lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 29 déc. 2012 21:34

COMMUNIQUE DE PRESSE DES MARCHEURS DE LILLE A NDDL

A toutes et tous les camarades en lutte contre l’Ayrault-porc et son monde...

Nous avons comme projet de partir, ici de Lille à Notre Dame Des Landes via Nantes à pied. Nous voulons montrer à travers cette marche que la France est unie, organisée, qu’elle ne veut ni de cet aéroport, ni de tous les grands projets inutiles imposés.
Nous sommes un groupe de marcheurs, prêts à partir de Lille jusqu’à Notre Dame Des Landes en passant par Nantes. Nous avons en effet décidé de partir le samedi 05 janvier 2013 de Lille pour rejoindre les gens qui sont déjà sur le terrain depuis des années et avons décidé de rejoindre les marcheurs qui sont déjà partis de Nice depuis le 08 décembre 2012. Un point de rassemblement se fera lors de notre arrivée lors du weekend du 09 au 10 février 2013 dans la ville de Nantes.
La marche est une première action de soutien aux habitants de la Zone A Défendre de N.D.D.L afin de montrer que la population de toute la France est présente et que n’importe quelles actions sont les bienvenues. Nous devons montrer au Gouvernement de François Hollande que nous ne lâcherons rien du tout quoiqu’il arrive. En marchant, nous espérons pouvoir dialoguer avec les personnes qui sont intéressées mais aussi ceux et celles qui ne sont pas au courant et qui ne connaissent pas ce sujet. Cette marche peut être un tremplin pour toutes et tous, la Z.A.D est un endroit qui permet de faire réfléchir sur plusieurs sujets différents : la résistance, la réunification de tout le peuple, etc…
La marche va permettre le partage de savoir, de mieux communiquer en y préparant des débats (avec tracts, affiches, etc…), de multiples informations, de connaissances humaines…
Pour l’arrivée du weekend du 09 au 10 février 2013, nous serons accueillis par les personnes qui sont déjà présentes sur Nantes.


Vous pouvez vous inscrire à cette marche par mail à : marchelillenddl@gmail.com
Nous demandons votre aide et soutien pour dormir au chaud et manger le soir,pour se rencontrer…
Cela peut être l’occasion d’organiser un débat sur la place publique dans votre ville.
Pour plus de renseignements, voici quelques liens et coordonnées téléphoniques :
http://www.facebook.com/events/527450820598492/?fref=ts
http://marche.nddl.lillenantes.overblog.com/
http://lille.demosphere.eu/node/533
https://twitter.com/MarcheLillenddl

Pour s’inscrire, voici le mail : marchelillenddl@gmail.com

Pour plus de renseignements sur la marche, voici les contacts : 06 18 92 25 69 / 06 66 88 79 80 / 06 47 38 58 64

Le Collectif de la Marche Lille NDDL

Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 31 déc. 2012 2:40

Notre-Dame-des-Landes : manifestation devant la prison de Nantes

Environ 300 opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont manifesté samedi devant la prison de Nantes-Carquefou. Un rassemblement de soutien aux deux militants interpellés par les gendarmes lors de heurt avec les forces de l'ordre, il y a quelques semaines, sur le site du futur aéroport.
Image
Les manifestants ont contourné les barrages routiers autour de la prison en passant par la forêt © MaxpppIls ont quitté la ZAD (Zone d'aménagement différé du futur aéroport) de Notre-Dame-des-Landes, direction la nouvelle maison d'arrêt de Nantes-Carquefou. Entre 200 et 300 militants, opposés au projet de nouvel aéroport du Grand Ouest, étaient rassemblés pour une manifestation de soutien à deux de leurs camarades détenus.

Interpellés respectivement à la fin du mois de novembre et à la mi-décembre, ces deux militants anti-aéroport purgent actuellement des peines de cinq et deux mois de prison. Ils ont été condamnés après leur arrestation, lors de heurts avec les gendarmes dans le bocage nantais.

" Ils tentent de nous isoler physiquement "

Dans le communiqué d'appel à la manifestation, les organisateurs du rassemblement expliquent que "certains d'entre [eux] ont été condamnés à des interdictions du territoire, de la ZAD ou du département pour un ou deux ans, à de la prison avec sursis et dernièrement à des peines de prison ferme. Ils tentent de nous isoler physiquement, ça ne se passera pas comme ça !".

La manifestation, bruyante mais sans violence, a duré environ une heure et s'est déroulée sans accrochage. Les manifestants se sont approchés au plus près des grilles de la prison pour chanter et crier des slogans de soutien, avant de quitter les lieux en scandant "on reviendra".

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 31 déc. 2012 18:17

On dirait qu’ca t’plait de marcher dans la boue… Tuttle 26/12

Du 10 au 17 décembre j’ai passé une semaine, un petit mois après la manif de réoccupation du 17 novembre (cf. rapide chronologie des derniers événements de la ZAD) sur la désormais fameuse ZAD, (cette Zone à Défendre ou Zone d’Aménagement Différé ou Zone d’Autonomie Définitive voire Zone d’Ancrage de Dissident-e-s, tout dépend d’où l’on parle), cette Zone d’Atterrissage Difficile pour J-M Ayrault et son projet d’aéroport dans le nord de Nantes.
Je ne reviendrai pas sur pourquoi toute une frange de la population est opposée à cet aéroport et sur les arguments des un-e-s et des autres. Non, je préfère me concentrer sur les quelques jours que j’ai passés là-bas et sur ce que j’y ai vécu, partagé.

La boue

Le premier élément matériel à prendre en compte et à apprivoiser est… la boue. Au début, surtout quand on vient de la Provence sèche, la boue est une substance qu’on a peu l’habitude de manipuler, et dans le bocage la boue est omniprésente, les précipitations les dernières semaines ayant été exceptionnelles dans un pays déjà à vocation humide.
Planté dans mes hautes bottes, régulièrement je posais le pied avec l’appréhension de ne sentir la terre ferme qu’une fois la boue ayant dépassée le haut de mes bottes. Sans mentir, à certains endroits il devait y avoir pas loin de 50 centimètres d’une boue extrêmement fluide, très jolie dans sa viscosité due aux passages de centaines de personnes.
Et si au début on peut être surpris, voir réticent, on apprend rapidement à évoluer avec plaisir dans cet élément fascinant. En tout cas d’une manière plus joyeuse que les flics restant sur place et dont j’ai vraiment l’impression qu’ils ont du mal à s’y faire…. Tout comme les femmes de ménages d’un des hôtels les accueillant et qui se sont mises en grève contre l’omniprésence de cette boue.

Les flics

Parlons donc un minimum de ces forces bleutées et surarmées.
Dans la biodiversité des forces d’occupation militaire sur le terrain nous avons droit soit aux CRS soit aux Gendarmes Mobiles. Entre les deux mon cœur balance. Check points quotidiens, avec ou sans contrôle d’identité. Leur présence fait que les cars de ramassage scolaire ne passent plus sur la zone. Les flics parfois, sans qu’on appréhende exactement pourquoi, (quel ordre a été donné quand et dans quel but ?) bloquent tout mouvement, y compris des personnes qui habitent sur place depuis 20 ans… ou laissent passer sans contrôler ou contrôlent que les voitures, ou les vélos ou les piétons ou tout le monde ou personne… Quand nous y étions trois arrêtés préfectoraux avaient prétention à régir la vie de la zone: interdiction des explosifs, pétards et autres feux d’artifices, interdiction du transport d’essence, et interdiction des matériaux de construction.

Les flics ont parfaitement conscience de leur inutilité dans l’application des ces arrêtés vu qu’eux-mêmes disent « de toutes façons ça va passer par les bois à pied ». Ce qui effectivement se passe sauf quand des personnes veulent justement s’opposer à l’aberration de telles interdictions et d’une occupation militaire et qu'ils font du forcing pour passer le matériel devant les gardes mobiles dépités et néanmoins gazant. C’est ce qu’il c’est passé le samedi 15, avec un tracteur qui amenait une crèche pour bambins en kit. Si tu ne veux pas croiser des uniformes, il suffit de couper sous leurs nez et leurs moustaches par les champs, et donc patauger dans la boue, de nouveau. Et quand il gèle, la boue tord les chevilles.

L’omniprésence policière engendre néanmoins pas mal de casse au sein du mouvement par la répression et les blessés, j’y reviendrai. Face au harcèlement policier un certain harcèlement de la police existe. Depuis des personnes âgées et très bavardes qui pendant des heures parlent et usent la patience policière en leur demandant pourquoi ils font ça, est-ce qu’ils n’ont pas honte, etc. jusqu’à des actions plus offensives de lutte. Les forces policières génèrent l’insécurité et dès qu’elles ne sont pas présentes ou qu’on s’en éloigne une tranquille vie de sécession s’élabore dans un phénoménal laboratoire d’expérience humaine.

La vie sur place

Il n’est pas aisé de décrire la fourmilière ZAD, et quasiment impossible de savoir ce qu’il se passe sur les 2.000 hectares de bocages.
Ce qui est évident, c’est que ça construit. Et ça construit, et ça construit… Des cabanes-palettes, des yourtes, des caravanes… Jusqu’à certain rêve de gosse, comme cette maisonnette sur pilotis au milieu de l’étang nommé les Noues pourries et qu’il faut rejoindre en bateau. Un gros lieu de stockage de la nourriture s’est organisé au champ, si bien nommé, Hors-Contrôle. Il est constamment réapprovisionné par la générosité et la solidarité d’une foule très diverse de personnes. Différentes cuisines collectives existent autour des quelques gros lieux collectifs et d’activités: cuisine de la Chat-Teigne, de Hors-Contrôle, des Fosses Noires...

Les journées commencent, dès 6 heures, en écoutant « la radio pirate fait par des pirates qui n’ont jamais fait de radio », radio Klaxon qui squatte les ondes de Radio Vinci autoroute. L’info trafic s’est transformée en info traflic ! « Vous êtes bien sur Radio klaxon Pouêt-pouêt 107.7. Une réunion sur les projets d’élevages et de maraîchages est organisée cette après-midi à 17h à la salle de réu de la Chat-Teigne. Et nous vous rappelons qu’il y a toujours 5 camions de Gardes Mobiles aux Ardillières. Apparemment ils ne contrôlent que les voitures mais pas les piétons ou vélos… ».

Des permanences médicales se tiennent régulièrement, avec de vrai-e-s médecins et infirmièr-e-s et ce n’est pas un luxe vu le nombre de blessé-e-s engendré-e-s par les forces militaro-démocratiques. Dans le même genre d’idée de protection du mouvement une équipe légale se relaie avec en permanence un téléphone possible à appeler en cas de problème. Un pool d’avocats acceptent aussi de défendre les personnes tombant dans le filet judiciaire.

Et puis il y a les barricades. Forcément, nous devons parler des barricades… Quand les savoir-faire et les matériaux agricoles rencontrent le savoir-faire militant on arrive à des réalisations impressionnantes. Les balles rondes mélangées à la tôle ondulée donnent des barricades à la fois très hautes et qui paraissent plutôt solides. Surtout là, quand il y a eut du temps pour penser, construire et renforcer les barricades. Les barricades alliées à la détermination des personnes défendant les lieux sont de réels obstacles et en tout cas des ralentisseurs de l’action policière permettant aux soutiens extérieurs à la zone de venir en renfort lors de possibles attaques policières. La vigilance sur les barricades commence aussi très tôt le matin, vers 5 ou 6 heures. La tension et l’attention dépendent malgré tout de la situation juridique (même si à différentes reprises la préfecture est passée en force sans même respecter le droit dont elle se targue !) et que pour l’instant on est dans une sorte de statu quo assez bizarre.

La barricade génère d’un côté un enthousiasme, de l’énergie car, enfin, nous sommes dans une situation où de vrais barricades existent et ne sont plus une référence historique (type la Commune ou Mai 68) ou exotique (type Oaxaca). Ici et maintenant nous vivons des circonstances historiques nécessitant ces moyens. D’un autre côté la mythologie de la barricade et sa dynamique quelque peu guerrière entraîne une ambiance qui n’est pas forcément ultra agréable car très viriliste, grosses couilles et testotérono-compatible. Un certain nombre de femmes qui ont pu être sur les barricades ou participer aux différents affrontements passés ne veulent plus mettre les pieds là-bas à cause de cette ambiance. C'est dommage.
Dans le même ordre d’esprit de ne pas idéaliser ce qu’il se passe sur la zone, des attitudes et propos homophobes et sexistes plombent parfois l’ambiance. Au moins deux couples homos se sont fait suivre, moquer ou menacer… Comme quoi, on peut être contre l’aéroport mais pas contre son monde…

Les risques

Si dans les premiers temps des expulsions la violence était relative, cette situation de pression policière a, par la suite, mené, comme je le disais déjà, à pas mal de casse humaine. Les flash-balls et grenades assourdissantes font beaucoup de blessé-e-s. Les grenades envoient des tout petits bouts de plastique ou de métal qui, comme ils sont chauffés à blanc, entrent dans les chairs en cautérisant la plaie. Il est très difficile ensuite d'enlever ces restes. Sans compter bien évidemment les tirs tendus, de lacrymos ou de grenades de désencerclement.

