La question d'un rapport aux femmes aujourd'hui intolérable, dans nos références.
Posté : 04 mai 2021 15:42
Un sujet qui naît d'une réflexion générale suite à la lecture de différents topics et aussi en lien avec une période actuelle d'évolution majeure en matière de féminisme.
La question féministe me touche peut-être plus particulièrement en tant que meuf, dans une période où les lignes bougent grandement et où on a pas mal d'espoir, nous autres. Mais je sais qu'elle touche aussi réellement pas mal d'autres personnes de ce forum. J'ai sans doute une espèce d'utopie à me dire qu'on sera toutes et tous moins tolérants sur certains sujets. Parce qu'on a collectivement (et je m'inclue là-dedans) laissé passer tant et tant de craignos, par le passé. Ré-écouter récemment la chanson Rien n'a encore changé de la Souris, m'a donné envie de poser le sujet sur la table.
Mais en fait, ça commence à faire quelques temps que je me rends compte que des choses qu'on a écoutées et qui ont été parfois nos références, ne peuvent plus l'être aujourd'hui, en terme de cohérence. En tous cas, en ce qui me concerne, j'ai rayé de la liste plusieurs chansons ou albums de mes références, parce que s'y référer c'est prendre le risque de perpétuer quelque-chose de nauséabond, qu'on a tant de mal à tout juste commencer à changer. Je ne dis pas que je n'écouterai plus jamais certains groupes ou que je les condamne proprement, mais au-delà même de ne plus y faire référence à ce jour, il faut peut-être dire pourquoi. Ne pas enterrer ça sans qu'un certain merdier soit remué, dans ce qui a été accepté et qui n'aurait pas dû l'être. Merde à "c'était une autre époque", pour tout justifier.
Dans la chanson Rien n'a encore changé, superbe chanson par ailleurs, le groupe évoque (sur deux vers) le rêve de niquer des américaines à l'hôtel, "sans problème", puisqu'elles seraient américaines.
Cette chanson, il y a des dizaines d'années, on a été nombreu-x-ses à la chanter. Aujourd'hui, de mon côté, je ne le veux plus. Les références à cette chanson comme à nombres d'autres, encore à ce jour, sont restées. Pas faciles de se défaire de ce avec quoi on s'est construit-e-s.
Je me souviens qu'à l'écoute de l'album Tambour et soleil en 1995, la chanson Princesses de la rue m'avait révoltée, toute seule dans ma chambre. Ça cause gaiement de tourisme sexuel en Thaïlande, en citant des quartiers réputés en matière de prostitution. Mais il y a 25 ans, à qui voulais-tu parler de ce choc en tant que meuf, alors même que tu n'avais pas de copines punks, mais seulement des copains ? Un groupe que tu aimais qui te sortait ça. En fait tu essayais d'en parler timidement aux potes, mais le cd continuait à tourner sur les platines. Donc, tu sortais juste de la pièce au moment de ces chansons, qui allaient totalement contre ce en quoi tu pensais qu'on croyait tou-te-s... quelle naïveté.
Aujourd'hui, est-ce qu'il n 'est pas primordial qu'on se pose plus de questions par rapport à ce sujet là, en tous cas. Il y a eu de nombreux trucs de différents groupes qui aujourd'hui (???) feraient gueuler. Pour exemple, la chanson de Molodoï Paris Saïgon qui poétise l'errance d'un français dans les rues de la prostitution de Saïgon, à la recherche d'un peu d'amour des filles-phoenix ou garçons-dragons.... Bordel (sans jeu de mots), ça a inspiré des titres, cet univers pseudo poético-érotico des quartiers dits "chauds" asiatiques ? Ces belles jeunes filles qui s'y collaient pour faire vivre toute leur famille, étant là "prédestinées pour des soldats perdus" occidentaux ?
Il s'agit pour certain-e-s d'entre nous, de deux exemples de références de nos jeunesses; mais parmi tant d'autres (la seconde m'étant revenue à l'idée parce qu'ayant des similitudes avec la première).
Dans le genre références souvent citées, on a aussi Starshooter, dont la chanson "Macho" peut donner des envies à la Solanas. On a aussi des exemples de titres carrément craignos, hors groupes français. Comme avec Anti-Nowhere League, dont on trouve la promo ici-même, et dont la chanson Woman nous dit :
"Your tits are big but your brains are small /Sometimes I wonder you got any brains at all /Woman /Ah stuff yourself /Well fuck you, fuck you /Don't you tell me what to do /Woman / Ah fuck off / I've got my deed, I've married you / What did I do to deserve you? Woman / Woman / Woman / Woman / I hate you".
Voilà. Pas sûre que ce soit bien dit. Pas eu envie de passer des heures à prendre des pincettes pour ne pas trop déranger, c'est déjà super usant de le faire dans cette lutte là au quotidien, mais aussi, je dois dire, en tant que modératrice sur un forum où on doit être peut-être trois femmes à encore poster régulièrement. Et où parfois j'aurais vraiment envie de me montrer plus radicale et intolérante.
