texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
bub
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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par bub » 25 nov. 2021 9:21

maz a écrit :
24 nov. 2021 19:12
oui enfin sur ce point, n'étant pas libertaire
:lol: et pourtant ils existent, les -autres qu'-anarchistes

Le texte de blacksquare est vraiment chouette et c'est vrai que ca m'a fait direct penser à mon engagement cégète.
Etre anti-syndicat est une posture libertaire assez classique que je rejoins volontiers d'ailleurs, mais quand il s'agit de s'organiser dans un environnement pas militant et bé bah tu prends le plus progressiste entre CGT, FO, CGC et CFTC. Et après, c'est comme tout, il y a une étiquette et la réalité ne correspond pas à l'image des gros bras de la CGT (cf JP Levaray). Ca donne les moyens de faire des choses en collectif et tu rencontres des gens vraiment véner' et déter' (ambiance lutte des classes). Ca permet de pas rester seul et prêcher dans le désert ou sur internet... Ben ouais, dans ce contexte, la course à la radicalité c'est mort. De toute façon, je bosse, la course à la radicalité, c'était déjà mort. "Ne travaillez jamais !" Il nous avait prévenu !

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par organesfritsman » 25 nov. 2021 13:20

Non non mais c'est clair ahah, on ne peut pas généraliser trop non plus sur les syndicats. J’écris un peu n'importe comment alors c'est peut etre pas toujours compréhensible.
C'était plus pour spécifier que ca change en fonction des régions, villes, histoire et contexte quoi.
Par chez nous il y a d'ailleurs un chouette collectif anti-sexiste intersyndical (SUD, FSU, CGT) qui s'est monté et qui est bien déter', histoire de faire bouger les lignes de l’intérieur mais pas que. C'est des personnes solides donc elles ont plus la patience que d'autres et souvent elles se laissent moins emmerder aussi. Ca fonctionne bien. Mais dans le bled a côté, c'est la CGT branche mascu SO qui tient un peu plus le truc, ce qui créer des situations chelous. L'ambiance est pas la même et c'est beaucoup plus difficile de proposer des choses.

Pis même dans les trucs entre soi militant (libertaire allé), même si ça parait plus facile parfois c'est que de l'apparence. Ca rentre par une oreille et ca ressort par l'autre... C'est vraiment pas plus glorieux.

Je ne sais même plus ce que je préfère au final.

maz a écrit :
24 nov. 2021 19:12
organesfritsman a écrit :
15 nov. 2021 10:10
On ne va pas se leurrer, y'a toujours des discours de merde chez les communistes (y’en à même qui aiment les flics encore aujourd’hui). Dans ma famille c'était comme ça plutôt. Les anciennes générations (pour l'exemple OS chez Renault, les jobs fordiste la) qui restent relativement loin des idées progressistes, pour les moins pires c'est juste de l'incompréhension, pour le fond du panier, ça stagne sur du racisme, du sexisme, homophobie, transphobie, tout le panel.
Franchement il suffit d'aller en manif quand c'est un appel CGT, ou d'aller en AG inter-lutte, souvent c'est pas du tout évident de s'organiser en grande solidarité fraternelle. A part perdre du temps et de l’énergie, les perspectives sont minces.
C’est par rapport à ce constat qu’il y a des personnes qui décident de s’organiser autrement sans avoir à subir, ça me parait légitime puisque c’est aussi ce qu’on défend nous (vous savez, la grandeeee famille fraternelle du punk :-? ) j’ai l’impression.
oui enfin sur ce point, n'étant pas libertaire, je dois tout de même dire qu'au niveau du taf antisexiste / anti-homophobie, faut pas oublier ke c'est vachement plus simple de le faire dans l'entre-soi du milieu limitant... oups ! militant, plutôt ke dans le cadre du champs syndical. Tu te retrouves avec des gens (pas seulement les hommes, et loin de là !) ki n'ont pas les références dont vous causez ici, dont les réflexes sont fondamentalement différents, et minorer le taf syndical sur ces questions (sexisme, homophobie, transphobie), c'est totalement dommage. Résumer le truc à "c'est des gros bourrins, à la cégète", je sais que c'est un bon classique chez les libertaires, m'enfin bon, la réalité c'est que quand tu rentres dans le local de mon syndicat à la bourse du travail, la première affiche que tu vois, c'est une affiche anti-sexiste. C'est symbolique, ça vaut ce que ça vaut, mais là j'ai la flemme de dvp. le travail concret fait à ces niveaux, au quotidien :oops: Et e boulot fait par les O.S. (p'têt pas FO ? je sais pas... mais Sud, Fsu et Cgt, c'est sur !) sur ces questions c'est une autre paire de manches que de faire une AG à 25 en pensant être représentatif de quoi que ce soit, hein, désolé :lol:

mais pour le reste je suis bien entendu globalement d'acc' avec vous !