La volonté répressive paraît grandir les derniers temps, avec une augmentation des procès et des arrestations. Au dernier compte, on en était à 80 arrestations avec procès à venir ou se tenant dans la foulée du fait des comparutions immédiates. Les peines sont principalement du sursis, avec des amendes pour refus de fichage ADN ou d'empreintes et avec interdiction de territoire des cinq communes entourant la ZAD. Deux personnes sont néanmoins en prison pour 5 et 6 mois ferme, ce qui commence à faire très lourd. Le besoin de solidarité est important. Est-ce parce que les procès ont commencé de manière sporadique et dispersée que la mobilisation contre la répression m'est apparue comme assez légère au début ? C'est en cours de changement car on arrive à un tel nombre de personnes incriminées que la solidarité commence à s'organiser concrètement. Une pensée aussi aux personnes blessées, plus ou moins grièvement, et qui sont soit encore à l'hôpital soit en convalescence.

Situation politique

Le foisonnement humain et social, le quotidien de suractivité pourrait presque faire oublier la situation politique concrète de où en est la lutte et le mouvement. J'ai l'impression que depuis bien longtemps nous avons un mouvement de lutte réellement fort et qui ne faiblit ni par les revirements médiatiques et ni par la pression/répression policière. La violence des agressions policières des 23 et 24 novembre (1) et les plus de 100 blessé-e-s ont renforcé la cohésion du mouvement, la solidarité.

Une bagarre juridique a aussi été menée sur l'autorisation de destruction/d'expulsion des cabanes construites le 17 novembre, en particulier la Chat-Teigne. Le 4 décembre au tribunal de St Nazaire, la pref en demandait la destruction. Le tribunal a donné son rendu le 11, ce qui était déjà une déception pour la pref. Le 11 au matin, le tribunal autorise la destruction des cabanes. Les opposant-e-s disent qu'il y a des personnes qui y habitent, et qu'il faut un jugement ordonnant leur expulsion avant de pouvoir détruire. En trois heures (sans doute un record du monde de célérité judiciaire), le tribunal donne l'autorisation d'expulser. La préfecture déclare alors que les opposant-e-s n'ont plus aucun droit. Encore une fois la préfecture s'est lamentablement fourré le doigt dans l’œil, car ces opposant-e-s qui ne revendiquent pas le droit ont prouvé à la préfecture qu'il y avait d'autres voies, et en particulier un recours en rétractation qui aurait été du plus mauvais effet pour les services préfectoraux, puisqu'ils risquaient d'être forcés de lancer une procédure d'expulsion nominative, les procédures traditionnelles sur les squats. La préfecture a demandé que le recours ne soit pas déposé et a lancé cette procédure nominative. Toute cette fastidieuse action juridique démontre une des forces du mouvement: on ne lâche rien sur rien, des barricades jusqu'au plan juridique...

A côté de ça, l'Etat a lancé le 21 décembre la commission du dialogue, avec trois zoli-e-s technocrates qui ont déjà participé et/ou organisé des débats publics sur des grands projets d'infrastructures type autoroute. Une commission qui brasse du vent peut-elle être nommée d'éolienne ? Au moins deux conditions ont été posées par l'ACIPA, l'association citoyenne opposée à l'aéroport: le retrait des forces d'occupation policière et la possibilité d'aborder le fond du sujet, c'est-à-dire la construction ou pas de l'aéroport. Il n'est pas question de discuter des aménagements à apporter au projet pour qu'il puisse se faire.

Le PDG de la commission du dialogue a annoncé que son travail continuerait jusqu'au 31 mars dernier délai et que ce serait un mauvais signe de dialogue s'il y avait des expulsions (ou tentative) sur la ZAD. La préfecture comprendra-t-elle cette subtilité ou au contraire essaiera-t-elle de nouveau un coup de force croyant les opposant-e-s endormi-e-s par les déclaration de la commission du dialogue ? Juridiquement, un des derniers lieux en dur sur la zone, la Sécherie, est expulsable dès le 27 décembre et on verra les suites juridiques sur la Chat-Teigne.

La rencontre des comités locaux

Les 15 et 16 décembre avait lieu la première rencontre nationale des comités locaux à Notre-Dame-des-Landes. Entre 150 et 180 comités s'étaient déplacés réunissant de 300 à 400 personnes (à ce jour, il y a presque 200 comités locaux). Pour comparaison et mémoire, au plus fort de la lutte au Larzac contre l'extension du camp militaire, on ne comptait qu'entre 70 et 80 comités locaux. C'est vrai qu'Internet n'existait pas encore...

Après une matinée passée à la présentation succincte des diverses dynamiques locales et des actions de soutien qui ont pu être réalisées dans toute la France, nous avons travaillé une après-midi en commission. Il y en avait quatre:
- L'implication des collectifs locaux sur la vie de la Chat-Teigne et sur la ZAD. Il en est sortie une proposition de relais par ville et un début de calendrier a été élaboré. Ceci permettrait d'une part de soulager les personnes vivant sur la ZAD et par ailleurs d'apporter un contenu de discussion et de débat issu de l'identité et la manière de faire de chaque lieu.
- Organisation de la réponse sur la zone en cas de tentative d'expulsion (de la Chat-Teigne ou tout autres lieux). L'idée était de voir ce qu'on pouvait imaginer un peu dans le style de la manif de réoccupation du 17 novembre. Tout n'est pas encore très clair, mais il semblerait qu'on s'oriente pour une manif de Nantes à la ZAD quelques semaines après les tentatives d'expulsion.
- Coordination d'actions décentralisées par les comités locaux. Ces actions seront de deux ordres, soit en réaction à une tentative d'expulsion sur la zone soit les actions du «quotidien» pour continuer la pression populaire. En réaction à une attaque policière, un appel à occuper dans les deux jours suivants les lieux de pouvoir: préfectures, sous-préfectures, mairies, etc. Sinon, différents appels ont aussi été lancés, hors actions policières sur la zone: appel à péage gratuit lors des vacances de noël, appel à parasiter les vœux de nouvel année des nos cher-e-s élu-e-s PS à quelques niveaux que ce soient: mairies, conseils généraux, conseils régionaux, députation... Deux jours d'action nationale contre Vinci se tiendront aussi les 18 et 19 janvier, à chacun selon ses moyens et envies. Et peut-être que j'en oublie.
- Outil de coordination entre les comités locaux et évocation d'une charte. De grands débats stratégiques et politiques autour de la possibilité d'une charte se sont tenus. Votre serviteur est dans l'incapacité d'en rendre compte, désolé. Ce qui est apparu clairement c'est la gestion commune d'une liste mail entre l'ACIPA et le mouvement des occupations. Ca paraît peut-être anodin, et on pourrait se dire encore une énième liste mail. C'est vrai, mais ce qui est à noter c'est la gestion commune de la liste et pas son existence, car la relation entre l'ACIPA et le mouvement des occupations n'a pas toujours été très facile et il y a quelques semaines il aurait été impossible d'imaginer une telle gestion commune. Une autre rencontre nationale est d'ores et déjà prévue pour le printemps, dates à préciser.

Après la boum disco endiablée du samedi soir, le dimanche matin un débat stratégique en grande assemblée nous a réunis avec, auparavant, une prise de parole des différentes composantes de la lutte. L'après-midi une visite de la Chat-Teigne était organisée.

En dehors des insatisfactions inhérentes aux assemblées en grand groupe par exemple, ces rencontres étaient particulièrement enthousiasmantes. Je n'avais jamais assisté dans une telle diversité de personnes à des discussions où l'évidence d'une certaine radicalité ne se discutait pas. Certaines personnes issues de partis politiques ont demandé à ce que les partis puissent exister dans cette lutte. Même pas ça se discute! Le principe que les individus peuvent venir mais pas les organisations en tant qu'organisation et encore moins les partis en tant que parti est intégré et on n'en parle plus. Dans le même genre d'idée la diversité des tactiques et des types d'actions étaient une base d'accord avec comme pilier l'union du mouvement et la non-dissociation. Il est vraiment revigorant de sentir un mouvement où enfin le débat violence/non-violence est concrètement dépassé dans la pratique et dans la parole.(2) La composante issue du mouvement des occupations a su gagner ses galons de respectabilité par la lucidité politique et stratégique de son implication. Avoir pensé des années à l'avance les occupations, les expulsions et les moyens d'y faire face, avoir toujours gardé un temps d'avance sur les gouvernants en particulier en ayant prévu la manif de réoccupation depuis plus d'un an et demi et avoir eu le courage et la pratique des barricades et de se défendre des agressions policières, toutes ces raisons font que beaucoup de monde comprend mieux cette dynamique politique et la respecte enfin. Et ceci n'évacue pas les débats ni certaines incompréhensions venant de culture de lutte très différentes...

Ces deux jours de rencontres vont avoir une importance dans les temps à venir, même si ce sera très difficiles de l'évaluer. Le mélange de radicalité alliée avec un réel espoir de victoire et la brèche ouverte pour parler de l'aménagement du territoire et des infrastructures nuisibles et imposées, tout ceci a commencé à irriguer la société française, et on verra dans quelques temps comment ces graines auront germé...

La suite

Il paraît assez évident que l'Etat, ses chiens de garde et les élu-e-s militant pour le projet commencent à paniquer et à ne plus savoir quoi faire face au kyste zadiste. Dernier exemple en date, la publication d'un appel d'offre de 200.000 euros par le syndicat mixte de l'aéroport pour favoriser les arguments pour l'aéroport aussi bien dans les médias que dans les réseaux sociaux. Appel d'offre déjà hautement comique car il semblerait donc que les arguments pour l'aéroport ne soit pas suffisamment probant puisqu'il faut les asséner à coup de sociétés spécialisées dans le lobbying. Et le dernier gag en date est le retrait de cet appel après le tollé suscité par ce dernier et aussi les actions menées par les opposant-e-s pour se procurer et répondre à l'appel d'offre. Enième recul des édiles qui ne savent plus comment faire... Leur dernier et ultime argument quand tous les autres sont démonté pied à pied est le respect de la démocratie représentative, car ils ont été élu-e-s en étant pour ce projet, ne s'en sont jamais caché-e-s et que quand même il faut la respecter cette démocratie. Et ben non, et c'est justement aussi ce qu'il s'élabore sur place dans le bocage, c'est une autre démocratie, sans délégation, sans représentant-e-s, sans expert-e-s, juste une démocratie directe et égalitaire. Tu m'étonnes que les personnes sortant de l'ENA ne comprendront jamais ce genre de dynamique et de pensée ! Un autre monde se vit.

Un des débats lors de la rencontre des comités locaux portait sur le lien avec les luttes locales avec deux axes. Doit-on surfer sur la dynamique ZAD pour renforcer les luttes locales (contre les lignes LGV ou THT, contre les surfaces commerciales, contre les stades, contre les autoroutes etc.) ou doit-on d'abord se concentrer sur la ZAD, continuer à taper, et taper encore pour enfoncer le coin et enfin gagner ? Et cette victoire renforcerait toutes les luttes locales. Difficile de trancher, évidemment, et en terme de mouvement social il n'y a, heureusement, pas de science exacte. Ce débat révèle deux choses, la prégnance future des débats sur les infrastructures comme déjà mentionnée et aussi la possibilité, l'éventualité de la victoire. Ce qui ne va pas sans poser de questions. De quelle victoire parle-t-on, quand on lutte contre l'aéroport et son monde ? Pour l'aéroport, peut-être que nous pouvons gagner, pour le monde un nouveau cycle de luttes acharnées devra être menées pour commencer à entrevoir des prémices de lumière...

Et puis que va-t-il se passer sur la ZAD si le projet est abandonné ? Des discussions commencent sur la zone. Des discussions PAC: Perspectives Agricoles Communes. C'est bien de garder l'initiative et un pas d'avance, même s'il ne faudrait pas pêcher par optimisme. La lutte doit continuer, car le projet est toujours d'actualité. Autre question: l'union sacrée actuelle qui vient des agressions policières tiendra-t-elle quand on discutera avec le pouvoir de l'avenir de la zone ?

Mais on en est pas là, et le recul du gouvernement n'a pas encore lieu. Ce qui paraît sûr c'est que Ayrault ne pourra pas rester comme premier ministre s’il y a un recul sur le projet. Donc à voir avec les prochains remaniements.
Et puis continuons encore et toujours, répondons aux différents appels issus de la ZAD, allons voir sur place comment ça se passe, pourrissons nos élu-e-s et leurs vœux indigestes et continuons cette lutte enthousiasmante !


Rapide chronologie incomplète :

1967: Début du premier projet de l’aéroport de NDDL prévu pour accueillir le Concorde.
1973: Création de l’ADECA, association des exploitants agricoles, 1ère association contre l’aéroport.
Le choc pétrolier et le fiasco Concorde ont raison de ce premier projet.

Début des années 2000: une certain Jean-Marc relance le projet. Création en 2000 de l’ACIPA, association citoyenne ayant lutté principalement sur le terrain juridique, avec pétition et grand rassemblement humain ponctuel.
2008: Le collectif des habitant-e-s qui résistent invitent à venir s’installer et occuper la zone.
2009: Camp Action Climat sur la ZAD. (R)appel à occupation. La dynamique d’installation sur la zone est potentialisée.

