Action de l'ALF FRANCE

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Noir Vomi
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Message par Noir Vomi » 06 nov. 2006 15:48

Le "spécisme", c'est juste dire que le spécisme est à l'espèce, ce que le racisme est à la "race", le sexisme au sexe etc. C'est pas une comparaison directe, mais juste un rapprochement dans le sens où ça illustre une forme de discrimination et d'exploitation.
(PS : évidemment ça ne sous-entend pas non plus une adhésion au concept de "race" ou même "d'espèce" (cf le texte "les espèces n'existent pas), c'est pour la commodité du langage)

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aurélie apatride
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Message par aurélie apatride » 06 nov. 2006 16:53

martin P.C. a écrit :En ce qui concerne mon expérience quand j'ai habité à la cambrousse on a eu jusqu'a 4 chiens, peu éduqués, mais pas malheureux de partir pendant desfois 3 jours dans les montagnes et de vivre leur vie de chiens à moitié sauvages ... Ca posait pas mal de problèmes avec les chasseurs du coin et y'a une chienne qu'est jamais revenue (empoisonnée, flinguée?), mais bon j'ai toujours refusé de les attacher... Et c'est clair que quand nos potes nous voyaient débarquer, leur joie semblait mitigée!
Le truc, et j'en reviens à mon idée fixe c'est que j'ai jamais senti la moindre égalité entre eux et moi car on avait pas du tout la même façon d'appréhender la réalité, d'où mon incompréhension de la revendication anti-spéciste et une certaine irritation quand on ose comparer le "spécisme" avec du racisme...
le problème de laisser les chiens courir partout dans la montagne (ou ailleurs dans la nature) c que ça emmerde pas mal d'espèces... difficile d'équilibrer le bonheur de ses animaux et le respect de la nature...
sinon melvin mes animaux étant tout le temps par paire ou par triple ils ne sont en aucun cas obligés de me donner une quelconque affection, ils font ce qu'ils veulent selon leur caractère (pour l'instant j'ai eut 5 rats et aucun n'avait le même comportement!!) après il a ptet pas choisi d'être là mais qui choisi d'être où il est??
je suis juste une petite fille, je ne veux pas grandir

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Message par Asylum » 06 nov. 2006 21:48

C'est vrai que l'antispécisme ça me laisse songeur... jamais j'irai parler à un mec qui bouffe des noirs et des arabes parce que "je préfère m'occuper des blancs d'abord"... ! alors qu'un non végétarien bah oui je lui parle, sinon j'aurai perdu la capacité de parler depuis longtemps...
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martin P.C.
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Message par martin P.C. » 07 nov. 2006 10:58

Le "spécisme", c'est juste dire que le spécisme est à l'espèce, ce que le racisme est à la "race", le sexisme au sexe etc.
Ce que je dis moi, c'est que ce n'est pas la même chose pasque entre l'humain et les autres animaux, il y a une vraie différence alors qu'entre les humains, non! Bon mais je comprends l'anti-spécisme et dans le cadre de notre société je le défendrai même, face à des abrutis, mais poussé à bout je trouve qu'il tient pas et qu'il n'est pas nécéssaire pour avoir une attitude correcte envers les animaux.
le problème de laisser les chiens courir partout dans la montagne (ou ailleurs dans la nature) c que ça emmerde pas mal d'espèces... difficile d'équilibrer le bonheur de ses animaux et le respect de la nature...
C'est vrai je trouvais pas ça génial de pressentir que les chiens attaquaient d'autres animaux (surtout qu'une fois, par hasard, je les ai vus faire, c'était assez gore!) mais ayant essayé d'eveiller leur conscience et ayant lamentablement échoué, j'arrivais quand même pas à en arriver a les enchainer pour autant... D'autant que je les trouvai plus proches de la nature que moi donc, assez aptes à gerer leur relation avec elle... En plus que l'argument de la protection de la nature c'était les chasseurs qui me la servaient :lol:.

