rassemblement de soutien aux luttes kurdes jeudi 12 janvier

[wlad]

Jeudi 12 Janvier 2017 à Ambert (Auvergne), place St Jean à 10H00
Rassemblement de soutien au luttes kurdes

Aujourd'hui, nous sommes au 4ème anniversaire de l'assassinat de Sakine
Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Söylemez, trois militantes
proches du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, pronant aujourd'hui
le confédéralisme démocratique) et des initiatives révolutionnaires
kurdes, à Paris, le 9 Janvier 2013.
L'assassin présumé, Omer Güney est mort avant son procès, le 17 décembre
2016, des suites d'une maladie du cerveau. Il nous paraît évident que
l'Etat français, en lien avec le gouvernement turc, a tout fait pour
repousser et cacher ce qui nous semble inéluctable, le fait que
l'exécution de ces trois militantes a été organisé par les services
secrets turcs.
Nous ne voyons pas là un complot ou une énigme à résoudre, mais bel et
bien la répression d'une lutte politique qu'il nous semble important de
visibiliser et de soutenir.
La juge chargée de l’instruction avait clos son enquête en mai 2015 et
renvoyé l’affaire devant la Cour d’assises. La justice française l’a
laissé traîner jusqu’en 2016 et, suite à l’insistance des familles des
victimes, a finalement fixé la date du procès au 5 décembre 2016, avant de
le repousser, sans motivation, au 23 janvier 2017. Bien que l’État
français ait été au courant de l’état de santé du suspect, il a empêché la
tenue rapide du procès. Ainsi, en laisant traîner l’affaire, on a empêché
que celui-ci ait lieu.
Nous n'avons aucune confiance ni sympathie pour la justice capitaliste de
classe, qui défend un système oppressif et répressif, mais avons
conscience des tenants et aboutissants de ce que nous ne voulons pas
définir comme un « fait divers ».
La guerre en Syrie, actuellement, et bien que largement traitée
médiatiquement, jette sur les routes et chemins des milliers de réfugiéEs.
Ces réfugiéEs cristallisent un conflit politique en Europe qui divise la
société et les positionne comme la classe miséreuse la plus fragile,
partout rejetée. Par ailleurs, nos gouvernements n'ont pas hésité à
marchander avec l'état turc un arrangement pathétique de cynisme. En
échange de visas facilités pour les citoyens turcs en Union Européenne, la
Turquie est censée gérer les migrantEs ou réadmettre ceux ou celles qui
ont fuit et sont parvenuEs en Union Européenne. Bien que l'aspect
militaire de ce conflit soit largement médiatisé, de même que le
traitement des réfugiéEs, surtout depuis que nous en connaissons les
dommages colatéraux avec les attentats, il est important de constater que
bien peu de nous ont l'impression d'avoir compris les enjeux géopolitiques
de la guerre en Syrie.
Sans doute frileux de se froisser avec un allié de l'OTAN, les
gouvernements occidentaux n'ont pas l'air pressé de réagir contre les
exactions du régime d'Erdogan. Et de prendre une position de soutien avec
les populations kurdes, pourtant alliés militaires sur le terrain contre
Daesh. Les Kurdes, victime du traité de Sèvres en 1920 où les
« démocraties » occidentales n'ont pas tenu leur promesse de création d'un
état, où le Royaume Uni, l'Irak, la Turquie ont réprimé des soulèvements à
coup de gaz chimique, où les médias occidentaux s'extasient des amazones
qui combattent l'Etat Islamique.
Nous n'aurons pas à cœur de demander « justice », de sombrer dans le
romantisme révolutionnaire de bas échelle en glorifiant, de derrière nos
ordinateurs, des luttes que nous ne connaissons que de loin, d'admirer le
courage des ombrageuses combattantes qui luttent contre la société
patriarcale et des combattantEs djihadistes que nous avons contribué à
armer...
Nous savons bien que la société est aussi patriarcale en France, autour de
nous et que nos gouvernements sont partenaires de dictateurs qui
massacrent, de militaires et marchandEs de canons qui testent et vendent
des armes, d'Etat qui construisent des murs contre les réfugiéEs qu'ils
ont contribué à créer...
Nous préférons soutenir les initiatives politiques des camarades kurdes
qui, au Rojava, tentent de construire une société fédéraliste suivant les
principes du municipalisme libertaire, au Bakur s'opposent aux méthodes
autocratiques et dictatoriales de Erdogan et de l'AKP, subissent une
répression militaire et civile digne d'un état de guerre, et combattent
les morales patriarcales et réactionnaire de leur mieux, au Moyen Orient
comme en Occident .
Nous avons bien conscience que notre réalité est différente et que notre
soutien est anecdotique, d'une position décalée. Néanmoins, nous
l'inscrivons dans la construction d'un soutien politique libertaire et
féministe, qui, nous l'espérons n'est qu'un début et envisageons de
développer notre autonomie et nos initiatives au mieux.

Pour aller plus loin, au niveau informatif :
institutkurde.org
kedistan.fr
firatnews.com (en anglais).