Luttes au Mexique

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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jub
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Luttes au Mexique

Message par jub » 04 mai 2008 15:58

hola;

je créé un sujet pour poster des nouvelles du Mexique, qu'un copain qui passe beaucoup de temps là-bas à documenter les diverses luttes pour l'autonomie va m'envoyer. Du coup, si l'admin (Yannick?) veut mettre le sujet en "post-it" c'est cool, sinon je ferais remonter au fur & à mesure.
Pour + d'infos ou pour rentrer en contact avec le camarade en question,
-> MP

hasta luego.

jub
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Message par jub » 04 mai 2008 15:59

ATENCO: SON HISTOIRE, SA VIE, SA LUTTE VICTORIEUSE…


San Salvador de Atenco, petit-Bourg rural et populaire de 16 000 habitants, faisant partie du municipe * d’Atenco (40 000 habitant-es)… situé dans l’Etat de Mexico à une trentaine de kilomètres de la surdimensionnée et sur polluée capitale Mexico du District Fédéral (D.F) et sa métropole de 18 millions d’habitants la nuit et 25 millions les journées de travaux urbain… s’est fait tristement connaître pour beaucoup en France et internationalement, il y a deux ans, par de sauvages brutalités orchestrées par 2500 membres de différents corps de police gouvernementaux. En effet, les 3 et 4 mai 2006 , une répression d’une violence sans limite a été mandatée par le gouverneur de l’Etat de Mexico, Enrique Peña Nieto, et le président de la république du Mexique, Vicente Fox, entre autres. La Police fédérale Préventive (PFP)** , entre autres, a ainsi perpétuée multiples tabassages et tortures de plusieurs centaines de personnes du village (intégrant-es du FPDT : Front Populaire de défense de la Terre, et habitant-es) ; arrêtée presque 200 personnes ; violée 36 femmes ; et tuée 2 personnes : 1 jeune de 14 ans, Francisco Javier Cortés ; et un étudiant de 21 ans : Ollín Alexis Benhumea.

Ces évènements ont permis de faire connaître la lutte des membres du FPDT composés de 3500 à 4 000 personnes, c.a.d. plus ou moins 10% de la population du municipe d’Atenco, s’opposant depuis 2001 au projet de construction d’un aéroport, annexe à celui de la capitale, sur leurs terres communautaires « ejidales » ***. Ils et elles ont obtenu, entre autre, l’annulation d’un acte d’expropriation de leurs terres en 2002 par le président Vicente Fox, fait unique depuis la révolution mexicaine. Jusqu’à aujourd’hui, les terres sont toujours en leur possession ; on peut réellement parler d’une lutte victorieuse entamée il y a 7 ans.
( Vous pouvez écouter librement, mais attentivement, une émission de Radio Zinzine sur la lutte d’Atenco de 02 à 07 « San Salvador de Atenco : l’histoire d’une vengeance d’Etat » : http://morelos.laotramx.org/?p=275" onclick="window.open(this.href);return false;)

Il me paraissait très intéressant de connaître et partager les suites du processus de construction ou non de l’aéroport. J’ai pu partager avec quelques camarades du FPDT la suite du projet et de leur lutte autour du festival de soutien que le Front a organisé en faveur des prisonnier-es politiques le 14 mars 08.

Ce festival qui a eu lieu sur « las canchas » ( le terrain) de football à Atenco sous la forme d’un marathon de concerts où jouèrent 12 groupes de 11h à 22h, avec en point de mire les stars militantes mexicaines de Los De Abájo et Panteón Rococó. A la musique se mêlèrent quelques projections de films de la lutte contre l’expropriation des terres en 01-02 ; quelques distributions subversives de brochures, CD et Vidéos ; et la dégustation des traditionnels « Sopes » (tortillas grillées agrémentées de purée d’haricots, oignons, salade et évidemment la sauce chili) et « Tortas » (sandwich avec agréments locaux à choix et son piment rouge, vert ou jaune). Une folie punk agrémenta aussi quelques concerts de l’après-midi, folie qui consiste dans la mise en marche sportive du public qui se met à courir ensemble dos à la scène, après un bref signal du chanteur, provoquant une marée humaine impressionnante, et pour l’occasion un nuage de poussière et de sable rendant l’horizon pour un temps plus que nuageux. Certainement un entraînement local de contre-attaque collective contre un potentiel assaut d’un groupe policier quelconque… ¿ Quien sabe ?
A la fin de journée, quelques camarades du FPDT prirent la parole sur scène, machettes en main, devenues la représentation la plus probante de leur lutte. Quelques discours furent effectuées par trois femmes du FPDT, qui font partie des personnes les plus engagées ; à noter que la présence des femme est très importante au sein du Front, choses de plus en plus commun et courant dans les luttes politiques et populaires au Mexique, à fortiori celles issues des peuples indigènes. Les paroles insufflées furent autour de l’évènement du festival en soutien aux personnes toujours prisonnières politiques depuis mai 06, au nombre de 13, et des frais afférents pour payer les frais de justice et les avocats qui se battent pour obtenir leur libération contre leur injuste enfermement. Quelques paroles furent prononcées sur la lutte de San Salvador de Atenco depuis 01, et la poursuite de la lutte contre de potentiels nouvelles attaques gouvernementales pour subtiliser leurs terres.
A savoir que quand ils et elles furent criminalisé-es comme paysan-nes en lutte avec des armes par le gouvernement et les médias institutionnels ces dernières années, ils et elles n’ont cessé-es de revendiquer que ce n’était qu’un outil pour travailler leurs terres. Certes, je ne remettrais pas en doute leur dires, mais je ne peux cacher que quand on est témoin (réel ou vidéo) de leur face à face avec les « granaderos » (police anti-émeute) ou la PFP lors de « marchas » (manifestations suivant des km de marche), c’est assez impressionnant l’affront qu’ils sont capables d’assurer machette contre bouclier et matraque. Il me semble vraiment que leur « outil de travail » influence un changement de rapport de force et de position de pouvoir qu’arpentent les flics généralement en manifestations au Mexique comme en France ou ailleurs ; même si, c’est certain, les armes policières restent davantage perfectionnées et « efficaces » lors d’un affrontement armé.
Un parmi tant d’autres du dit « outil » fut offert aux musiciens de Panteón Rococó, défendant la lutte des camarades d’Atenco ; à savoir si c’était une invitation à cultiver les champs de maïs, de « frijol » (haricots rouges) et de courges ou un symbole d’intégration à leur « lutte armée », je vous laisse juges autonomes populaires.
(cf. les photos de Fléo en annexe)