2012: Après une grève de la faim de quelques personnes à Nantes pendant la campagne électorale accord avec le PS: pas d’expulsion jusqu’à la fin de tous les recours juridiques. Désaccord et différence d’analyse au sein du mouvement d’opposition. Certain-e-s croient que cet accord s’applique pour tout le monde, d’autres disent que ceci ne concerne pas la dynamique des occupations d’après 2008.
16 octobre 2012: Début de l’opération César des expulsions sur la zone. A midi la préfecture déclare que l’opération est terminée et que les expulsions ont toutes réussies. Pendant presque 3 semaines des affrontements entre les flics et les opposant-e-s auront lieu. Il faudra plusieurs jours pour expulser certains lieux.
17 novembre: Grande manif de réoccupation. Environ 40.000 personnes participent à ce qui s’apparentent à une action directe de masse avec reconstruction de 6 cabanes. Le cortège est ouvert par un groupe d’auto-défense de 2.000 personnes, avec banderole renforcée et caddies de supermarchés. France Inter parle au journal de 13 heures d’une manifestation de 2.000 personnes.
23 et 24 novembre: Attaque policière sur la Chat-Teigne, très probablement illégale pour le 23. Très durs affrontements dans la forêt de Rohanne. Plus de 100 blessé-e-s. Réactions dans toutes la France avec des actions de solidarité qui d’ailleurs ont débuté dès le 16 octobre.

La suite est à écrire.

Notes
(1) A noter que l'intervention du 23 est très certainement illégale, même si elle venait de la préfecture avec des ordres des plus hautes instances. Les même qui se gargarisent de l'Etat de droit et de la légitimité démocratique ne se donne même plus la peine de respecter leurs propres principes quand ils se retrouvent face à une force réelle et déterminée. Les naïvetés démocratistes en ont encore pris un coup !
(2) Voir à ce propos le texte paru sur le site du Monde en réponse entre autres à la tentative de récupération de Susan Georges (hé oui, il semblerait qu'elle existe encore et qu'on n'en soit pas encore débarrassée) et intitulé « Contre l’aéroport mais pacifistes que ça ! ».

Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 01 janv. 2013 19:56

Sévère mais juste !

L’affaire des deux jeunes filles mineures et fugueuses retrouvées à Notre-Dame-des-Landes entraîne un certain nombre de commentaires, çà et là, de la part de ces « braves gens qui n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux ».
Parmi toutes ces réactions, celle-ci, postée sur Orange Actu, me semble mériter le prix Manuel-Valls des commentaires en ligne :
« Il faudrait pour limiter l’action de ces groupes anarchistes les punir individuellement autrement que par le tribunal dont ils se moquent. Leur supprimer toutes aides et allocations pour un temps relativement long. Les priver du droit de vote pour des années également, ce qui libérerait certaines bonnes consciences politiques qui les soutiennent car ils comptent sur leurs voix. Et cela pour commencer… »
Supprimer le droit de vote aux anarchistes, voilà une idée grandiose, « pour commencer » ! Et pour continuer, on pourrait leur interdire l’accès à certaines fonctions : général de brigade, archevêque de Paris, miss France…
[Parce que nous nous battons contre l'aéroport mais aussi son monde, fachos hors de nos vies !] Breizh journal et autres blogs/sites fachos/identitaires surfent sur notre lutte contre l’aéroport de Notre Dame Des Landes pour propager leurs idées à gerber !

Les articles du blog breizh journal sont pas mal relayés par des camarades de lutte sur le net : blogs, sites internets, mailing listes, réseaux sociaux… Or en parcourant bien le blog on remarque assez vite le fascisme prégnant chez son auteur : Louis-Benoît GREFFE , malgré la « subtilité » qu’il met à le cacher.

On aurait envie de gueuler un peu sur les camarades que l’on avait prévenus de ce fait il y a déjà plus d’un mois, mais en sachant que ce blog était identitaire, pourquoi on n’a pas réagi tout d’abord en écrivant un petit billet… un peu par peur de lui faire de la pub, puis par oubli mais oui… on s’en mord pas mal les doigts au vu de la popularité croissante de Breizh journal !(car oui le faf qui écrit les billets a des qualités d’écriture et d’investigation, mais bordel c’est un faf !).

Donc on rattrape notre oubli vraiment stupide !, et on espère que notre billet permettra à tous/toutes ceux/celles qui se battent contre l’aéroport, mais aussi contre son monde, de boycotter Breizh journal, de diffuser l’info autour d’eux/elles et d’être plus vigilant-e-s sur les blogs/sites qui relaient les infos sur NDDL !

Le fascisme ne passera pas ! Ni sur la ZAD, ni ailleurs ! Solidarité avec toutes les victimes des identitaires et fafs en Grèce, à Lyon, en Italie, aux USA et là où toute leur haine de l’autre et des différences se manifestent.

Solidarité avec les immigrées, les homosexuels, les féministes… qui subissent leur haine.

Battons-nous pour une vie collective, égalitaire et solidaire ! Pour un monde sans frontières !

Ci-dessous des extraits d’articles du blog Breizh journal commentés par nos soins, du mieux qu’on peut :

« Comme les Juifs désormais minoritaires en Israël, mais qui enterreront d’eux-mêmes tous les plans de paix et progresseront dans l’oppression du peuple palestinien, les protestants d’Irlande du Nord sont appelés à se radicaliser. »

N.B : pour Breizh journal, tous les juifs d’israël seraient donc des oppresseurs ? Nous soutenons la reconnaissance du droit à l’auto-détermination pour les palestinien-ne-s, mais peut-être faudrait-il faire la différence entre juifs et sionistes… à moins que pour Breizh journal les juifs soient tous des oppresseurs, voire plus…?

« Ainsi, lui, Henri VII, prétendant à la couronne de France – et non de Bretagne – a le courage de prendre une position que même les nationalistes Bretons dans leur désordre terrible ne sont pas capables de prendre. Preuve s’il en fallait encore de l’échec désastreux du nationalisme politique Breton. »

N.B : de beaux relents nationalistes identitaires, la reconnaissance du « courage » d’un royaliste… c’est de mieux en mieux…

Extrait d’un article sur la fécondité bretonne (sic) : « Plus sérieusement, cela permet d’instiller aux élus et à la population Bretonne le discours selon lequel leur région amputée n’est pas si dynamique que cela, et que pour échapper au déclin, elle a besoin des mêmes expédients que la France : le recours, les vannes grandes ouvertes, à une immigration « de travail » durable alors même que le taux de chômage des jeunes français explose et que de nombreux secteurs peinent à embaucher. »

N.B : de la belle propagande du FN à la sauce identitaire bretonne mêlée à une volonté de rétablir notre fécondité pour mieux purifier la… »race »?! On se rapproche en fait plutôt du bloc identitaire….peut mieux faire ?

Et bien si peut mieux faire puisque dans l’extrait qui suit, il se met à justifier le tabassage des groupuscules fafs envers des féministes qui souhaitaient dénoncer une manif contre le mariage gay… manif plutôt dirigée contre les gays en tant que personnes en fait, mais bon pour Louis-Benoit, les gays sont surement une engeance abominable et contre-nature (sic) ! Breizh journal pourrait en fait être un parfait rédacteur pour le bloc identitaire ! Avec ses idées xénophobes, identitaires, racistes et justifiant la violence néo-nazie, il risque d’aller loin dans les milieux fafs ce « journaliste »… L’extrait qui conclut donc notre référencement de propos fafs, mais en fouillant vous en trouverez d’autres… :

« Le député d’Orange (Ligue du Sud) Jacques Bompard, condamne la violence des militantes de Femen, qu’il qualifie de « militantes d’extrême-gauche ». Elles avaient troublé l’ordre de la manifestation anti-mariage gay à Paris le 18 novembre. L’AFP et la « grande presse » ont minimisé le fait que les militantes de FEMEN avaient agressé la manifestation et se sont ingéniés à présenter ladite manif comme un rassemblement de réacs homophobes et dépassés. »

Pour info supplémentaire, Louis-Benoît GREFFE, l’auteur principal du blog facho Breizh journal, est un ancien journaliste (parti en octobre 2012) du flochingtonpost, un autre journal identitaire breton qui ne cache pas ses affinités avec des groupuscules identitaires :

http://leflochingtonpost.wordpress.com/ ... e-et-adsav

Et il est aussi un ancien journaliste de l’ABP (Agence Bretagne Presse)…

On en profite aussi pour signifier que Novopress, qui est parfois pas mal référencé, et qui se présente comme un site de presse est aussi un site facho !

Plus d’infos sur les mouvements fachos/identitaires, leurs nouvelles stratégies et leurs violences actuelles :

http://rebellyon.info/-Facho-.html
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr
http://scalp-reflex.over-blog.com

Nico37
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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 03 janv. 2013 0:06

Geneviève, l'autre lycéenne fugueuse, rentre chez elle 02/01

Geneviève était en fugue depuis près d'un mois.

La jeune fille, qui se trouvait à Notre-Dame-des-Landes avec les opposants à la construction de l'aéroport, a retrouvé sa mère mercredi.

Après un mois de fugue, elle rentre finalement chez elle. Geneviève, la lycéenne du Puy-en-Velay qui avait disparu le 4 décembre et qui résidait à Notre-Dame-des-Landes parmi les opposants à la construction de l'aéroport, a retrouvé sa mère mercredi et décidé de rentrer à la maison en sa compagnie. «Elle avait donné rendez-vous hier à sa mère pour une rencontre à Nantes à 16h30 aujourd'hui (…). Elle a décidé de rentrer», a en effet déclaré le procureur du Puy-en-Velay, Jacques Louvier, précisant que les deux femmes étaient en chemin vers le domicile familial.

« Heureuse » à Notre-Dame-des-Landes

Geneviève, 16 ans, et son amie Camille, 17 ans, deux lycéennes de Haute-Loire, avaient fugué le 4 décembre dernier, prétextant aller à l'infirmerie, pour rejoindre les opposants au projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les parents des lycéennes avaient alors alerté les médias, puis fait appel à la justice, allant jusqu'à porter plainte pour «soustraction de mineures».

Camille, de son côté, avait été récupérée samedi dernier par ses parents sur le site. Mais Geneviève, elle, refusait de quitter Notre-Dame-des-Landes, car elle se sentait «heureuse» parmi les opposants au futur aéroport, et en accord avec ses idées anarchistes. «Je me reconnais dans le combat des anti-aéroport, un projet qui menace la nature sans être nécessaire. On défend une cause juste», affirmait-t-elle dans Le Parisien-Aujourd'hui en France. Sa mère en avait alors appelé à la «compassion» des adultes entourant sa fille pour la convaincre de rentrer chez elle.

De leurs côtés, le procureur de la République du Puy-en-Velay et le SRPJ de Clermont-Ferrand, chargé de l'enquête, avaient indiqué que le recours à la force publique pour récupérer la lycéenne fugueuse n'était pas l'option privilégiée et que «l'idéal était qu'elle change d'avis», craignant que cela n'entraîne la détérioration d'une situation déjà explosive sur place. Une inquiétude relayée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui avait jugé qu'il serait «dangereux d'envoyer des gendarmes» pour la récupérer dans le campement des opposants à l'aéroport.
C’est bien foutu la société 01/01

Certaines personnes s’inquiètent du fait que la présence de “fugueuses” puisse nuire à la lutte. Nous ne chassons personne d’ici et nous ne kidnappons personne, nous ne forçons personne à rester ici, surtout pas les relous qui se sentent obligés de faire acte de présence. En l’occurence, à propos des violences subies par la famille de Camille venue la chercher, il convient de donner quelques éléments de contexte, commodément oublié dans les récits des médias et notamment de la presse écrite. Des récits entendus de témoins oculaires directs de la scène, Camille ne souhaitait pas suivre ses parents. Ceux-ci la forçaient physiquement à les suivre quand des personnes sont intervenues et que le ton est monté.

Ce qui nuit à la lutte, ce sont ceux qui se réapproprient tout et à n’importe quel prix, c’est parfois l’alcool, le manque de communication, les crises d’ego sur-aigues, le sexisme, l’homophobie entre autres, les journalistes “suceurs de sang”, le non respect de tous les êtres vivants et celui des décisions personnelles de chaque individu.

Pour en revenir à Geneviève, nous ne pouvons pas lui imposer de rentrer chez elle, de lui dire qu’elle n’est pas la bienvenue, parce que c’est faux, en tout cas, aux dernières nouvelles, elle aurait pris la décision de partir pour ne pas voir tout un bataillon de soldats venir la chercher, ne pas avoir à être mise de force dans une voiture ou subir un interrogatoire. Et pour ceux qui s inquièteraient vraiment trop, on vient de recevoir cette information :

« Pour le procureur de la République Jacques Louvier, la décision de Geneviève de rejoindre Notre-Dame-des-Landes n’a rien d’un coup de tête : “L’audition (de Camille ndlr) confirme qu’il s’agit d’un acte réfléchi, pensé, qui répond à un engagement”. Les deux adolescentes “avaient parlé de leur projet d’aller rejoindre les opposants à la construction de l’aéroport à leurs proches. Elle défend son idéal”, a-t-il poursuivi. Ainsi, ramener la jeune fille de force alors qu’elle a mûri son projet pourrait conduire à une détérioration des relations avec sa mère, a estimé le procureur. »

M. Valls a aussi déclaré « qu’il serait dangereux “d’envoyer des gendarmes” pour récupérer Geneviève à Notre-Dame-des-Landes. Les relations entre les opposants au projet d’aéroport et les forces de l’ordre sont déjà tendues à l’extrême. »

Ouais elles sont super tendues les relations, d’ailleurs Manuel, si tu pouvais dire à tes gendarmes de garde de quitter la zone, ça nous ferait des vacances

(Encore) À propos des “fugueuses”, on a reçu ce texte, qui détaille un autre aspect du monde qui va avec cet aéroport et contre lequel on lutte : La domination des adultes sur les “enfants”/”mineurs” :

En France, la majorité pénale, au sens strict, est fixée à 18 ans.
Mais, par abus de langage, beaucoup la font commencer bien plus tôt, à 13 ans, voire à 10 ans, car à compter de cet âge, l’enfant fautif est pris en charge par la justice de façon personnelle.
Concrètement, le mineur reconnu coupable d’infraction fait l’objet :
• à partir de l’âge de 10 ans : de mesures de protection, de surveillance et d’éducation ;
• à partir de l’âge de 13 ans : de sanctions éducatives (notamment dans des centres éducatifs fermés) et, exceptionnellement, de peines d’emprisonnement en centre de détention spécial.

