Ne somme nous pas finalement en train de construire un nouveau moralisme...
c'est toujours le risque dans ce genre de discussion, même si l'intention initiale ne semble pas être l'édification d'un morale qui tracerait un trait entre sexiste-mal et nonsexiste-bien, mais bien de dresser un constat, de partager des expériences qui sont vécu comme douloureuses, mauvaises, et que l'on attribue un problème entre "les filles et les garçons", que certains nomme "sexisme".
moi j'ai deux problèmes, entres autres, avec les termes dans lesquels sont justement posé la discussion.
d'abord la manipulation hasardeuse et grossière du terme "sexisme" que je trouve extrêmement réducteur, car ayant la prétention de désigner l'ensemble des mécanismes d'oppression-domination qui sont à l'œuvre entre les hommes et les femmes, le genre masculin et le genre féminin, et leur grande complexité. terme que je me refuse personnellement à employer. car dire d'un acte qu'il est "sexiste" ne dira finalement rien de cet acte et de la complexité des rapports de pouvoirs qu'il sous-tend, de leur causes et de leur conséquences, ainsi que de la façon de l'affronter ou de s'en défaire.
de même je ne me retrouve pas dans le dualisme qui est posé entre "les filles" et "les garçons", car tout dualisme est une misère et une pensée empoisonnée qui cache tout un ensemble de dispositifs d'identification et de séparation naturalisées. Il en faut un paquet de dispositifs pour faire d'un être de sexe féminin "une femme" et d'un être de sexe masculin "un homme". "Et moi avec cette bite qui pend entre mes jambes, et qui suis si souvent exténué de ce que cela implique en terme de conduite sociale, de cette assurance que je devrais avoir, de ces blagues graveleuses que je devrais connaitre et apprécier avec n'importe qui et en toute circonstance, de ce premier pas que je me devrais de faire, des performances que je devrais accomplir, de ce naturel jeu de séduction auquel je devrais m'adonner, de quel genre suis-je ?" je suis en tout cas trop fatigué d'être "un garçon" pour pouvoir m'y reconnaitre.
et enfin je pense qu'il sera nécessaire se demander quelle finalité voulons-nous tirer de ces récits d'expériences. S'agit-il une fois de plus d'introduire dans "les milieux alternatifs" des dispositifs répressifs et auto-répressifs (qui viendront s'ajouter au monceau d'interdictions que constitue la vie de chacun), d'édifier une morale, ou au contraire d'élaborer une stratégie qui au lieux d'être dans la répression serait dans l'affrontement ou dans la désertion d'un certains nombre de comportements que nous jugeons mauvais ( ce qui n'a pour moi rien à voir avec le "mal", comme absolu moral) pour nous, dans la création de nouvelles manières de communiquer, de partager... ?
voila deux-trois point qui ont retenu mon attention.
Mort au punk, mort au système.