Au niveau de la justice précisément, enfin plus réalistement nous devrions parler d’outil pénal et répressif corrompu contrôlé par les nantis mexicain-es…
Suite à la libération de 10 personnes sorties de prison lors de ces deux dernier mois, respectivement sept le 25 janvier et trois le 7 mars (César del Valle Ramírez, Georgina Edith Rosales González y Rufino Gonzáles Rosas) ; il reste à présent 13 personnes détenu-es, 10 dans la prison de « Molino de flores » (Moulin de fleurs) à Texcoco (à 7km d’Atenco) et 3 dans la prison dite de « haute sécurité » de Santiaguito à Toluca (à une centaine de km à l’Ouest du village). Ces 3 personnes avaient reçues un jugement (le seul à ce jour concernant les prisonnier-es) qui les avait condamnées en mai 07 à 67 ans et demi de prison pour,entre autre, des charges de séquestration ; à savoir que dans les textes de la loi fédérale, ces délits ne peuvent pas engendrer des peines au-delà de 40 ans d’enfermement.
C’est certain les caciques, maîtres de l’instance judiciaire au Mexique, possèdent un goût prononcé pour la précision des peines, mais pas vraiment celui du respect légitime des droits humains ( reconnue aussi légalement par leurs outils corrompus ) ni même de leur propre législation. Que ce pseudo-jugement fut une criminalisation politique des présumés leaders (inexistants puisque le mouvement est autogéré depuis une base populaire) du FPDT en lutte, et donc leur châtiment par les décideurs de l’Etat, je me fais juge autoritaire cette fois pour affirmer qu’il n’en fait aucun doute !

Les personnes tout récemment sorties de prison l’ont été par des prononciations de jugements d’ « amparo » au niveau de l’Etat de Mexico. Ces « amparos » sont des jugements particuliers au Mexique, qui protège une personne si le ou la Procureur-e Général-e de Justice reconnaît qu’il n’y a pas de mobiles ou de preuves suffisants pour l’accusation de cette personne, ou simplement juge une mise en danger de celle-ci ; ce jugement suspend toutes les poursuites judiciaires la concernant.
Ces libérations ont pu être obtenues par le travail énorme des avocat-es ( et c’est pas rien de se battre contre un système de Justice totalement mafieux) ; et aussi par la pression et le travail au niveau des respects de droits humains et procédures légales de la CIODH (Comission Internationale d’Observation des Droits Humains), créée en 97 lors des massacres d’Acteal au Chiapas, est qui était présente en février de cette année à Atenco.
Des succès d’amparo ont été aussi prononcés pour la majeure partie des personnes qui avaient des mandats d’arrêt contre elles, à l’exception de trois, accusées de séquestration, charge pour laquelle un « amparo » ne peut être prononcé. Ces batailles juridiques n’ont pas été simple, plusieurs personnes devant s’expatrier pour un temps afin de ne pas risquer une probable détention.
Les défenses juridiques et avocat-es mobilisé-es par le FPDT sont différentes selon les cas :
une avocate défend les trois prisonniers en « haute sécurité » ; des avocat-es militant-es de l’Autre campagne, et quelques avocats individuels pour les autres. La Justice n étant toujours pas reconnue d’utilité publique, toutes ces luttes juridiques pour libérer les lutteureuses sociales continuent de posséder un coût économique, assez important (6000 pesos cad 400€ par mois pour uniquement les 3 prisonniers dans le pénitencier à Toluca). Le festival ayant été déficitaire, malgré les 2500-3000 personnes présentes ; un peu étonnant cette supra organisation alors que le FPDT n’a pas de liquidités, mais il apparaît depuis quelques temps déjà qu’aucun obstacle ne les arrête tant qu’ils et elles sont accompagné-es de leurs machettes.
Un appel est fait par le FPDT pour un soutien économique plus que nécessaire envers les gens et collectifs qui le pourraient et le souhaiteraient (cf. contacts pour les dons à la fin de l’article).

En outre, une centaine de personnes ont vendues des terres « ejidales » communautaires, ce qui est interdit par le consensus des commissions agraires (mi populaires mi institutionnelles) des paysan-nes du municipe d’Atenco. Une seule personne a eu des problèmes avec la justice au niveau fiscal sous l’argumentaire dialectique policier : “ Vous allez aller en prison! Pourquoi? Parce que prison! Mais quel est le délit? Prison”. Une seule personne jugée, pour exemple certainement, laissant la liberté à tous et toutes les autres, vu que les ventes des terres arrangent bien l’Etat et les investisseurs privés engagés dans le projet de l’aéroport… c’est un point de vue comme un autre, mais désolé j’en vois pas d’autre, toute objectivité gardée.

