AU PIED DU MUR...*
L'appel contre le transfert des prisonniers Poitevins à la
nouvelle prison au design amélioré de Vivonne, a pris des allures
grinçantes. Suite à cette manifestation, 8 personnes sont passées
en comparution immédiate, plusieurs ont été condamnées à de
lourdes amendes et du sursis. 3 d'entre-elles ont été incarcérés
immédiatement, dont un militant Tourangeaux condamné à 4 mois de
prison ferme et 4 autres avec sursis.
Médias et polices se sont empressés de déverser leurs flots habituels
d'ordures sur ces évènements, gonflant ainsi des dossiers juridiquement
vides, et brandissant à la face de l'opinion publique le fruit de leurs
imaginations délirantes. Bien, maintenant à notre tour de prendre la
parole.
Tout d'abord en tant qu'organe de lutte et de soutien contre la
répression, bien que n'ayant pas participé à cette manifestation, nous
affirmons et mettons en œuvre notre solidarité avec ces camarades
incarcérés et les autres.
A nouveau, les fantasmes sécuritaires s'agitent autour d'une énième
apparition de cette ennemi fantoche de l'intérieur. Hier, il s'agissait
des jeunes de banlieux, puis des sans papiers et leurs soutiens.
Aujourd'hui, les squatteurs de l'ultra gauche... On ne sait plus où
donner de la tête, tant ce défilé d'épouvantails est grotesque et
indigeste.
Alors que l'Etat arrose les banques et les patrons à coup de
milliards,
comment peut on encore oser nous faire croire qu'on s'émeut de ces
quelques bris de vitrines, infligés aux agences bancaires de Poitiers? On
retrouve la même disproportion dans les peines infligées à ces camarades.
L'un d'eux est incarcéré en raisons du jet d'une pile qui aurait
indirectement touchée par ricochet le commissaire de la police locale: 8
mois de prison, dont 4 mois fermes assortis d'une obligation de soin!
Quelques jours auparavant, les « assassins assermentés » du jeune motard
de Villiers-le-bel (à l'origine des émeutes en 2007), étaient eux,
couverts par cette même justice, prononçant l'habituel « non lieu » tant
connu en pareil cas. Nous ne cherchons pas l'amalgame, mais une mise en
perspective s'imposait.
Nous entendons les objections faites aux formes que prennent un peu
partout en Europe et ailleurs, les révoltes et les luttes
révolutionnaires. Mais celles-ci semblent directement issues d'un
ensemble de circonstances, d'expériences de luttes et de solidarités
vécues. Ces actions si toutefois elles sont infiltrées, ne le sont
certainement par des casseurs, mais belle et bien par des flics.
Certes celles-ci s'expriment encore dans des formes spectaculaires,
et
donc parfois récupérables, mais elles ne sauraient en aucun cas justifier
comme certains l'affirment, l'appareil répressif et la dérive fascisante
de l'Etat. Les dirigeants successifs n'ont jamais eu besoin ou même
attendu un quelconque prétexte, pour exercer leur terrorisme quotidien et
nous imposer l'exploitation généralisée.
La généralisation d'une mentalité policière primée par le pouvoir
commence à faire ses ravages, y compris parmi les bonnes âmes
«révolutionnaires». La répression et la marginalisation qui en est la
conséquence n'ont pour but que d'accentuer les fossés creusés et les
isolements entre les différentes luttes et surtout entre ceux qui du haut
de leurs respectables tours d'ivoires, se comptent et se recomptent
inlassablement pendant que d'autres, lassés par les vaines habitudes
uniquement protestatives, initient de
nouvelles ruptures et finissent parfois, par se jeter dehors le diable au
corps, oubliant les règles les plus élémentaires de sécurité, nécessaires
à leurs pratiques.
L'Etat et ses aides de camps, ceux qui anxieusement déversent leur
peur
de la liberté dans le culte de la légalité, ne perdent pas une occasion
de répandre leurs condamnations et d'assouvir leur éternelle soif
sécuritaire. Tout ceux là reproduisent et participent à un même processus
de contrôle et d'étouffement qui sclérose en énergie négative, toutes
créativités, toutes positivités, conduisant les révoltes à se radicaliser
d'avantage.
Que se soit lors de cette manifestation anti-carcérale, ou lors des
manifestations anti-impérialistes de Strasbourg, ou dans la colère même
des « contis » dont la sous préfecture de Compiégne garde les séquelles,
toutes ces actions visent et portent en elle une finalité sociale.
Ce que nous vivons, c'est la société carcérale. Une réalité
répressive
qui traverse de part en part les murs de la prison et englobe la totalité
de ce qui existe. La lutte contre cette obsession de l'enferment ne se
limite pas à une simple opposition aux prisons et autres lieux
d'enfermement, tel que les camps de rétentions par exemple. Il s'agit
plus largement d'en finir avec toutes les oppressions imposées par ce
Système et reproduites par l'ensemble de la société marchande.
JEUDI 22 OCT POITIERS: SOIRÉE DE SOUTIEN, 19H CENTRE SOCIO-(CU)CULTUREL
DES TROIS CITÉS
SAMEDI 31 OCT TOURS: RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN, DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE
NOTRE SOLIDARITÉ N'EST PAS DE LA CHARITÉ... MAIS UNE ARME!
Pour soutenir les détenus, avoir des infos, leur écrire (adresse
disponible sur demande), envoyer des sous (frais d'avocats, amendes,
cantines, etc...) : contacter le collectif FAP sur
facealapolice@gmail.com
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AFP
23/10/2009 | Mise à jour : 11:10 |
La cour d'appel de Poitiers a décidé de remettre en liberté aujourd'hui deux des trois hommes incarcérés après les violences perpétrées dans cette ville le 10 octobre.
Patrick Dubreaucq, 51 ans, condamné à huit mois de prison dont quatre fermes, a vu sa demande de liberté refusée. En revanche, Samuel Bastard et Jean-Salvy Compte, deux étudiants de 20 ans qui avaient écopé de six mois dont un ferme, ont vu leur demande de remise en liberté acceptée par la cour d'appel.
Les trois hommes avaient été jugés en comparution immédiate après des dégradations commises par un groupe de casseurs au centre de Poitiers. Hier, l'avocat général Jean-Claude Bellot s'était prononcé pour leur maintien en détention. Leurs procès en appel sont prévus le 19 novembre pour Patrick Dubreaucq et le 10 décembre pour les deux étudiants.