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par blacksquare » 27 nov. 2021 0:50

Je viens de lire le livre de Renaud Garcia cité dans un des posts précédents, et je vais essayer d’expliquer brièvement pourquoi, à mes yeux, ce livre est fortement critiquable.

On peut distinguer actuellement quatre grandes branches qui structurent le mouvement libertaire en France : le néoluddisme, le mouvement autonomie, le féminisme radicale et le socialisme libertaire. Ces quatres mouvements proviennent de quatre traditions philosophiques distinctes. Le néoluddisme vient de l’écologie radicale et l’anti-tech. Ces principaux penseurs sont : Ivan Ilitch, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Gunthers Anders, Hannah Arendt. Le mouvement autonome vient de l’opérisme italien et du mouvement squat parisien. Ces principales références sont : Toni Negri, Georgio Agamben, Foucault (du moins, le Foucault de la biopolitique), Carl Schimitt (promotion du concept de « guerre civile », distinction de l’ami et de l’ennemi) et Heidegger (dictature du On, appel). Le mouvement féminisme radicale vient à la fois du féminisme français de la deuxième et du féminisme américain de la troisième vague. Ces principales références sont : Simone De Beauvoir, Judith Butler, Emma Goldmann, Michel Foucault (le Foucault du sexe), Gilles Deleuze (notamment le concept de « devenir-mineur ») et Donna Haraway. Le mouvement socialiste libertaire vient de la tradition libertaire classique. Ces principales références sont : M. Bakounine, P. Kroptkine, Daniel Guérin, etc. Aujourd’hui, ces différentes branches sont portées par des personnalités et des collectifs différents. Le néoluddisme, c’est le collectif Pièce et Main D’œuvre, les éditions du Monde à l’Envers, Yannick Blanc, Tomjo, Nicolas Bonanni, Aude Vidal, Antoine Costa, Alexis Escudero. Le mouvement autonome, c’est Tiqqun, les Appelistes, Le Comité Invisible, Julien Coupat, Non-Fides, etc. Le mouvement féministe, c’est Christine Delphy, Elsa Dorlin, Isabelle Clair, Eric Fassin, Francis Depuy Deri. Pour ce qui est du socialisme libertaire canal historique, disons que depuis Daniel Guérin, il est plus ou moins tombé dans l’oubli : s’y raccroche plus ou moins directement les membres de la CNT, Jean-Christophe Angaut, Daniel Colson, etc.

Ceci dit, dans la pratique, des individus appartiennent parfois à plusieurs courants à la fois. Ce qui est à l’origine des débats actuellement, c’est l’explosion de l’unité du mouvement anarchiste. Dans son livre, Renaud Garcia s’en prend principalement aux féministes mais, si tu es attentif, il s’en prend aussi aux autonomes. Ca n’a rien d’étonnant puisque tout le but de son discours de promouvoir le néoluddisme. D’ailleurs, si tu y regardes de plus près, tu verras que le discours de Renaud Garcia prétend s’inscrire dans le socialisme libertaire canal historique, alors que, contrairement à ce qu’il dit, son discours se rattache moins au socialisme libertaire qu’au néoluddisme. Contrairement à ce que tu affirmes, dans son livre, Garcia ne replace pas la lutte des classes au centre. Ce qu’il place au centre, c’est ce qu’il appelle le « capitalisme technologique » et son principal adversaire, ce n’est pas le capitalisme lui-même mais ce qu’il appelle le « Parti Technologique ». Il affirme d’ailleurs explicitement que le capitalisme est à la traine derrière les technologies. C’est l’idée fondamentale des néoluddistes : le problème fondamental, ce n’est pas le capitalisme ou la lutte des classes, ce sont les technologies. Sur ce point, je te renvoie à un article de PMO intitulé « Ludd ou Marx », où PMO prennent clairement le parti de Ludd (critique de la technique) contre Marx (critique du capitalisme). Pour les néoluddismes, le marxisme est non seulement indifférent au problème écologique (John Bellamy Foster dans « Marx écologiste » a montré que cela est faux) mais il est aussi critiquable pour autant qu’il fait l’apologie du productivisme (Franck Fischbach dans « Après la production » a montré que cela est faux). Comme la plupart des néoluddistes, Garcia est fort pour faire l’ « entrisme » : en gros, il fait comme si son discours se rattachait à replacer la lutte des classes au centre (contre les autonomes qui lui préfère la guerre civile entre amis et ennemis et contre les féministes qu’ils accusent de ne s’occuper que des questions de genre, de sexe, de race et de délaisser le plus important), alors que dans les faits ce qu’il replace au centre c’est la question technologique. C'est de l'"entrisme" car le but est de pénétrer les collectifs anticapitalistes pour les réorienter vers la lutte contre les nouvelles technologies (si vous êtes syndiqués, je suis désolé de vous apprendre qu'aux yeux des néoluddistes vous êtes un con qui n'a rien compris aux véritables luttes... les nouvelles technologies !).

