pâtre a écrit :Salut,
J'ai lu le papier de Josette Trat publié sur le site de la revue Contretemps, revue du NPA à laquelle collaborent aussi les auteurs du livre Les Féministes blanches et l'empire.
Cette ancienne responsable des Cahiers du féminisme (revue de la LCR) contre-argumente efficacement tout en mettant en évidence certaines faiblesses du mouvement féministe des années 1970, la pauvreté des échanges contemporains et l'absence de toute grille de lecture solide depuis une bonne dizaine d'années.
Provoquer le débat, fût-il houleux, il me semble que c'était l'objectif premier du livre publié par Félix Boggio et Stella Magliani-Belkacem.
L'article renvoie à de nombreux textes publiés par Syllepse, maison d'édition qui présente la particularité d'éditer Race et Capitalisme (coordonné par... Stella Magliani-Belkacem et Félix Boggio); Christine Delphy, mais également... Josette Trats.
Du débat, de la réflexion, moins de certitudes, ceci fait souvent défaut au sein du mouvement libertaire.
Bonne soirée.
N.
J'ai lu ce texte avant de le poster et franchement l'interprétation que pâtre en fait est malhonnête et instrumentalisante. Même si Josette Trat fait référence aux anciennes positions de l'ancienne LCR, qui avait le mérite, à l'époque de ne pas être antiféministe (sachant que la LCR a mal tourné par la suite sur ce terrain, un peu avant de se transformer en NPA - l'un des partis les plus antiféministes qui soient avec le FN, entre autres...). Son texte critique clairement et sans faire de concession ni de détour ce bouquin antiféministe, elle dénonce son caractère manipulatoire et réactionnaire.
Quant à Christine Delphy, elle a écrit des choses intéressantes et en écrit encore de temps en temps, mais entre son analyse du genre dans "Penser le Genre" et son engagement au sein du parti d'extrême droite "à l'orientale" qu'est le PIR, il y a un grand écart tel qu'au lieu de parler de contradiction on pourrait parler d'aberration. Je suis d'accord, logiquement, avec certaines de ses analyses (que je cite d'ailleurs dans l'un de mes articles), mais je ne cautionne pas sa collaboration, au nom du féminisme, avec certain-e-s des pires ennemi-e-s du féminisme. C'est aussi ça, être libertaire : savoir garder son esprit critique, ne pas tomber dans l’idolâtrie ni dans les schémas de "pensée" binaires...
Avec le PIR et leurs allié-e-s il n'y a pas de débat ni de réflexion. Et le mouvement libertaire serait plus fort et plus sensé s'il était plus cohérent et plus claire... si les personnes qui le composent avaient moins peur d'être accusé-e-s de défendre leurs "certitudes", ou plutôt, les valeurs fondamentales de l'anarchisme qui ne sont compatibles ni avec des dérives identitaires, ni avec la défense des intégrismes religieux.