Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

[Doctor Louarn]

fait par les même sur avatar / vendredi ou la vie sauvage

[melvinjunko]

Cimer Doc pour ces deux videos !

Sinon j'ai vu The Social Network de Fincher et j'en resors assez dubitatif. D'un côté je ne peux que louer les qualités techniques du film. Les dialogues sont affutés, la réalisation et certains plans sont, comme toujours chez Fincher, sacrément virtuoses, et le tout est magnifié par un montage d'une précision diabolique et par une bande son époustouflante. Le film est est une réussite au niveau technique y'a pas à tortiller.
Après dans ce qu'il raconte je suis plus mesuré. Le film n'est pas un film sur internet ou sur facebook, ça, on le savait... Il reste dans un domaine plus balisé, il explore le thème du pouvoir, d'une nouvelle génération supplantant une ancienne. Les jeunes nerds d'un côté, décontracté, contre l'ancienne garde, figée dans ses marques et refusant de voir que son trône se brise. La scène où les deux jumeaux, fidèles gardiens de la tradition, vont voir le doyen d'Harvard est à ce niveau édifiante, la démonstration est assénée avec force et pousse l'allégorie jusqu'à la poignée de la porte qui se casse. La démarche n'est pas d'une très grande finesse pour moi.
L'opposition entre vieux ronds de cuir et jeunes programmeur passe visuellement souvent par toute une série d'images contraires, des plans comme celui montrant, sous la table, une paire de jeans et de claquettes entre deux futes de costard et paires de pompes en cuir, un génie drapé d'une attitude cynique, désinvolte contre une attitude sérieuse mais à la traine... Ce hiatus, véritable coeur du film (le procès, qui revient continuellement et rythme la progression du film) me semble légèrement survolé. On ne peut pas vraiment dire que Fincher aille au delà du cliché attendu.
La génèse de Facebook et l'accomplissement de Zuckerberg passe également par toute une série de clichés qui fait ressembler The Social Network à une version politique de Kick Ass. C'est parce qu'il a été jeté par sa copine que le petit geek rejeté et asocial va créer FB (la scène finale est à ce niveau consternante). Et si le spectateur ne comprend pas, Fincher appuiera de nouveau sur ce point lorsque que l'inventeur de Napster lui expliquera que ses motivations étaient à la base du même ordre... Il transcendera finalement cette première impulsion par la pureté de son ambition, désintéressée, s'opposant à celle de son pote qui "croquera la pomme" et en subira les conséquences. Zuckerberg lui reste pur, asexué, contrairement à son pote dont la copine se révèlera être diabolique.
C'est là où je reste vraiment dubitatif, Fincher prend des distances avec une réalité très proche (les faits relatés datent d'il y a 6 ans), transforme les caractères des personnages pour les modeler à son idée : le geek isolé, asocial qui par sa pureté et son dévouement connaitra la réussite, là où les autres échoueront, minés par leurs faiblesses.
On reste sur un terrain déjà vu, bien moralisateur, et Fincher, à mon gout, reste le cul entre deux chaises, il nous conte une histoire moderne avec talent, il sait la rendre passionnante, mais ce qu'il nous en dit me laisse froid.
Au delà de mon avis le film est suffisamment intense et recèle suffisamment de virtuosité pour devenir culte, une sorte de réponse au Wall Street de Stone. En 2010 les puissants qui sont cools ne sont plus les traders en costards mais les nerds en tongs.

[Athalie]

Moi aussi je trouve que The social network est le cul entre deux chaises, mais je pense que c'est un peu lié à son statut de fiction censée relater des faits réels, comme souvent les biographies romancées, ce genre de truc. Parce qu'en fait, si le but était de faire un film intéressant sur la création de facebook (effectivement c'est pas le cas) valait mieux faire carrément un documentaire. Ce que peut apporter la fiction (en général), c'est des personnages complexes, un propos métaphorique, etc. Ben là, je trouve qu'on a ni la force de confrontation au réel que peut apporter un bon documentaire, ni vraiment la symbolique et la force de suggestion que peut apporter la fiction... Parce qu'au fond la vie du créateur de facebook on en a un peu rien à battre, si c'est pas pour servir un propos un peu plus général (mais vu le côté stéréotypé des personnages c'est un peu foiré) ou montrer en quoi c'est révélateur de conflits plus larges dans la société (c'est un peu montré mais de façon quand-même très lourde). Dans un autre genre, je trouve que c'est un peu le même problème qu'un film comme Entre les murs, le réalisateur aurait à mon avis mieux fait de faire carrément un documentaire, ou bien d'utiliser davantage les possibilités qu'offre la fiction ... parce qu'au niveau compréhension du réel on apprend pas grand-chose (on peut pas être dans un rapport aussi complexe au réel que dans un documentaire), et on s'emmerde un peu (les ressorts fictionnels sont sous-utilisés).

