Keep MySpace out of Punk !!

[bub]

dans la série

La grande moisson des données privées

L’incroyable collecte des données privées sur Internet a depuis quelques temps perdu son parfum de scandale. Même si elle interroge encore les pouvoirs (Bruxelles et l’acquisition de DoubleClick par Google) ou fait réagir les utilisateurs quand elle dépasse certaines limites (Facebook et son Beacon). Pourtant, la nouvelle étude sur le sujet menée par ComScore pour le New York Times fait parler d’elle en révélant par exemple que Yahoo récolte 811 informations sur chaque internaute qui visite un de ses sites. Menée en décembre 2007 sur le trafic des sites des quinze géants américains du net (Yahoo !, Google, Microsoft, etc.), l’étude montre à quel point ces sociétés traquent nos usages. Le but : toujours mieux cibler les campagnes publicitaires.

ComScore a donc mesuré le nombre de fois, sur une période d’un mois, où les données d’un internaute (« data transmission events ») sont collectées à son insu, alors qu’il fait une recherche, un achat, regarde une vidéo, etc. A eux seuls, Yahoo, Google, Microsoft, AOL et MySpace ont enregistrés au moins 336 milliards de transmissions de données. Yahoo arrive en tête de liste. Sur un mois, le site a récupéré 2520 données uniques en moyenne par visiteur, soit un total de plus de 110 milliards de transmissions. Des chiffres qui expliqueraient, entre autres, pourquoi Microsoft est prêt à débourser 44 milliards d’euros pour mettre la main sur la société. Beaucoup de contrats visent en fait ces données », explique David Verklin, directeur général de l’agence publicitaire Carat Americas.

Derrière suivent Myspace (1229), AOL (610) et Google (578). Selon le New York Times, ces données aujourd’hui dirigent le marché de la publicité. Les publicitaires auraient en effet tendance à délaisser les critères de mesure traditionnels (nombre de pages vues, nombre de visites, etc.) pour leur préférer des informations précises sur les intérêts et habitudes des internautes. « Tout le monde pense que si nous pouvons obtenir plus de données, nous pourrons mettre des publicités juste en face des gens que ça intéresse explique David Verklin. Tout se résume à ça : mettre des publicités de nourriture pour chiens devant des gens qui ont des chiens. »

« Les informations transmises peuvent inclure le code postal, une recherche aussi bien sur des informations pour les vacances que sur des potins de stars, un achat de médicaments sous ordonnance ou autres choses intimes... » explique Louise Story, l’auteur de l’article, qui sur son blog, précise que toutes ces données ne sont pas utiles, et ne peuvent pas être utilisés pour traquer des individus. Certes, mais même après un écrémage, il reste un nombre d’informations suffisamment pertinentes — surtout celles issues des requêtes — pour permettre ce pourquoi elles sont récoltées : obtenir un ciblage très précis et séduire les annonceurs.

Par ailleurs l’étude ne tient pas compte des informations données volontairement par l’utilisateur, ni surtout celle récupérées par les régies publicitaires comme DoubleClick ou Atlas. Ce qui alourdirait encore le chiffre, sachant qu’une régie comme Atlas exploite 6 milliards de publicités par jour. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la mobilisation de groupes de consommateurs, comme Electronic Privacy Information Center (EPIC) et Center for Digital Democracy (CDD), contre l’acquisition de DoubleClick par Google, craignant le regroupement de leurs données. Ce sera finalement chose faite, puisqu’après la FTC, la Commission Européenne a donné hier à Google son feu vert.

[abFab]

Je suis tombé sur ce billet qui retrace bien l'ambiguité des sites myspace et des sites communautaires, web 2.0 et compagnie...
L'attrait du gratuit et de la facilité fait tourner les ficelles du marché à plein rendement pour le plus grand bonheur de tou-te-s : en pleine logique de la servitude volontaire quoi...

le gratuit est-il l'avenir ?
Voici une courte synthèse d'un article de Chris Anderson, l'auteur de la longue traîne.
Il nous présente une typologie des stratégies d'entreprises pour approcher le marché.

