Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

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Chéri-Bibi
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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par Chéri-Bibi » 25 juin 2021 20:59

Après le "male gaze", voici un super article qui se penche sur le "bourgeois gaze"...

https://www.frustrationmagazine.fr/cine ... PYxMVK4_I0

Le “bourgeois gaze” : au cinéma, le monde est perçu à travers les lunettes déformantes de la bourgeoisie
cinéma bourgeois
Publié 18 juin 2021-Mis à jour 18 juin 2021

C’est l’insupportable promo de Seize Printemps, le film de Suzanne Lindon-Kiberlain, qui réalise son premier long-métrage à 21 ans – et uniquement grâce à son talent, on ne vous laissera pas dire le contraire – qui a jeté le feu aux poudres. Un long débat de déontologie journalistique s’est ouvert au sein de la rédaction de Frustration : devais-je aller endurer ces 74 minutes de torture pour pouvoir prétendre parler du film, quitte à mettre ma santé en danger lorsque l’on connait les possibles effets d’une montée de tension prolongée ? Et pourtant, impossible de me défaire du sentiment peu humble d’être parfaitement capable de raconter l’entièreté du film en ayant simplement vu l’infernale bande annonce. Il y a une raison objective à cela : Seize Printemps s’inscrit dans une vision du monde partagée par la plupart des films dont nous abreuve la bourgeoisie française depuis 60 ans. Le cinéma bourgeois a encore frappé.
Draguer un bourgeois trentenaire en costume cravate à la terrasse des cafés parisiens en dansant de manière malaisante : l’activité préférée des jeunes lycéennes (selon eux).

Wikipedia (ma principale source de culture n’en déplaise à d’anciens profs relous) nous apprend que le “male gaze” est un concept forgé en 1975 par la critique de cinéma Laura Mulvey, qui “désigne le fait que la culture visuelle dominante imposerait au public d’adopter une perspective d’homme hétérosexuel”. C’est de ce concept que nous déduisons et proposons de parler du “bourgeois gaze”, désignant le fait que le cinéma, particulièrement français, impose au public d’adopter une perspective de gros bourge du XVIe arrondissement de Paris.

Mais alors, comment se traduit le bourgeois gaze, cette vision bourgeoise du monde dans le cinéma ?
Le “social” : des prolos obèses et moustachus qui font la gueule dans une France grisâtre

Si le bourgeois est surpris de voir son cinéma qualifié comme tel, c’est que poursuivant toujours son entreprise de dissimulation, y compris dans le domaine artistique, il n’a même pas forcément conscience d’épouser le point de vue de sa classe. En effet, il adore “le cinéma social”, celui qui dénonce, sans jamais renoncer à la complexité (dans ce contexte, complexité désigne le fait de nier la lutte des classes, trop manichéenne). Si le ton n’est donc pas celui de légitimation pure du rapport de domination, il est toutefois celui de l’indignation condescendante et de la fatalité.

Ce dernier point est essentiel : le cinéma social, en particulier français, a, pour le bourgeois (dont il est le public cible – aucun employé de supermarché n’a envie de se taper la Loi du Marché à la sortie du boulot pour des raisons évidentes), une fonction cathartique, pour se donner du frisson en regardant à quel point les prolos ont “une vie de merde”,comparée à la leur. Ces films qui se terminent généralement par des morts, des suicides, des meurtres, des démissions ou des licenciements, ont toutefois pour eux l’avantage de les rassurer secrètement : la pitié pour “les vies de merde” oui, les perspectives de renversement, certainement pas. Et donc de flatter la bonne conscience de gauche, ou selon, la légère culpabilité bourgeoise, à peu de frais et sans danger.

Vincent Lindon est celui qui incarne sans doute le mieux cette tendance, celle du “vide politique du cinéma français” comme le titraient Les Cahiers du cinéma en septembre 2015. Acteur très indigné, (contre quoi, on ne sait jamais vraiment) qui répète à l’envie la difficulté d’entrer dans le cinéma lorsque l’on vient d’un milieu bourgeois – thèse encore brillamment confirmée par sa fille.