Pour terminer sur ce terrain glissant judiciaire, je vous fais part de quelques dires d’un « compañero » du FPDT : “Tout est jeu politique. On (Le FPDT, les décideurs de la justice et les membres des partis politiques) n’est pas du même monde. Il y a un grand besoin de faire comprendre aux gens que la réalité n’est pas celle donnée par les médias officiels (TV Azteca et Televisa- TV commerciales- en tête), même à Atenco” ; ce qui n’est pas simple car “La TV est comme un Dieu, tout le monde croit ses dires et informations. En outre, des personnes sont payées par le parti politique du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) pour assurer sa propagande dans le municipe”.


En ce qui concerne le processus du projet de l’Etat et de plusieurs transnationales de récupération des terres et la construction de l’aéroport, 100 Zones « ejidales » ont été achetées pour ce faire depuis 2 ans, surtout dans les zones urbaines du municipe d’Atenco qui s’industrialisent de plus en plus, à Santa Isabel Ixtapan et à Nexquipavac.
A présent, l’idée du projet serait d’effectuer la construction sur 20% des terres appartenant à la République du Mexique, ce qui tirerait à 5km de l’aéroport actuel de Mexico ; ce qui parait assez peu « efficient » par rapport au projet initial, qui comportait tout un corridor de constructions de zones industrielles, commerciales et touristiques sur une trentaine de kilomètres entre la capitale et le municipe. En parallèle, l’amplification de l’utilisation de l’aéroport international à Toluca, déjà existant, est aussi envisagée ; ou, de manière beaucoup plus incertaine, l’utilisation de la zone « Parque del pueblo » (Parc du peuple) au Sud d’Atenco, qui est aussi la propriété de l’Etat, exceptée une partie qui à été rachetée par Carlos Slim**** qui a le projet de faire un centre de retraitement de déchet durable et charitable. Voilà quelque chose de bien original par nos temps modernes, une industrialisation des terres d’un parc naturel pour l’intérêt communautaire… d’un entrepreneur sans frontière et ses copains, copines !

Plusieurs personnes intégrantes du FPDT parlent de lutte victorieuse (annulation de l’ordre d’expropriation en 02, fait quasi unique à Mexico ; la non construction de l’aéroport sur les terres communautaires jusqu’à aujourd’hui) face au gouvernement et son méga-projet grâce à « la force de la lutte d’une minorité sur la volonté d’imposition par une majorité »… mais quelle force populaire déterminée! En ce sens, je me souviens d’un de ces échanges certainement anecdotique mais si parlant, un parmi les nombreux quand on prend plaisir à fleurer les rues si vivantes de paroles et de générosité des habitant-es de San Salvador Atenco…
Un fleuriste de Texcoco d’une soixantaine d’années me comptait ainsi très naturellement son engagement en tant que vendeurs de fleurs ambulants, et la répression en mai 06, lors de laquelle il avait pris plusieurs coups par des policiers en pleine rue, puis subit des tortures en prison avant d’être relâché quelques jours plus tard. Il me confirmait qu’« il avait lutté à cette époque, et continuait de lutter solidairement avec les autres compagnons » ; et juste que son problème actuel était que la mairie ne voulait pas lui procurer sa nouvelle carte d’électeur, la raison étant ses « problèmes juridiques d’il y a deux ans ». A savoir qu’au Mexique, une personne peut se voir suspendre, ou annuler ses droits civiques et électoraux, voir être virée des listes officielles (apparaissant ainsi comme mort), si elle est en procédure judiciaire, même si aucun jugement n’a encore été délivré. Légalement, la personne doit retrouver ses droits au moment où les poursuites judiciaires tombent, dans le cas où elle n’est pas condamnée « bien évidemment »… bon bien sûr ça s’est la théorie, vous aurez compris, à présent, que le code pénal mexicain est plus utile, et donc plus utilisé, aux WC que dans une cour de Justice… Quelques personnes en tête du gouvernement sont capables de mandater des assassinats et viols par pure vengeance du non aboutissement d’un projet ; alors, il paraît presque anecdotique de ne pas rendre une carte d’électeur à un citoyen tabassé lors d’émeutes policières.

A mon sens, tout ce processus de lutte qui a abouti à une victoire au probante sur l’Etat et ses acolytes financiers, à l’initiative d’un projet qui est énorme au niveau économique, donne un espoir vital pour l’accentuation des luttes de territoire déjà engagées, et qui risquent de se décupler dans les temps à venir, entre grandes organisations sociales populaires et répression militaire d’Etat : la création d’un Etat de non-droit en somme. Ceci en partie pour la construction du « Plan Puebla-Panama » ***** et « grâce à » l’entrée en vigueur du TLC (Traité de libre Commerce entre Etats-Unis, Mexique et Canada) au 01 janvier 08.
Une réenergisation des forces sociales par une telle victoire populaire fait donc le plus grand bien dans ce climat de répression généralisée.

De plus, des convergences de luttes intéressantes ont été aussi développées entre le FPDT et le syndicat de la coopérative ouvrière “Boing” (jus de fruits) ; l’entreprise appuyant la lutte d’Atenco avec le dons de produits lors d’évènements et par un appui économique mensuel. Des échanges existent aussi avec une coopérative de vêtements. Le Front s’est enfin lié à la lutte des prostituées du centre de Mexico, que le gouvernement voulait virer il y a quelques années, lutte victorieuse également.