Source : service-public.fr

C’est bien foutu la société

Ah les grand-es moralisateurices s’en donnent à cœur joie, des milliers de fugues passent inaperçues, mais l’envie de vivre autre chose de deux jeunes fait la une de l’actualité. Un peu comme pour les otages, quand il s’agit de journalistes la corporation s’en inquiète quotidiennement, mais il suffit qu’illes soient libéré-es pour que l’actualité devienne hebdomadaire pour les autres, autant dire insignifiante, il en ira de même des fugueureuses.

Dans ce cas d’ailleurs peut on parler de fugue ? Une fugue c’est une fuite, un échappatoire, la nécessité à moment donné de quitter un quotidien qui vous étouffe, qui vous opprime, pour aller ailleurs, n’importe où. Quelqu’un parmi les journalistes qui se perdent en délire collectif, s’est-il posé la question de savoir si ces jeunes n’ont pas plutôt souhaité-es faire un voyage, vivre autre chose, se laisser guider par leurs désirs ? Sans les connaître, sans les avoir croisé, j’attendrai que Camille et Geneviève précisent si pour eulles c’était une fugue ou une vogue.

En tous cas il semble que leur voyage réponde à au moins un des slogans entendu dans la lutte contre le projet d’AGO : ”en finir avec leur monde” et ce monde s’articule autour de la famille nucléaire, privant les moins âgés de libre choix, les plaçant sous la tutelle de parent-es, des jeunes jugé-es incapables de discernement pour ce qui concerne leurs envies de rencontre, d’évasion, d’éducation, etc… Sauf dans un cas, si illes commettent un délit pénal. Là c’est pas tout à fait pareil, si illes font une connerie ce ne peut être à cause de l’environnement familial, ce ne peut être à cause de leur environnement social de merde, la seule possibilité c’est qu’illes soient responsables individuellement, leur environnement pourra être une circonstance plus ou moins pénalisante, mais c’est eulles seul-es qui en seront responsables. Imaginons que Geneviève et Camille, aient plutôt choisi-es dans leur périple de vivre de chapardage, prenant à droite et à gauche dans quelques commerces de quoi subsister et qu’illes aient déjà été en contact avec la justice pour des faits identiques. Illes seraient des délinquant-es récidivistes, pénalement responsables. Illes auraient la porte du cachot ouverte et les grand-es moralisateurices du moment en appelleraient à la sévérité de la ”justice”.

Et oui chères camarades, selon eulles, vous êtes assez âgé-es pour vivre en prison mais bien trop jeunes pour vivre libre. Vous ne pouvez vous résigner à ce constat ? Si c’est le cas, tant mieux et je suis de tout cœur avec vous, mais cette lutte est encore bien plus difficile à mener que celles des zadistes, c’est une lutte permanente, totale, contre tousses et d’abord contre soi-même, contre ce qu’on veut nous inculquer ou qu’on nous a inculqué. Des prisons il y en a de toutes sortes, famille, école, usine, morale, … vouloir les détruire est un combat de toute la vie.

Si les réactions journalistiques sont si violentes, si les commentaires sur les blogs ou sites ”d’infos” sont si durs, c’est parce que Geneviève et Camille ont osé-es remettre en cause la famille et leur dépendance à l’autorité parentale, illes ont osé-es proclamer qu’illes étaient en droit de choisir ce qu’illes voulaient faire de leur vie, librement. Illes ne sont pas mineur-es, mais aptes à faire les choix qui les concernent, vitalement responsables. Les familles s’inquiètent nous dit-on, heureusement qu’illes s’inquiètent, illes ont décidés que c’est d’eulles que devait venir l’éducation apportée aux plus jeunes et illes n’ont jamais pensé-es à leur apprendre à vivre libre, illes n’ont jamais pensé-es à leur expliquer ce que pourrait être le quotidien sans eulles, illes s’inquiètent parce que ces deux jeunes ne sauraient pas (selon eulles) se débrouiller, se protéger, … Illes s’inquiètent parcequ’illes ont pris soin de ne pas leur apprendre tout ça. Pour les garder égoïstement sous leur aile, pour conserver leur pouvoir, illes les ont privé-es de ces confrontations à l’indépendance, illes leur ont appris à se prononcer en fonction des choix qu’illes leur proposent, sans jamais les avoir associé-es à la définition de ces choix, ou alors simplement sur des sujets secondaires.

Illes s’inquiètent surtout, parce que les unes et les autres se rendent compte, qu’en fait les jeunes n’ont pas besoin d’eulles, que les parent-es ne sont utiles aux jeunes que tant qu’illes n’ont pas la possibilité de se nourrir par eulles-mêmes (et encore ce pourrait être aussi un besoin assumé par la société, comme cela c’est apparemment passé pour Camille et Geneviève, nourri-es par le partage de dons de tous horizons).

Ce qui alimente la déferlante de commentaires haineux, moralistes et finalement très cons, sur la toile, c’est la peur de tousses ces ”adultes” qui voient bien que la supercherie de l’autorité parentale est ici mise au grand jour, en pleine lumière. Illes voient bien que rien ne peut empêcher une personne quel que soit son âge de partir. Pourquoi faut-il ”ne pas laisser les enfants sans surveillance” ? Parce que sinon illes se rendraient compte de l’inutilité de la famille, illes se rendraient compte qu’illes peuvent se laisser guider par leurs désirs. Le problème étant que personne aujourd’hui ne les a éduqué à mesurer les risques, à faire attention, à évaluer une situation ”hors cadre familial”, … L’éducation se borne à apprendre à respecter l’autorité, à travailler, à apprendre des choses dont la plupart d’entre nous n’ont que faire. Rares sont les adultes qui préparent les enfants à l’indépendance, illes sont éduqué-es à être autonome dans une société de juges, de patron-nes, de représentant-es, … une société de flics.

On nous parlera sans doute bientôt de risque d’acte pédophile auxquels les deux ami-es se sont exposé-es, sans jamais remettre en cause le pouvoir que se donnent les ”adultes” sur les ”enfants” ou les ”hommes” sur les ”femmes”, comme partie responsable de ces actes, sans jamais se poser la question de savoir si l’éducation au respect total des choix de chaque personne petite ou grande, ne serait pas la meilleure protection à toutes les violences auxquelles sont exposées les individu-es jugé-es plus faibles.

Vous le savez aussi Geneviève et Camille, tout le monde a accès à toute la pornographie possible sur internet ou à la télé, illes mettent le sexe au centre de toutes relations, mais c’est votre choix de route qui va être jugé irresponsable. Que voulez-vous, la pornographie leur rapporte beaucoup de fric, votre liberté zéro. Vous n’avez pas le droit d’avoir des envies, des désirs qui sortent de ce qu’illes estiment de ”bonne morale” si ça ne leur rapporte rien, le flirt hétéronormé à la limite, mais pas plus, vous verrez les moralistes réactionnaires, vont vous le rappeler très bientôt, avant d’aller se branler devant la dernière vidéo XXX, ou de retrouver leur amant-e hors de leur ”famille”, noyau familial sacré quand ça les arrange (certain-es même y accompliront des fantasmes bi ou homosexuel à deux ou plus, soyez-en sûr-es).

On pourrait discourir encore longtemps sur ce que Geneviève et Camille, parmi tant d’autres mettent en lumière par leur choix et la façon dont illes ont mené-es leur périple, tous ce que leur expérience met en lumière comme carences dans ”la bonne éducation”, comme carences dans la société, mais pour moi un fait est certain, cette vogue [si il s'agit bien d'une vogue (?)] autonome et autant que je puisse en juger organisée, est une pierre (et pas la moindre), de la fin de leur monde !!

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 04 janv. 2013 0:47

Carcassonne. Opération péage gratuit par les opposants au projet de Notre-Dame-de-Landes

Ce jeudi matin, de 10h à 11h, une trentaine d’opposants au projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-de-Landes (Loire-Atlantique), ont organisé une opération péage gratuit, à hauteur de l’échangeur de Carcassonne Ouest. L’action, pacifique, s’est déroulée sous escorte de la gendarmerie nationale, qui a sécurisé les lieux.

Les manifestants, qui arboraient des gilets fluorescents jaunes, agitaient également des pancartes et autres drapeaux avec des inscriptions du type : “Stop à l’Ayraultport”, “Basta les grands projets inutiles imposés, ni à Notre-Dame, Ni ailleurs”, ou encore “Solidarité avec les expulsés de Notre Dame des Landes. Vinci dégage !”.

Pour mémoire, Vinci sera le concessionnaire de l’aéroport du grand ouest qui verra le jour dans La Loire-Atlantique, et les ASF sont sa propriété, d’où l’action des militants à Carcassonne.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 05 janv. 2013 6:19

L'OPPOSITION S'ANNONCE BRUYANTE EN 2013

Entre tracteurs et concerts reggae, l'opposition au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes s'annonce bruyante et rythmée dans le bocage nantais en 2013, au moment où la discussion voulue par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault risque fort de tourner au dialogue de sourds.
Les opposants au projet qui campent dans la pluie et le froid sur le site prévu pour la construction de l'aéroport du grand-Ouest ont prévu de relancer leur mouvement vendredi avec un "Festi-ZAD", trois jours de musique sous chapiteaux. Mercredi, plus de 7.500 personnes avaient annoncé sur Facebook leur intention de s'y rendre.

Après la grande mobilisation de mi-novembre, qui a vu entre 13.000 et 40.000 manifestants converger sur le site, les anticapitalistes de la Zone d'aménagement différé (ZAD) ont fait parler d'eux lors de heurts sporadiques avec les gendarmes chargés de les expulser. La présence de deux jeunes fugueuses, dont une refuse de regagner son domicile, n'a pas forcément donné une bonne image du mouvement, d'où l'intérêt pour les opposants de reprendre l'initiative sur le terrain médiatique: l'Acipa, la principale association d'opposants au projet, vient d'annoncer une chaîne humaine pour le 11 mai et un autre festival musical les 3 et 4 août.

"Nous travaillons à ce que la mobilisation soit de plus en plus importante", confie à l'AFP Julien Durand, porte-parole de l'Acipa.

Le calendrier joue en faveur de ces derniers, estime "Sophie", une occupante de la ZAD qui, comme ses camarades, refuse d'être identifiée sous son vrai nom. Le gouvernement ayant annoncé fin novembre un report de six mois des opérations de défrichage, les bûcherons ne pourront revenir qu'en juillet-août.

"Ce sera l'été, il y aura plein de gens qui pourront être libres pour venir nous soutenir", espère la jeune femme.

"Il y aura plusieurs dizaines de milliers de personnes, ce sera un camping permanent. Si l'Etat décide de passer en force, ce sera très difficile à gérer", pronostique José Bové, l'eurodéputé écologiste, qui voit mal comment les pouvoirs publics pourraient justifier la présence pendant des mois de milliers de CRS sur place.

Tentant de désamorcer le dossier, M. Ayrault, en première ligne en tant qu'ancien député-maire de Nantes et fervent partisan de l'aéroport, a mis en place une commission du dialogue qui a entamé ses auditions juste avant Noël et devra rendre un rapport fin mars. Mais le gouvernement a exclu que cette commission puisse retoquer le projet dans son ensemble et certains opposants comme l'Acipa ont décidé de boycotter ses travaux.

"La commission, c'est une blague", tranche "Sophie", qui s'attend à ce que les trois sages nommés par le Premier ministre ne remettent pas en cause le bien-fondé du projet. "Ca va mettre l'Etat en position de vouloir passer en force", prévoit-elle.

Du côté des partisans du projet, à savoir l'ensemble des élus PS et UMP de la région, les positions sont tout aussi tranchées. "Ce n'est ni la violence ni des hurlements qui décident à la place de l'application du droit que le suffrage universel est seul à donner", plaide Jacques Auxiette, président PS du Conseil régional des Pays de la Loire, qui dénonce la présence de "professionnels de la guérilla venus d'Europe et d'ailleurs". "On doit être capables de faire des grands projets en France", argumente-t-il.

Le groupe Vinci, concessionnaire du projet qui doit remplacer l'actuel aéroport de Nantes, n'exclut désormais plus un retard dans l'ouverture de l'infrastructure, prévue en 2017 pour un coût qui dépasse 550 millions d'euros. Les travaux proprement dits ne démarreraient plus au mieux qu'au deuxième semestre 2014.

