Nhuman punk a écrit : ↑16 mars 2021 10:32
haha thrash il a tout résumé en 2 phrases, pas besoin de faire un roman!
mouais... crass disait la même chose il y quelque temps et pourtant ce forum existe, on se demande pourquoi...
sinon, j'ai lu le Techno-feodalisme, critique de l'économie numérique. Ca me rappelle la brochure anti myspace de l'époque, qui avait finalement bien cerné les problématiques :
- les entreprises numériques restent simplement des entreprises concurrentielles dans une logique de marché :
Discogs est un rival d'Amazon et d'eBay sur le secteur musical, alors pourquoi ne pas mettre directement les disques en vente sur Amazon ou eBay ? c'est bonnet blanc et blanc bonnet, et ca boostera d'autant plus les ventes. Dans une logique de croissance, Discogs va continuer son expansion pour devenir éclectique comme Amazon ou sinon se faire racheter.
Et Bandcamp c'est la même logique, au fait...
- La constitution de monopole suit la logique d'accumulation du capital. D'où l'idée partagée de Discogs ou la mort, Bandcamp ou la mort.
Ce qui est amusant, c'est que le bouquin mentionne que les GAFA ont été aidé par l'Etat américain (via le budget militaro-industriel), la Russie et la Chine ont financé leur propre réseaux qui fonctionnent avec succès. Par contre l'Europe a laissé naivement faire le libéralisme sans intervention a tout va et résultat il n'y a aucune d'alternative europeenne aux entreprises numériques. Par contre toujours pas de loi anti trust numérique à l'horizon... alors je vous laisse deviner la suite.
- rapport de domination des big data
la ressource c'est la richesse en données, avantage de la publicité ciblée, les plateformes comme fiefs, autonomie en trompe l'oeil...
Les plateformes experimentent des algorithmes sans consentement des utilisateurs avec des contenus normatifs. Bref, bienvenue dans le capitalisme de la surveillance.
Au final, le bouquin est pas mal du tout, un peu trop d'analyses marxistes mais il détruit bien l'utopie internet qui continue à être véhiculé et partagé (les fameuses alternatives).
Avant, le punk, c'était les moyens du bord, maintenant c'est les moyens gratuits à disposition. Le DIY sur internet j'en retiens que ca va pas très loin.
deuxième axe : le PIND (
http://pind.univ-tours.fr/). Ca a été mentionné brièvement sur ce forum pour critiquer (normal) le côté institutionnel, on y retrouve entre autres le leader des BxN (ah non, il précise qu'il aime pas qu'on dise ça) ou F. B. de B. de F. de PV (le tueur de parcmètres) dans des envolées hautement universitaires.
Je viens de lire "Underground ! Chronique de recherches en terre punk" et c'est amusant de voir comment la langue universitaire est vraiment stéréotypée : il faut des mots compliqués, il faut des milliard de références, il faut de la méthodologie, de la justification et du concept. Sinon c'est même pas la peine de postuler pour un texte universitaire de recherche un tant soit peu sérieux. Le meilleur à ce petit jeu, c'est F. B. de B. de F. de PV qui analyse la littérarité (ca ne s'invente pas) des Rats avec une langue vernaculaire des plus drôlatiques (tsoum tsoum)
En dehors de çe vernis imposé, les problèmatiques sont assez intéressantes. Mais en prenant de la distance, sur le site (assez laid au demeurant), on peut lire que les axes de recherches du PIND portent sur la représentation et les rapports sociaux dans le milieu punk, sur la manière dont la culture s'inscrit dans le temps (par exemple ici). Je me dis que le questionnement sur le DIY y contribue en plein. Ca ne répond pas à la question mais ca peut être un élèment de réponse... On peut critiquer l'initiative "CNRS tamponné" mais le débat organisé par Cheribibi sur la presse alterno relève du même ressort : comprendre et avancer. D'où regarder dans leurs archives de débats, ou plutôt conférence + Q&R...