Mais ces victoires ne peuvent pas nous faire oublier les troubles humains qui a essaimé cette lutte. Outre les violences physiques et arrestations déjà évoquées, des troubles psychologiques très importants ont aussi été perpétués par les outils répressifs policées. En effet, pas mal de gens continuent de se remémorer des choses horribles, bien détaillées, de la répression de mai 06. Des soutiens psychologiques ont été mis en place par le FPDT mais ce n’est pas forcément efficace car la plupart des personnes ne veulent pas recevoir d’appui : 1 homme est resté chez lui sans sortir pendant plusieurs mois après la répression ; 1 habitante n’a pas vu d’autres horizons que sa maison quasi depuis 2 ans ; un membre du FPDT se remémore des coups portés par la PFP le 04 mai 06 : les blessures physiques sont surpassées, mais les douleurs psychologiques restent ; des femmes violées qui ne parlent pas car elles considèrent plus « urgent et important » de s’occuper des prisonnier-es politiques. Une parano a aussi envahi, un temps, certains paysan-es en lutte, se soupçonnant les un-es les autres d’être indicateur ou indicatrices servant le PRI, parti politique du gouverneur de Mexico.
Pour pimenter la pression sécuritaire, les hélicoptères de la police estatale et fédérale tournent quasi en permanence depuis 01 dans les cieux d’Atenco, exceptés les jours de trêve lors d’une présence dérangeante comme celle de la CIODH en février dernier.

Et comme toute histoire de mouvement social qui se veut « légendaire », celle d’Atenco possède ces non-dits ou bêtisier…Voici donc quelques anecdotes croustillantes, certaines drôles et d’autres moins riantes, pour prouver que la société du spectacle n’a pas de frontière…

* Le FPDT a reçu un prix de “Droits humains” le 10 décembre 07 aux Asturias en Espagne, peu d’argent pour l’Etat selon un membre : 6000€, « ce qui doit être équivalent au coût journalier de nettoyage des rues du centre ville des Asturias qui brillent plus que le sol de ma cuisine » ; mais qui a eu l’intérêt non négligeable d’une reconnaissance par une institution du gouvernement espagnol. Pas vraiment que cela les intéresse et importe cette reconnaissance d’Etat, mais ça met en lumière les violations de droits humains à Atenco, outre-frontières, et met ainsi une certaine pression sur « l’image » des Etats- Unis du Mexique et pousse les regards sur les agissements du gouvernement mexicain.
Lors de cette inauguration très officielle, un représentant du gouvernement des Asturias s’est permis des envolées lyriques et dénonciatrices des violations de droits humains de la part de l’Etat mexicain, et de faire l’apologie de la « démocratie parfaite » en leur territoire (il avait dû oublier son livre d’histoire basque à la maison !). Sans imaginer les complots de tous horizons, ça fleure presque la récupération, voir l’instrumentalisation de la lutte des membres du FPDT. L’autre anecdote rigolote fut la prise de parole de la représentante du PP (Parti Populaire, « à la droite de l’UMP ») qui s’est mise à improviser un texte… « Eh bien, en fait je vous félicite pour votre lutte, et tout ce que je viens d’entendre ou plutôt apprendre, mais sincèrement je ne connais pas du tout votre engagement ni les évènements, j’ai été envoyé par mon parti, mais je vous souhaite plein de courage pour la suite » ; elle a ensuite complètement été effrayée quand les deux membres du FPDT ont sorti leurs machettes avant leur discours !
Qui osera encore diffamer que les personnes politiques ne sont pas sincères et n’ont pas d’humour ?

L’argent recu a permis d’aider une personne victime de blessures assez grave à une jambe due aux évènements de 06, avec pour conséquences des incapacités de travail ; blessures qu’il n’avait pas déclaré par peur de la répression qu’il pourrait subir, étant affilié au Front ; mais comme on ne peut rien cacher au FPDT et ses services secrets d’investigations, il a été retrouvé et « forcer » de se soigner. En outre cela a permis l’achat d’un vidéo-projecteur et d’un ordinateur qui leur permettent un peu plus de moyens et d’autonomie pour leurs productions médiatiques (DVD surtout).

** La nouvelle carte géographique officielle des écoles « primaria » et « secundaria » (primaires ou secondaires) situe toujours San Salvador de Atenco, mais étrangement plus éloignée de Mexico que la distance réelle, d’autres villages venant s’intercaler entre les deux (pour médiation de projet ?)… Erreur hasardeuse ou aménagement territorial des cerveaux des élèves ? A vous de juger, mais en connaissance de cause…
Une personne dépendant du Ministère, secteur Education, régit par le président de la République, Felipe Calderon, du parti politique du PAN (Parti d’Action Nationale- à droite de la droite Sarkozyste) donne des cours avec des entreprises pour impliquer l’idée que les gens doivent « vivre au présent » et donc de faire valoir l’utilité unique d’inculquer la culture sociale et économique actuelle dans les écoles, sans aucune notion d’histoire du pays et sa culture des siècles passées… cultures et luttes indigènes, entre autres, à la poubelle en sorte ! Ceci s’implique dans le projet de modernisme d’annihiler complètement l’histoire de l’Education Nationale, ce qui est déjà en partie effectif depuis environ un an à l’école primaire.

