Grèce : incidents lors de manifestations, un an après la mort de Grigoropoulos
AFP, 05.12.2009, 23h56
Des heurts entre groupes de jeunes et policiers ont éclaté dimanche dans plusieurs grandes villes de Grèce après les manifestations commémorant la mort d’un adolescent tué il y a un an par un policier à Athènes, qui ont rassemblé des milliers de personnes.
Selon des sources policières, près de cent cinquante personnes -- une quarantaine à Athènes et une centaine à Salonique -- ont été arrêtées lors de ces rassemblement en mémoire d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, dont la mort avait déclenché l’hiver dernier des violences urbaines inédites dans le pays.
A Athènes, des heurts ont opposé en milieu d’après-midi des groupes de quelques dizaines de jeunes et la police après la fin de la manifestation, selon la police et les médias.
Aux abords de la place Syntagma, dans le centre de la capitale, des jeunes vêtus de noir et cagoulés ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre qui ont riposté à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Une femme de 55 ans a été blessée à la tête.
Plus tôt dans la journée, le recteur de l’université d’Athènes a été légèrement blessé lorsqu’un groupe de jeunes a occupé le bâtiment du rectorat avant le début de la manifestation. Le recteur a été hospitalisé pour "irrégularité du rythme cardiaque". Des drapeaux rouges et noirs de groupes de la mouvance anarchiste étaient visibles sur le toit du rectorat, selon un journaliste de l’AFP.
Des incidents ont également éclaté à Salonique, la grande ville du nord de la Grèce, où quelques milliers de personnes ont manifesté, selon une source policière. Ils ont opposé manifestants et policiers qui ont riposté à coup de gaz lacrymogènes à des jets de cocktail molotov, et une dizaine de magasins ainsi que deux véhicules ont été vandalisés, selon cette source. Plusieurs milliers de manifestants, dont de nombreux jeunes, avaient répondu à l’appel d’organisations d’étudiants et de lycéens et de partis de gauche pour commémorer la mort jeune Alexis, tué par balles dans la soirée du 6 décembre 2008 par un policier lors d’un contrôle dans le quartier contestataire d’Exarchia, au centre de la capitale grecque.
Sa mort avait déclenché des violences urbaines qui avaient duré près d’un mois, radicalisant une frange de la mouvance contestataire.
Lors d’une cérémonie de recueillement tenue en privé dimanche matin sur la tombe de l’adolescent dans un cimetière du Vieux Phalère, dans la banlieue sud de la capitale, la mère de l’adolescent avait appelé les manifestants à défiler dans le calme pour honorer la mémoire de son fils, selon les médias.
Pour tenter de prévenir les débordements lors des défilés de dimanche, la police avait arrêté dès samedi dans toute la Grèce plus de 150 personnes, soupçonnées pour beaucoup d’appartenir à la mouvance anarchiste selon des sources policières.
Un groupe de 12 militants anarchistes présumés, dont cinq Italiens, quatre hommes et une femme, et trois Albanais, avaient notamment été interpellés à Athènes après que deux voitures eurent été incendiées dans le quartier central d’Exarchia, où avait été tué Alexis. Les quelque 6.000 policiers déployés dimanche pour encadrer les défilés devaient rester sur le qui-vive lundi dans l’attente d’autres manifestations, organisées par des coordinations étudiantes et lycéennes, des organisations de gauche et des syndicats.
Placé en détention provisoire, le policier auteur des tirs fatals à Alexis Grigoropoulos, qui avait affirmé avoir tiré en l’air alors qu’il était assailli par un groupe de jeunes, doit être jugé à partir du 20 janvier 2010 pour homicide volontaire.
150 arrestations préventives en Grèce
AFP, 06/12/2009 | Mise à jour : 07:59
La police grecque a arrêté samedi plus de 150 personnes, dont cinq Italiens, à la veille des manifestations prévues pour marquer le premier anniversaire de la mort d’un adolescent tué par un policier à Athènes.
Les Italiens, quatre hommes et une femme, font partie, avec trois Albanais, d’un groupe de 12 militants anarchistes présumés, arrêtés à Athènes après que deux voitures ont été incendiées dans le quartier central d’Exarchia, où avait été tué Alexis Grigoropoulos, 15 ans, le 6 décembre 2008, selon une source policière. 81 autres militants présumés ont également été interpellés pour être interrogés, a-t-elle ajouté.
Vingt autres ont été arrêtés dans un repaire anarchiste présumé à Keratsini, une ville proche de la capitale, où les policiers ont trouvé deux bidons d’essence, des masses et 13 masques à gaz, selon la source policière. 41 autres militants anarchistes présumés qui avaient brièvement occupé la mairie de la ville ont également été arrêtés après que la police a donné l’assaut sur le bâtiment.
La mort d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, avait déclenché des troubles urbains inédits dans le pays, radicalisant une frange de la mouvance contestataire.
A Athènes, quelque 6.000 policiers doivent encadrer des manifestations prévues dimanche et lundi, organisées par des coordinations étudiantes et lycéennes, des organisations de gauche et des syndicats.
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