Vincent Lindon, Vincent Lindon et sa grosse moustache, qui se promène dans ce film misérabiliste où les employés chialent de bonheur quand leur patron leur fait un pot de départ minable et où la seule perspective de résistance est de…démissionner.
“Vincent Lindon est vraiment un acteur génial : avec sa grosse moustache et ses yeux cernés, on dirait presque un vrai !”

Dans le même genre, ils auront adoré un des derniers Ken Loach, son moins politique – et donc Palme d’or – Moi, Daniel Blake (2016). Dans le film, les prolos ne sont pas en lutte comme dans d’autres de ses œuvres, mais des boomers qui ne savent pas utiliser l’ordinateur et qui font face à …l’administration. Les bourgeois ont en tout cas adoré la perspective offerte aux ouvriers par le film : mourir d’une crise cardiaque dans les chiottes.

Ken Loach a son équivalent français : Robert Guédiguian, réalisateur communiste qui se spécialise aussi dans le film de résignation, un genre qui domine le “cinéma social” : dans Les Neiges du Kilimandjaro (2011), il montre comment les pauvres peuvent être salauds avec les pauvres, la lutte sociale ayant tout bonnement disparue..

Dans, Moi, Daniel Blake , est aussi mis en scène un des clichés favoris du cinéma social bourgeois : les femmes prolétaires se prostitueraient à la moindre difficulté, à l’image du personnage de Katie Morgan. Xavier Dolan, qu’on apprécie plus quand il parle de ce qu’il connaît – les amourettes adolescentes des bourgeois de Montréal – avait lui aussi adoré montrer dans Mommy (2014) cette mère évidemment prête à coucher avec n’importe qui pour “aider son fils”.

Si les bourgeois sont à même de plaindre les prolos et de faire preuve de pitié pour eux, ils sont aussi réalistes et ne sont pas aveugles de leurs défauts.

Marvin ou la belle éducation (2017) d’Anne Fontaine, nous rappelait, qu’en plus de ne pas avoir de lumière chez eux, les prolos sont quand même un peu racistes, votent RN, ne s’habillent qu’en marcel, n’aiment pas beaucoup “les pédés” et ont toujours deux-trois “binouzes” ou bouteilles de pastis à la main – manière subtile de rappeler leur intrinsèque condition d’alcoolique.
pour les bourgeois, les prolos sont forcément gros et bourrus au cinéma“Quel beau travail du costumier et du chef décorateur ! On s’y croirait !”

Contrairement aux films précédemment cités, celui d’Anne Fontaine à qui l’on doit aussi le très pro-flic Police (2020) et la bande-annonce la plus gênante de l’histoire du cinéma Présidents (2021), propose une émancipation. Et s’émanciper pour Anne Fontaine c’est quoi ? C’est faire grève ? Séquestrer son patron ? Déchirer la chemise de son DRH ? Exproprier les capitalistes ? Pas vraiment vraiment. C’est évidemment : faire du théâtre avec Isabelle Huppert ! Eh oui, tout est possible quand on le mérite !
La campagne et la “province” : des bouseux si attachants

Dans Tom à la ferme (2012), qui aurait aussi bien pu s’intituler Xavier Dolan à la ferme, ce dernier a l’honnêteté de bien montrer ce que “la ferme” lui évoque en reprenant les codes esthétiques du film d’horreur. Peuplé d’attardés incapables de gérer leurs émotions, ultra-brutaux, homosexuels forcément refoulés. Le tableau est reluisant.

Pour jouer un paysan, Guillaume Canet s’est inspiré de la méthode de l’Actor’s Studio : se raser la tête et se laisser pousser la moustache.

Concernant le cinéma français, la province a globalement la tronche de Roubaix, une lumière (2019) de Depleschin, film qui faisait dire à ce blogueur qu’avec ce réalisateur “la gauche bourgeoise a trouvé son plus fidèle représentant”.

Il existe bien une province qui est tolérée par les bourgeois. C’est celle de leurs résidences secondaires, en Normandie, en Bretagne, au Cap Ferret ou en Provence Lieux de mille intrigues plus passionnantes les unes que les autres entre vieux quinquas infidèles avec des jeunettes de 20 ans, ou de vieilles quinquas décidant “de tout plaquer” pour une vie d’aventure au milieu des villas ensoleillées.
La prostitution ? C’est chic et érotique !