La question féministe me touche peut-être plus particulièrement en tant que meuf, dans une période où les lignes bougent grandement et où on a pas mal d'espoir, nous autres. Mais je sais qu'elle touche aussi réellement pas mal d'autres personnes de ce forum. J'ai sans doute une espèce d'utopie à me dire qu'on sera toutes et tous moins tolérants sur certains sujets. Parce qu'on a collectivement (et je m'inclue là-dedans) laissé passer tant et tant de craignos, par le passé. Ré-écouter récemment la chanson Rien n'a encore changé de la Souris, m'a donné envie de poser le sujet sur la table.
Mais en fait, ça commence à faire quelques temps que je me rends compte que des choses qu'on a écoutées et qui ont été parfois nos références, ne peuvent plus l'être aujourd'hui, en terme de cohérence. En tous cas, en ce qui me concerne, j'ai rayé de la liste plusieurs chansons ou albums de mes références, parce que s'y référer c'est prendre le risque de perpétuer quelque-chose de nauséabond, qu'on a tant de mal à tout juste commencer à changer. Je ne dis pas que je n'écouterai plus jamais certains groupes ou que je les condamne proprement, mais au-delà même de ne plus y faire référence à ce jour, il faut peut-être dire pourquoi. Ne pas enterrer ça sans qu'un certain merdier soit remué, dans ce qui a été accepté et qui n'aurait pas dû l'être. Merde à "c'était une autre époque", pour tout justifier.
Dans la chanson Rien n'a encore changé, superbe chanson par ailleurs, le groupe évoque (sur deux vers) le rêve de niquer des américaines à l'hôtel, "sans problème", puisqu'elles seraient américaines.
Cette chanson, il y a des dizaines d'années, on a été nombreu-x-ses à la chanter. Aujourd'hui, de mon côté, je ne le veux plus. Les références à cette chanson comme à nombres d'autres, encore à ce jour, sont restées. Pas faciles de se défaire de ce avec quoi on s'est construit-e-s.
Je me souviens qu'à l'écoute de l'album Tambour et soleil en 1995, la chanson Princesses de la rue m'avait révoltée, toute seule dans ma chambre. Ça cause gaiement de tourisme sexuel en Thaïlande, en citant des quartiers réputés en matière de prostitution. Mais il y a 25 ans, à qui voulais-tu parler de ce choc en tant que meuf, alors même que tu n'avais pas de copines punks, mais seulement des copains ? Un groupe que tu aimais qui te sortait ça. En fait tu essayais d'en parler timidement aux potes, mais le cd continuait à tourner sur les platines. Donc, tu sortais juste de la pièce au moment de ces chansons, qui allaient totalement contre ce en quoi tu pensais qu'on croyait tou-te-s... quelle naïveté.
Aujourd'hui, est-ce qu'il n 'est pas primordial qu'on se pose plus de questions par rapport à ce sujet là, en tous cas. Il y a eu de nombreux trucs de différents groupes qui aujourd'hui (???) feraient gueuler. Pour exemple, la chanson de Molodoï Paris Saïgon qui poétise l'errance d'un français dans les rues de la prostitution de Saïgon, à la recherche d'un peu d'amour des filles-phoenix ou garçons-dragons.... Bordel (sans jeu de mots), ça a inspiré des titres, cet univers pseudo poético-érotico des quartiers dits "chauds" asiatiques ? Ces belles jeunes filles qui s'y collaient pour faire vivre toute leur famille, étant là "prédestinées pour des soldats perdus" occidentaux ?
Il s'agit pour certain-e-s d'entre nous, de deux exemples de références de nos jeunesses; mais parmi tant d'autres (la seconde m'étant revenue à l'idée parce qu'ayant des similitudes avec la première).
Dans le genre références souvent citées, on a aussi Starshooter, dont la chanson "Macho" peut donner des envies à la Solanas. On a aussi des exemples de titres carrément craignos, hors groupes français. Comme avec Anti-Nowhere League, dont on trouve la promo ici-même, et dont la chanson Woman nous dit :
"Your tits are big but your brains are small /Sometimes I wonder you got any brains at all /Woman /Ah stuff yourself /Well fuck you, fuck you /Don't you tell me what to do /Woman / Ah fuck off / I've got my deed, I've married you / What did I do to deserve you? Woman / Woman / Woman / Woman / I hate you".
Voilà. Pas sûre que ce soit bien dit. Pas eu envie de passer des heures à prendre des pincettes pour ne pas trop déranger, c'est déjà super usant de le faire dans cette lutte là au quotidien, mais aussi, je dois dire, en tant que modératrice sur un forum où on doit être peut-être trois femmes à encore poster régulièrement. Et où parfois j'aurais vraiment envie de me montrer plus radicale et intolérante.