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Message par Noir Vomi » 07 nov. 2006 14:30

martin P.C. a écrit : Ce que je dis moi, c'est que ce n'est pas la même chose pasque entre l'humain et les autres animaux, il y a une vraie différence alors qu'entre les humains, non! Bon mais je comprends l'anti-spécisme et dans le cadre de notre société je le défendrai même, face à des abrutis, mais poussé à bout je trouve qu'il tient pas et qu'il n'est pas nécéssaire pour avoir une attitude correcte envers les animaux.
OK sur le principe Martin pour ta dernière remarque. Mais il faut quand même se souvenir que ces idées ont été developpées en réaction à toute une tradition philosophique/morale/religieuse/scientifique/juridique etc etc qui réservait (et réserve toujours, avec un petit mieux) à l'animal une place peu enviable. C'est tout. Au départ, c'est juste philosophique, pour remettre en cause toutes les conneries bavées depuis des millénaires par des penseurs sur la question animale. Ensuite ça a été repris par les groupes libertaires anglais, pour donner une assise intellectuelle à leurs actions. Mais ça doit pas devenir un dogme, ça c'est sûr. Par contre, ce que tu fais, pousser la théorie jusqu'à son bout, c'est ce qu'on appelle la reductio ad absurdum : avec ça tu peux décrédibiliser n'importe quelle théorie, sans jamais l'attaquer sur le fond. Ça va souvent de paire avec la réaction, et c'est franchement antiphilosophique et ça fait vite perdre de vue l'essentiel. Ceci dit je réponds quand même à ton message.

"il y a une vraie différence entre animaux et humains"
Il y a une différence, oui, comme tu peux trouver des différences entre un garçon et une fille, ou un black et un blanc (la couleur de peau), effectivement ils sont tous humains, parce que toi c'est le critère que tu sembles poser pour l'égalité : en soi c'est donc "speciste", anthropocentriste, tout ce que tu veux, comme d'autres poseront comme critère la couleur de peau (ce qui sera raciste), le genre (ou plutôt le sexe, comme ils/elles disent) ce qui sera sexiste, la préférence sexuelle etc. D'un côté il y a ça, et de l'autre, "le reste", ce qu'on ne peut plus comparer dès lors que l'on a posé son critère. Pour toi c'est l'appartenance à l'humanité, pour un autre ça sera telle ethnie ou que sais-je encore. Et quand tu leur diras "mais on est tous pareils, en tant qu'humains", ils te diront "compare pas ce qui est pas comparable - tu vois bien que je suis pas pareil qu'un renoi". Ça c'est raciste, ce qui est "comparable", c'est ceux/celles qui ont la même couleur de peau que lui ou un autre truc bidon. Toi, c'est spéciste. Tu confines la "comparaison" à ce qui est humain.
Pour l'antispécisme, ce qu'on peut comparer, c'est la sensibilité des êtres, qu'ils soient des animaux humains, ou non. Le critère n'est donc pas l'appartenance à l'humanité comme tu t'en doutes. Tu me diras, mais où s'arrêter ? D'abord les mouvements de libération ont concerné telles minorités, ensuite les mouvements de contestation féministe, et maintenant la libération animale.
Pourquoi pas poser en tant que critère la vie, et donc tenir compte des plantes, en plus de tous les autres animaux, tu vas me dire ? Parce que la sensibilité, l'intérêt à vivre, c'est ce qui motive toutes les autres formes de libération. C'est le dénominateur commun à tout - le fait d'être un être sensible, bien que cette sensibilité puisse s'exprimer de diverses façons - qui a justifié, d'une façon visible ou non, toutes les autres luttes. Lorsqu'on parle d'une plante, il n'y a aucun rapport d'autorité qui peut s'installer. La plante, même dans les plus hallucinées des théories, ne pourrait être considérée comme un sujet de droit. Ou sinon explique-moi comment. L'animal, si. En soi, la lutte pour la vie n'a jamais été le moteur de la moindre lutte - si ce n'est le mouvement anti-IVG... Par contre, la lutte pour la liberté, inhérente à la notion de sensibilité, si. C'est même ce qui motive toutes les luttes qu'on connait, même si ça apparait pas comme ça.

L'antispécisme tient bien compte des différences entre animaux humains et animaux non-humains, dans le sens où il ne nourrit pas le projet d'attribuer aux animaux non humains des droits rigoureusement identiques que ceux dont jouissent les humain-e-s (droit de vote par exemple...) mais vise plutôt à leur reconnaître un minimum de droits moraux. Tout l'antispécisme est construit sur la notion de sensibilité de l'être, et évidemment pas sur son humanité. Ceci dit je me fous de "l'antispécisme" comme de l'an 40. C'est juste une théorisation, qui est nécessaire à partir du moment où il faut justifier certaines actions plus ou moins violentes (en termes matériels) mais en soi ça me semble pas si important. C'est juste une doctrine bien rôdée quand il s'agit de débattre, mais mis à part quelques groupes à Lyon et Paris notamment, en France ça a pas grande portée et ça tourne vite autour du bavardage intempestif (la preuve ici même): je préfère de loin parler de libération animale. Et surtout agir au lieu d'en parler.
Pour les animaux "de compagnie", j'ai déjà eu des rats et souris venant de labos. J'ai pas honte de le dire, et j'ai pas l'impression d'avoir exercé sur eux des attributs de propriété. Par contre j'aimerais qu'on me dise quoi faire dans ce cas là. Les laisser où ils sont, dans l'attente qu'ils se fassent torturer et euthanasier ? Les relâcher dans la nature ? C'est ce qui se fait pour certains animaux où il n'y a pas grand chose d'autre à faire, faute d'avoir plus de structures comme en Angleterre (visons par exemple) mais des rats ou des souris de labo, le mieux pour eux est encore de les adopter ou de les faire adopter. D'ailleurs un des gars qui avait participé à l'opération Greystoke (commando qui avait libéré des singes en piteux état, torturés par des équipes du CNRS) a ouvert depuis peu une sorte de refuge pour les animaux sortis de labo (à vérifier). Je pense que personne est assez teubé pour se poser la question "les aider c'est pas décider pour eux ???", à part les ennemis de la libération animale. Qui d'ailleurs trouveront toujours moyen de pinailler pour pas se remettre un minimum en question. Que ce soit cohérent ou pas, au moins c'est enfin agir.

