la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
bub
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par bub » 17 sept. 2009 13:50

le mac' du HxC a écrit : houla houla... Donc les mecs sont la classe dominante et opprimante? Je pensais "naïvement" que c'était le machisme/virilisme (des deux côtés d'ailleurs, on peut être une meuf' et être une conne violente et viriliste) le problème pas le sexe que personne n'a choisit. Enfin chuis un mec
tu sais, tu peux retirer les guillements à naïvement.
Ton sexe tu peux le choisir. (Tu peux rejoindre la joyeuse raia des transgenres !)

M'enfin, j'ai quand même du mal avec les critères biologiques : Les hermaphrodites n'y ont pas leurs places...

A propos, les transgenres/hermaphrodites, c'est quoi comme non mixité ?
(flûte, v'la ti pas que j'apporte des arguments aux partisans de l'anti non mixité alors que je suis contre la mixité forcé avec des machos qui se veulent proféministes ! :-) )

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par ladytoxine » 17 sept. 2009 14:10

rackhame a écrit :quelques exemples en vrac: souvent, quand on installe la sono, on me demande "c'est qui le mec qui s'occupe du son?", même si c'est moi qui gère le son, parce qu'une meuf, ça sait pas faire avec la technique, après avoir mangé, on me remercie pour la bouffe alors que je n'ai pas mis un pied dans la cuisine, quand j'héberge un groupe, régulièrement, j'ai droit à des propositions de plans culs plus ou moins lourdes, parce que, en bonne hôtesse que je suis, mon vagin devrait être aussi ouvert que le canapé de mon salon, ...[...], où quand on parle de nos vécuts, on nous regarde avec des gros yeux emplis d'incompréhension, etc etc etc
'Oh ouais, ça doit être trop difficile d'être une bonnasse (mais j'en connais qui le vivent bien), si c'est le sujet des réus, effectivement ça fait envie tout à coup! :lol: :lol: :lol:
Mais quel Pied Charmant !

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par rackhame » 17 sept. 2009 14:34

si on utilise le terme "bio", ce n'est pas pour dire que le genre d'une personne est déterminé par la biologie, c'est parce que souvent, la norme n'est pas celle de la majorité mais celle des dominantEs, du coup, les personnes des classes dominantes ne se définissent que rarement, elles n'ont pas besoin de le faire puisqu'elles sont "normale" (peu d'hétéros font un coming out...), du coup, ça invisibilise les rapports d'oppression, l'autre, c'est toujours l'oppresséE (tous les discours sur les "minorités" par exemple). A partir du moment où on lutte ensemble, pour ne pas invisibiliser les rapports d'oppression qu'on peut se renvoyer, c'est important de se définir, et effectivement, quand on vit dans un genre qui correspond complètement à notre sexe biologique, il y a plein de questions auxquelles on ne sera jamais confronté, d'où l'apparition du terme "bio", ou parfois "sys".
ça n'a rien à voir avec les positions féministes essentialistes. Voilà, j'espère que c'est un peu plus clair...
Pour la question des intersexes, leur place dans les non-mixités dépend decomment ilLEs se définissent en terme de genre.

ladytoxine: je ne suis pas certaine qu'être confondue avec un produit de consommation ait un lien avec le fait d'être "bonnasse" comme tu dis, et non, je ne trouve pas ça valorisant. Et puis ça veut dire quoi? Que les meufs qui se font sans arrêt aborder dans la rue parce qu'on considère qu'elles sont disponibles subissent ça parce qu'elles sont trop bonnes?!? Du coup, ce serait pas un peu de leur faute quand elles se font agressée?

un peu envie de vomir, là

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par ladytoxine » 17 sept. 2009 15:24

rackhame a écrit :ladytoxine: je ne suis pas certaine qu'être confondue avec un produit de consommation ait un lien avec le fait d'être "bonnasse" comme tu dis, et non, je ne trouve pas ça valorisant. Et puis ça veut dire quoi? Que les meufs qui se font sans arrêt aborder dans la rue parce qu'on considère qu'elles sont disponibles subissent ça parce qu'elles sont trop bonnes?!? Du coup, ce serait pas un peu de leur faute quand elles se font agressée?

un peu envie de vomir, là
alors que moi ça me fait carrément rigoler que tu le prennes au 1er degré, parce que de nouveau, et je me répète, mais les seuls arguments de la non-mixité se rapportent à des exemples qui mettent en exergue la victimisation acceptée et reconnue par vous de la condition de femme, et trouvent leur justification uniquement dans le fait qu'au final vous acceptez quelque part d'être "faibles" par le même besoin de vous retrouver entre vous pour le gueuler toutes ensemble sans que ça s'entende, ce qui est d'une flagrante contradiction pour justifier d'une lutte. Et plus je les lis, ces arguments que je trouve merdiques sans traiter personne de con/ne et plus ça me conforte dans le fait d'être parfaitement et totalement contre, ce que j'assume totalement, plutôt que de m'étaler en long en large et en travers avec des pseudos arguments et des pseudos exemples comme la floppée de conneries que j'ai lu jusque là, au départ en essayant de comprendre et de m'ouvrir à ces points de vue, à la fin en pigeant juste que c'est le moyen le plus fermé au monde de lutter.