Si la prostitution des prolos leur semble évidemment atroce, il existe une autre prostitution qui trouve grâce aux yeux des bourgeois : celle des bourgeoises. Dans ce cas là, comme nous l’apprennent Belle de Jour (1967) de Luis Bunuel ou Jeune et Jolie (2013) de François Ozon, elle est une source inépuisable de fantasmes : les femmes ne rêvant d’ailleurs que de ça, comme l’affirmait le second.
Une vision simple du bonheur : se faire payer des trucs chers par de riches cadres cocaïnés en échange de services sexuels

Cette prostituation est surtout un vecteur d’émancipation, disons-le même franchement, de féminisme, en témoigne les multiples interviews de Zahia pour Konbini ou pour Quotidien à propos d’Une Fille Facile (2019). En effet, ce film de Rebecca Zlotowski nous explique que coucher avec des riches permet de passer ses vacances sur des yachts et d’acheter des sacs à mains hors de prix – ce qui, tout le monde en convient, est nettement moins dégradant que de travailler dans un restaurant.
Le “problème de la jeunesse” : la précarité ? Non ! Les réseaux sociaux

Les films bourgeois parlent des maux de notre société tel…. les réseaux sociaux. Suzanne Lindon le dit brillamment : “Comme aujourd’hui avec les réseaux sociaux tout le monde donne son avis, j’avais envie de retrouver un peu d’autrefois.” C’est un problème qui a déjà été abordé frontalement avec ces scènes de selfie édifiantes dans Bang Gang (une histoire d’amour moderne) d’Eva Husson en 2015, qui avait le mérite d’aborder un autre problème grave auquel les jeunes sont régulièrement confrontés : les MST que l’on attrape lorsque l’on fait des partouzes dans des grandes villas de la banlieue de Biarritz.
la jeunesse vue par les bourgeois au cinémaPrécarité, sélection scolaire, mal logement ? Le cinéma français préfère parler de l’ennemi intime de la jeunesse : les réseaux sociaux,
Le paradis sur terre : le Paris du Quartier latin

De la Nouvelle Vague, et de leur héro Jean-Luc Godard, ils ont évincé les radicalités politiques et les recherches de formes cinématographiques nouvelles, pour ne garder que l’esthétique publicitaire : le Quartier latin de carte postale, les romances pseudo complexes, le noir et blanc snobinard… Un peu comme n’importe quel film avec Louis Garrel.

Olivier Assayas est devenu maître dans ce domaine grâce à Après Mai (2012) et le mouvement de mai 68 résumé à de grands bourgeois qui peignent, font l’amour et fument des joints.
La police : des bavures certes, mais c’est un métier pas facile…

Comme nous l’assénaient Polisse (2012) de Maiwenn, Police (2020, Anne Fontaine), plus étonnamment Les Misérables (2019) réalisé par Ladj Ly, et probablement Bac Nord (2021) de Cedric Jimenez, certes il y a parfois des racistes dans la police, il y a parfois des bavures (un tir de flashball qui part sans que l’on s’en rende compte dans un moment de grande tension), mais quand même : “être flic c’est pas facile”, “il faut voir les deux côtés”.

Voilà ce qu’aura retenu ce cinéma bourgeois des violences des dix dernières années : pas de racisme structurel, pas de système institué de répression, mais un monde BFMisé avec des pauvres fonctionnaires face à des hordes violentes (de noirs et d’arabes de banlieues).
La souffrance bourgeoise : subtile, complexe, exquise.

Le monde de la classe dominante n’est toutefois pas toujours présenté comme un îlot de bonheur. Bien qu’ostensiblement entourés de toutes les richesses qu’ils nous volent, l’ennui guette chez les bourgeois. Osons-le dire : ils se font même carrément chier (presqu’autant que nous devant leur films).

