Psychiatrie, anarchisme, etc....

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
M. 'Ours
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Message par M. 'Ours » 24 juin 2007 20:43

yo, j'lis Dynamite depuis pas mal de temps, mais selon un principe qui doit plaire au tenancier des lieux, comme j'avais rien à dire, ben j'fermais ma gueule.
Là par contre, j'peux préciser 2/3 bricoles, vu que j'suis étudiant en médecine, que je sors d'un stage en psy et que bah ça me déplairais pas d'être plus tard psy.

Donc 2/3 bricoles.

Déjà je vous conseillerais de garder à l'esprit que les critiques (légitmes) de l'Antipsychiatrie date quand même d'il ya 30ans, et en médecine 30ans c'est énorme (la moitié des connaissances médicales renouvellées tous les 7ans). Donc les lectures conseillées par Laurent NTzine sont à completer par des trucs beaucoup plus récents.

A propos de l'asile, la tendance est clairement d'en faire sortir au maximum les patients depuis une bonne vintaine d'années. D'où par exemple la sectorisation de la psychiatrie (le territoire est divisée en secteurs psy), ça permet aux patients de rester dans leur appartement, dans leur famille, dans leur quartier, et de donc de arder leur fréquentation, leur taf, leurs occupations. Dans le même sens, il y a eu la reconnaissance de la maladie mentale comme handicap, ceci permet aux patients psy de bénéficier par exemple des centres d'aide par le travail, COTOREP et autres aménagement pour l'exercice professionnel.
Pour être mesquin, faut avoir à l'esprit que garder des gens en institution n'a pas beaucoup d'intérêts: ça coûte cher (à la Sécurité sociale et aux glorieux contribuables français), ça n'est pas valorisant pour les médecins qui sont face à des patients qu'ils ne peuvent soigner, ça impose de prendre en chagre un nombre plus faible de patients...L'asile bof quoi.
En plus, l'asile comme arme politque ou morale, c'est pas (plus) le cas en France.

A propos des thérapeutiques, en psychiatrie, il y a un trépied: la chimiothérapie (les médicaments quoi), la psychothérapie (familiale, de soutien, conitivo-comportementale, psychanalytique, etc) et la sociothérapie (roupe de parole, ateliers divers et variés, etc). De la prise en chare de l'addiction à celle de la psychose en passant par la dépression, tu joues avec les trois, et tu n'as rarement recours à un seul (les médocs seul quasiment jamais par ex, ça sers à rien, et les jeunes génrations sont incitées à utiliser le moins possibles les meds). Et comme partout en médecine, il faut prendre en charge d'une part le symptome et soigner la maladie.
Pour soigner la maladie, malheureusement, en psychiatrie, les médocs ont beaucoup d'effets secondaires et pour obtenir des résultats, ils doivent être pris pendant longtemps: pour la dépression qui est une maladie que l'on guérit très bien, les médocs sont efficaces au bout de 4 semaines et doivent être pris pendant 6mois. Rien à voir avec la gastro donc. Pour les psychoses, les medocs ont des effets secondaires vraiment durs (ça doit être les patients que tu vois) et des résultats pas vraiment impressionnants. Les patients complétement "cassés" par les médocs (sédatés, avec des tremblements incontrôlables) sont des patients dont on estime qu'ils tirent plus de bénéfices du traitement que de désavantages (ce qui n'est pas du tout évident au premier coup d'oeil): plus de chances de guérison, ralentissement de l'évolution de la maladie, diminution importante des actes auto/hétéroaggressifs (suicide, aggressions physiques et sexuelles,...).

A propos de l'internement (d'office ou la demande d'un tiers), déjà, le cadre légale est très strict: on peut pas faire interner le connard qui fait chier: comme sécurité, on peut citer les nombreuses réevaluations obligatoires (24h, 15j puis tous les mois), les multiples possiblités de recours (auprès du procureur de la République, du chef de l'établissement,...) et le fait que le médecin qui certifie que le patient doit être hospitaliser n'a aucun rapport de quelque sorte avec l'établissement où le patient sera hopstalisé.
Au final, les recours ou la consultation des dossiers sont très peu utilisés, tout simplement parce que les patients contestent peu au final les soins (ce qui est dans certains cas impressionnants, ya des mecs avec des délires de persécutions vraiment cognés - du genre la façon dont tu tiens ton stylo, correspond à un code pour des espions d'URSS, et le mec, il s'en branle de savoir ce que les médecins écrivent sur lui)
Les gens internés sont de trois sortes: les gens qui refusent les soins qui leur sont nécessaire (dans ce cas, c'est généralement les proches qui décident de l'hospitalisation, en effet ils sont plus conscient de l'état habituel de l'individu et donc savent mieux si il est dans son état normal ou non), les gens dangereux pour les autres (qui sont pas si nombreux, c'est généralement la force publique qui les amènent,parce que même un flic voit bien que le mec est pas dans son état normale) et les gens dangereux pour eux-même (nombreux, avec des risques de suicides, des mutilations graves, dans ce cas c'est assez difficle, c'est vrai de décider de l'hospitalisation, généralement les médécins jouent la carte de la sécurité, quitte à laisser sortir le patient rapidement dans les jours qui suivent).