A Grenoble, suite à la publication du livre La Reproduction artificielle de l’humain par le néoluddiste Alexis Escudero, il y a eu un gros débat. Les anti-techs et les féministes radicales se sont affrontés. Les anti-techs reprochent aux féministes radicales de faire l’apologie des nouvelles technologies, et les féministes radicales reprochent aux anti-techs leurs positions réactionnaires (anti-PMA, anti-changement de sexe, etc.). Garcia publie certains de ces textes sur le site de PMO. Dans son livre, il prend clairement le parti des néoluddistes pour qui le problème c’est la technologie (à ce propos, on peut l’article qu’ils ont écrits pour critiquer les antifas rendant hommage à Clément Méric en affirmant qu’ils se trompent de combat, le véritable fascisme à combattre ce n’est pas pour eux l’extrême droite mais le « système technicien », le « parti technologique »). A titre personnel, je me situe du côté du socialisme libertaire canal historique (s’il faut choisir entre Ludd et Marx, c’est Marx qui est l’objet de mon choix, je souligne au passage que Bakounike admirait Marx pour son analyse du capitalisme et qu’il a envisagé à un moment de traduire le Capital, et cela alors même que les deux hommes s’opposaient violemment au sein de la première internationale) et je pense qu’un rapprochement est possible entre le socialisme libertaire et le féminisme radicale pour autant que ces deux mouvements se réclament du matérialisme : Marx était matérialiste, Guérin était matéraliste, Elsa Dorlin est aussi matérialiste. Je rejette les néoluddistes et les autonomes : les néoluddistes pour leurs positions antiféministes (être pour la PMA ce n’est pas être un fasciste, on peut être critique des technologies sans être technophobes) et leurs confusionnisme (ils se sont passer pour anticapitaliste alors que la critique du capitalisme ils s’en foutent, ce qui les intéressent, c’est la critique des technologies) ; les autonomes car je rejette la violence comme un moyen légitime d’opérer un quelconque changement social (la violence est une méthode autoritaire, historiquement le mouvement autonome par ses racines italiennes se rattachent d’ailleurs plus au communisme qu’à l’anarchisme : le mouvement autonome, c’est le communisme moins le parti) et car ils soutiennent aussi l’idée que la lutte des classes est has-been, les ouvriers étant désormais totalement converti au capitalisme seule une insurrection violence et spontanée serait, selon eux, capable d’abattre la société actuelle et d’établir le « communisme » (il faut être sacrément idéaliste ou désespéré pour croire une chose pareille). On pourra poursuivre la discussion longtemps, mais pour finir je dirai simplement le féminisme radicale et la pensée « woke » ce n’est pas vraiment pareil, que les féministes radicales ne sont pas oublieuses de la lutte des classes, comme en témoigne le titre même d’un livre d’Elsa Dorlin, Sexe, Race, Classe publié aux éditions Actuel Marx : c’est la domination de classe qui vient en premier à être historiquement critiqué dans le mouvement libertaire, mais ce n'est pas la seule forme de domination sociale existante et c'est pourquoi des théoriciennes comme Goldman ou De Cleyere ne séparaient pas la question de la lutte des classes de celle de l'émancipation des femmes. Seulement une approche critique de la société en terme de classes ne suffit pas, et c’est pourquoi une telle approche doit être COMPLETER (et non pas remplacer comme dans le mouvement « woke » qui EFFACE totalement la domination de classe : ce n'est pas un hasard aux USA la critique du capitalisme qui est une question qui ne se pose pas, ou seulement à la marge) avec une analyse des rapports sociaux de sexe et de race.

