A la question posée - pourquoi avoir accepté d'électrocuter ? - les personnes interrogées lui ont répondu qu'elles se doutaient qu’il n’était pas possible que l’électrocution soit véritable et que les charges soient réelles et/ou fortes (1)... Pourquoi ? Parce qu'on ne tue pas des êtres humains dans les universités (2) : elles expliquaient donc avoir deviné ce qu’on essayait de leur cacher. Et oui, que des psychologues et des scientifiques mentent pour mener leurs expériences est un secret de polichinelle !
Alors bien sûr ce n'est pas si simple (Parker et Despret le disent), et on peut objecter qu'il est facile d'avancer cette argumentation rétrospectivement. Mais les anciens volontaires ont aussi avancé quelques autres observations de la situation allant dans ce sens. Par exemple, quand illes entendaient ce qui était censée être une victime hurler de douleur, les volontaires inquièt-e-s se retournaient vers le bureau de Milgram d'où il observait l'expérience avec son assistant (3)... Illes ne les ont pas aperçus inquiets ni en train de s'émouvoir plus que ça, voire certain-e-s les ont surpris en train de plaisanter et de sourire...
Ce sont ainsi plusieurs indices comme ça qui sont donnés de l'appréhension de la situation dans cette enquête - allant dans le sens de celle d'une expérience factice.
1- il me semble me souvenir que l'expérience de Milgram comportait un entretient post-expérience avec les sujets testés et je ne crois pas que bien nombreux parmi eux aient affirmé avoir compris la manipulation dont ils étaient l'objet. Certaines personnes ont été tellement abasourdi qu'elles ont demandé à aider Milgram dans son laboratoire.
2 - l'expérience princeps offrait comme cadre un laboratoire d'université, mais parmi les variantes, il en existait une dans les "chercheurs" étaient censé dépendre d'un "comité de recherche de Bridgeport" lequle n'existait pas. SI la soumission à l'autorité baisse dans ce cas, les chocs administrés restèrent néanmoins à des niveaux létaux.
3 - encore une fois, des variantes de l'expérience impliquaient la disparition physique de l'expérimentateur ou bien que ce ne soit plus lui qui prenne les décisions. Résultats variables.
Bref, il n'y a pas UNE expérience de Milgram, mais tout une série de variantes visant à chaque fois à isoler un facteur pouvant expliquer les variations dans les résultats.
Sinon, ces expériences ont été reproduites des quantités de fois, avec toujours des résultats proches de ceux obtenus par Milgram