Pour enrayer la machine à expulser : la solidarité est une arme.
En matière d’immigration, la politique du gouvernement est claire : faire
du chiffre. Faire du chiffre ça veut dire enfermer et expulser toujours
plus d’étranger-es, traquer les personnes en situation irrégulière jusque
dans leur foyer, tendre des guet-apens administratifs dans les préfectures
ou les mairies, organiser des rafles dans la rue, dans les stations de
métro. Face à la mise en place de cette machine à expulser parfois
meurtrière , l’indignation citoyenne ne suffit plus, et les actes de
résistance se multiplient : qu’il s’agisse de la mise en place de réseaux
pour cacher les familles recherchées, ou des tentatives pour empêcher des
vols en direction des pays d’origine. Plus récemment, des grèves de
travailleurs sans-papiers ont éclaté ici et là, ainsi qu’une série de
révoltes collectives dans les centres de rétention, relayées par des
manifestations, plus ou moins offensives, aux abords de ces prisons pour
étranger-es…
La répression s’intensifie aussi, mécaniquement. Plusieurs retenus en
lutte ont subi des tabassages en règle, avec à la clé des dents et des
bras cassés, au CRA de Vincennes. Dans le jura des personnes ont écopé
de lourdes amendes pour des graffitis en soutien à la lutte des sans-papiers.
Idem pour un internaute qui avait adressé un mail rageur à Sarkozy, au
sujet de sa politique « d’immigration jetable ». Mi-janvier, Ivan et
Bruno, deux militants qui partaient pour une manifestation devant le
centre de rétention de Vincennes, sont arrêtés en possession de fumigènes
artisanaux (pour se faire voir des retenus en lutte) et de clous tordus
(afin de crever les pneus des fourgons cellulaires). Ils sont incarcérés
depuis plus de cinq mois et leur affaire a été récemment requalifiée sous
le signe de l’antiterrorisme ! On avait presque pris l’habitude que les
personnes sans-papiers soient frappées de procédures d’exception : depuis
les violences subies en zone d’attente jusqu’à la double peine. Il semble
que les soutiens les plus actifs fassent les frais également de cette
politique : l’antiterrorisme c’est bien le nom de cette opération en vertu
de laquelle l’Etat peut tout se permettre pour briser nos résistances. On
sait bien qui était désigné comme terroriste par le gouvernement de Vichy.
L’« étranger » et le « terroriste » ont leurs lois spéciales. Ils ont
également leur zone de non droit : le centre de rétention pour l’un, la
prison pour l’autre. Deux dispositifs à abattre. Ne laissons personne
pourrir dans cet isolement. Face à cet état d’exception permanent il est
indispensable d’affirmer notre solidarité avec ceux et celles qui luttent
dans et hors des centres de rétention.
Liberté pour tou-tes les sans-papiers emprisonné-es, liberté pour Ivan et
Bruno !
Rassemblement de soutien devant la Préfecture, rue Dunoir dans le 3ème
arrondissement, samedi 7 juin à 14H30.
Signataires : CIRDEL, CSP 69, CGA 69, CNT Interco 69, CNT
Supérieur-Recherche 69, collectif LFP (St-Etienne), coop’ La Distro,
collectif Gueule d’Amour, Demeurant Partout, FSE, LCR 69, RUSF 69, Sud
Etudiants 69, Témoins/caisse de solidarité, UPC …
la solidarité est une arme- Rassemblement à Lyon - 7/06
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