Alors, pour s’occuper, le bourgeois souffre. Et il tient à nous le faire savoir. Car, attention, le bourgeois ne souffre pas comme vous et moi, de manière vulgaire, non, le bourgeois souffre avec subtilité. C’est-à-dire dans des relations toxiques complexes (Mon Roi, de Maïwenn), par son désir pour la fille de son ami (Un Moment d’Égarement de Jean-François Richet sorti aussi en 2015), ou par ses problèmes existentiels (illustrés par Nicolas Maury avec Garçon Chiffon en 2021).
le bourgeois revisite l'histoire au cinéma, à sa façonComme vous ne le découvrirez pas avec Après Mai, Mai 68 fut un grand mouvement de grèves ouvrières.
Des films bourgeois faits par des bourgeois pour les bourgeois

Mais qui peut bien financer des m**** pareilles ? Qui va les voir ? Les grands bourgeois sont quand même une toute petite minorité. Alors qui a envie d’aller au cinéma pour se faire cracher dessus ? Comment est-ce possible ? Ce sont probablement les questions que vous vous posez après cette liste de films quelque peu édifiante. La réponse est pourtant assez simple : personne ne va les voir. Ou plutôt, les bourgeois ont réussi à mettre en place un mécanisme de financement du cinéma qui fait que nous payions pour qu’ils puissent avoir leurs films.

Voilà la réponse à la première question : qui peut bien financer des m**** pareilles ? Vous. Avec vos impôts et de larges subventions et crédits d’impôts qui sont attribués à tous les étages (le Centre National du Cinéma, les régions…). Eux qui adorent tant le marché libre, sont parvenus à faire échapper à leurs films tout enjeu de rentabilité et à faire sortir des longs-métrages dont on sait que certains ne feront même pas 100 000 entrées. Ce qui pourrait en soi être un formidable outil d’expression démocratique est dévoyé par l’incroyable système de reproduction sociale, d’héritage professionnel, en place dans le milieu du cinéma.

De la même façon que le “male gaze” s’explique par une extrême prédominance des hommes dans les métiers du cinéma, au sein d’une société patriarcale, le “bourgeois gaze” s’explique par une extrême prédominance des bourgeois dans ces derniers, au sein d’une société de classes. Notre cinéma est en effet dominé par les “fils et filles de”, en provenance de milieux extrêmement privilégiés et parisiens, dans lequel il n’est possible de percer qu’avec des moyens financiers et sociaux très importants acquis dès la naissance, et/ou en se confortant à l’idéologie et l’esthétique dominante.

La Femis, l’école publique de cinéma qui dispose d’un budget annuel de 10 millions d’euros pour 192 étudiants – ce qui en fait une des écoles les mieux dotées du pays – comptait chaque année de 1986 à 2007 une majorité d’élèves en provenance de Paris. On ne saura dès lors guère surpris d’apprendre que 70% des entreprises de production audiovisuelle soient localisées à Paris (probablement bien plus si nous nous concentrons sur celles produisant des longs-métrages) et que 83% des salariés du secteur travaillent en Ile-de-France. De la même façon, 50% des tournages se déroulent en Ile-de-France, ce qui ne signifie pas d’ailleurs que seulement la moitié des films se déroulent à Paris, un certain nombre de villes de province sont utilisées par les productions pour imiter Paris, à moindre coût.
le bourgeois au cinéma souffre mais subtilementDur dur d’être un bourgeois. Vous avec votre SMIC vous n’avez pas tout ce spleen

Les autres cursus possibles pour accéder à la réalisation sont généralement des écoles privées hors de prix, dont les frais de scolarité s’élèvent souvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros. En 2006, une étude de l’Observatoire de la vie étudiante, montrait que les étudiants des établissements artistiques et culturels provenaient à près de 50% des “classes supérieures” (c’est-à-dire enfants de chefs d’entreprises, cadres, professions libérales et “professions intellectuelles supérieures”), et que cette tendance se vérifiait quel que soit le domaine artistique. C’est bien plus que les 30% dans les autres domaines d’études où les enfants de la bourgeoisie sont déjà pourtant largement sur-représentés.

Mépris de classe, misérabilisme, “apolitisme” de droite, mise en équivalence des parties prenantes des conflits sociaux et donc dissimulation des luttes de classes sous couvert de “complexité du réel” et de “refus du manichéisme”, supériorité psychologique, morale, politique et physique de la bourgeoisie…Voilà ce qui pourrait résumer brièvement la vision du monde promue par le “bourgeois gaze”.