Pour les retarder, les opposants multiplient les recours juridiques, dont un, ayant trait à la loi sur l'eau, doit être tranché en mai par les institutions européennes. "On va faire en sorte que petit à petit, l'esprit d'un moratoire se mette en place", résume le porte-parole de l'Acipa.

Pour José Bové, le rapport de la commission du dialogue pourrait permettre au gouvernement de se sortir du dilemme sans se déjuger si les sages reconnaissent que le projet n'est pas viable économiquement. "2013 pourrait être la fin de ce projet inutile et imposé", espère-t-il.
La préfecture met en danger des milliers de personnes

Etonnant communiqué que celui émit par la prefecture hier après-midi. La première moitié est entièrement consacrée à expliquer que la préfecture n'aurait pas été prévenue et n'aurait pas non plus réussi à nous joindre.
Outre le fait que les contacts étaient visibles sur le site depuis près d'un mois et que nous recevons environ 200 mails par jour, l'équipe sanitaire avait appelé la préfecture il y a 15 jours de cela pour se mettre en relation. Le but étant d'être sure qu'ils puissent accéder sur zone. Il leur avait été répondu que la préfecture laisserait faire l'évênement et n'interviendrait pas sur site. Cela semblait coincider avec la demande émise par la commission de dialogue. Etrangement, selon le cabinet du prefet, notre interlocuteur n'aurait pas transmis les informations et serait actuellement en congés. Cela ne nous semble pas
très crédible... Effectivement, la préfecture n'a pas interdit cette manifestation festive. Pourtant, depuis ce matin, tout est bloqué aux entrées de la ZAD. Que ce soit de la nourriture, des structures, du materiel médical et même les toiles de tente des manifestants! En gros tout ce qui peut servir de près ou de loin au bon déroulement de la ManiFestiZAD. La majorité du matériel de sonorisation et quelques chapiteaux étant deja sur place, la manifestation aura bien lieu. Toutefois la sécurite sanitaire des participants s'en trouve fortement impactée : plus d'abris ni de tentes pour dormir au chaud la nuit, plus de matériel médical de premier secours et une tension évidente ne pouvant conduire qu'à des affrontements.
Loin de vouloir calmer la situation, la préfecture semble donc vouloir créer de nouveaux champs de batailles. Par cette situation, elle fait surtout en sorte de favoriser les accidents sanitaires lors de cette manifestation festive. Elle en assumera pleinement les conséquences. Cette manifestation se voulait festive, si les provocations continuent nous n'hésiteront pas à déplacer la manifestation au centre ville de Nantes.

Contact Presse : 06 43 28 23 90
Contact Mail : festizad@riseup.net
Concert à Notre-Dame-des-Landes: les gendarmes filtrent les accès (AFP)

NOTRE-DAME-DES-LANDES — La gendarmerie filtrait étroitement vendredi soir les accès au site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où les opposants tentaient d'organiser un concert de soutien à leur mouvement.
Des barrages étaient installés sur les principales voies d'accès à la Zone d'aménagement différé (ZAD) prévue pour la construction du futur aéroport nantais, ont constaté des journalistes de l'AFP. Certains accès, comme la D281, ont été bloqués temporairement, même pour les personnes arrivant à pied.
Si des voies sont interdites à la circulation, "c'est pour garantir l'accès des secours", a expliqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique Patrick Lapouze, en ajoutant notamment que les pompiers de deux centres de secours près de Notre-Dame-des-Landes avaient été mis en alerte pour la durée de la manifestation. "Nous ne prenons pas les choses à la rigolade, on se donne les moyens de venir au secours des gens", a-t-il affirmé.
Dans un communiqué, les organisateurs du festival - prévu pour durer jusqu'à dimanche - avaient accusé la préfecture de mettre "en danger des milliers de personnes".
"Depuis ce matin, tout est bloqué aux entrées de la ZAD. Que ce soit de la nourriture, des structures, du matériel médical et même les toiles de tente des manifestants", ont dénoncé les opposants à l'aéroport, qui estiment que "la sécurité sanitaire des participants s'en trouve fortement impactée: plus d'abris ni de tentes pour dormir au chaud la nuit, plus de matériel médical de premier secours et une tension évidente ne pouvant conduire qu'à des affrontements".
"La majorité du matériel de sonorisation et quelques chapiteaux étant déjà sur place, la manifestation aura bien lieu", assuraient les organisateurs dans leur communiqué.
"Cette manifestation se voulait festive, si les provocations continuent nous n'hésiterons pas à déplacer la manifestation au centre ville de Nantes", avertissent-ils.
Sur place, quatre chapiteaux, deux grands et deux moyens, étaient dressés vendredi, alors que la préfecture les avait interdits , mais les préparatifs pour l'organisation du Festi-ZAD prenaient du retard à la tombée de la nuit. Seuls quelques centaines de jeunes, équipés de tentes, attendaient dans la boue le début du festival, dont le programme annonçait la présence de groupes de musique rap, reggae ou punk. Les scènes étaient en cours d'installation et l'électricité n'était toujours pas raccordée.
Une association, Technoplus, a installé une "zone de relaxation" avec trois tentes, afin de venir éventuellement en aide à des festivaliers ayant besoin de repos. Selon Stella, membre de l'association, 20 bénévoles se tiennent prêts à intervenir et peuvent distribuer des préservatifs, ainsi que des éthylotests.
Sur la page Facebook du Festi-ZAD, plus de 8.600 personnes avaient annoncé vendredi soir leur intention d'assister à l'événement.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 05 janv. 2013 23:49

Le FestiZad contre l’aéroport a débuté à Notre-Dame-des-Landes Christophe JAUNET 05/01

Bottes aux pieds, vêtements chauds, sacs de couchage et tente sur le dos, toute la journée de vendredi, des milliers de personnes ont déferlé vers Notre-Dame-des-Landes, où se déroule ce week-end un festival politico-festif contre le projet d’aéroport. Il est organisé par les occupants illégaux de la Zad (zone d’aménagement de l’aéroport rebaptisée par les opposants « zone à défendre »).

Un festival bricolé

Une quarantaine de concerts sont programmés jusqu’à dimanche soir. Les premiers dès ce soir. Mais à 18 h, alors que la nuit tombait, toutes les scènes n’étaient pas encore alimentées en électricité. Les festivaliers s’activaient à creuser des tranchées dans le champ boueux pour faire passer les câbles.

D’autres donnent un coup de main pour déplacer la petite caravane qui sert de toilettes sèches, installer la buvette, un poste de secours, des poubelles… C’est un grand atelier de bricolage ! Malgré l’interdiction préfectorale, « nous avons pu installer trois chapiteaux, sur les cinq prévus », montre Lucie, un faux prénom. Cette Grenobloise, arrivée depuis trois jours « pour défendre ce lieu », reconnaît que « l’organisation se fait à l’arrache ».

Les gendarmes filtrent les accès

Une route départementale est totalement interdite à la circulation. À 1 km du festival, les gendarmes mobiles bloquent les camions chargés de matériels nécessaires à monter les chapiteaux. Plusieurs barrages des forces de l’ordre filtrent les accès au site. Les véhicules sont fouillés.

Les occupants de la Zad n’apprécient pas et accusent la préfecture de « mettre en danger des milliers de personnes. La préfecture n’a pas interdit cette manifestation festive. Pourtant tout est bloqué aux entrées de la Zad […]. La sécurité sanitaire des participants s’en trouve impactée : plus d’abris ni de tentes pour dormir au chaud, plus de matériel médical de premiers secours, et une tension évidente ne pouvant conduire qu’à des affrontements. »

Les organisateurs menacent : « Loin de vouloir calmer la situation, la préfecture semble vouloir créer de nouveaux champs de batailles […]. Si les provocations continuent, nous n’hésiterons pas à déplacer la manifestation au centre-ville de Nantes ». Jeudi, la préfecture avait indiqué que le FestiZad n’avait pas été déclaré aux autorités, mais que l’État en assurerait « au mieux » la sécurité.

Contre l’aéroport et pour les concerts

Les festivaliers arrivent de la France entière et de l’étranger, surtout attirés par les concerts et le côté « alternatif » de ce festival autogéré.

Tous ne sont pas de farouches opposants à l’aéroport. D’ailleurs, beaucoup sont très mal informés sur le projet. « On a fait 500 km. On partage le combat contre l’aéroport, mais s’il n’y avait pas la musique, on n’aurait pas fait le déplacement », avouent quatre copains arrivés de Beauvais. Une jeune Grenobloise revendique davantage « un acte militant pour défendre ce lieu ». Combien sont-ils exactement ? Impossible à dire.
[youtube]v=DWlKsItRCTk[/youtube]


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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 06 janv. 2013 22:29

Que notre volonté soit fête !

Pendant 3 jours, nous proposons d’exprimer de manière festive notre rage contre toutes celles et ceux qui décident de nos futurs loin de nous. Contre toutes celles et ceux qui, pour leurs seuls intérêts personnels, sont prêts à foutre en l’air des milliers d’hectares de notre héritage le plus précieux. Le monde de l’aéroport est un monde de guerres, de pauvreté et de misère, d’aliénation des populations et de destruction de l’environnement. Un monde d’ennui, un monde de mort ! Si justement, il y a un mal contre lequel la Fête Libre est souveraine, c’est bien l’ennui. Dans sa forme mentale, policière, policée, forcée ou consommée, peu importe. La Fête Libre et la Lutte Radicale s’entremêlent en un flot de créativité qui répand les germes de la subversion. La Fête Libre c’est la vie. Et la vie ce n’est pas cet aéroport !

Nous n’attendrons pas demain pour vivre ! Le grand soir, c’est ce soir, demain matin et demain soir. Ce soir, nous sortons les enceintes et nous faisons la fête. Bien sur, pas une fête conditionnée, standardisée, tarifée. Un festival n’est pas politique. Une fête évolue en acte politique dès lors que chacun et chacune en devient actrice, où l’espace réquisitionné devient autogéré, lieu d’échange, de création, de tolérance. Ce qui est expérimenté ici aujourd’hui sert à concevoir demain au quotidien. Dans une Zone d’Action Festive, nous sommes autonomes, nous ne dépendons que de nous mêmes. Une Fête Libre n’a pas de hiérarchie. Qu’on soit dans l’orga ou simplement de passage, nous y sommes toutes et tous chez nous. La réussite de nos actions n’est le résultat que de notre seul effort commun. « Créer c’est Résister, Résister c’est Créer ! »

La Fête Libre, éphémère, brise parfois le cours d’une histoire, d’un projet. Si périssable soit-elle, elle engendre des semences d’idées et de désirs, jusque-là inconnus, et qui, souvent, lui survivent. Celles et ceux qui parlent de révolution et de lutte sans comprendre ce qu’il y a de subversif dans une Manifestation Festive, de positif dans le refus des dogmes, des contraintes et des cloisonnements, celles-ci et ceux-là ont dans la bouche un cadavre. Mais laissons leurs illusions à celles et ceux qui pensent tout posséder, tout contrôler. Qu’ils soient rouges ou gris, en passant par le noir, le vert, le rose et le bleu, ils nous ont toujours trahis ! Ne soyons plus complices de notre propre soumission à leurs sociétés pseudo-démocratiques, ou même pseudo-libertaires, et à leurs modes de pensée. Nous avons déjà choisi. Les coupables ne seront pas Ayrault ou Vinci. Les coupables seront toutes celles et ceux qui n’auront rien fait contre l’aéroport, contre ce monde injuste et destructeur. Il n’y a pas de méchant système, juste une somme d’individuelles lâchetés...

La Liberté absolue offense, déconcerte. On préfère alors invoquer la maladie, la démoralisation ou encore la déviance pour légitimer son oppression. Qui nous juge n’est pas né à l’esprit, à cet esprit de Liberté que nous voulons dire, et qui est pour nous bien au-delà de ce que vous appelez la liberté. Gare à vos logiques, Mes-sieurs-dames, vous ne savez pas jusqu’où notre haine de la logique peut nous mener. Il faut lutter sans plus attendre pour l’apparition concrète de l’ordre mouvant de l’avenir. Les forces réactionnaires à l’œuvre dans notre pays ne laisseront à aucun prix, tout en affirmant le contraire, une véritable contestation se développer en dehors de celle qu’elles ont pris soin d’organiser elles-mêmes. Des ordres injustes existent : nous satisferons-nous de leur obéir, tacherons-nous de les amender, allons-nous obéir jusqu’à ce que nous y ayons réussi, ou les transgresserons-nous sur le champ ? On estime en général devoir attendre d’avoir persuadé la majorité de les altérer. On pense que si l’on résistait, le remède serait pire que le mal. Or c’est de la responsabilité du gouvernement et du capital que le remède soit pire que le mal. C’est eux qui le rendent pire !

Alors jetons notre vote, pas un simple bout de papier, mais toute notre influence. Une minorité est impuissante tant qu’elle se conforme à la majorité. Ce n’est du reste plus une minorité, mais elle devient irrésistible quand elle la bloque de tout son poids. La Victoire sera pour celles et ceux qui auront su faire le désordre sans l’aimer. Il nous reste, dans les limites où il nous appartient d’agir avec efficacité, à témoigner en toutes circonstances de notre attachement absolu à l’Autonomie de nos existences. Non pas seulement en assurant individuellement la sauvegarde de ce principe, non pas seulement en élevant une faible protestation contre chaque violation qui en est faite, mais encore en recourant, le cas échéant, aux moyens d’agitation générale les plus propices. Notre participation à cet acte de Résistance à l’ordre établit est salutaire, nous devons prendre soin de cette Liberté si fragile que nous nous sommes réappropriée. Nous sommes toutes et tous coupables de refuser leur aéroport et le monde qui va avec !