Pour finir, et avant de prendre congé, pour un temps, de ces riches histoires mexicaines… quelques besoins de soutiens formulées par les camarades du FPDT :

* l’information, en dehors du Mexique, est primordiale (même si parfois on a l’impression que ce n’est qu’un mince appui) ; ils et elles ont peu de canaux alternatifs de diffusion propres : « Radio Atenco » est seulement ponctuel sur des évènements ; leur media s’effectue via quelques communiqués écrits et films.
* tissage de liens avec l’extérieur pour une solidarité intra-mexique et international. Le FPDT a été très touché par les accueils et la solidarité outre atlantique, pouvant ainsi venir parler de leur lutte et échanger avec des personnes en Europe, sans aucun besoin d’argent.
* intérêt de la stratégie de pressions sur les commissions de droits humains et autres instances et organisations institutionnelles.
* un grand besoin de ressources économiques, surtout pour les processus juridiques en cours, et un peu de besoin de matériel assurant leur autonomie.
Voici, comme promis plus haut, les références bancaires si vous voulez appuyer le Front Populaire de Défense de la Terre :
CAJASTUR 2048-0135-01-3404000042
Un membre se porte garant sur le fait que vous pouvez être certain-es qu’il se fera une bonne utilisation des fonds reçus.

A bientôt pour d’autres contes, plus violent et sanguinaire la prochaine fois, ou comment militariser tout un pays pour en assurer sa dictature, et contrôler la guerre civile qui en découlera assurément…. En attendant, faites de beaux rêves!

Un abraso y un saludo desde les terres de Calderon… oups de Zapata !

Ian


* Municipe (« Municipio ») est le regroupement politique, social et administratif de différents villages et/ou communautés au Mexique. La plupart des municipes du pays dépendent de partis politiques «institutionnels » (PRI, PAN, PRD, PP…) ; certains sont autonomes fonctionnant sur les Us et Coutumes de peuples indigènes (communautés Zapatistes au Chiapas, certains villages dans la Sierra Norte de Oaxaca, communautés au Guerrero) ; et d’autres sont mixtes : c’est le cas d’Atenco.

** Police Fédérale Préventive (PFP) est un corps de police dépendant de l’Etat fédéral comme son nom l’indique, mais qui connaît un entraînement militaire, et est connu pour ses formes d’intervention radicales et violentes. C’est le corps policier de prédilection pour les interventions contre les mouvements sociaux et indigènes. Vous avez dit « préventive » ?

*** Ejidales : terres communautaires issues de la révolution mexicaine (1910-1919) qui obtenèrent un statut de propriété d’usage reconnue par l’Etat de « terres appartenant à ceux qui l’occupent et la travaillent », et qui ne pouvaient servir à d’autres fins que des exploitations agricoles. Ce dernier fait légal a été aboli par le président en place en 92, Carlos Salinas de Gortari, qui donna les droits d’utiliser les terres à d’autres fins (industrielles, commerciales…) sous réserve qu’il y ait consensus des propriétaires sur la vente des terres à ces fins.

**** Carlos Slim : propriétaire de Tel-Mex (entreprise détenant le monopole de la téléphonie au Mexique), devenue première fortune du monde en 06 ; mais qui a perdu son titre face à Bill Gates l’année passée. Bon ben, à croire qu’il l’a cherché ou qu’il ne pouvait pas assumer son pouvoir de leader, car le rachat d’une partie de la réserve naturelle « Parque del pueblo », et une parcelle du « Centró historicó » de Mexico DF, c’est certain que ça lui a coûté des points économiques fatales.

***** Plan Puebla Panama (PPP) : énorme création de corridor indutrialo- commercialo touristique s’étalant de la ville de Puebla (centre du Mexique) jusqu’à la ville de Panama (capitale du même pays). En ce sens, les subtilisations de terres et exploitations forcenées des ressources naturelles risque de s’intensifier sans limite ; les peuples indigènes sont les plus directement affectés par ce « réaménagement territorial ».

jub
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Message par jub » 10 juin 2008 10:04

Hola...

L'annonce sur le lien ou plus bas :
http://ch.indymedia.org/fr/2008/06/60831.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;

Des nouvelles du Mexique : ses luttes, ses révoltes... et sa
militarisation sans frontière!

Ce mardi 10 juin de 19 à 20h, sur notre douce Radio Zinzine autogérée et
militante, sera l'occasion d'informations "in vivo" de Limans (Alpes de
haute Provence- France) vers Nezahuatcoyotl (Etat de Mexico)...
On parlera de la militarisation des Etats Unis du Mexique sous toutes ses
formes ; et de projets de caravanes et luttes indigènes plus rejouissantes
et constructives.
Ca sera sur les ondes pour les auditeureuses du Sud de la France et via
internet pour tout le reste de l'horizon mondial :
http://radio.zinzine2.free.fr/index.php ... ecoute.php" onclick="window.open(this.href);return false;

Les informations seront rediffusées le mercredi 11 juin à 0h et 7h30.

Et pour voir et ecouter le riche programme culturel et politique de la
semaine de Zinzine, c'est ici :
http://radio.zinzine2.free.fr/index.php ... mation.php" onclick="window.open(this.href);return false;

Prenez soin de vous
Un saludo desde el otro lado del charco

jub
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Message par jub » 19 juin 2008 12:06

Hola companer@s!

J'espere que vous allez bien... de ce coté de l'atlantique, ca fleure bon
le chocolat, le mezcal et les luttes populistes... ah non ça s'est
d'influence sarkozyste... plutot luttes populaires alors, ca rime plus et
correspond mieux aux influences communautaires des luttes de base
mexicaines, comme celle de Oaxaca!

En bref, y a un texte et des photos que je vous livre tout chaud sur cette
ville d'une haute renommée culinaire, mais pas que...