Mais alors est-il possible d’en sortir ? Certains artistes tentent tant bien que mal de proposer autre chose, à la fois dans leur manière de travailler mais surtout en offrant des perspectives. Plutôt que de démissionner tête baissée comme dans La Loi du Marché, Discount (2014) proposait, face aux abus des chaînes de distribution agroalimentaires, la lutte par le vol et l’expropriation. Le réalisateur Louis-Julien Petit faisait de son film un vrai thriller, avec de réels héros.

Sortir de leur domination cinématographique, c’est aussi sortir de l’esthétisme bourgeois, cesser de se conformer à leurs images, qui oscillent entre le misérabilisme dégoulinant – le porno-misère – ou les fantasmes pop. C’est enfin savoir retourner les stigmates et retrouver une forme d’énergie punk que l’on trouvait dans certains films des années 70, ou par exemple, plus récemment, dans ceux de Kervern et Delépine. C’est, pour sur, dans ce domaine comme dans les autres, contester leur vision du monde et tenter de les déloger.

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par kolonel muller » 27 juin 2021 8:57

FOLLE A TUER d'Yves Boisset (1975), qui adapte le "ô châteaux, ô dingos" de Manchette avec toute l'équipe de son film suivant : l'inoubliable "Dupont Lajoie"... Marlène Jobert est juste formidable, mais j'avais déjà lu l'adaptation en BD de Tardi et forcément c'est autrement plus efficace ... Il n'empêche que cela reste un très bon film noir français ...
...
I, EDWARD BLAKE, de Ken Loach : arrêté au bout de 20 minutes ... parce que la scène de Pôle Emploi m'a fait péter les plombs !!!! Bref, je regarderai ça un autre jour, quand je serai plus en mesure de rester calme EDIT : après lecture de l'article ci-dessus, pas sûr ah ah ah :lol: Et ce passage sur "La loi du marché", quel film ultra chiant !!! Aucun autre intérêt que de montrer aux bourgeois comment vive(raie)nt les prolos... Comme un épisode de STRIP TEASE ultra ennuyeux qui durerait 1h30 ... "Welcome" est toute de même d'une autre trempe !!
...
EUROVISION song contest, le film qu'avait conseillé Magicraph : fendard les 30 premières minutes, distrayant les 30 dernières, chiant le reste du temps ! Quand le réal se moque c'est rigolo ( clips de VOLCANO MAN au début, la prestation du Russe avec son Lion of Love ... tellement vrai !!! ), mais quand il filme longuement des stars interpréter leurs propres rôles et chanter leur merde c'est juste interminable ( toute la scène de la fête ... ) !!! Bref, un gentil feel good movie pour toute la famille avec quelques fulgurances, mais qui manque cruellement de folie !
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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par magicraph » 27 juin 2021 9:36

Ces derniers temps j'ai vu

LA MERDITUDE DES CHOSES (2009). C'est pour le coup exactement comme un épisode de Strip Tease de 1h50.....
La Merditude des choses conte l'histoire de Gunther Strobbe (en grande partie basée sur celle de Dimitri Verhulst), qui habite chez son père, sa grand-mère et ses trois oncles dans un village flamand (fictif), Reetveerdegem. La famille Strobbe est une famille marginale : le père de Gunther et les oncles ne font que boire de l'alcool, séduire des femmes et flâner dans des cafés. Cette routine finit soudain quand l'assistante sociale Nele Fockedey force Gunther à quitter la famille.
Des années plus tard, Gunther devient père d'un enfant non-désiré. Peut-il encore améliorer sa vie, ou est-il déjà trop tard pour se débarrasser de la merditude des choses ?
Pas mal, sans plus. Très dur.

Pis la saison 3 de THE DEUCE, la dernière série de David Simons (THE WIRE, TREME, THE CORNER).
Excellent.

Aussi POLY STYRENE I AM A CLICHE, superbe doc.