Bref, je développe tout cela dans mes numéros de fanzine Excursus pour celles et ceux qui ça intéresse… Et pour ceux qui veulent lire des analyses critiques du capitalisme contemporain, il y a tous les très bons livres de Franck Fischbach et Emmanuel Renault.

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par Nhuman punk » 27 nov. 2021 13:36

Hey comme je l'ai dis plus haut, je suis loin d'adhérer à tout ce que dit garcia et ses références, PMO je me suis bien pris la tête avec eux au moment du texte dont tu parles, ça m'avait fait gerbé et je leur avait dis d'aller bien se faire foutre en somme haha. Pareil pour leur délire sur la musique techno...
viewtopic.php?f=6&t=15690&p=145976&hilit=pmo#p145976

Pour le reste je pense pas avoir tout compris dans ce qu'il raconte dans son livre et je suis loin de connaître aussi bien le sujet et les courants philosophiques dont il parle, il y a juste que pas mal de choses qu'il expriment ont fait écho pour moi...

Je trouve aussi qu'il est réducteur dans son analyse des mouvements féministes et je suis d'accord que ce qu'il manque aujourd'hui c'est que les idées féministes et autres soient associés à la lutte des classes chose que faisait très bien goldman ou aurore koechlin aujourd'hui...
Bref j'ai pas tout pigé ce que tu disais et je comprends que tu le trouve pourri ce bouquin après je suis pas d'accord de tout jeter en bloc ce que raconte garcia.

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par blacksquare » 27 nov. 2021 17:37

Loin de moi l'idée de me transformer en censeur politique et d'instaurer une police politique de la bonne pensée. Il y a de multiples manières d'être anarchiste aussi. On peut être autonome, on peut être néoluddiste, on peut être féministe radicale et on peut être autre chose encore. Je critique les autonomes et les néoluddistes parce que je ne suis pas d'accord avec eux, ce n'est pas pour autant que je vais interdire qu'on les lise ou leur interdire de diffuser leurs idées. Seulement leur anarchisme n'est pas le mien. On n'est pas tous d'accord, et c'est tant mieux. On a le droit d'aimer ce livre, je le reproche à personne. Mais on a aussi le droit d'exprimer son avis en disant pourquoi on ne l'aime pas.

La philosophie c'est parfois compliqué, mais ce qui m'insupporte chez Renaud Garcia, c'est deux points simples à comprendre :
1. Il prétend replacer la lutte des classes au centre alors qu'en fait, c'est faux. Pour lui, comme pour Ellul, le système technicien a supplanté le système captaliste et donc être capitaliste aujourd'hui, c'est être antitechs. Or si on est vraiment anticapitaliste, on ne surborde pas la critique du capitalisme à la critique des technologies, mais intègre plutôt la critique des technologies à l'intérieur de la critique du capitalisme. Comme le disait Marx, le mode de production capitaliste se singularise des modes de production antérieurs en ce sens qu'il est en perpétuel révolution de lui-même, et il se sert justement de la technique et des nouvelles technologies pour s'auto-développer en permanence (instruments de travail plus performant et donc meilleur rendement, vitesse augmentée des flux de capitaux, ventes de nouveaux produits toujours supplantés par de nouvelles marchandises toujours plus performantes rendant caduques les anciennes, etc.). Page 52, il écrit : "L'Etat et le capitalisme sont à la remorque de l'innovation technologique". Quant à moi, je pense que l'innovation technologique est à la solde de l'Etat et de l'économie, et que si demain les capitalistes et l'Etat arrêtent d'investir massivement dans l'innovation technologie, elle ne pourrait pas se perpétuer toute seule...
2. Tout le sujet du livre est de lire : "Voyez, il y a des méchants militants anarchistes qui nous tombent dessus, qui nous veulent nous censurer, nous empêcher de parler, c'est vraiment de la police politique. Nous, on est des gentils néoluddistes qui aimont le dialogue". Oui, sauf qu'ils n'aiment le dialogue que quand il n'est pas contradictoire, c'est à dire seulement quand le dialogue se transforme en une tribune pour la diffusion de leurs idées (les seules bonnes : les antifas des cons, les syndicalites des cons, les féministes des cons, etc.). Page 58, il écrit : "L'antagonisme schématique entre une gauche égalitariste et une droite apôtre de la hiérarchie n'est plus que superficiel. L'opposition majeure met aux prises d'un coté le parti technologiste : les partisans d'un monde intégralement bureaucratique en accélération constante, dirigé par la caste de l'avoir, du pouvoir et du savoir, dont les représentants déconstruits de la culture woke sont les agents d'acceptabilité, et d'un autre côté les naturiens [c'est à dire les antitechs] : les partisans d'une vie décente, sensible et réfléchie sur une Terre pas trop dégradée...". En gros, soit vous êtes de vilains techno-fascistes, soit vous êtes de gentis naturiens antitechs. A ce titre, l'article publié sur LundiMatin intitulé 'sortir de la stase' est tout à fait expliciite. Et après il s'étonne qu'on lui tombe dessus, que cette est alternative vicieuse et vicié : soit vous êtes d'accord avec moi, soit vous êtes un technofasciste. C'est ça le débat construit et rationnel pour lui ??? Donc, oui, il aime parler monsieur Garcia, on ne va pas le lui interdire, mais s'il aime parler, c'est tout seul, sans qu'on le contredise, comme un professeur de philosophie qui fait la leçon à ses élèves en classe. Or les donneurs de leçon, j'en ai ma claque, surtout quand ils font les pleurnichards et jouent aux victimes de la bienpenseance de gauche. De véritables "héros" de la critique sociale. George Orwell peut être fier de sa postérité !