Nous résistons à l’avenir probable dans le présent, car nous faisons le pari que ce présent offre encore matière à Résistance, qu’il est peuplé de pratiques encore vivantes même si aucune n’a échappé au parasitage généralisé qui les implique toutes. Nous montrons à toutes celles et ceux qui voudraient nous voir rentrer dans le rang ou envoyer au purgatoire, que nos modes de vies Autonomes et Festifs sont bien plus fertiles que leur vieux monde décrépi plein de projets inutiles. Ce monde fascisant qui n’a su répondre à l’expression de nos désirs que par la répression et la calomnie. Nous leur donnons ce spectacle fascinant d’une horde sauvage qui, sans chefs et sans moyens, construit un espace accessible à toutes les classes, à toutes les populations. Nous offrons à la face de ce monde nos Alternatives et nos Solidarités afin de semer nos Idées et nos Désirs. Ces germes nous survivront et finiront d’effriter petit à petit les fondements de cette société réactionnaire...

Nous ne sommes pas nées pour être possédées, pour être subalternes aux ordres, serviteurs ou instruments utiles de tout souverain de part le monde. Nous sommes nées pour marcher sur la tête des rois, apprenons à marcher seules ! Nous briserons celles et ceux qui, dans leur monde qui se meurt, n’ont que l’ambition de mourir avec lui. Aux réactionnaires qui veulent que l’histoire fasse machine arrière, à tous les soumis, indécis, suppôts de la tradition, aux apologues de la masse, à tous les serviles qui se complaisent dans les lambris ministériels, opposons notre entêtement : votre aéroport ne se fera pas et votre vieux monde, nous le briserons !

« Au vent qui sème la tempête, se récolte les jours de Fête »
Plusieurs milliers de personnes au «festiZad» de Notre-Dame-des-Landes 06/01

Le festival organisé par les opposants au projet d'aéroport se terminait dimanche soir.

Le FestiZad, le festival organisé à Notre-Dame-des-Landes par les opposants au futur aéroport nantais, touchait à sa fin dimanche soir, les trois jours de concerts ayant été suivis sans incident notable par «plusieurs dizaines de milliers de personnes», selon les organisateurs, plusieurs milliers, selon les autorités.

Depuis vendredi, «la fréquentation totale doit s’élever aux alentours de 30.000 personnes», a estimé auprès de l’AFP un «zadiste» chargé de la communication sur le festival.

De leur côté, les gendarmes ont estimé samedi soir à environ 8.000 le nombre de personnes présentes depuis la veille, tandis que la préfecture de Loire-Atlantique en comptait au moins 5.000.

La boue a quelque peu perturbé le festival dimanche, selon le zadiste. «Le sol a perdu de sa stabilité, a-t-il expliqué, nous forçant à démonter la scène principale. Le festival se poursuit sur une seule scène, comme prévu pour la journée de dimanche, mais plus petite» que celle envisagée, a-t-il dit.

Les concerts programmés dans la nuit de samedi à dimanche se sont terminés vers 8 heures dimanche, tandis que le «scène techno» a baissé le rideau vers midi.

Selon la préfecture de Loire-Atlantique, les secours ont procédé à neuf interventions, débouchant sur 5 hospitalisations, «dont trois pour des problèmes de consommation de substances».

«Les gens sont en train de partir», avait indiqué en milieu d’après-midi le directeur de cabinet du préfet, Patrick Lapouze, qui a précisé que des contrôles routiers «ciblés alcoolémie et stupéfiants» seraient effectués par les forces de l’ordre. «Il ne faut pas que les gens repartent s’ils ne sont pas en état de conduire», a-t-il justifié.

Patrick Lapouze a déploré «le manque total d’organisation», notamment en terme de parkings, rappelant en outre que c’est la préfecture qui avait organisé «le service médical sur le site».

Au total, quatre chapiteaux – sur sept prévus – avaient été dressés sur la ZAD (zone d’aménagement différée, rebaptisée «zone à défendre» par les opposants), en dépit de l’interdiction de la préfecture. Un arrêté préfectoral avait interdit du 3 au 6 janvier le transport et l’installation sur la zone de «chapiteaux, tentes et autres structures itinérantes de plein air».

La gendarmerie avait installé des barrages vendredi sur les principales voies d’accès au site, «pour garantir l’accès des secours», avait expliqué à l’AFP Patrick Lapouze. Mais les organisateurs du festival avaient accusé vendredi la préfecture de mettre «en danger des milliers de personnes».

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est destiné à remplacer en 2017 l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. Sa concession a été confiée par l’Etat au groupe Vinci.

Le projet, cher au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, suscite une très vive opposition. En novembre, une manifestation avait réuni entre 13.000 et 40.000 personnes.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 07 janv. 2013 23:56

Dernière Sommation

Ce texte est l’œuvre de quelques personnes présentes lors de moments d’affrontements avec la police sur la ZAD. C’est un retour d’expériences qui a pour vocation d’informer toutes celles et tous ceux qui sont prêts à venir en renfort pour défendre des lieux, des expériences grandeur nature au moment des opérations policières lorsqu’on est nombreu-ses-x à résister sur un secteur précis. Il aidera notamment toutes celles et tous ceux qui n’ont pas suffisamment d’expérience de ce genre de chose à mieux se préparer pour faire face à la violence des « forces de l’ordre » et surtout à pouvoir les ralentir efficacement. Il a pour but d’enrichir le savoir collectif en matière d’auto-défense face à la police afin d’éviter de prendre des risques inutiles et d’être victime des brutalités policières. Ce n’est pas un manuel de guérilla ni un guide légal, d’autres que nous ont déjà fait ce travail mieux que nous ne pourrions le faire. Nous avons donc essayé d’éviter de répéter ce que nous avons lu dans la documentation déjà accessible sur le sujet, à laquelle nous renvoyons expressément le lecteur désireux d’en savoir plus. On n’y trouvera donc pas de conseils du type « ayez toujours du sérum physiologique et le numéro d’un avocat sur vous » ni de recettes pour cocktails Molotov. C’est plutôt une somme de réflexions diverses, de conseils sur les bons réflexes et les erreurs à éviter, individuellement et collectivement lors d’une confrontation avec la police à émeutes (et non pas anti-émeute, conception orwellienne s’il en est) sur la ZAD.

Nous avons tou(te)s choisi des moyens divers de résistance face au monopole de la violence d’état et tous ces moyens sont les bienvenus, étant donné qu’ils garantissent notre imprévisibilité et qu’ils constituent donc notre plus grande force face aux troupes trop disciplinés de l’Empire. Il est clair que celui-ci tolère de moins en moins les expériences alternatives et les mouvements d’opposition active à ses projets technocratiques, et qu’il n’a toujours que la violence comme seule forme de dialogue à nous proposer dès lors qu’il n’est pas possible de nous acheter ou de nous convaincre. La guerre est la continuation de la diplomatie par d’autres moyens, disait Clausevitz. Voilà pourquoi le débat entre violence et non-violence est et demeurera stérile dès lors que nous sommes confrontés aux robocops, au gaz et aux matraques. Il y a un temps pour s’asseoir à une table et discuter, mais il viendra toujours un moment où nous devrons défendre nos lieux, nos combats face aux chiens de garde du capital et où toutes les tactiques, dès lors qu’elle n’augmentent pas le degré d’une violence déjà présente à cause de la police et ne mettent pas directement en danger les camarades seront les bienvenues, comme en ce moment sur la ZAD. Voilà pourquoi il importe de faire face et d’éviter les erreurs et les divisions qui nous ont trop souvent causées du tort.

Sortons-là du débat comme nous y sommes rentrés, et passons au côté pratique des choses, quand elles dégénèrent...

La route ne nous appartient pas. Il faut s’en méfier dès qu’une opération policière est en cours, l’éviter le plus possible si on est seul ou en petit groupe, se considérer en terrain ennemi dès qu’on y met les pieds, d’autant plus que sur la ZAD elles constituent un véritable piège puisqu’on ne peut souvent pas s’en échapper sur les côtés à cause des haies, des fossés et des barbelés. Si vous devez emprunter la route, regardez autour de vous au fur et à mesure que vous avancez pour repérer les « sorties de secours » en cas de rencontre avec la police. Ayez également une bonne connaissance préalable du terrain, car c’est la clé du succès dans toute guérilla. Si vous ne connaissez que les routes sur la ZAD, le jour de l’opération vous serez complètement perdu puisque contraint de les éviter, et vous perdrez un maximum de temps à contourner les innombrables obstacles du bocage et à vous orienter.

La route permet une charge rapide des fantassins et une mobilité maximale des véhicules, ce qui constitue le pré-requis obligatoire à une intervention efficace de l’ infanterie mécanisée, c’est à dire transportée par camions. Celle-ci est tributaire des routes, d’où l’utilité des barricades pour ralentir les troupes ennemies, mais sûrement pas pour les stopper durablement dans leur offensive. De là le précepte souvent entendu : « on ne peut pas tenir une barricade face aux flics ». Ce n’est pas une raison pour se barrer en courant dès qu’ils arrivent, puisqu’on a généralement un délai de plusieurs minutes entre le moment ou une section se place devant la barricade et la charge proprement dite. Il faut mettre ce temps à profit, ce temps gagné grâce à la présence d’une barricade pour préparer la défense et impressionner l’adversaire en lui montrant notre détermination, pour l’obliger à combattre là où nous avons choisi de le combattre, c’est à dire le plus loin possible du lieu à défendre sur un chemin qu’il sera forcé d’emprunter. Cette défense doit se faire dans l’esprit d’un recul inéluctable face à l’ennemi, étant donné que l’esprit n’est pas au corps à corps, puisque la plupart d’entre nous en a peur et n’a pas un profil de guerrier, et que les flics feront tout pour l’éviter, employant pour ce faire leurs fameuses grenades lacrymogènes qui vous forceront à reculer. Certain(e)s, il s’agit souvent des éléments les plus « chauds » du groupe ont tendance à l’oublier par bravade. Il faut donc un point de repli hors de la route, suffisamment large pour permettre le passage rapide de dizaines de personnes en quelques secondes. Les larges fossés suivis de talus bordés de barbelés sont donc à proscrire. Ils permettront votre passage, mais pas celui de tou(te)s les camarades en même temps lors de la fuite face à la charge. Un champ facilement accessible par une large ouverture pour le passage des tracteurs sera idéal pour ça. Il faut garder à l’esprit que ce qui nous importe est la défense du terrain hors de la route, car c’est la seule que nous pouvons réussir efficacement. En l’état actuel du rapport de force, nous sommes condamné(e)s à perdre les routes lors d’une opération policière, mais nous pouvons non seulement stopper mais même faire reculer l’ennemi dans les champs, les forêts et les chemins. Les flics s’éloignent rarement de leurs véhicules, donc des routes. C’est quand ils sont forcés de le faire qu’ils sont les plus vulnérables. Il ne faut donc pas chercher à s’interposer passivement trop longtemps face aux flics sur une route, surtout si elle est dégagée. Mieux vaut profiter du terrain autour, se disperser un peu pour ne pas constituer de cible trop compacte, sinon les flics n’ont plus qu’à charger dans le tas. On ne peut tenir une barricade sans trop de risques que si on est sûr de pouvoir s’échapper hors d’atteinte des flics dès qu’ils chargeront.

Il est arrivé que des dizaines de personnes massées entre deux barricades sur la route se retrouvent pris en tenaille par les forces de l’ordre, le chemin qui constituait l’issue de secours ayant été lui aussi barricadé. Des personnes ont été arrêtées à cette occasion et ont écopées de peines de prison ferme. Cela n’avait rien d’une fatalité. Les camarades avaient eu plus d’une demi-heure pour se préparer à l’assaut et n’ont strictement rien fait pour y faire face. Il aurait même pu y avoir des gens piétinés. La seule issue de secours lors de l’assaut était un fossé suivi d’un talus sur lequel avaient été posé une ou deux palettes en guise de pont. Ça ne suffisait manifestement pas à permettre le passage de la cinquantaine de personnes présentes. Nous aurions pu être plus efficaces si les gens s’était positionnés dans les champs alentours, ne laissant que le nombre de personnes nécessaires pour faire face et pouvant s’échapper rapidement ensuite, en l’occurrence moins de 20 personnes. Des projectiles volant de part et d’autres sur la route auraient obligés les flics à regarder sur les côtés et à parer avec leur bouclier, les ralentissant efficacement. Il aurait pu ne pas y avoir d’arrestations, seuls les « traînard(e)s » ayant été interpellé(e)s, victimes du sauve-qui-peut général.

Autre souvenir qui jette une lumière un peu particulière sur l’opportunité du dialogue avec les flics, les sit-ins et autres tentations de faire baisser la pression : les seules arrestations dont nous avons été témoins sur la ZAD, outre celles racontées précédemment ont eu lieu à l’occasion d’un autre face à face, toujours sur une route.

