abFab a écrit : Cela relève plutôt d'une sorte de "gynophobie", de la trouille de voir les femmes prendre notre place, coloniser notre espace.
Je suis pas sûr.
Je parle de mon expérience et de mes réflexions.
Qu'on soit clair.
Pour être issu d'une communauté ( ah, moi aussi je deteste ce mot ) jugée plutot "machisante" ( mais je refléchirai à un terme plus adéquat ), j'avoue qu'avant le début du débat, juste au visionnage, j'avais été un peu troublé par une sensation de stigmatisation, qui s'est amplifiée au fur et à mesure des posts mais, bon, si on ne peut refaire ses origines, on peut en revanche les déconstruire .
Pour en revenir au sujet, je vois 2,3 trucs ( aussi bien dans ma communauté d'origine que par ailleurs) :
1) l'émancipation féminine, c'est "the unbeareable freedom of being", c'est la frustration pour l'homme, c'est devoir supporter l'inaccessibilité d' une femme qui se veut, s'affiche, tente de se "libre-arbitrer" alors que traditionnellement, c'est droit de cuissage, pour nous les hommes, et d'une manière réac, ce qu'il "leur" reste, aux couilles, c'est le syndrôme de tourette à vocation blessante pour atténuer cet insupportable affront, cet aveu d'echec. Ce soudain non-déterminisme masculin.
"Merde, je ne suis plus à la hauteur, je ne t'aurais jamais " --> salope.
2) C'est pour l'homme , se rassurer en humiliant, en insultant, en outrageant car ne pas le faire, c'est assurer la defense de celles qui s'émancipent, et se mettre en porte à faux avec les carcans de la communauté ( famille, bande de potes ...).
C'est s'exiler de son/ses rassurant/s groupe/s d'appartenance ( familiaux, amicaux, professionnels...).
C'est s'auto-exclure de la tribu.
Qu'elle soit familiale ou amicale.
Exemple au sein d'une tribu amicale:
Combien de fois j'ai pu entendre " T'as vu, depuis qu'ils sont ensemble, on le voit plus."
Du coup, ca génére le "Je tente pas avec elle, parce que je verrai plus mes potes".
Exemple familial:
"Ne me ramène pas une française, les mariages mixtes, ca ne marche pas"
"Ne me ramène pas une noire, une arabe..."
"Pas une femme qui fume ou qui porte des jeans"
"Pas une fille qui sort dans les bars"
...
Réaction : offenses, insultes, humiliations.
Se rassurer de ne pas se mettre en danger.
Ritualiser son appartenance au(x) groupe(s) ( sifflements, insultes, humiliations )
Du coup, sournoisement, ca crée une sorte de schyzophrénie. "Tu me plais, mais pour ne pas me compromettre, ne pas perdre mes sentiments d'appartenance/obédiance, je t'offense, je crache ma haine d'être attiré".
Il n'y a qu'à voir, pour exemple, le côté généralement denué de toute sensibilité des discussions des jeunes potes autour des premières expériences sexuelles .
Ca ressemble plus à un cours d'anatomie de boucher analphabète qu'au partage d'une expérience mutuelle agréable.
Ne surtout pas se laisser influencer par les sentiments.
Conserver une posture humiliatrice, dominante.
Et maintenir sa position au sein du groupe en rassurant les autres par ce rituel d'adoubement.
Attention, point de vue personnel hypothétique et loin d'être abouti:
La position sociétale de la femme ( la "dominée" ) doit certainement provenir du mode de vie pré-sédentaire de l'homo qqchose, avec attribution des rôles par disponibilité et adéquation ( va faire teter le bébé à un cro-magnon mâle, grimper-cueillir à 5 mètres ou chasser le bison à une femme enceinte de 6 mois, quand la survie de l'un, l'une, c'est la survie de la tribe et donc de la descendance ) .
Achtung, je ne prétends pas que la condition de femme enceinte soit pénalisante.
Je la replace dans un contexte qui n'est plus le nôtre.
Là où je pense que le coche est "social-massivement" loupé ( parce que j'en connais quand même qui s'en sortent très bien aujourd'hui, dans mon entourage ou par ouï-dire et avant, ne serait-ce qu'en lisant Emma Goldman ), c'est qu'il y a une sorte d'atavisme "tribal", "familial" qui maintient cet ordre des choses alors que le contexte ( en tout cas occidental ) ne s'y prête plus d'aucune manière.
Mais toujours les poupées et les camions de pompiers.
Les fringues de bas-âge roses ou bleues.
Le flingue ou la dînette.
Un exemple personnel, l'un des plus désolants, pour moi.
Dernièrement, j'ai constaté que dans la majorité des couples que je connais particulièrement bien en situation de parentalité et de rupture, la règle de la garde alternée convenue ( ou en tout cas constatée ), c'est "Homme: le temps qu'il veut ( et pas qu'il peut ) , Femme: le temps qu'il reste ( qu'elle puisse ou pas ) ". Et ca passe.
Bon, des fois difficilement, c'est d'ailleurs à la suite de ca que j'ai plus ou moins décidé de "sonder" . Même pas de justification ( géographique, médicale,...). Juste un ordre des choses.
J'avoue avoir certaines fois été très choqué, surtout quand je pensais avoir à faire à des personnes relativement affranchies de cette forme d' "atavisme".
Ben finalement pas tant que ça.
Un autre exemple flagrant sur la place de la femme en France:
La poignée de mains entre garcons et la bise entre garcons par familiarité.
Mais systématiquement la bise entre filles et la bise entre filles et garcons.
Au point qu'en tant que garcons francais fraîchement debarqués à l'étranger, on est surpris de se voir tendre une main quand on tend la joue à la fille.
En ce moment, le point sur lequel je me pose des questions, c'est la menace sur le droit à l'avortement.
Il semble y avoir une tendance à la regression dans certains pays. Turquie, Espagne.
Je sens comme un truc malsain capable de se généraliser et se justifier sur fond de "crise".
Mais bon, ça doit juste être ma parano.
J'ai la flemme de me relire, parce qu'il est tard et que je suis pas clair cette nuit et que je suis même pas clair avec moi-même sur tout ça de toute manière.
Le concert de Raiser, excellent. Je suis tout courbaturuté.