une pierre dans l'urne
Posté : 19 mars 2012 18:07
Nous n'irons pas voter.
Non que ceux et celles qui votent soient des ennemi-e-s, que nous voulions
culpabiliser qui que ce soit, que nous nous croyions plus fort-e-s, plus
pur-e-s, en dehors.
Il n'y pas de "en dehors". Tout est cadré et quadrillé et nous le savons
d'autant plus que nous sommes enfermé-e-s dans ces couloirs, ces murs et
sous ces projecteurs depuis toujours.
Nous serons les premiers à qui l'on reprochera le résultat, quel qu'il soit.
Nous ne ferons pas barrage, nous ne voterons pas contre, même pas pour.
Tout simplement parce que le système est un tout, que ce tout nous tue
lentement, à petit feu, parfois violemment, parfois nous combat
clairement, parfois nous enferme. Le système peut être de droite, de
gauche, fasciste, stalinien, voire même écolo, tout ça n'est qu'une
question de stratégie, de contexte, de moment.
Nous sommes en marge, contre, mais surtout à côté de la plaque.
Parce que nous n'aimons pas le pouvoir, ses compromis, ses petites
magouilles, ses grandes opérations, son ennemi intérieur comme ses ennemis
extérieurs, sa préservation à tout prix, sa peur et comment il nous
divise, encore, toujours, pour être plus fort.
Parce que nous aimons la rencontre, surmonter les difficultés pour
échanger, pour se renforcer, pour vivre du mieux possible en ville, à la
campagne, dans des caniveaux, dans une forêt, dans un camion. Que notre
vie se passe ici et maintenant, qu'elle essaie de dépasser la survie et
que c'est si difficile. Pour cela, nous ne pouvons pas compter sur grand
chose. Parfois nous essayons de détruire ce qui nous détruit, parfois nous
essayons de réoccuper des petits espaces laissés vacants par le système,
légalement ou pas, parce que cela nous permet d'essayer d'autres choses,
de vivre ensemble, de regagner un peu nos vies. Parfois, nous nous
laissons entrainer par la survie en perdant nos vies à la gagner. Parfois
nous sommes si fatigués.
Nous n'avons aucune raison d'avoir peur, nous avons connu le pire,
parfois, souvent, par interstice. Que le cirque électoral se déploie sous
nos yeux n'est qu'une information et un film supplémentaire où le système
fait son auto-promotion en se drapant de l'illusion populaire.
Que nous soyons le peuple ou pas n'a que peu d'importance, nous sommes là,
nous vivons tant bien que mal et arpentant les rues comme les chemins de
terre.
Ne calons pas notre respiration sur leur souffle, nous avons à vivre par
nous même, malgré eux, et ce défi est une aventure bien plus grande que
leur pâle manège.
Il nous offre les isoloirs et les bulletins de vote, prenons le vent, les
voiles, le bateau, les chars à voile, hissons les drapeaux pirates... au
milieu d'eux, en face d'eux, sous eux, soyons partout et nulle part !
Non que ceux et celles qui votent soient des ennemi-e-s, que nous voulions
culpabiliser qui que ce soit, que nous nous croyions plus fort-e-s, plus
pur-e-s, en dehors.
Il n'y pas de "en dehors". Tout est cadré et quadrillé et nous le savons
d'autant plus que nous sommes enfermé-e-s dans ces couloirs, ces murs et
sous ces projecteurs depuis toujours.
Nous serons les premiers à qui l'on reprochera le résultat, quel qu'il soit.
Nous ne ferons pas barrage, nous ne voterons pas contre, même pas pour.
Tout simplement parce que le système est un tout, que ce tout nous tue
lentement, à petit feu, parfois violemment, parfois nous combat
clairement, parfois nous enferme. Le système peut être de droite, de
gauche, fasciste, stalinien, voire même écolo, tout ça n'est qu'une
question de stratégie, de contexte, de moment.
Nous sommes en marge, contre, mais surtout à côté de la plaque.
Parce que nous n'aimons pas le pouvoir, ses compromis, ses petites
magouilles, ses grandes opérations, son ennemi intérieur comme ses ennemis
extérieurs, sa préservation à tout prix, sa peur et comment il nous
divise, encore, toujours, pour être plus fort.
Parce que nous aimons la rencontre, surmonter les difficultés pour
échanger, pour se renforcer, pour vivre du mieux possible en ville, à la
campagne, dans des caniveaux, dans une forêt, dans un camion. Que notre
vie se passe ici et maintenant, qu'elle essaie de dépasser la survie et
que c'est si difficile. Pour cela, nous ne pouvons pas compter sur grand
chose. Parfois nous essayons de détruire ce qui nous détruit, parfois nous
essayons de réoccuper des petits espaces laissés vacants par le système,
légalement ou pas, parce que cela nous permet d'essayer d'autres choses,
de vivre ensemble, de regagner un peu nos vies. Parfois, nous nous
laissons entrainer par la survie en perdant nos vies à la gagner. Parfois
nous sommes si fatigués.
Nous n'avons aucune raison d'avoir peur, nous avons connu le pire,
parfois, souvent, par interstice. Que le cirque électoral se déploie sous
nos yeux n'est qu'une information et un film supplémentaire où le système
fait son auto-promotion en se drapant de l'illusion populaire.
Que nous soyons le peuple ou pas n'a que peu d'importance, nous sommes là,
nous vivons tant bien que mal et arpentant les rues comme les chemins de
terre.
Ne calons pas notre respiration sur leur souffle, nous avons à vivre par
nous même, malgré eux, et ce défi est une aventure bien plus grande que
leur pâle manège.
Il nous offre les isoloirs et les bulletins de vote, prenons le vent, les
voiles, le bateau, les chars à voile, hissons les drapeaux pirates... au
milieu d'eux, en face d'eux, sous eux, soyons partout et nulle part !