Cette fois-ci, une trentaine de personnes s’étaient laissées progressivement endormir par l’apparente décontraction et le comportement passif des gardes mobiles assez peu nombreux qui leur faisaient face. Certain(e)s se sont assis(e-s) sur la route, d’autres se sont mis à haranguer longuement les flics, façon moraliste, d’autres encore à jouer de la musique. Seule issue pour tous ces gens, dont bon nombre avaient dépassé la cinquantaine d’années : un petit trou dans la haie, de l’autre côté du fossé qui séparait la route du champ adjacent. Une seule personne pouvait passer à la fois, et non sans difficulté. Après analyse de la situation, nous y retrouvons la même absence de sortie de secours adaptée que la fois précédente. Nous avons décidé de ne pas rester là, et de revenir dans le champ d’à côté. Ça n’a pas raté, les flics ont chargé brusquement et ont maîtrisé 3-4 personnes. On a pu obtenir leur libération une heure plus tard, mais de nombreuses personnes ont été gazées, ont fait des chutes, ont pris des coups... Encore une fois, pas de fatalité ; il suffisait de jauger la situation calmement comme nous l’avons fait pour réaliser qu’elle n’était pas à notre avantage. Notre grand regret est, dans les deux cas cités de n’avoir pas osé(e)s élever la voix pour prévenir les camarades d’un danger qui malheureusement n’était pas immédiatement perceptible pour toutes/tous.

La route est un terrain où nous n’avons jamais l’avantage. Par contre, des flics ont été légèrement blessé par des pavés ou des bouteilles jetés depuis le champ ou le bois d’à côté, sur lesquels ils n’avaient pas de visibilité. Cela les a forcé à s’arrêter et à envoyer de petits détachements pour reconnaître le terrain. Ceux-ci étaient vite forcés de rebrousser chemin à cause de la résistance active qu’ils y ont rencontré, retardant leur décision de charger pour prendre pied dans le champ de plusieurs heures (oui, plusieurs heures de face à face et ça n’a rien d’exceptionnel). Nous avons donc constaté l’efficacité d’une résistance à la fois passive et active venue de plusieurs côtés à la fois, provoquant constamment les flics pour les empêcher de se sentir en terrain conquis. Également notable est le fait que la résistance passive, pacifique et frontale est toujours la plus dangereuse pour celles et ceux qui y prennent part, puisqu’ils/elles s’exposent directement à la répression, souvent sans y être préparé(e)s.

Il est clair que bien plus de personnes « non-violentes » se font arrêter sur la ZAD lors des affrontements avec la police que de personnes ayant eu des gestes offensifs envers elle, tout simplement parce que croyant n’avoir rien à se reprocher, elles ne réalisent pas le danger, ou alors trop tard. Ça ne changera pourtant rien, les flics les accuseront souvent de violences, d’outrage ou de rébellion, faux témoignages des leurs à l’appui. Au risque d’énoncer des évidences, rappelons tout de même que la police n’est pas là pour maintenir l’ordre mais pour provoquer l’affrontement avec ceux qu’elle juge dangereux pour la sécurité de l’état. Elle n’est pas là pour attraper les criminels, mais pour faire du chiffre à l’aide de toute personne s’étant trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, comme le type assis devant eux par exemple.

Il n’ y a pas de dialogue possible autre que celui du rapport de force, et donc de l’intimidation face à des gens lourdement armés, astreints au silence et se considérant en terrain ennemi à reconquérir y compris « en faisant usage de la force ». S’ils doutent de notre détermination, ils feront un carton et pas de quartiers. S’ils croient avoir affaire à une véritable opposition qui n’hésitera devant rien pour les repousser, ils avanceront en prenant plus de précautions, car malgré l’impunité dont ils jouissent ils chercheront à éviter les bavures qui pourraient rendre la situation incontrôlable. Nous pensons qu’il n’y a donc pas d’utilité à vouloir faire baisser la pression par des manifestations de bonne volonté si nous voulons conserver nos acquis, cela ne sert qu’à se faire endormir. La demi-heure de préparation que n’ont pas mis à profit les gens dont il a été question dans le premier exemple pour se préparer à l’assaut avait été obtenue par une brève négociation avec les flics afin de faire partir ceux qui ne voulait pas assister à l’affrontement. Le seul résultat visible a été l’endormissement des gens présents, qui n’ont pas su faire face à l’assaut dans les bonnes conditions, occasionnant la retraite en désordre que souhaitait la police à ce moment-là afin de faire des arrestations. Nous pensons que le dialogue courtois avec la police n’a qu’une seule utilité : instaurer le doute et calmer les éléments trop bouillants des deux côtés. Il est important que le troufion de base sache qu’il n’a pas affaire à des « ultras » terroristes, mais à des gens réfléchis en situation de légitime défense face à l’arbitraire de l’état dont lui, troufion est le représentant légal. Ce dialogue n’en est en fait pas un, étant donné le devoir de réserve et la pression des officiers sur leurs troupes pour ne pas qu’ils parlent avec les opposants. Parlez donc aux flics si vous le voulez, mais ne prenez pas de risques inutiles et restez vigilant(e)s.

Lorsque vous voyez un officier faire le tour de ses petits gars en leur glissant quelques mots à l’oreille à chaque fois, c’est probablement les ordres pour la charge qui va suivre. Celle-ci ne devrait donc pas trop tarder, et ne sera pas toujours précédée des sommations d’usage. Cependant, il y a souvent des tirs de grenades lacrymogènes avant. En effet, la procédure veut que 1) les sommations soit effectuées, 2) on dispersent les opposants à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, puis 3) on prend possession du terrain ainsi dégagé à l’aide d’une bonne charge. C’est ce qui se produit dans peu ou prou 90% des cas, du moment que les flics ont l’initiative. Dès que celle-ci change de camp, attendez-vous à beaucoup moins de précautions et de savoir-vivre de leur part.

Le bluff, l’intimidation est une tactique toujours payante, quelque soit la situation. Peu de lanceur(euse)s de pavés sont des gens « violents ». Peu d’entre elles/eux espèrent blesser un flic, mais toutes et tous veulent faire peur. A tel point qu’il font parfois peur, à tort, à ceux qui se revendiquent de la « non-violence ». Ceux-là doivent comprendre que cette tactique là aussi est nécessaire, car rien ne ralentit mieux une escouade qu’une bonne pluie de projectiles, et celle-ci les obligent à s’arrêter à distance respectueuse avant de charger, plutôt qu’à jouer le rouleau compresseur imperturbable. C’est aussi un bon moyen de prendre conscience de notre force et de ses limites. Il est peu probable que vous mettiez hors de combat un flic avec un pavé. Dans la plupart des cas, celui-ci n’atteint pas sa cible, ou bien il est paré, ou bien il ne fait pas grand dégât à ces gaillards cuirassés de la tête au pied. On ne peut cependant pas écarter la possibilité d’un coup au but occasionnant une blessure grave, même si à notre connaissance cela ne s’est jamais produit sur la ZAD. Voilà pourquoi la boue, la peinture et le fumier sont à privilégier, car ils rajoutent l’humiliation au tableau et indisposent moins les « pacifistes », tout en aveuglant le flic qui le reçoit sur la visière. Le cocktail molotov, lui, est un véritable joker. Dans chaque intervention policière, il y a un avant et un après cocktail. Dès lors qu’un molotov atterrit devant eux, les flics changent d’attitude et deviennent beaucoup plus prudent, voir lâches. Il ne faut jamais oublier de quel côté est le courage. Le courage est de notre côté. Sans armure et pratiquement sans armes, sans discipline et sans la protection de la loi et de l’état nous affrontons une armée ayant toute latitude pour agir de manière violente, y compris lors d’une « bavure », vu que celle-ci n’est jamais sanctionné par la hiérarchie ou les tribunaux. Si vous en doutez, nous vous conseillons la lecture de l’excellent rapport d’Amnesty International dont voici le lien : http://www.amnesty.fr/sites/default.... Ce rapport examine entre autres des cas de décès en garde à vue. Avis aux amateur(ice)s...

Bref, soyez conscient(e) de la lâcheté de l’adversaire et de son manque de motivation préalable pour mieux l’impressionner. La guerre que nous menons face à lui est avant tout psychologique. Le simple fait de hurler fonctionne, soyez donc vous aussi une grande gueule face aux flics, en évitant bien entendu les insultes qui pourraient heurter les camarades, tel que « cassez-vous bandes de pédales » ou autres « ta femme eh ben moi je la suce, t’entends, j’l’encule bien profond » qu’on a parfois entendu. Ce genre de propos a déjà occasionné des prises de becs entre camarades devant les flics, ce qui est bien entendu contre-productif. Montez sur les barricades, faites croire au flics que vous êtes bien plus nombreu(ses)x que vous ne l’êtes, par exemple en allant les harceler par petit groupe si vous pouvez le faire depuis la forêt ou derrière des buissons, ça marche très bien et permet en plus d’écouter ce qui se dit de leur côté moyennant un peu plus de discrétion. Faites un maximum de bruit en tapant sur tout ce qui traîne. Soyez déroutant(e)s. Imaginez que ces braves policiers qui se lèvent de bon matin pour aller faire ce qu’ils appellent leur travail font face à une foule bigarrée, d’où sortent tour à tour des gens venus s’asseoir devant eux, leur offrir des fleurs, se mettre à poil, les haranguer longuement ou bien les insulter, leur jeter des pierres, des engins incendiaires ou de la merde au visage. De quoi être sacrément perturbé. César en perdrait son latin.

L’humour est une arme redoutable, et souvent absent de ces moments de tension. Il est pourtant très important afin d’alléger l’atmosphère et de redonner le moral aux camarades. On ne saurait en abuser tant ses vertus sont grandes. Moquez-vous des flics dès que c’est possible.

Quant au matériel (cailloux, nourriture, eau, boucliers, etc...), il est souvent oublié lors des charges et saisi par la police. Prenez-donc le temps de le mettre en sécurité plus en arrière lorsque vous sentez que la charge est proche, il est indispensable car la confrontation peut durer toute la journée, voire plus. Si vous vous en sentez le courage, n’hésitez pas à venir apporter des projectiles en première ligne s’il y a du monde pour s’en servir, vous rendrez ainsi un grand service. Transmettez alentour toutes les informations utiles dont vous prenez connaissance, par rapport à ce qu’il se passe plus loin, à la répartition des effectifs de police, les actions de soutien, qui sont les R.G, flics en civil ou indics présents, etc... si vous êtes en recherche d’infos fiables pour confirmer une rumeur, allez voir le porteur ou la porteuse de talkie-walkie ou de radio le/la plus proche. La circulation de l’information est un facteur crucial dans ces moments-là, elle aide à la cohésion du groupe et à la prise de décisions informelle et collective. Côté flics, ils agissent toujours sur ordre et il y a des choses à savoir : autorisation ou non d’employer les gaz, objectifs de l’opération, quota d’arrestations, démonstration de force ou bien ordre de "calmer le jeu", etc... Si vous apercevez un blessé, réconfortez-le et appelez tout de suite un « médic », il y en a toujours un dans le coin. Ne prenez pas en charge vous-même les soins si ce n’est pas immédiatement nécessaire, comme dans le cas d’une hémorragie importante que vous pouvez tenter d’arrêter en comprimant la plaie, événement peu probable quand-même. Criez "flashball" si vous voyez un flic en épauler un avec l’intention de tirer sur quelqu’un. Surveillez les gens inconscients qui se mettraient à pique-niquer alors que la situation est précaire, et avertissez-les calmement du danger s’il existe. Soyez toujours extrêmement attentif aux autres, ils sont votre principale protection, et vous êtes la leur. Si vous sentez que certains se mettent en danger, ou bien font courir des risques aux autres de par leur inconscience, ne soyez pas timide et dites-leur franchement. Il arrive que des provocateurs cherchent à mettre les gens en situation de se faire attraper par les flics, soyez attentif à cela sans tomber pour autant dans la parano. Un type très motivé qui veut "casser du flic" n’en est pas forcément un, ni plus que celui qui joue au chef. Tout deux sont par contre nuisibles à l’esprit de groupe, il faut les remettre à leur place ou s’en inquiéter auprès des autres. Ne cédez jamais à la panique, c’est extrêmement contagieux et crée facilement un effet de troupeau qui peut faire prendre des décisions stupides, ou n’en faire prendre aucune lorsque cela s’avérerait pourtant nécessaire. Lorsque les lacrymos sont de sortie, passez-donc entre les gens leur proposer du sérum physiologique, beaucoup n’y pensent pas à temps. A titre individuel, restez sur les bords du groupe, sur les côtés et non pas à l’avant ou au milieu, vous avez de meilleure chance de pouvoir vous échapper rapidement en cas d’assaut, et vous aurez une meilleure vue d’ensemble sur ce qu’il se passe. Ayez toujours une sortie de secours en tête, vous éviterez d’hésiter au moment critique. De manière générale, éloignez-vous à l’arrière dès que vous ne comprenez plus la situation ou dès que vous êtes inquiet(e). Si vous êtes du genre à lancer des trucs pour toucher votre cible, lancez-les prioritairement lors des charges sous réserve que vous soyez bon(ne) coureur(euse), vous aurez de meilleures chances de succès, l’ennemi étant moins attentif, moins couvert par son bouclier et en train de foncer vers vous. Le top est d’être embusqué sur les côtés si le terrain le permet. Ne vous isolez jamais entre les flics et le groupe, ni à fortiori derrière les lignes ennemies. Vous pouvez tenter des actions de ce type à plusieurs, c’est risqué mais ça peut en valoir la peine. Ayez un(e) binôme, un groupe de potes qui va veiller sur vous et savoir qui vous êtes en cas d’arrestation. Autrement, ce n’est pas grave mais ne prenez pas de risques. Sachez que si vous n’avez pas ni cheveux longs ni vêtements trop cool et que vous êtes un homme seul, vous risquez d’être pris pour un flic, ce qui n’est jamais très agréable.