" LA COMMUNE DE OAXACA ET SES 2 ANNEES DE LUTTE POPULAIRE"
http://ch.indymedia.org/fr/2008/06/60970.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;
Article relatant les évenements autour du second anniversaire du début du
mouvement social et populaire de Oaxaca, au Mexique, le 14 juin 06, et
partageant différentes visions sur la construction de la suite du
processus d'autonomie sociale et politique depuis la base populaire.
C'est agrémenté, comme de coutume, de références livographiques,
cinémathèques et internauphiles... A noter la fraîche sortie du livre « La
Commune d’Oaxaca - chroniques et considérations» du compañero Georges Lapierre ; et de l'intégration du novice Ian dans la secte autonome du Caracol Azul qui vous permet de télécharger gratuitement des émissions radio autoproduites sur Oaxaca et autres luttes mexicaines.

C'est évidemment diffusable selon vos belles envies et vos indépendances
comunicatives, tant que ca n'enrichit pas un quelconque cacique étatique!

Vous en saurez bientot plus sur le caracol azul et sa secte
mediaticorevolutionnaires... en attendant, je vous souhaite une bonne
journée, et moi je vais me coucher car c'est bientot l'aube par ici, et
donc le temps de reposer nos corps populaires...

Prenez bien soin de vous
Un saludo libertario y un abraso oaxaqueno

jub
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Message par jub » 01 juil. 2008 10:55

Hola companer@s...


Voici un nouvel article (écrit, photo, radio et vidéo) sur les
afrontements et les révoltes à Zaachila (Etat de Oaxaca) du 20 juin, ainsi
que la répression à l'encontre de la radio communautaire, Zaachila Radio,
en cours.
Information à diffuser autour de vous et dans vos différents medias, et
que vous pouvez aussi lire avant si vous en avez le temps et l'envie!

Il est en ligne par ici :
"ZAACHILA ENTRE BARRICADES COMUNAUTAIRES ET ARME(E)S DU PRI"
http://ch.indymedia.org/fr/2008/06/61176.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;


Portez vous bien

Un saludo libertario

jub
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Message par jub » 01 août 2008 11:15

Hola companer@s!

Je vous partage quelques informations de différents médias surtout autour
de Zaachila, Etat de Oaxaca, au Mexique...

En guise d'encas, vous pourrez goûter au programme de radio en espagnol
que nous avons réalisé, "Zaachila en pie de baaricadas", sur les
évènements du 20 juin (cf. présentation en PJ), qui peut s'écouter et se
télécharger sur le lien qui suit :
http://www.zshare.net/audio/14689206508906d4/" onclick="window.open(this.href);return false;
( c'est un serveur commercial, en attendant que l'autonome caracol azul en
finisse avec ses vacances sur les plages oaxaquennienes)

En outre, il y a pas mal de vidéos et d'audios sur "You tube" (entrer
"zaachila 20 de junio"), ou sur d'autres sites, sur les même faits du 20
juin. Je vous en conseille quelques- uns :
vidéo "20 de junio villa de Zaachila" (en espagnol avec sous-titre en
anglais)
http://mx.youtube.com/watch?v=RYOelQ1JGSs" onclick="window.open(this.href);return false;
"Entretiens audio de gato negro-2 partis" (en espagnol)
http://mx.youtube.com/results?search_qu ... type=&aq=f" onclick="window.open(this.href);return false;

Ensuite, le plat du jour sera servi par un communiqué de Radio Zaachila,
sur une attaque contre un locuteur de la radio communautaire et intégrant
du Front Educatif Zaachilense, ce dimanche 26 juillet.La traduction
française toute fraîche est en PJ.
J'ajoute que vous pouvez écouter Radio Zaachila sur la red :
http://www.oaxacalibre.org/zaachilaradio/" onclick="window.open(this.href);return false;

Et pour le dessert, un succulent texte du camarade George Lapierre "Bien
le bonjour..." sur les derniers temps d'agitation oaxaquenienne, qui se
trouve en PJ, ou agrémenté de jolies photos par ici :
http://ch.indymedia.org/fr/2008/07/62348.shtml" onclick="window.open(this.href);return false;

Enfin, pour les amateureuses de photos, il est possible, dès à présent, de
s'extasier et d'en télécharger une vingtaine sur Oaxaca et ces derniers
mois d'actions, dont quelques unes seront peut-être utilisé-es pour une
exposition itinérante sur Oaxaca qui débute ce 30 ou 31 juillet à Pau, et
qui passera peut-être pas loin de chez vous :
http://www.zshare.net/download/15690800ea067350/" onclick="window.open(this.href);return false;

Semble.t-il qu'un policier répressif se situe à chaque coin de rue (on
peut y ajouter commerces et espaces publics sans entrave) de nos villages
et autres milieux urbains, l'affront à leur violence et leur inutilité se
fera donc par chacune de nos résistances...

!Que se vayan chido y que se cuidan!
Un saludo y un abraso combativo

PS : vous pouvez continuer d'écouter quelques programmes de radio
autoproduits (français et espagnol) sur le serveur du caracol azul :
http://www.kehuelga.org/~caracolazul/ian/" onclick="window.open(this.href);return false;
Celui qui avait disparu sur Atenco (mai 08) a été retrouvé par ici :
http://www.kehuelga.org/~caracolazul/Promos/" onclick="window.open(this.href);return false;

PS II : vous pouvez partager généreusement, à votre tour, ces informations
avec vos ami-es et autres medias de communication, puisque pour cause de
coûts, nous n'avons toujours pas contracté de service de promotion et
publicité!

jub
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Re: Luttes au Mexique

Message par jub » 01 déc. 2008 11:47

Hola...

De chaque coté de l'océan, meme lutte, meme combat et meme repression...
Je vous laisse lire les communiques traduits sur la creation de la "double
repression" mexicaine!

Merci de diffuser le plus largement possible, comme d'hab, mais en
insisitant encore plus cette fois car un des prisonniers est un camarade
tres proche!
N'hésitez pas á me contacter pour plus d'infos ou transmettre des cartes
de soutien, si vous voulez...