Ya une autre analyse du même article:
http://www.internetactu.net/2008/03/10/ ... leconomie/" onclick="window.open(this.href);return false;

Ce qui est interressant c'est l'antagonisme entre paranoia / lucidité, entre boycott dérisoire et réactionnaire / affirmation autonome et anticonformiste...

Ouais enfin, dans le cas de myspace je pense que ça ne sert pas à grand chose de complexifier..

Faudra que j'en mette des extraits sur mon blog, (et surtout que j'achète le bouquin ) :
http://www.barons-marques.info/article. ... nfantilise" onclick="window.open(this.href);return false;

Le texte est un poil moralisateur, mais l'analyse est tout à fait judicieuse. Le capitalisme a fait de nous des gosses qui ne kiffons que les plaisirs faciles et justifions notre paresse intellectuelle par des mensonges et des arguments tous pourris.

"Les tensions entre facile et difficile ont posé problème à toutes les sociétés, mais la nôtre est peut-être la première à voir les institutions adultes prendre parti pour le facile. Elles récompensent la facilité et pénalisent la difficulté. Elles promettent des profits à vie à ceux qui prennent des raccourcis et simplifient le complexe à toute occasion."

[Uncas]

également à propos de la "gratuité" :
De la gratuité par Jean-Louis Sagot Duvauroux

Par tradition, la «culture de la gratuité» est associée à l’envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à des démarches d’émancipation sociale, au don. Mais elle subit aujourd’hui de puissants effets de brouillage. Le développement d’Internet entremêle inextricablement vraies et fausses gratuités. Les stratégies marketing annexent sans complexe l’attrait du mot «gratuit». Les télévisions ou les journaux «gratuits» sont le cheval de Troie du tout-marchand publicitaire, alors que de grandes gratuités sociales comme l’école publique ou l’assurance maladie subissent une crise grave et que la mécanique du profit semble occuper tout l’horizon. Quels enjeux de civilisation couvent sous cette question? À quel prix peut-on encore dire avec Bruce Sterling: «Gratuit comme l’air, l’eau... gratuit comme la connaissance»? Jean-Louis Sagot-Duvauroux tente de répondre à ces questions et propose une éthique de la gratuité.

[bub]

Le texte est un poil moralisateur, mais l'analyse est tout à fait judicieuse.

un poil ?

Mais c'est une leçon que seuls des adultes peuvent apprendre – après que leurs parents, l'école, l'Eglise et la société les ont aidés à grandir. Dans le contexte culturel de l'infantilisation, cette leçon paraît rigide et puritaine, née dans des esprits hostiles au bonheur.

Quand on parle d'Eglise (en plus avec un grand E), c'est normal de "paraître" puritain...

Cette vérité n'est pas du prêchi-prêcha conservateur (même si les conservateurs l'ont peut-être mieux comprise que les autres).

Ah... conservateur, donc...

Franchement, vu le niveau de certaines reflexions, je pense que tu peux te dispenser du bouquin...

T'as vu ce que l'auteur a sorti en 1971 :
"Superman and Common Men: Freedom, Anarchy and the Revolution"
> It must firmly refuse to tolerate the fashionable dictatorship of anarchy and left-wing revolution.

yes !
un penseur tout ce qu'il y de plus correct quoi

[abFab]

Quand on parle d'Eglise (en plus avec un grand E), c'est normal de "paraître" puritain...

Cette vérité n'est pas du prêchi-prêcha conservateur (même si les conservateurs l'ont peut-être mieux comprise que les autres).

Ah... conservateur, donc...

franchement t'abuses un peu là.. un E majuscule et un extrapolation facile.. désolé mais c'est "un poil" léger.

Je pensais bien que c'était risqué de mettre un extrait de ce texte, mais bon je préfère imaginer que mes interlocuteurs vont comprendre ce que je veux dire plutôt que de tomber dans le piège pulsion répulsive. Ouais moi aussi, j'ai trouvé le ton un peu chelou parce qu'il fait appel à des valeurs personnelles (et morales) qui ne sont pas les miennes.
Il n'empèche que l'analyse de fond est judicieuse.. on se comporte comme des gosses, on en est fier, et on nous pousse à le faire.

