Alors bien sûr, il y a l'approche folk (anti-folk), l'artiste et sa guitare mais il y a surtout un rapport à l'individualité qui me dérangait.
Je ne parle même pas d'invisibiliser des musicien-nes derrière l'artiste (je pense qu'il n'y a pas débat...), c'est plus le rapport aux collectifs, aux groupes de personnes qui vont porter un discours.
Bref et je tombe la dessus
Ainsi le one man-band punk participerait, dans sa démarche même de cette capitalisation ambiante du punk à l'aune de son entrée dans les cultures studies. (Je ne parle de one woman band qui est une autre démarche à mon sens - voire la dernière remarque sur la volonté de sexualiser le masculin).La méthode - podcast a écrit :Rebecca Amsellem – Pour revenir sur la notion d’individualisme, vous mettez en parallèle cette notion avec le capitalisme et la domination masculine dans l’art (comme Linda Nochlin). Selon vous, l’esthétique féministe (si on peut l’appeler ainsi) est plus collaborative ?
Isabelle Alfonsi – Le travail isolé, sans personne autour n’existe pas, à moins d’être un ermite et aujourd’hui, on ne va pas se leurrer, même les ermites sont dénichés par le marché de l’art ! Aucun.e d’entre nous n’est isolé.e dans ce monde, tout le monde fait partie d’une société quelle qu’elle soit et, en deçà, de groupes sociaux, politiques, professionnels, etc. Les idées ou l’inspiration artistique ne viennent jamais du plus profond de nous ou du plus haut du ciel : pour paraphraser Donna Haraway, il n’y a pas de « vue de survol, depuis nulle part, depuis la simplicité », ce qu’essaie de nous faire croire la culture du génie. Pour moi, il ne s’agit pas tant de développer une esthétique féministe qu’une conception féministe de l’esthétique qui souligne l’immanquable présence des autres dans les parcours individuels.
[...]
Rebecca Amsellem – Pour déconstruire cette forme d’universalité, et donc de proposer une lecture égalitaire de l’histoire de l’art, vous utilisez comme méthodologie la sexualisation du masculin pour déconstruire ce qu’on considère aujourd’hui comme neutre. Pourquoi ?
Isabelle Alfonsi – C’est une idée issue de l’histoire de l’art féministe et notamment des écrits de Griselda Pollock. Pollock écrit que « l’Histoire de l’art est une Histoire de l’homme illustrée ». C’est très simple, très clair : l’histoire n’est pas écrite avec les femmes, mais écrite avec les femmes comme objets de l’histoire. Aussi la question n’est pas d’introduire les femmes dans « l’Histoire de l’homme illustrée », mais de poursuivre l’écriture d’une histoire de l’art féministe, à la suite de Linda Nochlin, de Griselda Pollock, ou de Tamar Garb qui a été ma professeure à Londres. L’histoire de l’art féministe passe par la mise en récit des corps masculins comme sexués et genrés, en prenant en compte par exemple la diversité des expériences masculines afin que le masculin ne soit pas toujours égal au neutre, à l’esprit, à l’universel et le féminin au corps comme c’est trop souvent le cas dans l’écriture de l’histoire de l’art dominante.
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