Aux théoriciens du complot et leurs flics infiltrés. Mais aussi sur la praxis.
A ceux qui parlent de flics infiltrés, vous n’en avez pas marre de raconter toujours et encore les mêmes conneries ?
Dire que parfois il puisse y avoir des stratégies de laisser du mou de la part des flics, oui cela peut s’avérer exact avec différents motifs. Effectivement pour se dire à certains moments, et il faut en être conscient lors d’actions, qu’ils vont pouvoir serrer par la suite, après avoir tranquillement filmés du flag, ce qu’ils ont a priori pu effectivement bien faire cette fois-ci (et relativement tranquillement). Quitte par la suite à foutre les charges et les peines au hasard, les flics et leurs copains juges en ont l’habitude. Mais vu que "coupables" et "innocents" ne sont pas des termes qui nous appartiennent (et contre lesquels on devrait lutter avec acharnement quand les démocrates et gauchistes divers au relents de merde voudraient que l’on s’y appuie dessus pour faire sortir "à tout prix" les personnes se retrouvant entre les mains de la justice), le final est le même, des compagnons pouvant se retrouver en prison ou sous contrôle judiciaire.
D’autre fois, comme a Strasbourg (OTAN), laisser du mou signifiait plus le fait d’adopter la stratégie de non confrontation ayant peur qu’il y ait de violents affrontements. Et le pouvoir sait que faire tomber mortellement un manifestant, cela peut être la merde pour lui, donc oui l’Etat sait raisonner ce type de stratégie du moins pire.
Faire des analyses de situations, c’est bien et utile. Mais de là à franchir un pas inadmissible afin de conclure qu’il y aurait des flics infiltrés et en plus, qu’ils seraient la cause des bris de vitrine, des heurts, ou qui "mèneraient la troupe". Franchement, c’est quoi ces théories de merde ? Ce sont des théories ennemies. Qui sont dites et reproduites soit par des idiots, les mêmes qui pensent que le capital ne seraient qu’affaire de luttes de pouvoir, et que lutter contre celui-ci, serait s’en prendre à quelques "patrons voyous" ou "politiciens corrompus", à de méchants bonhommes qui contrôleraient pour leurs propres intérêt la destinée du monde. Oublier donc de prendre en compte la complexite du système capitaliste comme rapport social, système ou l’exploitation et la domination s’auto-alimentent.
Sinon, et là cela devient encore plus "embettant", ces théories sont alimentées par des militants politiques y ayant de réels intérets : syndicalistes jusqu’aux dits révolutionnaires (et dits anarchistes), politiciens divers du social-démocrate standard NPAtiste en passant par tous les groupuscules révolutionnaires autoritaires. Afin de ne pas se faire dépasser par les événements, de conserver leurs troupes pour les uns, de jouer le jeu de la pacification au profit de l’Etat, ou de vouloir simplement pour les autres des affrontements de type militaires car quand eux combattraient le pouvoir, cela serait pour se glisser à la place des anciens occupants.
Pour résumer, tout cela révèle avant tout les positionnements politiques des personnes qui crient aux provocations policières : des reformards, pire, des révolutionnaires autoritaires ennemis, ou au mieux des anarchistes et libertaires de salon babacools un peu idiots.
Ceci étant, cela ne veut pas dire que dans une telle manifestation sauvage ayant comme point de départ une grosse manif officielle, et voulant de ce fait ammaser le max de gens, qu’il n’y avait pas de fait des civils qui aient pu s’intégrer aisément aux quelques 200-500 personnes du cortège (sans doute c’était a priori le cas). Mais tout comme ils sont tout aussi au sein des manifs officielles avec des autocollants CGT CFDT SUD and co, ils arrivent à se mettre tout noir avec capuche assortie pour se fondre dans la masse élue et attendre le bon moment pour serrer. Mais simplement ca (et c’est déja pas mal, une bonne merde d’épines dans les pattes). Certainement pas dans un but de "provoquer" quoi que ce soit.