Sinon, je viens de découvrir le giallo français "Amer" : belle surprise ! Alors là, c'est un bel exemple de film qui est à la fois film de genre et film d'auteur, film qui se réfère à une tradition précise et expérimente à fond. Bon, il faut être réceptif aux films qui ne racontent pas d'histoire ! Parce que là l'histoire, on s'en fout, on reste plongés dans les fantasmes du personnage féminin et reconstituer les "faits réels" n'est pas trop le problème. D'ailleurs, c'est un film assez passionnant sur la mise en scène du désir féminin et du rapport au désir de l'homme. Et surtout, à quasiment chaque plan y a une idée intéressante, toujours un cadrage original. A la limite, on pourrait trouver le film trop formaliste ... quoi que non, parce que toutes ces formes très travaillées permettent de questionner cette féminité, les frontières champ/hors-champ, réel/imaginaire, intérieur/extérieur, etc. C'est peut-être un peu trop parfois, mais je préfère l'excès d'inventivité que l'excès d'académisme

[melvinjunko]

Ben oui d'accord avec toi en gros sur TSN, en fait ce qui m'a vraiment le plus gêné, et plus j'y pense plus ça m'agace, c'est que la réalité a été tordue pour qu'on puisse avoir des personnages stéréotypés qui remplissent des fonctions préétablies.
Par exemple Zuckerberg a reconnu que son personnage dans le film portait exactement les mêmes tshirt que lui, par contre tout le monde s'accorde à dire que son caractère n'a rien à voir. Qu'il est plutôt affable, entouré etc... aux antipodes du nerd renfermé sur lui même et antipathique.
TSN c'est un croisement entre Kick Ass et Wall Street !

[Alcibiade]

bon, j'arrive pas à mettre la vidéo mais ça m'a tellement fait rire...
ce fonblard de Nicolas Cage dans toute sa splendeur :

http://www.youtube.com/watch?v=xP1-oquw ... r_embedded

[Starsky]

Au sujet de TSN, l'idée de faire un film sur le réalisateur de facebook me semble être un vague prétexte (bon, pas si vague que ça) pour envisager une approche différente du monde des finances, certes, mais surtout du monde du pouvoir, et du potentiel hégémonique d'internet mis entre des mains habiles et bien entourées . En effet le personnage -le mot est volontaire- de Zuckerberg est à la base contre toute commercialisation de son bébé; ce qu'il désire, c'est être le meilleur. Son désir est celui d'un pouvoir social, intellectuel,urbain, il veut prendre sa revanche sur le monde des puissants, beaux et riches, issus d'une élite de classe et de sang. Il y a la parabole d'une certaine lutte des classes dont le protagoniste révolutionnaire se retrouve à voler le siège de son propre ennemi, leurré par l'envie de s'accomplir et par son ego.
Une thématique qui revient souvent, même si avec des nuances, chez Fincher. On attent le biopic sur Bernard Thibault, joué par Brad Pitt... :)

Donc, exit la réalité prosaïque au profit de la fable doucereuse et jouassement cynique. Zuckerberg est prétexte à tisser un portrait des nouveaux tout puissants qui niquent classes aisées et castes séculaires par leurs simple génie technique.
Ce film m'a très clairement plu par son non-manichéisme primaire: ni bons, ni mauvais, que des sales gosses qui jouent à être les maitres du monde et qui chouinent quand ils perdent ("c'est pas juste", dit la scène de la poignée évoquée plus haut), mais j'ai aussi été séduit par sa technique, mise en scène, son, montage et, nom de dieu de bordel de merde, par son interprétation.

D'un certain point de vue, Melvin, tu oublie un film dans ta comparaison wall street/Kickass; C'est War Games... Je dirais même Wall Street/War games/Citizen Kane (la perte d'objectifs du personnage au fur et à mesure qu'il gagne à son jeu de sale gosse: devenir le maitre du monde pour faire chier...)

Sinon, dimanche, j'ai vu 2012. Très bien, comme y faut, et tout. Un régal, digne des grands films du trio ZAZ...

[Jul]

Ah tiens j'en ai un autre pour toi: VERY BAD COPS (en VF) ou THE OTHER GUYS (en VO), avec Mark Wahlberg (sisi) et Will Ferrell ( ). Deux flics loosers cantonné à du boulot de gratte papier, l'un des deux pense être la nouvelle arme fatale, et ils finissent dans une forme d'embrouille qui les sort du bureau. Ça a l'air bateau comme tout sur le papier, et ça l'est, mais j'ai bien golri.

[niap]

"Polyester" de John Waters:

Dans la ville de Baltimore, les mésaventures et la descente aux enfers de Francine, mère d'une famille atypique : un mari pornographe qui la méprise et la trompe, un fils fétichiste de pieds et de chaussures, et une fille extravertie qui tombe enceinte ...

Avec Divine dans le rôle de Francine (celui là même qui jouait la mère dans le Hairspray de 1988).
Film en odorama

[Doctor Louarn]

Ca y est vu dog pound! c'est bien mais pour moi ca ressemble par plein de côté a un film de prison qu'a un film réaliste.

[niap]

Hier, "The mouse that roared", avec Peter Sellers & jean Seberg:

The Duchy of Grand Fenwick decides that the only way to get out of their economic woes is to declare war on the United States, lose and accept foreign aid. They send an invasion force to New York (armed with longbows) which arrives during a nuclear drill that has cleared the streets. Wandering about to find someone to surrender to, they discover a scientist with a special ultimate weapon that can destroy the Earth. When they capture him and his bomb they are faced with a new possibility: What do you do when you win a war?