Voilà, j'espère que ça contribue au sujet, et que c'est pas trop corporatiste
accesoirement sans justifier, des trucs que vous avez vu/vécu et qui sont clairement des abus, j'px pt-etre en expliquer les ressorts du coté des médecins.

bisou les punks

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TepeyaK
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Message par TepeyaK » 25 juin 2007 7:57

Le problème c'est que la psychiatrie se réfère à une norme sociale qui n'est pas intégralement accepter par tout le monde. Et le but d'un psychiatre est de te remettre dans cette norme, en choisissant les moyens que tu listes (même si tu oublies les électrochocs qui existent encore beaucoup).
Par exemple, le fait de ne pas aimer le travail, le mariage, la parentalité est une forme de déviance. Ça n'engendre pas forcément d'aller voir un psy pour autant, mais il existe quand même un certain nombre de personnes qui n'ont pas forcément le soutien autour d'eulles, et chez qui ça peut lancer une dépression. Et malheureusement, les psychiatres n'ont pour seul objectif que de faire accepter par cetTE individuE les règles sociales. Et non, de permettre à cette personne de bien vivre ses choix, ses envies.
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Laurent NTZine
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Message par Laurent NTZine » 25 juin 2007 8:39

M. 'Ours a écrit : Déjà je vous conseillerais de garder à l'esprit que les critiques (légitmes) de l'Antipsychiatrie date quand même d'il ya 30ans, et en médecine 30ans c'est énorme (la moitié des connaissances médicales renouvellées tous les 7ans). Donc les lectures conseillées par Laurent NTzine sont à completer par des trucs beaucoup plus récents.
Il semble que la critique anti-psychiatrique soit beaucoup moins forte actuellement qu'il y a quelques décennies. Doit-on considérer que c'est parce que la psychiatrie institutionnelle à pris en compte une partie des réserves qu'elle émettait ?

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Jul
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Message par Jul » 25 juin 2007 9:51

Laurent NTZine a écrit :Il semble que la critique anti-psychiatrique soit beaucoup moins forte actuellement qu'il y a quelques décennies. Doit-on considérer que c'est parce que la psychiatrie institutionnelle à pris en compte une partie des réserves qu'elle émettait ?
Peut-être est-ce aussi du à une évolution globale de la société dans son rapport à la science en général et à la médecine en particulier, à la lumière des excès mais aussi de sa limite fixé par un état de connaissance à un instant donné. Du coup il est de plus en plus intégré que la science n'ayant pas nécessairement une réponse universelle et définitive au moment ou on fait appel à elle il est parfois nécessaire d'exercer une réserve quand à son utilisation dans un contexte définitif ou irrémédiable. C'est le fameux "principe de précaution". Et peut-être donc que la médecine psychiatrique d'une part recherche davantage a tenter de se limiter à soigner ce qu'elle sait être des pathologies, et que d'autre part la société ne lui fait plus une confiance aveugle pour tout résoudre.
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Message par Tiriwurst » 25 juin 2007 9:53

TepeyaK a écrit :Le problème c'est que la psychiatrie se réfère à une norme sociale qui n'est pas intégralement accepter par tout le monde. Et le but d'un psychiatre est de te remettre dans cette norme, en choisissant les moyens que tu listes (même si tu oublies les électrochocs qui existent encore beaucoup).
Par exemple, le fait de ne pas aimer le travail, le mariage, la parentalité est une forme de déviance. Ça n'engendre pas forcément d'aller voir un psy pour autant, mais il existe quand même un certain nombre de personnes qui n'ont pas forcément le soutien autour d'eulles, et chez qui ça peut lancer une dépression. Et malheureusement, les psychiatres n'ont pour seul objectif que de faire accepter par cetTE individuE les règles sociales. Et non, de permettre à cette personne de bien vivre ses choix, ses envies.

