapports de domination.
Car si l'on évoque la stratégie à longueur de lutte, il faut d'abord
commencer par établir une analyse politique un tant soit peu cohérente et
sérieuse. Et surtout vouloir le faire.
Oui, une partie des voisin-e-s des ZADs du Testet ou des Chambarans, entre
autres, sont fascistes, réacs ou traditionalistes. Ils et elles n'ont
aucune passion à l'idée de voir arriver par chez eux-elles, peut être
pour des années, une centaine de zonard-e-s, traveller-euse-s, punks…,
tout ce beau monde leur expliquant qu'ils et elles n'ont rien compris à
l'analyse de la situation. Même si c'est pourtant la vérité.
A côté de cela, ces voisin-e-s réagissent de la manière la plus
dégueulasses et néfaste qui soit en constituant des milices et en adoptant
un discours que nous ne pouvons laisser passer.
Pourtant, une bonne majorité du mouvement tente de se grimer en petits
enfants idéaux (je suis zadiste et j'assume…) , l'autre se dit que lui ou
elle va aller voir les méchant-e-s et les persuader de leur erreur
politique (là où 250 potes ont raté juste avant), les derniers se terrent
dans la forêt et attendent l'armaggedon.
Personne ou presque n'a le réflexe d'analyser cette situation et réagir en
conséquence, si nous étions un peu plus grandiloquent-e-s, nous
évoquerions presque l'Espagne de 1936, mais bon, restons pragmatiques.

En tout cas, nous estimons avoir jusqu'alors respecté les différences
politiques voire l'apolitisme de certain-e-s camarades ZAD-istes, être
passé-e-s outre l'évocation d'un « ZAD-isme » que nous ne saurions
comprendre, et avons même laissé couler les allusions à notre volonté
supposée de transformer la communication de la ZAD en « fanzine
anarchiste.
Nous n'avons pas besoin de la ZAD pour communiquer, ni de la Marquise pour
faire salon, ne voulons pas devenir les leaders leadeuses d'un courant
médiatiques écolo réformistes, voire fuyons les médias et avons, depuis
bien longtemps, créé les nôtres. Il en est de même en ce qui concerne les
lieux. Nous ne prétendons pas avoir une quelconque aura et réussi à créer
une utopie anarchiste , nous ne sommes pas grand-chose mais tenons les
murs et les arbres, et cela ne date pas d'hier.

Nous appelons nos ami-e-s ZAD-istes a ne pas se conforter dans le
mouvement actuel, a errer de ZAD en ZAD tels des soldats sans armée et
sans front. Et à reprendre une analyse politique déterminée et ferme du
contexte actuel. Nous avons besoin de rigueur politique, de choix
réfléchis et de nous sentir fort-e-s et soutenu-e-s parce que nous étions
trop peu depuis une dizaine d'années, mais aujourd'hui, alors que notre
nombre est plus appréciable, l'ennemi reste démesuré et semble encore plus
fort que jamais.
Si pour notre part, nous assumons beaucoup plus le terme d'anarchistes que
celui de ZAD-iste, c'est parce qu'il définit une analyse politique des
rapports sociaux qu'il implique une critique en acte des rapports de
domination, d'oppression et de violence auxquels nous sommes confrontés,
même au sein de notre camp.
En tant qu'anarchistes, nous ne voulons pas briller par notre « pureté »
militante mais donner quelques moyens à nos rêves et percevoir la réalité
de ce qui nous habite et de ce qui nous entoure.
Nous ne sentons pas cette même ferme volonté sur la ZAD.

Nous sommes néanmoins fermement décidé-e-s à participer a ce combat, mais
avons besoin de base collectives et affinitaires, de poser des mots et des
envies communes.
Ce qui ne passe pas obligatoirement par 1522 réunions, une conférence ou
un pacte.
Contrairement à des camarades croisé-e-s par ci par là, nous ne sommes pas
en cursus universitaires, nous ne sommes pas là pour nous former, mais
pour rencontrer des camarades, vivre ensemble si cela nous semble
opportun, parce que nous n'avons pas « d' ailleurs », parce que nous
continuerons à lutter partout où nous sommes.
Mais nous ne voulons pas, cependant, faire semblant d'être d'accord, ni
occulter nos éventuels antagonismes.

Les mouvements sont fait pour mourir, pas la lutte, ancrons-nous dans
cette vaste aventure !

Nous ne combattrons, malheureusement, pas le fascisme et le capitalisme
avec des réformes et des bisoux. Nous ne choisissons pas les modes
d'action, c'est le pouvoir qui posent les jalons de nos confrontations, et
nous n'avons d'autres choix que de gagner.

Que vive la révolte et la lutte sociale.


Quelques anarchistes de vers Grenoble.

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tartempion
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Re: ZAD de Roybon

Message par tartempion » 28 janv. 2015 11:41

PIQUE-NIQUE ET CABANES CONTRE CENTER PARCS – MANIFESTATION ET CHANTIER COLLECTIF SAMEDI 7 FÉVRIER 10H !