Encore une fois, le glissement d’une telle observation à une conclusion foireuse est réellement inadmissible, car des plus hauts points dangeureuse. Et lutter contre le capital, l’Etat, l’exploitation et la domination, c’est aussi lutter contre ce type de dérives et contre les personnes qui les propagent.
Après dire cela ne veut pas dire admettre tout, et on est tout à fait dans le "droit" effectivement d’émettre certaines réserves ou même critiques virulentes au sujet de ce qui s’est passé samedi dernier :
un copain qui pète une vitrine sans être entouré, c’est de la merde dangereuse ;
un copain surexcité qui balance un coup de pied dans le dos d’un idiot de réformiste bisounours, c’est de la merde inutile et "contre-productive". Que l’on ne dise pas que l’on a pris le vieux pour un civil, cela se voyait assez bien que cela n’en n’était pas un. Et puis sinon, réfléchir et ouvrir le yeux même quand c’est speed, oui c’est possible. De toute facon, le problème initial à tout cela étant encore une fois le fait d’avoir laissé quelqu’un péter une vitrine tout seul comme un con, alors que le minimum était qu’il y ait des personnes à ses côtés. Et comme cela a été dit, le citoyenniste, il suffisait de le dégager à plusieurs...
En passant, à ceux qui se disent que c’est louche "d’extraire" des compagnons de situations compliquées, et ce de manière efficace. Au lieu de penser que les personnes sportives, habiles et pouvant avoir du sang-froid ne pourraient être que des flics.. Entraine-toi un peu camarade, c’est bon pour la santé, et cela pourra être utile pour les autres. Quant aux petits bourgeois pacifistes qui ne comprennent pas qu’une matraque ou une barre de fer, c’est toujours mieux que son petit doigt pour briser une vitre, entre autres choses utiles... Ou qu’une gazeuse peut éviter de la prison aux révoltés... Réfléchir ne fait encore une fois pas de mal, surtout quand il s’agit de tirer encore une fois si facilement des conclusions de merde un peu trop "faciles"...
avoir comme objectif d’occuper en tant que tel apès des actions speed, c’est du plus haut point ridicule. Même quand on prévoit un truc en amont, on peut collectivement se dire que l’on "annule". Car penser que de toute manière ce sont les babacools du groupe hyper innocents qui n’ont rien à se reprocher qui vont entrer pour l’occupation (tandis que "les autres" non), c’est réellement croire au père noël en ce qui concerne les ressorts de la police et de la justice. Cf. ce qui a éte dit plus haut à ce sujet. La prochaine fois, cela sera plus simple d’aller directement occuper le comico.
quant au contenu de la cible : un opéra... Mais franchement, est-ce que la lutte pour certains se résume à de tels symboles ? Mais qu’est ce que l’on a en bien a foutre de l’Opéra Bastille et de ce qui serait comme symbole. "L’objectif était de bloquer cette raffinerie culturelle de luxe". Faut vraiment arrêter ce type de branlage. Car en plus d’être idiot sur le fond, cela a eu des conséquences de merde sur un plan matériel (enfin... humains plutôt). Alors les tentatives à la post-situs-intermittents-art-avant-tout-mais-aussi-revenu-minimum-garanti-plus-con-tu-meurs, faut se calmer un peu. Car perturber le spectacle des bourges (émission radio incluse) pour produire le sien, de spectacle, c’est pas beau. Et ca pue presque.
Tout cela ne mérite même pas de conclusion. Fin.
Un électron libre et révolté.
Communiqué : L’état et les patrons ne comprennent qu’un seul langage...