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martin P.C.
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Message par martin P.C. » 07 nov. 2006 16:31

Tout à fait d'accord avec tout ce que tu dis!...
J'ai pas trouvé ce bavardage inutile: j'ai au moins compris que l'anti-spécisme n'a rien d'absolu et répond à des situations, donc n'a rien de figé en soi, et c'est ce que je me demandais, enfin si j'ai bien tout compris ... Pasque entendre parler de ce concept entre deux bières ne faisait pas bcp avancer mes réflexions ...

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Message par Noir Vomi » 07 nov. 2006 20:21

Bon ben je regrette pas d'avoir pris la peine de développer alors 8-)
Ouais voilà, y'a absolument rien de dogmatique ni aucun interdit absolu qui est posé. Tout dépend du contexte, en soi on peut très bien concevoir que ça n'interdise pas de tuer ou blesser un animal en fonction du cas de figure (ne serait-ce que pour se défendre) ou bien un-e humain-e, c'est plus une sorte de conflits d'intérêt. Et là aussi on peut comprendre que ce qui importe c'est pas la vie en soi, ni même la vie de l'être sensible, mais plus son intérêt, dans ce sens y'a absolument rien de contradictoire à être à la fois antispé et en faveur de l'IVG ou de l'euthanasie. D'ailleurs ce relativisme (qui est aussi lié au rejet de l'idée de "Nature") a déjà valu des déboires aux antispé présents aux rencontres d'El Indiano, où ils/elles se sont fait-e-s agresser par des gauchistes allemand-e-s, qui leur reprochaient de "soutenir" un philosophe vegan qu'ils taxaient de "nazi" (bien que ledit philosophe soit juif et ait vu la quasi-totalité de sa famille périr dans des camps au passage) du fait de ce qu'ils estimaient être un mépris pour la vie, puisque ce gars dans un de ses bouquins se déclarait en faveur de l'euthanasie de certaines personnes (notamment des handicapés) dans des cas très graves et précis, ce qui est quand même très éloigné du programme d'extermination T4 d'Hitler. Bref contrairement à une idée reçue ça n'a rien d'un attachement religieux à la vie, la libération animale ce n'est pas la défense animale, et c'est d'ailleurs étranger au principe de vouloir faire survivre les espèces peu importe le prix (au nom de la vie en soi, ou d'une mythologie écolo). C'est une lutte pour la liberté, contre les discriminations et ça va pas plus loin.
C'est sûr que les pubs ou les concerts sont ptet pas l'idéal pour parler de ça :)
Pour recadrer avec le sujet, la dernière fois (ptet un mois) des visons ont été libérés et relachés dans la nature (ben oui, quoi faire de mieux ?)
Certains médias se sont faits l'écho de cette triste nouvelle, en n'oubliant pas de préciser que beaucoup avaient été retrouvés morts dans la nature, le tout sur un ton grave et condamnant. Du genre "la bêtise a plus de limites, en plus les visons sont morts sans même avoir été torturés avant ! Quel gâchis... Espérons qu'on puisse en faire quelque chose quand même, sinon vaudrait mieux pour ces petits anarchistes inconscients que les flics tombent pas sur eux". Comme si eux, et ce qu'ils défendent, étaient du "bon côté" et que les activistes c'était juste des délinquants de base, un peu neuneus, qui pensent bien faire mais qui au final foirent tout. Alors que le but est de toute façon atteint. Y'a une telle manipulation de l'information que finalement, un peu de théorie antispé, ça fait pas de mal de temps à autre.

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