CHOP SHOP (2007)
Alejandro a 12 ans. C'est un gamin des rues d'origine latino-américaine, un pré adolescent endurci et ambitieux. Il vit et travaille dans un garage dans un quartier surnommé "Le Triangle de Fer", au fin fond du Queens, la banlieue new-yorkaise. Alejandro passé ses journées à essayer de convaincre les clients de venir se fournir dans son garage plutôt que dans celui des concurrents. Il apprend aussi à repeindre et réparer les voitures. Il vit seul jusqu'à l'arrivée de sa soeur, Isamar, 16 ans, qui s'installe avec lui dans la petite pièce qu'il occupe dans les décombres du garage. Alejandro lui trouve un travail dans un snack installé dans un camion. De son côté, il économise pour s'acheter à son tour un véhicule et monter sa petite entreprise de restauration avec sa soeur. Quand leur rêve et même leur relation fraternelle sont menacés par la réalité qui les rattrape, les enfants vont être obligés de prendre des décisions que la plupart des adultes n'auraient pas à prendre.
Très bien.
hein?

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par magicraph » 28 juin 2021 9:37

magicraph a écrit :
27 juin 2021 9:36
Pis la saison 3 de THE DEUCE, la dernière série de David Simons (THE WIRE, TREME, THE CORNER).
Excellent.
Ah, mais que dis-je... Il a déjà sorti une 1ère fournée de son nouveau projet : THE PLOT AGAINST AMERICA.
J'ai regardé juste le 1er épisode hier, ça parle de la communautée juive face à la montée du nazisme aux USA au début de la seconde guerre mondiale. Et ça a l'air bien, comme d'hab.
hein?

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par Nhuman punk » 28 juin 2021 15:49

y'a des petits trucs qui me gène dans cet article sur le "bourgeois gaze", déjà on pourrait traduire ça par "regard bourgeois" au lieu de créer un énième néologisme ou expression de merde... bref je dis pas que ken loach est intouchable mais franchement "I, daniel blake" est bien, je suis désolé mais c'est carrément crédible cette histoire, en tout cas c'est le genre de personnes que j'ai pu croisé dans ma vie et pour moi c'est pas un fantasme bourgeois cette histoire de type seul, dépassé face à pole emploi on en a tous et toutes vu en allant dans cet endroit... Je suis peut être un cœur d’artichaut mais ces films de ken loach ils me touchent parce que justement ça parle des gens de notre classe alors oui peut être que c'est un bourgeois, je ne sais pas, oui sûrement il gagne de la tune, il est dans le cinéma quoi...

Par contre je suis bien d'accord pour dire que le cinéma français me gave et justement n'arrive en rien à la cheville du cinéma brittanique et irlandais ou même belge au niveau réalisme social, à quelques exceptions près quand même...

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par maz » 28 juin 2021 16:51

Nhuman punk a écrit :
28 juin 2021 15:49
y'a des petits trucs qui me gène dans cet article sur le "bourgeois gaze", déjà on pourrait traduire ça par "regard bourgeois" au lieu de créer un énième néologisme ou expression de merde... bref je dis pas que ken loach est intouchable mais franchement "I, daniel blake" est bien, je suis désolé mais c'est carrément crédible cette histoire, en tout cas c'est le genre de personnes que j'ai pu croisé dans ma vie et pour moi c'est pas un fantasme bourgeois cette histoire de type seul, dépassé face à pole emploi on en a tous et toutes vu en allant dans cet endroit... Je suis peut être un cœur d’artichaut mais ces films de ken loach ils me touchent parce que justement ça parle des gens de notre classe alors oui peut être que c'est un bourgeois, je ne sais pas, oui sûrement il gagne de la tune, il est dans le cinéma quoi...

Par contre je suis bien d'accord pour dire que le cinéma français me gave et justement n'arrive en rien à la cheville du cinéma brittanique et irlandais ou même belge au niveau réalisme social, à quelques exceptions près quand même...
complètement d'accord avec toi, Manu ;)

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par kolonel muller » 28 juin 2021 17:51