Après la solution et les remèdes, c'est autre chose...

Franchement, vu le niveau de certaines reflexions, je pense que tu peux te dispenser du bouquin...

Ben c'est pas tout à fait l'avis d'alter eco :

Cette infantilisation recouvre deux dimensions: élargir le marché en faisant des enfants de plus en plus jeunes des consommateurs, et inoculer aux consommateurs âgés des goûts de jeune. Barber accumule un ensemble d'exemples aussi divers qu'impressionnants pour soutenir sa thèse.
[...]
Le troisième chapitre est le plus frappant. Barber y démontre comment cette infantilisation conduit les entreprises à fournir des produits qui préfèrent le facile au difficile (la télé plutôt que les livres, le plagiat plutôt que de nouvelles histoires, etc.), le simple au complexe (films idiots, télé réalité et info spectacle, plutôt qu'analyses, etc.) et le rapide au lent (fast-food, capacités de réactions instantanées privilégiées sur la réflexion pour réussir dans les jeux vidéo, etc.). Dans ce monde, notre identité se définit par les marques qui nous séduisent et notre personnalité se ramène à notre consommation.

Par contre, comme je disais, les conclusions qu'il en tire et les solutions qu'il donne, là...

Barber tire les conséquences sociologiques et politiques de cette évolution à laquelle, affirme-t-il dans les derniers chapitres, il est possible de résister grâce à la consommation citoyenne et à l'entreprise responsable.

Bon là ouais, on va pas forcément être d'accord..

T'as vu ce que l'auteur a sorti en 1971 :
"Superman and Common Men: Freedom, Anarchy and the Revolution"
> It must firmly refuse to tolerate the fashionable dictatorship of anarchy and left-wing revolution.

ben c'est sûr que quand on prone la consommation citoyenne...

un penseur tout ce qu'il y de plus correct quoi

ben ué.. pile-(un)poil

Sinon j'aime bien son concept de vidéologie.. (je connaissais pas, comme quoi ya rien de tel qu'une petite discu de cyber comptoir pour s'endormir moins con )

"[...]La vidéologie est plus floue que l’idéologie politique traditionnelle, ce qui la rend d’autant plus efficace pour insuffler les valeurs que les marchés mondiaux requièrent. Ces valeurs ne sont pas imposées par des gouvernements coercitifs ou des systèmes éducatifs autoritaires ; elles sont transfusées dans la culture par de pseudo-produits culturels - films ou publicités - dont sont dérivés un ensemble de biens matériels, d’accessoires de mode et de divertissements. Le Roi Lion, Jurassic Park et Titanic ne sont pas seulement des films, mais aussi de véritables machines à commercialiser de la nourriture, de la musique, des vêtements et des jouets.[...]"

[PariA]

si y'a des codeurs et scripteurs prêts à mettre la main dans le cambouis, on a trouvé une solution pour une alternative à myspace... il reste pas grand chose à faire, un peu de design pour rendre le truc joli et ergonomique et bidouiller 2-3 bugs
-> pm si intéressé (et compétent)

[Fabien]

Personne n'a vu abfab recemment je voudrais lui offrir un tee shirt pour l'été !

[bub]

Le groupe Nunc Est Bibendum, groupe de parisiens, a fait une chanson bien rigolote sur myspace

ils ont une démo très classe et très chouette qui est disponible quelquepart à Paris ( déjà, ils trainent sur le forum de http://gomorrhe.org/" onclick="window.open(this.href);return false; )

vivent les groupes qui chantent myspace

[Yanic]

De quoi habiller AbFab pour 5 ans (en choisissant judicieusement les parmi les couleurs disponibles, bien sûr !) :
http://www.cafepress.com/tvtee/1457781

[Asylum]

T'as vu ce qu'ils vendent

http://www.cafepress.com/tvtee/3095188" onclick="window.open(this.href);return false;