Prenez soin de vous
Un saludo y un abraso antimilitaire
Ian

Article complet par ici : http://ch.indymedia.org/fr/2008/12/64919.shtml

"La répression continue à Oaxaca (SE du Mexique), avec une toute nouvelle
forme inventé par le gouvernment et ses sbires policiers ; à présent on
réprime à l'interieur des centres pénitenciers vu qu'il n'était plus
suffisant de réprimer que par l'enfermement physique et psycologique...
En France, on a inventé la double peine ; au Mexique ils ont crée la
double répression... pour s'assurer que tu sortes pas vivant de leurs
centres de réprime social : invention de charges délictives (112 ans de
prison cumulés pour un companero d'Atenco luttant pour conserver ses
terres), désaparitions forcées, torture psycologique et physique, viols de
femmes (pas plus tard que jeudi passé dans l'Etat de Michoacan)...

Ah elle est jolie la démocratie mexicaine que leurs médias nous vende, ;
en tout cas dans la vie relle, sans image subliminale télévisée, c'est
bien une dictature militaire qui se met en place...
La réalité est horrible et l'information est véridique!"

jub
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Re: Luttes au Mexique

Message par jub » 08 déc. 2008 13:06

¡Hola compañer@s!

De nouvelles informations franco-mexicaines "en vivo" sur Radio Zinzine,
depuis les terres zapatistes vers les collines Longo Maiennes et
réciproquement, le lundi 08 décembre à 19h (rediffusions le mardi 09
décembre à 0 et 7h30)...
Ca parlera d'Atenco, de Oaxaca, de luttes contre l"Aliance pour la Qualité
de l'Education" (traduire par privatisation, dámatelemnt des
ressources...)...

Le programme en détail par ici :
http://ch.indymedia.org/fr/2008/12/65112.shtml

Et c'est radiophoné par lá :
http://radio.zinzine2.free.fr/index.php ... ecoute.php

Prenez bien soin de vous et de nos solidarités...
Un saludo y un abraso mexicano

jub
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Re: Luttes au Mexique

Message par jub » 12 déc. 2008 11:40

La répression dictatoriale à Oaxaca (SE du Mexique) comme dans tout le Mexique continue… Le gouvernement et ses armadas militaro-policières n’ont plus de limites ni sur le nombre ni dans les formes répressives contre les “insubordoné-es politiques”...

Après avoir transféré 29 prisonniers du centre pénitencier de Santa Maria Ixcotel et arreté 135 étudaint-es à Morelia (centre Mexicain) pour avoir réquisitionner des bus pour une manif, en assurant de nombreuses agressions physiques et sexuelles, tortures psychologiques, grèves de la faim forcées, humiliations, actes discriminatoires… Est ainsi venu s’ajouter à la liste noire gouvernementale,lundi 8 décembre, la CASOTA (Maison Autonome Solidaire Oaxaquennienne de Travail Autogéré) qui a subi les frais de la politique de la droite extreme au pouvoir fédéral (Parti d’Action Nationale), à travers un plan politique de «sécurisation» et militarisation du pays (cf. communiqué des «agitateureuses» autogéré-es, en francais et en espagnol, en annexe)

A l’intérieur de ce plan, a été développé, entre autres, le projet de «100 jours pour la sécurité et contre la délinquance» du président Felipe Calderon, ayant provoqué une accentuation des répressions de toutes sortes, en plus de celles déjà cités : démantèlements de 45 Radios communautaires (quelques unes commerciales déguisées en communautaire) en moins de 2 mois par les forces publiques de l’AFI (Agence Fédérale d’Investigation- équivalent du FBI Etats-Unisien) ; intervention dans des espaces privés sans mandat, sous unique argument de suspicions, genre le «Patriot Act» du grand frère Nord Américain… Si on ajoute que «le plan Merida» va financer sur 5 ans et pour 500 millions de dollar (appui communautaire du gouvernement Bush-Obama) : armes et matériels, développement de technologie de surveillance formation de différents corps de police… par vous savez qui… on se laisse imaginer le plan social mexicain pensé et dicté par l’impérialisme salvateur gringo envers les pauvres mexicain-es sous-développés en control et criminalisation sociale !

L’horizon socio-politique n’est donc pas des plus réjouissants mais les luttes sociales n’en sont que d’autant plus fortes… A voir quels rapports de force en sortiront!
Le calendrier Maya annonce la fin du monde pour 2012, a ver si les prédictions de la cosmovision se réaliseront ou pas… en tout cas les pratiques actuelles vont en ce sens !

Un saludo solidario y un abraso comunitario desde las comunidades mexicanas en lucha
Ian

-------------------------------------------------

Au peuple de Oaxaca
Au peuple du Mexique
A la Section 22
A l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca
Aux médias de communication

Le lundi 8 décembre au matin, le gouvernement de l’Etat de Oaxaca de l’assassin Ulises Ruiz, à travers la Police Préventive et Municipale à bord de diverses patrouilles et motos, ont réalisé une agression violente contre ceux et celles qui vivent et travaillent dans l’espace politique et culturel de la maison située au 408 de la rue Crespo du centre historique : “Maison Autonome Solidaire Oaxaquennienne de Travail Autogéré”.

