Leurs choix de vie, hmmm...Yann a écrit : ↑31 oct. 2020 21:05
Les gens qui vivent en ville ont de nombreux avantages, comme les commerces ou les spectacles en bas de chez eux. Et ils ont aussi les inconvénients comme la pollution, le bruit, ou vivre dans des logements exigus. Du coup quand il y a un confinement ils en subissent les désagréments mais ce n’est que passager et ça fait partie des désagréments potentiels de leurs choix de vie.
T'es un expert en sociologie toi dis-donc.
Parce que tu crois qu'habiter dans des apparts exigües mal insonorisés (voire, comme chez moi, pas du tout insonorisés), ou pire dans des logements dangereusement insalubres, est un choix de vie délibéré ?
"Oh, j'aurais pu élever mes gosses dans une chouette baraque à la campagne, à partager mes légumes bio avec mes voisins qui font du parapente, mais j'ai préféré les élever dans un grand ensemble avec des voisins qui pissent dans l'ascenseur (l'escalier, en ce qui me concerne), un petit commerce de shit en bas de chez moi et le spectacle des tirs de mortier pour égayer mes soirées."
Ah bon, ce n'est que passager ? Le bruit et la pollution s'arrêtent quand on est déconfiné ? Nos logements s'agrandissent hors confinement ?
Non.
Par contre, quand il y a confinement, et quelque soit le bien-fondé sanitaire dudit confinement, les violences intrafamiliales envers femmes et enfants augmentent, la pression de la police et son cortège de brutalités également, les situations économiques se dégradent, la précarité augmente en flèche, beaucoup ne mangent plus à leur faim voire plus du tout s'ils n'ont pas recours à la solidarité d'associations telles les Restos du coeur et le Secours pop'. Et tout ce beau monde continue d'aller trimer dans les emplois les plus exposés : agents de nettoiement, caissière, éboueurs, livreurs,... BTP aujourd'hui puisque les travaux publics sont autorisés, contrairement au confinement de mars-avril-mai. Tout ce beau monde est d'autant plus exposé au licenciement économique, ne peut plus compter sur les petits boulots au black, ne peut plus exercer les "petits métiers de la rue" sans risquer de se faire verbaliser / arrêter...
Là je te cause de la réalité en bas de chez moi (en haut aussi, vu que je n'habite qu'au 3e étage).
Alors oui, les dauphins et les sangliers sont contents, et ceux qui pouvaient se permettre d'acheter tout un tas de conneries superflues dans les magasins sont obligés, les pauvres, de passer par Amazon... Vache de progrès social et écologique !
Moi, depuis 2012 et jusqu'au début de cette année 2020, j'étais à mon compte -"mon propre patron" comme tu dis (ce qui est très relatif vu que tu restes tributaire d'une commande)-, mais ayant de moins en moins de boulot, voire vivant avec un revenu équivalent aux minima sociaux (sans avoir droit à ceux-ci puisqu'à mon compte), j'ai accepté un CDD en février. Revenir au salariat était d'une certaine façon une défaite, or ça m'a permis de croûter et payer mon loyer durant et depuis le premier confinement.
Je vis en cité HLM depuis 46 ans, donc ta baraque à la campagne, j'aurais rien contre. Sauf que c'est la première fois de ma vie que mon travail me rapporte mensuellement donc régulièrement un peu plus que le Smic, soit de quoi envisager la belle campagne. Sauf que si je quitte ma banlieue, je renonce de fait à mon boulot. Donc retour à la case départ. Et franchement, j'ai passé l'âge et la motivation de vivre dans une carlouche ou squatter une ruine à retaper tout en espérant qu'on me sucre pas mon RSA.
Alors fais donc ton punk, comme tu dis, et tant mieux pour toi. Car les choix de vie que tu as fait, tu les a fait uniquement parce que tu avais le choix.
Donc non, face au virus capitaliste (le plus létal), c'est pas un confinement qu'il aurait fallu, mais une grève générale illimitée !
Et pour ta gouverne, il n'y aura pas de saison 2 du journal de PEB. Bien fait pour ta gueule.