Heu, c'est un tout petit peu caricatural... D'abord y'a plusieurs courants thérapeutiques, qui ne procèdent pas tous de la même manière pour appréhender les pathologies. Bien sur il existe toujours une partie de "normalisateur social", mais ce n'est pas le cas de tous !
J'ai testé dans ma vie plusieurs psy (psychiatres, psychothérapeutes, psychanalystes), je me suis retrouvé confronté, il est vrai, à des bureaucrates de la pensée et de l'affectif, je suis pas resté longtemps...
En revanche j'en ai rencontré de formidables aussi, qui mettaient en avant l'épanouissement personnel, même si celui ci allait totalement à l'encontre des normes sociales. (On s'entend, hein, je suis pas un psychopate non plus ! J'ai pas de pulsions de meurtre !!) Et c'était gratuit en plus ! (Pour ça aussi plusieurs courant existent, comme quoi l'idée d'investissement financier personnel n'est pas obligatoire, mais constitue plus une mystification permettant aux psys de se faire du blé... procédé gerbant s'il en est...)

Laurent, ben d'une certaine manière, oui il y a eu une certaine prise de conscience, partielle certes, mais réelle. Mais comme toujours il y a pas mal de déclarations d'intentions de la part des pouvoirs publics et peu de suivis concrets... Peu de moyens, méconnaissances des pathologies, défiance vis à vis de l'anormalité, lobbying de certains courants puants (les TCC par exemple), absence totale de déontologie de la part de psys en cheville avec les laboratoires pharmaceutiques...
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Message par TepeyaK » 26 juin 2007 7:48

Je suis peut-être un peu caricatural mais j'ai été quelque peu étonné devant la non-compréhension d'un psychiatre-psychanalyste (un truc pour pas racqué quand on a la CMU) à propos de sentiments anti-travail. Je pensais qu'il en avait entendu de plus délirante, mais il m'a bien comprendre que quand même mon salut passerait entre autres par un boulot. En en discutant avec des amiEs, qui ont eu un passage devant unE psy, illes m'ont confirmé que les psychiatres ont cette tendance là (je dis en général). Les psychanalystes seraient plus "ouvertEs" (selon leur tendance...).
Et pour ce qui est du fric pour les psychanalystes, c'est assez épatant comme ça ne change rien au travail effectué quand t'as la CMU (si on a affaire à un toubib officiel).
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Message par PariA » 26 juin 2007 8:02

c'est un peu idéaliste de penser que les psychiatres ne seraient pas à l'image de notre société...
le sentiment anti-travail reste quelquechose d'ultra mal perçu par une énorme majorité de la population. Probablement parcequ'il est la plupart du temps présenté avec une belle touche de provoc, et que le/la galèrien-ne qui fait son taff de merde toute la semaine pour boucler sa fin de mois, forcément ca ne peut que l'irriter quand il/elle entend parler de "droit à la paresse"...
>> T'es vraiment un nulos Paria ! \o/ \o\ |o| /o/ \o/

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Message par TepeyaK » 26 juin 2007 9:25

Explique, en plus, que quand tu bosses (vu les boulots que je fais, je ne peux pas physiquement faire autre chose que boulot-manger-dodo), tu déprimes, et que tu te sens revivre quand tu ne travailles pas (chômage, vacances, etc.). Parmi mes amiEs, il y en a plusieurs qui sont en état dépressif chronique à cause de la dichotomie travail/désir profond de vivre. Et ça, c'est très peu dit.
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Punk Online
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Message par Punk Online » 26 juin 2007 9:51

La différence entre un psychanalyste et un psychiatre: le premier n'est pas là pour guérir ni porter de jugement. Il écoute le "patient" et essaie de comprendre ce qui ne va pas, mais ne propose pas de solutions concrète à la différence d'un psychiatre. C'est pour ça que l'on peut facilement ce dire psychanalyste, alors que pour être psychiatre il faut avoir eu une formation.
TepeyaK a écrit :Explique, en plus, que quand tu bosses (vu les boulots que je fais, je ne peux pas physiquement faire autre chose que boulot-manger-dodo), tu déprimes, et que tu te sens revivre quand tu ne travailles pas (chômage, vacances, etc.). Parmi mes amiEs, il y en a plusieurs qui sont en état dépressif chronique à cause de la dichotomie travail/désir profond de vivre. Et ça, c'est très peu dit.
Quand le psy de parle de boulot, il doit te parler d'un boulot où tu peux t'épanouir, qui te plais (et oui il peut il y en avoir).

PhilippeHD
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Message par PhilippeHD » 26 juin 2007 11:20

Punk Online a écrit :La différence entre un psychanalyste et un psychiatre: le premier n'est pas là pour guérir ni porter de jugement. Il écoute le "patient" et essaie de comprendre ce qui ne va pas, mais ne propose pas de solutions concrète à la différence d'un psychiatre. C'est pour ça que l'on peut facilement ce dire psychanalyste, alors que pour être psychiatre il faut avoir eu une formation.
Et aussi le fait que le statut de médecin du psychiatre lui permet de te prescrire des médocs et un suivi médicamenteux, alors qu'un pyschologue et psychanalyste, non.

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