Les faits :
Approximativement à Oh30 du matin, deux patrouilles de la police préventive estatale ont arrêté avec violence et sans aucun motif deux camarades qui sortaient de cet espace politique. Bien que les deux aient été obligés de montrer leurs papiers et être soumis à un contrôle, l’un d’eux a été détenu et monté dans une des patrouilles de manière violente ; devant quoi les camarades qui habitent cet espace politique nous sommes venus en aide pour récupérer notre camarade.
Dès que nous sommes rentrés dans la maison, a débuté l’agression répressive d’environ 15 patrouilles de la police préventive, sans tenir compte qu’à l’intérieur il y avait un enfant de pas plus de deux ans ; lesquelles avec des gaz lacrymogènes, des tirs d’armes à feu et des morceaux de cloison, durant environ 1h attaquèrent la maison, détruisant la porte principale et les fenêtres de l’immeuble.
L’agression des policiers estatales a produit comme résultat des contusions à plusieurs camarades, dues aux pierres et matraques avec lesquelles ils nous ont réprimés, et ont intoxiqué avec des gaz ceux d’entre nous qui nous trouvions à l’intérieur de la maison. En outre, ils ont produit des dommages considérables au bâtiment, comme la destruction de la porte principale et des fenêtres ; les impacts d’armes à feu causèrent des dommages à la façade du bâtiment.

Nous dénonçons:
Que cette action ait été planifiée par le mauvais gouvernement de l’assassin Ulises Ruiz Ortiz, comme la conséquence de notre participation dans le mouvement de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca. C’est bien connu que ceux qui font partie de cet espace, nous continuons à participer au mouvement et maintenons au plus haut point la répudiation du mauvais gouvernement d’Ulises Ruiz, et continuons la recherche d’un changement profond et radical de notre société de manière pacifique mais convaincante, et nous sommes en lutte ouverte contre l’Etat, le mauvais gouvernement et la classe politique de tous les partis politiques.
Nous dénonçons de plus que cette maison culturelle et politique, où divers collectifs et personnes du mouvement de l’APPO, parmi eux VOCAL (Voix Oaxaquenniennes pour la Construction de l’Autonomie et de la Liberté), se réunissent, a été criminalisée de manière constante par le mauvais gouvernement et de manière insistante par quelques médias de communication ; surtout depuis les faits déroulés le jour du 25 novembre 2008, quand nous participions à la manifestation qui commémora les deux années de la pire répression qu’ont souffert nos peuples de Oaxaca.

Nous déclarons:
* Que cette agression n’arrêtera pas ceux qui forment partie de cet espace à la recherche d’une société avec justice, liberté, paix, dignité ; et même lorsque ceci réveille la haine, l’angoisse du crime et la violence du mauvais gouvernement.
* Que cette agression n’est pas isolée mais fait partie d’une stratégie globale du mauvais gouvernement pour entraver et étouffer la réorganisation qui en ce moment se déroule à l’intérieur de notre mouvement de l’APPO.
* Que cet espace culturel et politique situé au N°408 de la rue Crespo est un lieu où nous effectuons des initiatives pacifiques de construction d’une nouvelle société de manière autonome et indépendante de l’Etat, du pouvoir économique et de la classe politique de tous les partis politiques.
Principalement à travers différents ateliers où l’on partage les savoir de manière gratuite, comme la sérigraphie, la platerie, l’édition et l’impression de textes, l’agriculture urbaine, la cuisine populaire, le recyclage, la réparation d’équipements électronique ; et des activités comme la vidéo, des discussions, des convivialités musicales de résistance et autres évènements politico-culturels.

NOUS SOLLICITONS de manière fraternelle et ferme l’appui et la solidarité des peuples de Oaxaca qui luttent et résistent, de la Section 22 du Corps Enseignant démocratique et de l’Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca, car cette agression est une démonstration claire du climat répressif et violent avec laquelle Ulises Ruiz prétend de nouveau étouffer la réorganisation de notre mouvement social, surtout les secteurs qui ne se rendent pas à la négociation et à l’abandon des principes de l’APPO et de la juste lutte des peuples de Oaxaca.

NOUS EXIGEONS FERMEMENT:
L’arrêt de la répression et du châtiment contre les différents collectifs et personnes qui habitent et travaillent dans cet espace, et la totale indemnisation pour les dommages encourus dans le bâtiment ; en ajoutant la levée immédiate des corps policiers qui de manière permanente traquent et maintiennent en surveillance cet espace.

NOUS VOUS INVITONS A PARTICIPER A UN BLOCAGE A HAUTEUR DE LA RUE CRESPO N°408 (A COTE DE L’ASILE DES ANCIENS) A 5H DE L’APRES-MIDI CE 8 DECEMBRE.

NOUS FAISONS UN APPEL A TOUS LES PEUPLES DE OAXACA, AUX ORGANISATIONS DE L’ASSEMBLEE POPULAIRE DES PEUPLES DE OAXACA, AU CORPS ENSEIGNANT DEMOCRATIQUE DE LA SECTION 22, AFIN DE REPUDIER CETTE AGRESSION DONT NOUS SOUFFRONS ET NOUS VOUS CONVOQUONS A DEFENDRE CET ESPACE, QUI EST OUVERT AU PEUPLE DE OAXACA, DE MANIERE CONVAINCANTE ET MASSIVE.

PARCE QUE PROTESTER N’EST PAS UN DELIT:
LIBERTE AUX PRISONNIERS POLITIQUES!
L’APPO VIT, LA LUTTE CONTINUE!
JUSTICE, LIBERTE, PAIX, DIGNITE!

FRATERNELLEMENT:
MAISON AUTONOME SOLIDAIRE OAXAQUENNIENNE DE TRAVAIL AUTOGERE
COLLECTIF LIBERTAIRE MAGONISTE
VOIX OAXAQUENIENNES CONSTRUISANT L’AUTONOMIE ET LA LIBERTE

Oaxaca de Magon, Ville de la Résistance, le 8 décembre

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