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par moncul » 29 nov. 2021 11:26

Je n'ai pas lu cet ouvrage, mais merci à tous les deux d'en avoir parlé, et j'apprécie ce résumé car je suis parfois un peu paumé au milieu des différentes tendances. Ton explication est assez limpide.

En tout cas, je te rejoins, à choisir entre Marx et Ludd, je prends Marx pour toutes les raisons que tu évoques.


Ah purée, cette position de PMO par rapport à la techno me rappelle le moment où j'avais été interviewé par Article11 par rapport au label, un long entretien où Émilien avait vraiment pris le temps de comprendre ma démarche ; lorsque l'entretien a été publié sur leur site, une petite bande de bourges dits "autonomes" ont commencé à tout démolir, tout ça dans un style d'écriture pompeux, embourgeoisé, à vomir... Et en gros, on aurait simplement le droit d'écouter de la musique baroque, tout le reste serait aliéné par le système. Donc, Manu, je te rejoins, qu'ils aillent se faire foutre.

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par bub » 30 nov. 2021 10:18

Merci pour l'analyse, c'est bien menée (je m'en vais choper des exemplaires d'Excursus alors, moi ! ;) ).
Si je peux rajouter une pierre au débat, c'est que la définition du vivant est assez diffuse -entre la matière inerte, les virus (lire infravies de Heams-Ogus), les êtres vivants et au delà les mèmes (lire le gène égoiste de Dawkins)-.
Donc, dans l'approche du système technicien, on sent que la Technique a son évolution propre qui se bâtit sur le substrat humain, de même que le Capitalisme ou plus généralement le monde des Idées a un impact sur le monde (genre le principe de frontières avec la Grande Muraille, le principe de sépulture avec les pyramides...). Comme l'explique Ellul ou Gilbert Simondon (avec une solide justification technique pour le coup), la technique évolue de manière décorrélée par rapport aux monde humain (quel que soit ses envies ou ses objectifs) et ce depuis le début de l'humanité . Donc il faut savoir rester humble sur des concepts et une complexité qui nous dépassent. Tout ca pour dire que je viens de me procurer le livre "Au commencement était... Une nouvelle histoire de l'humanité" de Wengrow et surtout du regretté Graeber et que ca donne sacrément envie de continuer à explorer la vie des concepts !
Donc OK pour ton analyse sur les quatres branches, mais comme je vois pas citer Graeber, il me manque de la structure ! :lol:

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par Nhuman punk » 30 nov. 2021 20:12

hey loin de moi l'idée de dire que tu faisais de la police politique ou que y'a pas à critiquer le garcia! ;)
Ton analyse est limpide oui et tu m'a fais réfléchir à ce que j'ai lu et au fait que j'avais pas tout calculé..

ce visuel pascal haha

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par moncul » 01 déc. 2021 14:36

Ouais je sais Manu, j'ai loupé le coche, j'aurais pu devenir graphiste...

Purée, c'est dommage, Jérôme voulait alimenter le débat qui n'est pas assez théorique à son goût, mais il retrouve pas son mot de passe et a la flemme de se recréer un compte... je te raconte pas le bordel...