Depuis plusieurs jours de multiples initiatives fleurissent partout : blocages de lycées, de gares, de raffineries, d’autoroutes, occupation de bâtiments publics, de lieux de travail, de centres commerciaux ; coupures d’électricité ciblées, saccages de permanences électorales et de mairies…
Dans chaque ville, ces actions viennent intensifier le rapport de force et montrer que nombreux sont ceux qui ne se satisfont plus des formes d’actions et des mots d’ordre imposés par les directions syndicales. En région parisienne, parmi les blocages de lycées et de gares, les grèves dans les écoles primaires, les piquets d’ouvriers devant les usines, des assemblées interpro et des collectifs de luttes se tiennent pour tenter de casser l’isolement et les séparations catégorielles. Leur point de départ : l’auto-organisation pour répondre à la nécessité de nous approprier nos luttes sans la médiation de ceux qui prétendent parler au nom des travailleurs. Nous sommes nombreux à ne pas nous organiser selon les formes traditionnelles de la grève sur un lieu de travail et pour autant à vouloir contribuer au mouvement général de blocage de l’économie. Car ce mouvement est aussi une occasion pour aller au delà de l’unique problématique des retraites, poser la question du travail, développer et construire ensemble une critique de l’exploitation.
A partir de ces questionnements, avions, ce samedi, décidé d’occuper l’Opéra Bastille. Il s’agissait de perturber une représentation retransmise en direct à la radio, jouer les troublions dans un lieu où circule la marchandise culturelle et d’y organiser une assemblée. Nous nous sommes donc retrouvés à plus d’un millier place de la Nation autour des banderoles « les patrons ne comprennent qu’un langage : grève, blocage, sabotage » et « contre l’exploitation, bloquons l’économie » avec aussi l’envie de déborder le cadre étroitement délimité de la manif syndicale. Nous avons remonté la fin du cortège à contre-sens afin de rejoindre le lieu de l’action, pour nous retrouver finalement en manifestation libre bien qu’entouré d’un dispositif policier imposant. Assez rapidement, plus d’une centaine de flics en civils aidés par le service d’ordre des syndicats ont scindé le cortège en deux, empêchant un certain nombre de personnes de nous rejoindre. À coups d’œufs et de pétards, nous avons autant que possible éloigné la flicaille de notre manif et accessoirement laissé quelques traces sur notre chemin. Rappelons au passage à ceux qui ne trouvent rien de mieux à faire que de spéculer sur des policiers infiltrés à partir des images volées par les journaflics, qu’il n’est pas question de pleurer sur deux vitrines de banques dont l’attaque ne constitue qu’une faible réponse à la violence du capital.
À l’arrivée à Bastille, pression policière et la confusion aidant, seule une cinquantaine de personnes ont finalement pénétré dans l’opéra tandis que les autres choisissaient de se disperser. Les flics qui s’étaient déployés sur la place sont parvenus à arrêter une quarantaine de personnes qui ont été emmenés en garde à vue dans plusieurs commissariats. Lundi soir, la plupart ont été libérées, mais au moins 5 autres ne le sont pas et passent devant le juge ce mardi et seraient inculpées de attroupement armé et dégradations en bande organisée. Comme toujours, le pouvoir fait le choix de taper vite et fort, espérant accentuer ou créer des séparations (entre syndicalistes raisonnables et « jusque boutistes », entre lycéens et casseurs…) et briser tout ce qui participe à faire émerger un véritable rapport de force contre l’état et les patrons. La police dégaine flashball et tonfas contre les lycéens un peu trop énergiques ; les ouvriers des raffineries subissent les assauts des flics mais aussi les menaces directes de poursuites et de réquisition par le préfet ; les manifestants énervés qui auront décidé de ne pas se disperser dans le calme risquent la prison ferme comme à St-Nazaire. Depuis le début du mouvement, plus de 1 000 personnes ont déjà été interpellées...
La multiplication des initiatives échappant aux traditionnels fossoyeurs des luttes apporte un démenti clair à tous ceux qui voudraient isoler des moutons noirs et empêcher la contestation de remettre en cause ce qui est quotidiennement accepté, au delà du nombre d’années de cotisation. Ces actions nous permettent d’entrevoir la possibilité d’un mouvement où les luttes corporatistes sont dépassées, où les bureaucrates perdent pied, où la lutte ne se limite pas à de prétendus acquis.
Il Y A BIEN PLUS À PRENDRE QUE CE QU’ON VEUT NOUS FAIRE CROIRE !
ARRÊT DES POURSUITES. LIBERTÉ POUR TOUS...
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