milou ergo sum a écrit :
(au passage, j'ai pas voté en 2002, j'avais quatorze ans.)
J'en avais 25, et je n'ai pas voté non plus le 21 avril. Pour cette "non-action", j'ai eu le droit à pas mal de critiques d'ailleurs de la part de proches qui n'ont pas compris que je ne voulais pas "sauvegarder la République" face au "danger extrémiste".
Un système politique permettant la représentation politique de l'extrême-droite, loin de vouloir le préserver, je pense qu'il faut surtout l'abattre.
Et si le bon peuple souhaite être dirigé à la baguette, je ne vois pas vraiment pourquoi j'en ferai les frais.
Petit exemple pratique :
Je suis végétarien, et à ce titre, je devrais bien admettre qu'une loi interdisant la consommation de viande serait un immense soulagement pour la condition animale. Pour autant, un candidat se présentant aux élections avec une telle mesure (et en supposant qu'il ait des chances de l'emporter) n'aurait sans doute pas ma voix, parce que ce serait imposer ma façon de voir à tout le monde. L'électeur lambda, lui, n'a pas ces scrupules, et souhaite voir ce qu'il estime bon pour lui être appliqué à tous. Certaines bonnes gens hurleraient au totalitarisme si une loi anti- consommation de viande était proposée (il suffit de voir les réactions apparues à l'occasion de la loi sur l'interdiction du tabac pour en être convaincu) et pourtant ces mêmes gens trouveraient-elle à redire si j'ai choisi pour moi-même cette façon de vivre ? Diraient-elles que j'ai de dangereuses prédispositions au totalitarisme pour cette raison ? Sans doute pas, ce qui signifie que le but (végétarisme) n'est pas totalitaire en soi, mais le moyen (imposition par le biais d'une loi et de la participation politique "légitime") oui !
milou ergo sum a écrit :
Et toutes ces lois liberticides, libérales, appelez-les comme vous voulez, qui pleuvent en ce moment, vous les subissez comme les autres (les votants). Est-ce que vous ne pensez pas que si les non-votants de votre genre (ie, qui ont une conscience politique, pas des simples je-m'en-foutistes), s'étaient bougés vers les isoloirs en 2007, il aurait pu en être un peu autrement?
Lit Daniel Gaxie, "le cens caché", et tu auras quelques éclaircissements sur l'état de la conscience politique de la majorité des non votants.
Les non votants "politisés" sont probablement une infime minorité au sein des non votants. Quant à ces derniers, je ne vois pas de raison de penser qu'ils auraient plus une sensibilité de gauche que les autres. Ou alors cela revient à admettre que les gens de droite sont plus scrupuleux face à leur devoir de citoyen, et en ce cas, ce serait bel et bien à eux de diriger le pays.
Si le votant accepte que l'idée de la représentation politique est bonne, pourquoi en récuserait-il une des conclusion possible, à savoir que l'extrême-droite soit la plus forte à ce jeu ? L'électeur est comme un joueur de poker pratiquant avec d'avérés tricheurs et qui se plaindrait ensuite d'avoir été plumé.
milou ergo sum a écrit :
OK, ç'aurait pas été la panacée, mais les flics auraient peut-être eu moins de quotas à remplir, on se farcirait pas un président omniprésent qui essaie de rejouer "la Famille du bonheur" avec son immonde potiche, les cultes du travail, du rendement, du profit seraient peut-être moins présents... Sans sombrer dans l'utopie cucul, ç'aurait pu être "moins pire", quoi.
Ca me paraît évident que tout ne s'égale pas ; à toi de voir ce que tu veux faire...