Pensez à vous munir de miroirs, vous pouvez aveugler les flics avec lorsque le soleil est de la partie ou mieux lorsque ils utilisent des projecteurs la nuit. Dans ce dernier cas de figure ce n’est vraiment pas un extra, ceux-ci vous aveuglant complètement, rendant toute action difficile à mener alors que le contexte y est très favorable. Les flics lâchés de nuit sur la ZAD ont peur, ils ne voient pas forcément venir la menace et elle peut toujours leur tomber dessus.

Pour en revenir aux projectiles, n’oubliez pas que les flics ne peuvent pas parer de tous les côtés à la fois. Ce qui fait que si en même temps il en prennent par devant depuis la barricade et depuis les côtés ils vont être obligés de se replier s’ils n’arrivent pas à chasser les assaillant(e)s plus loin. Lorsqu’on en arrive à un cas de figure semblable, où les charges policières alternent avec les contre-charges et les lancers de projectiles, n’oubliez pas de ne jamais vous approcher trop près des flics, à moins d’avoir une excellente raison de le faire, car vous pouvez être victime du « friendly fire », c’est à dire d’un tir venu de votre propre camp et aussi parce qu’en cas d’arrestation vous allez prendre pour tous les autres, y compris si vous êtes « pacifique ». Après tout, pour eux vous aurez pris part à un attroupement armé et masqué ayant refusé de se disperser après sommation. Les robocops sont lourds et bardés d’équipement divers, ce sont donc de piètres coureurs. Surveillez les quelques flics non cuirassés du coin de l’œil, soyez toujours prêt(e) à courir et vous n’avez pas de raison de vous affoler. En règle générale, une charge policière ne parcoure pas plus d’une trentaine de mètres avant de s’arrêter. Regardez donc derrière vous et ne courez pas trop loin, au risque de laisser des camarades seuls et d’inciter les flics à avancer pour venir les choper. Un bon moyen pour ne pas trop se fatiguer, sans se faire arrêter ni laisser trop de camarades derrière est de faire un bon sprint dès le début de la charge sans attendre que les flics se rapprochent mais sur une courte distance, puis de continuer à courir normalement en se retournant à ce moment-là. Lorsque vous voyez les flics s’arrêter après leur charge, retournez immédiatement vers eux, en restant à la distance qui vous semblera bonne, jamais moins de 15 ou 20 mètres, en tout cas dans un premier temps. Pensez à prendre un bouclier quelconque dans votre avancée si vous en trouvez un afin de vous protéger vous-même ainsi que les autres. Cela redonne du courage à ceux qui vous entoure de vous voir avancer et envoie un signal fort au flic, tout en les ralentissant. En effet, comme c’est généralement ce que font les gens après une charge, les flics gagnent peu de terrain au pris d’une dépense physique considérable et réalisent qu’ils ne font pas très peur à leurs adversaires.

Toujours essayer de regagner du terrain sur les flics, sans prendre de risques inconsidérés mais avec obstination, sinon autant rentrer à la maison. Vous observerez de toute façon qu’ils ont un rituel bien rodé et facilement prévisible, et qu’ils ne prennent jamais le risque de s’isoler délibérément de leurs collègues pour frapper ou bien procéder à une arrestation. Le moment précis de la charge est quant à lui plus difficile à prévoir, ce qui fait que si vous êtes à moins de 50 mètres des flics soyez très vigilant(e) par rapport à leurs manœuvres, et restez éloigné(e) si vous n’êtes pas bien réveillé(e). Cependant, il faut remarquer que les flics procèdent généralement à peu d’arrestations, en tout cas dans le cadre d’une lutte hors zones urbaines, car la présence d’un véhicule est nécessaire pour évacuer au plus vite le ou les interpellés, sans quoi ceux-ci constituent un facteur d’emmerdement maximal pour les flics, qui ont d’autres chats à fouetter dans ces moments-là. Il arrive régulièrement que des personnes maîtrisées par les flics soient relâchés peu de temps après à cause de ça. Vous avez donc mathématiquement beaucoup plus de chance d’être arrêté(e) si vous êtes sur une route ou à proximité d’une route. En tout cas, ne perdez pas de temps et profitez du premier moment de calme relatif pour gueuler franchement et plusieurs fois « libérez nos camarades » avec motivation si vous apprenez que des arrestations ont eut lieu. A tous les coups, les gens autour de vous reprendront le slogan et foutrons la pression aux flics tout en se rappelant immédiatement ce pourquoi ils sont là. Ce simple « libérez nos camarades » est une telle manifestation de solidarité que tous les cœurs en sont immédiatement réchauffés.

Hors des charges, il y a un endroit dangereux et un moment dangereux. L’endroit dangereux, c’est juste derrière la première ligne, c’est-à-dire les quelques braves qui provoquent les flics, s’abritent derrière des boucliers improvisés et jettent des pavés ou autres. Juste là, à 10 ou 15 mètres derrière elles/eux, c’est le spot précis que vont viser les flics s’ils balancent des grenades assourdissantes, des grenades lacrymos ou s’ils tirent au flashball sans intention de faire mouche, ce qui arrive lorsqu’on à affaire à des humains, après tout. Soyez d’autant plus prudent(e) lorsque vous vous aventurez dans cette zone. Si vous remarquez un flic en train de vous pointer avec une arme, c’est un flashball, et dans ce cas-là si vous voyez qu’il ne vous lâche pas avec son canon, ne faites pas le héros/l’héroïne, reculez à plus de trente mètres (c’est à peu près la distance ou le flashball cesse d’être efficace et précis) et faites vous oublier quelques minutes. Si vous entendez les lacrymos (pop-pschiiiiiiit), levez la tête et éloignez vous du point de chute, ça peut brûler. Mieux vaut être bien couvert et avoir le visage propre, cela diminuera l’effet des gaz. Sachez également que ceux-ci peuvent occasionner des dommages irréversibles à l’appareil respiratoire et digestif, bien que ce soit rarement le cas dans des espaces ouverts. Évitez-les donc un maximum. Si une grenade tombée à proximité n’explose pas tout de suite, courrez, c’est peut-être une grenade assourdissante. Vous pouvez essayer de renvoyer les grenades, mais utilisez de préférence une raquette pour ça et ne vous précipitez pas trop : il est possible de prendre une grenade à éclats pour une grenade lacrymo dans le feu de l’action, et votre main ou votre pied s’en souviendrait, vos oreilles aussi. Dans tous les cas, ne paniquez pas : même à moins de 5 mètres du point de chute d’une lacrymo, du moment que le vent ne pousse pas le nuage dans votre direction et n’est pas trop changeant ni trop faible, vous êtes tranquille pendant un moment avant de commencer à sentir les gaz, le temps qu’ils se dispersent. Cependant, restez proche du groupe car c’est au moment où ces foutues grenades tombent ou que les flics chargent que vous êtes le plus susceptible d’être lâché(e) par les autres. N’ayez jamais une trop grande confiance dans le courage de vos camarades, c’est le meilleur moyen d’être arrêté bêtement. C’est triste à dire, mais réaliste. Jaugez tout le temps l’état d’esprit et des flics et des vôtres, et modelez votre conduite là-dessus. Méfiez-vous de l’esprit de troupeau qui fait parfois rester groupés à des endroits dangereux pour tout le monde, sachez prendre du recul sur les événements. Pour en revenir aux gaz, leur effet semble être cumulatif, c’est à dire qu’on peut en prendre une bonne grosse bouffée et ne pas trop en sentir les effets, et être vraiment indisposé un peu plus tard par seulement de petites quantités résiduelles, bien après la chute des grenades. Ce qui fait qu’il est important dès le départ de contourner le gros du nuage, pour pouvoir ensuite supporter des quantités plus faibles pendant plus longtemps. Il ne sert à rien de supporter stoïquement le gaz pendant que tout le monde fuit, pour ensuite être hors-combat à la moindre approche d’un nuage. Lorsque les gaz sont utilisés massivement, c’est quelque chose qu’il faut garder à l’esprit, en même temps qu’il faut toujours se placer par rapport au sens du vent, lorsque c’est possible.

Le moment le plus dangereux, c’est lorsque les flics se replient, car c’est dans ces instants qu’ils sont les plus vulnérables, et ils le savent. C’est le temps pour eux d’envoyer le bouquet final, de vider les chargeurs et la peur peut alors les rendre plus agressifs et moins disciplinés. Ils auront alors la gâchette facile et auront plus souvent recours aux tirs tendus. C’est aussi le moment ou le courage renaît dans nos rangs, incitant bon nombre de gens à prendre des risques supplémentaires. C’est souvent un moment très marrant, voire grisant, mais évitez tout de même d’être la dernière victime du peloton. N’oubliez pas : il y a toujours un moyen approprié selon le moment d’être efficace contre les flics sans prendre beaucoup de risques, à vous de le trouver. Soyez toujours conscient que si vous avez peu de chance de sympathiser avec l’ennemi, peu de flics souhaitent faire autre chose que leur boulot et aller au delà des ordres directs en faisant du zèle. C’est avec leur trop grande discipline la grande faiblesse des forces de l’ordre, celle qui devrait vous inciter à ne pas vous laisser intimider. Au contraire, intimidez-les à votre tour, ça mange pas de pain comme on dit. C’est frappant de constater leur peu d’efficacité vu tous les moyens dont ils disposent. On a vu lors d’une énième opération de dégagement de route, lorsque la lutte s’est déplacée dans les champs autour un guerrier viking défier avec courage, que dis-je, avec une témérité insensée les flics qui venaient de nous repousser plus loin dans le champ. Avec son casque à cornes et son épée en plastique il a carrément chargé tout seul 2-3 flics un peu isolés, et les à fait reculer (!). La vidéo a été publiée sur le web. Le guerrier en question ne devait même pas mesurer 1m70, et n’avait rien d’un monstre... C’est une belle leçon d’audace et d’humour qu’il nous a donné, en tout cas. Sortez de votre tête l’image des guerriers invincibles et surentraînés ayant tout prévu que beaucoup associent aux gardes mobiles. Lorsqu’on leur laisse l’initiative, leurs tactiques sont excellentes, mais dès qu’ils font face à une résistance déterminée ils temporisent immédiatement, car eux non plus ne souhaitent pas le corps à corps ni faire de martyrs. Ils ne faut ni les sous-estimer ni les surestimer ; la légitimité, le courage sont de notre côté, et eux le savent, quoiqu’ils en disent, ce qui abaisse considérablement leur moral. Ainsi avons-nous souvent affaire à de simples pions que déplacent les officiers à grand peine sur un terrain qui ne leur est pas favorable, face à des camarades qui prennent toutes sortes d’initiatives personnelles et imprévisibles, ce qui je le répète constitue notre grande force. En conséquence, la police est souvent dépassée par les événements si vous restez mobiles et réactif(ve)s. Nous ne devrions pas chercher à nous discipliner, ou adopter de tactiques communes trop prévisibles, hors celles que dicte le bon sens tel que se masquer le plus souvent possible, ne serait-ce que pour atténuer l’effet des gaz. Les flics aiment beaucoup les photos-souvenirs et les films de vacances, ils sont très souvent en train de nous filmer lorsqu’ils interviennent. Se masquer permet d’éviter à certaines personnes un peu trop motivées de se faire identifier et cibler, ou d’être reconnues comme ayant déjà participé à des actions semblables. Si vous êtes là, c’est que vous êtes solidaires avec eux, quoi qu’ils fassent et même si vous n’approuvez pas leurs méthodes. Alors masquez-vous, même et surtout si vous n’avez rien à vous reprocher. Vous pourrez toujours discuter avec les camarades ensuite si certaines choses ne vous conviennent pas. 

Définition de guérilla (source : toupie.org) :

Étymologie : de l’espagnol guerrilla, petite guerre, qui est un diminutif de guerra, guerre. Son utilisation remonte aux tactiques utilisées par les Espagnols pour lutter contre le régime imposé par Napoléon Bonaparte au début du XIXe siècle.

Le terme "guérilla" est employé pour désigner des combats réalisés par de petits groupes menant une guerre de harcèlement, de coups de main, d’embuscades et de sabotages contre une armée régulière. Contrairement au terrorisme, elle ne vise pas les civils. Elle a pour objectif de renverser une autorité en place en la déstabilisant par des confrontations peu intense mais de longue durée. Le terme "guérilla" est plutôt réservé à des combats politiques menés par des groupes de partisans qu’à des missions militaires de commandos conduites par des corps francs (détachement d’une armée chargé d’opérations de sabotage ou de la réalisation de coups de main). Par extension, "guérilla" désigne aussi les groupes qui mettent en œuvre ce type de combats.

Caractéristiques de la guérilla :

asymétrie des forces en présence (nombre, armement, organisation),
effet de surprise des attaques,
terrain d’action étendu et difficile d’accès,
mobilité, dispersion et flexibilité des guérilleros,
absence de ligne de front,
un lien fort avec la la population locale.

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