Nhuman punk a écrit :
28 juin 2021 15:49
y'a des petits trucs qui me gène dans cet article sur le "bourgeois gaze", déjà on pourrait traduire ça par "regard bourgeois" au lieu de créer un énième néologisme ou expression de merde...
:sm26:
Et sinon je suis OK pour le reste, sans avoir encore vu MOI , DANIEL BLAKE ... L'article est intéressant, mais parfois catégorique... Libre aux réalisateurs/trices, par exemple, de montrer des prolos qui crèvent, qui démissionnent, qui déglinguent tout le monde, c'est leur liberté, et la nôtre d'adhérer ou pas ! D'ailleurs même en littérature populaire il y a un paquet de bouquins / films complètement nihilistes, qui ne proposent AUCUNE alternative ( cf l'article ) ... DISCOUNT je l'ai vu et aimé, mais ce n'est pas une solution, juste une belle histoire :-)
Par contre, pour le ciné français, je serai moins catégorique que toi ;) WELCOME, POLISSE, COUP DE TORCHON, ENTRE LES MURS, FOLLE A TUER, DUPONT LAJOIE, VIVRE ME TUE, MA CITE VA CRAQUER, CHOUF, GRAND BAIN, LA GRAINE ET LE MULET, LES PORTES DE LA GLOIRE, CAMILLE, LES DEMONS DE JESUS, PETIT PAYSAN et des tas d'autres ... J'ai aimé / adoré tous ces films, qu'ils soient commerciaux ou non !!!
Mon vrai nom c'est FRED :-)

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par Nhuman punk » 28 juin 2021 18:01

ben ouais y'a quand même des trucs chouettes quand on fouille dans le cinéma français, mais je trouve que ça manque d'un courant comme le réalisme social anglais, après par exemple l"les misérables" je l'ai trouvé bien et pour le coup on peut pas dire que c'est du "bourgeois gaze" vu que c'est des gens de la cité qui l'ont fait même si l'auteur ou l'autrice de l'article n'a pas l'air de le trouver assez antiflic comme film, ben oui comme tu le dis kolonel des fois ça propose pas de solutions, c'est pas pour ça que ces films ne sont pas politiques. Et puis "les démons de jesus" j'ai adoré ce film, faudrait que je le revois!

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par magicraph » 28 juin 2021 23:01

C'est bien beau de citer des films des 70s ou 80s, quand le cinéma français avait encore quelque chose à dire, ou bien des films plus récents qui représentent 1% de la production nationale.
Mais regardez le nombre de films ou séries ricaines, même sur Netflix, en ce moment qui sont 10 fois plus progressistes que toutes ces bouses mettant en scène uniquement des problèmes de bourges complètement insignifiants...
Ça fait un bail que le cinéma français mainstream n'a plus rien à dire.
hein?

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Re: Le CINEMA c'est de la DYNAMITE ! Quatrième !

Message par kolonel muller » 29 juin 2021 18:28

magicraph a écrit :
28 juin 2021 23:01
C'est bien beau de citer des films des 70s ou 80s, quand le cinéma français avait encore quelque chose à dire, ou bien des films plus récents qui représentent 1% de la production nationale.
Mais regardez le nombre de films ou séries ricaines, même sur Netflix, en ce moment qui sont 10 fois plus progressistes que toutes ces bouses mettant en scène uniquement des problèmes de bourges complètement insignifiants...
Ça fait un bail que le cinéma français mainstream n'a plus rien à dire.
Ouais Ouais je pensais au ciné français dans son ensemble, pour le récent mon point de vue est peut-être faussé par le fait que je ne regarde que des films qui sont susceptibles de me plaire et que je me contrefous de l'actualité cinématographique à de rares exceptions près... Donc toutes les daubes, je les zappe !!! ( autant les films avec DUBOSC ou DANY BOON que les histoires de cul de la grande bourgeoisie parisienne d'ailleurs ) " Après je ne sais pas si les USA sont un bon exemple car OK ils sortent des tas de chouettes trucs, mais en matière de grosses bouses testostéronées d'extrême-droite ils sont quand même les champions ( à ce sujet j'ai halluciné de voir qu'un film comme AMERICAN SNIPER - à la gloire d'une ordure de facho de tueur qui s'est notamment vanté d'avoir snipé des dizaines de " pillards " après le passage du cyclone Katrina - soit programmé peinard en prime time sur la 1 ou la 2 un dimanche soir !!! ) ... Autre question que je me pose : qu'en est-il du ciné mainstream anglais ? Est-ce qu'ils n'ont pas eux aussi des grosses merdes inexportables ?? Est-ce que leurs formidables comédies sociales ne sont pas l'arbre qui cache une forêt de TUCHE 4 ou BIENVENUE CHEZ LES CHTI version inglish ???
Mon vrai nom c'est FRED :-)

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