Qu'un groupe de femmes ou d'hommes se réunisse par exemple en non-mixité pour parler uniquement d'expériences violentes qu'elles ont réellement vécues comme un traumatisme, dans un groupe de victimes, je peux comprendre parce que ça touche directement à une souffrance palpable dûe à choc psychologique selon une mécanique neuro pour laquelle on est tous foutus à peu près pareil et quoi de mieux de partager sa souffrance avec quelqu'un qui en a une similaire pour se sentir moins seul au monde et mettre des mots pour briser un tabou et tenter de dépasser le stade qui ne devrait dans l'idéal des choses n'être que temporaire de se sentir victime ; qu'une bande de nanas fassent la fête du slip en pétant des aspis au nom de la Lutte Sociale Féministe à vocation de "déconstruction" (il est définitivement chelou ce mot), ou plus simplement pour se sentir exister "en mieux" qu'avec des hommes, je trouve ça nul. Tu vois je suis technicienne aussi dans un corps de métier majoritairement masculin, j'ai organisé des concerts aussi, j'ai des potes qui empruntent régulièrement le canapé du salon, je suis syndiquée chez les kneutistes où j'ai le même droit de parole que n'importe quelle entité-à-gonades-pendouillantes et je traine mes grolles régulièrement dans des concerts punks ou simplement dans des endroits où au comptage on peut effectivement trouver plus de mecs et je comprends pas de quoi tu parles parce que c'est clair que j'ai pas tes problèmes, je crois aussi que c'est parce que j'ai une propension à savoir me faire respecter ou à simplement faire gaffe à ma gueule, comme tout individu quel que soit son sexe, qui est pas dû au coup de bol, pourtant, et je me sens nullement inférieure à aucun de ces messieurs, je pense nettement que c'est ce qui fait la différence, mais si vos réunions vous permettent de broder des vannes utiles à balancer dans les dents des importuns, ou à être cap de coller une mandale à un taré, ou à être mieux dans vos baskets, je suis pas pour leur interdiction, mais je veux bien continuer à dauber dessus jusqu'à la mort tant, pour les raisons pré-citées, j'en vois aucun intérêt. Pis si t'as besoin d'un seau pour ton vomi, je veux même bien te prêter le mien, mais tu peux toujours courir que j'accepte de me sentir traumatisée d'être une meuf alors que jusqu'ici et depuis le début, ça me va à ravir et que même si j'ai pris des coups : d'avoir toujours refusé de faire la victime m'a toujours servi à bien m'en remettre.
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par ladytoxine » 17 sept. 2009 15:32

rackhame a écrit :Que les meufs qui se font sans arrêt aborder dans la rue parce qu'on considère qu'elles sont disponibles subissent ça parce qu'elles sont trop bonnes?!? Du coup, ce serait pas un peu de leur faute quand elles se font agressée?
ah pis me fais pas dire ce que j'ai pas dit non plus, parce que je te ferais re-préciser que cette déduction induite par ton "du coup" est de ton propre chef.
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par rackhame » 17 sept. 2009 16:00

Je ne me sens pas inférieure, mais ça ne m'empêche pas de voir quand on essaie de m'inférioriser, c'est justement ça qui me permet de réagir. Constater un rapport d'oppression, ça ne veut pas dire s'en victimiser.
Je ne me sens pas femme et ne me définis pas comme telle, ça ne veut pas dire qu'on ne me colle pas cette étiquette et qu'on ne me fout pas dans la position sociale qui va avec.
Vouloir lutter de façon autonome ne signifie pas juste faire des groupes de parole thérapiques ou des "fêtes du slip", on ne se soigne pas d'une oppression, on s'en émancipe et on la combat, notamment en construisant les choses collectivement. Le choix de construire collectivement n'est pas une faiblesse ou une reconnaissance de faiblesse, c'est un choix politique anarchiste. Le chacune pour sa gueule, ça relève d'une idéologie hétéropatriarcapitaliste, libérale. Nos problèmes ne sont pas individuels ou privés, ils s'inscrivent dans le cadre d'un système d'oppression fondé sur des classes qui sont bien réelles.

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par Acrate33 » 17 sept. 2009 16:09

rackhame a écrit : Je ne me sens pas femme et ne me définis pas comme telle
alors tu n'aurais pas pu rentrer au ladyfest ? Image

Norma Bates

Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par Norma Bates » 17 sept. 2009 16:13

Tu es tellement barrée dans ta vision des choses que tu mets tout dans le même panier, avec des grands mots, c'est mieux:
Le choix de construire collectivement n'est pas une faiblesse ou une reconnaissance de faiblesse, c'est un choix politique anarchiste. Le chacune pour sa gueule, ça relève d'une idéologie hétéropatriarcapitaliste, libérale.
En quoi refuser de participer à une lutte non-mixte c'est être formatée par le capital, le patriarcat et l'hétérosexualité? Trouver des tords à la lutte non-mixte, ce n'est pas trouver des tords à la lutte!

Et prôner la lutte collective en essayant par tous les moyens d'expliquer que c'est mieux de le faire sans les hommes ("bios" puisque tu aimes bien mettre les sexes dans une petite boîte, bien classés comme il faut), si tu ne vois pas la contradiction, c'est que t'y mets du tien.

Yanic

Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par Yanic » 17 sept. 2009 16:19

Norma Bates a écrit :puisque tu aimes bien mettre les sexes dans une petite boîte
:shock: Qu'est-ce que les eunuques de la Cité Interdite viennent faire dans cette histoire ?

Oui, bon, ok, je connais le chemin.

Norma Bates

Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par Norma Bates » 17 sept. 2009 16:26

Quelle imagination débordante! à force de traîner sur Désirs d'Avenir, ça t'a ouvert les chakras on dirait! :babos:

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