La suspension, en décembre, d’un arrêté préfectoral autorisant le début des travaux dans le bois des Avenières ne signifie pas l’abandon du projet de Center Parcs. Tout juste quelques semaines de répis avant que les engins de chantier et les forces de l’ordre ne repointent le bout de leur nez.

Á Notre Dame des Landes, à Sivens, dans le Val de Suse ou à Roybon ce ne sont pas les recours qui empêchent le saccage des territoires au nom de la croissance, mais l’action collective, les manifestations, l’occupation des chantiers, l’édification de cabanes et barricades, les liens et la solidarité qui se nouent dans la lutte, la vie qu’on y invente.

– Pour continuer d’affirmer notre opposition au projet de Center Parcs, au tourisme de masse et à la privatisation de la forêt.
– Pour renforcer notre présence sur la ZAD en construisant de nouvelles cabanes et de nouvelles barricades.
– Pour nous retrouver et nous réchauffer au cœur de l’hiver :
Rendez-vous samedi 7 février à 10 heures à Roybon (à côté du lac)

10h : Marche en direction du chantier
12h : Pic-nique
13h : Construction de cabanes et de barricades

Et pour celles et ceux qui restent le soir : repas chaud et concert sur le chantier.

Apportez du matériel pour construire : planches, palettes, marteaux, clous, scies, bâches, vis etc. N’oubliez pas bottes et moufles, sandwichs et boissons.

Cette journée s’inscrit dans le festival Open Barricades, trois jours de constructions et de concerts sur la ZAD les 7, 8 et 9 février.

Plus d’infos sur http://grenoble.indymedia.org et sur http://zadroybon.noblogs.org/

Lapins et Écureuils unis contre center Parcs





Image
"-T'as des glaçons ?
- Ouais, dans l'évier, en hiver."

Liste de distro à peu près à jour...
https://bisounoursprod.bandcamp.com/

Nada
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Re: ZAD de Roybon

Message par Nada » 06 févr. 2015 22:57

Communiqué de presse du 5 Février :

"Madame, Monsieur.

Ce soir, aux environs de 20 heure 45, la guérite d’accueil de la ZAD Roybon, installée à l’entrée du chemin communale menant à la maison de la Marquise a entièrement brûlée, suite à un jet de plusieurs cocktails Molotov. Cette attaque, n’est pas un simple acte de destruction et fait suite à une série de jet de projectiles sur cette même installation, servant chaque nuit d’habitation, depuis le 30 Novembre dernier.

Cet incendie criminel, visant à détruire cette habitation, et à atteindre l’intégrité physique de tiers de manière volontaire, est ni plus ni moins qu’une tentative d’homicide.

Les forces de l’ordre et le CDIS de Roybon se sont rendus sur place suite à notre appel. L’intervention à commencée environ 1 heure après cet appel. Rappelons que la commune de Roybon et la caserne de pompiers sur place, sont à moins de 5 kilomètres du lieu de l’incendie.

A l’arrivée des militaires et des pompiers, nous avions déjà maîtrisé l’incendie, par nos propres moyens, malgré les risques que cela importe. Notre intervention à donc limité la propagation de l’incendie.

En début de semaine, le député de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, à interpellé le Premier Ministre, lui demandant d’évacuer la ZAD Roybon et, d’interdire notre rassemblement Open Barrikad. Nous avions fait en sorte de limiter la communication de cet événement. Communication mise à mal par cette intervention.

Dans sa question au gouvernement, le député Barbier a notamment accusé les gouvernants de « complicité » avec notre action de blocus du chantier de Center parcs. La réponse obtenue de la Ministre de l’écologie laisse à entendre qu’aucune intervention n’aurait lieu jusqu’à nouvel ordre. Cette intervention a provoqué un certain émoi chez les plus extrémistes des pro-Center Parcs.

Suite à ceci, mardi dernier au soir, une réunion de Pro-Center Parcs avait lieu dans une salle communale de Roybon, organisée par l’association « Vivre en Chambaran » en présence du Maire du village, Monsieur Serge Perraud. Certaines personnes présentent y auraient, selon plusieurs témoignages, clairement proférées des menaces de violences physiques à notre encontre.

La violence gratuite de ces personnes est intolérable. Nous sommes aujourd’hui inquiets pour le bon déroulement de notre rassemblement du week-end du 7, 8, 9 Février.

En effet, les Pro-Center Parcs ont décidés d’organiser un contre rassemblement et promettent une action « spectaculaire ». Le triste spectacle de ce soir ne nous laisse pas indifférents à ce sujet.

De plus, la société Alternative Sécurité, employée pour surveiller la zone de construction du Center Parcs, continue de patrouiller, nous épiant jours et nuits, et ce sur la voix publique. Nous continuons de nous interroger sur la légalité de ces activités de surveillance, les milices privées étant à ce jour toujours interdites sur le territoire.

Nous tenons à rappeler que notre manifestation est ouverte à toutes et à tous. Cette événement se veut festif et familial. Nous souhaitons qu’elle se déroule en paix, mais nous n’oublierons pas, la violence des actes de ceux qui s’en prennent à notre intégrité physique, et menacent de fait nos vies.

Pour Demain.

Les occupants de la Zone à Défendre de Roybon.é

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