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Re: texte sur la "performativité" fléau de la sociabilité militante

Message par blacksquare » 02 déc. 2021 9:50

Merci pour l'analyse, c'est bien menée (je m'en vais choper des exemplaires d'Excursus alors, moi ! ;) ).
Si je peux rajouter une pierre au débat, c'est que la définition du vivant est assez diffuse -entre la matière inerte, les virus (lire infravies de Heams-Ogus), les êtres vivants et au delà les mèmes (lire le gène égoiste de Dawkins)-.
Donc, dans l'approche du système technicien, on sent que la Technique a son évolution propre qui se bâtit sur le substrat humain, de même que le Capitalisme ou plus généralement le monde des Idées a un impact sur le monde (genre le principe de frontières avec la Grande Muraille, le principe de sépulture avec les pyramides...). Comme l'explique Ellul ou Gilbert Simondon (avec une solide justification technique pour le coup), la technique évolue de manière décorrélée par rapport aux monde humain (quel que soit ses envies ou ses objectifs) et ce depuis le début de l'humanité . Donc il faut savoir rester humble sur des concepts et une complexité qui nous dépassent. Tout ca pour dire que je viens de me procurer le livre "Au commencement était... Une nouvelle histoire de l'humanité" de Wengrow et surtout du regretté Graeber et que ca donne sacrément envie de continuer à explorer la vie des concepts !
Donc OK pour ton analyse sur les quatres branches, mais comme je vois pas citer Graeber, il me manque de la structure ! :lol:
Je suis désolé mais je n'ai rien compris, à part la phrase sur Jacques Ellul ou Gilbert Simondon, où tu dis que "la technique évolue de manière décorrélée par rapport aux monde humain (quel que soit ses envies ou ses objectifs) et ce depuis le début de l'humanité". Effectivement c'est la thèse de Ellul : soit l'autonomie du "phénomène de la technique" vis-à-vis de toute base matérielle. Et c'est justement cette thèse qu'en vilain marxiste que je suis que je récuse : les techniques évoluent en fonction du mode de production dans lequel elles s'insèrent et prennent places, et je pense que ce qui distingue le mode de production capitaliste des modes de production précédents, c'est justement qu'il se sert de l'innovation technologique pour se renouveler sans cesse : non seulement instruments de travail plus performent et productif, nouvelles marchandises sur le marché, remplacement de certains tâches humaines par des robots et des machines mais aussi fluidité accrue des mouvements de capitaux, mondialisation du système de la finance, accélération des achats / ventes d'actions en bourses grâce aux algorithmes, etc. L'idée n'est pas de dire qu'il n'y a pas eu de progrès technique avant ou en dehors du capitalisme (chaque mode de production se caractérise par l'usage de certaines techniques, de l'âge de pierre jusqu'à nos jours : d'où une multiplicté de modes de production différents qui se succèdent dans le temps), mais c'est plutôt de dire que le capitalisme se singularise des modes de production antérieurs au sens où les progrès de la technique ne conduisent pas à son dépassement vers un autre mode de production, mais qu'ils conduisent seulement à son renouvellement permanent. C'est pour ça que je disais que le capitalisme est, contrairement au mode de production antérieur, un mode de production en révolution constante. Enfin je m'arrête là parce que tous ces débats ne doivent pas intéresser grand monde de toute façon et qu'elles conduisent à une forme de discussion entre "spécialiste" qui exclut la plupart des intervenants de ce forum, soit le genre de discussions que je déteste, bien que j'en sois parfois l'instiguateur moi-même (autocritique)...

Bien marrant tes images Pascal !

Ouais, je suis désolé Manu, c'est vrai qu'internet n'est pas toujours le meilleur endroit pour s'exprimer correctement. Effectivement il y a parfois quelques dérives de "police politique" constatable dans nos petits milieux mais aussi à l'échelle plus large des sociétés dans lesquelles on vit (de toute façon, c'est un peu une constante de ces milieux là, en ce moment je relis un livre sur les querelles au sein de la Première Internationale, c'était loin d'être franchement mieux qu'aujourd'hui. De bons rapports de force pour imposer ses idées et son point de vue, le seul bon bien évidemment, avec tous les coups qui sont permis...). Seulement que Garcia vient jouer à la pauvre victime de tout cela, quand tu vois les positions politiques qu'il tient avec ses petits copains grenoblois de PMO, ça me fait bien rigoler. C'est sur qu'à force de traiter toutes les personnes qui ne sont pas sur la même ligne politique qu'eux d'"imbéiciles" ou de "technofasciste", il y a juste un moment où on perd un peu ses nerfs...

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