À TOUTES LES ZINEUSES ET TOUS LES ZINEUX

[Chéri-Bibi]

Je met cette annonce en devenir dans la section Alternatives et Politique parce que je considère que faire de la presse alternative est un acte politique.
Donc... deux choses susceptibles de vous intéresser chers camarades/collègues/concurrents (rayez les deux dernières mentions inutiles):

1) Tôma Sickart, glorieux dessinateur des méfaits de Verminax dans le Chéribibi, membre influent des Barrocks et fondateur du zine Kontagion ouvre avec sa compagne Riri (dite Riri Maccabée, haute figure de not' belle scène alternative) une boutique à Montreuil très prochainement. Son nom: Fatalitas. Son but: devenir à la fois un salon de tatouage et une librairie spécialisée en fanzines de toute sorte.

2) Le non-moins glorieux fanzine/revue Chéribibi fêtera ses 20 ans d'existence en mai 2011 à Poitiers (pourquoi à Poitiers? Parce qu'il y a la Fanzinothèque tiens!) et, à cette occaz', nous y organiserons -entre autres réjouissances- une rencontre/débat sur la presse alternative en France, et notamment sur sa diffusion. Que vous fassiez un p'tit zine tiré à 50 exemplaires ou une publication plus "ambitieuse", vous y êtes bien évidemment convié. Etant revenu depuis longtemps d'une fascination enfantine pour le fonctionnement de type soviétique, je ne puis évidemment prédire ce qui ressortira de la-dite rencontre, mais le but avoué est de trouver des solutions collectives de distribution alternative.

Plus de renseignements ici-même quand on en saura davantage.
Mais un petit commentaire tout de même (prenez-le comme vous voulez d'ailleurs): il y a déjà quelques années sur ce même forum, nombre de zineux déploraient l'individualisme comme frein au développement d'une presse alternative en France équivalente aux scènes fanzinesques américaines ou allemandes. Depuis 2007, le travail collectif de la "trime team" du Chéribibi (parmi laquelle nous citerons entre autres Fred d'Earquake, Maz de Meantime, Fred "Fort Gono", Tôma "Kontagion" et bien d'autres) a su assurer l'existence d'une revue "à plusieurs" totalement DIY qui tire son prochain n°6 à 3000 exemplaires et se distribue grâce à un -plus ou moins- solide réseau chez plus d'une centaine de dealers. Comme quoi, retrousser ses manches est toujours plus productif que chialer dans son coin. Et surtout, au-delà du seul Chéribibi, on garde l'envie et la volonté de créer encore et toujours plus de collectif afin que l'expression alternative française sur vrai-papier-qu'on-peut-lire-aux-chiottes (du petit zine à 50 ex à un journal comme CQFD par exemple, et du "graphzine" au zine de cinoche, de punk, de reggae, etc) ait la distribution qu'elle mérite. Par conséquent, les éventuels "puristes" d'une scène renfermée sur elle-même (je sais pas si ça existe encore ce genre d'abrutis, mais certains trucs que je peux lire ici ou là m'incitent hélas à le croire) sont prié d'aller voir dans un autre topic si leur ego s'y trouve. Les autres, tous les autres, unissons-nous et demain... etc etc.
À bon entendeur...

[julie]

salut

sûrement moins ambitieux mais on avait un peu le même genre d'idée d'un circuit de diff pour les productions DIY, qu'on voudrait proposer de mettre en place lors la foire du livre anar de marseille.
A l'occase ça vaudra le coup qu'on se raconte ce qui s'est dit dans ces machins !
(ah ! l'air du temps !)

[Chéri-Bibi]

Carrément! Et vu que vous c'est plus tôt (mais que j'pourrais hélas pas y être) tiendez-moi (nous) au parfum!

Ah oui au fait, la date de ce 20e anniversaire est fixé au 7 mai 2011.

[PariA]

mais le réseau de diff il existe déjà nan ? (cf les 100 bonnes adresses de cheribibi par exemple) je penses pas qu'il soit extensible à l'infini...
qu'est ce qu'il faudrait en + ? croiser les adresses de tout ceux qui font du fanzinat ? avoir une centrale de diffusion qui gère la prospection, les envois et/ou la partie thune ?
en fait c'est quoi qui coince et qui vous fait réfléchir à la chose ? (cerner les besoins pour réfléchir aux solutions ) parceque là à part être admiratif du boulot déjà mis en place et constater que ca fonctionne plutôt bien, moi j'ai pas grand chose en tête (3000 exemplaires quand même...)

[Chéri-Bibi]

croiser les adresses de tout ceux qui font du fanzinat ? avoir une centrale de diffusion qui gère la prospection, les envois et/ou la partie thune ?

Voilà, c'est ça. Parce qu'on a beau avoir plus d'une centaine de points de distro (librairies, disquaires, listes VPC, tatoo shop, bistrots, etc) qui prennent entre 3 et 30 exemplaires de chaque n° (même si certains en vendent moins ou plus à l'arrivée) ainsi qu'une centaine d'abonnés couvrant nos diverses "formules" (dont une dizaine "à vie"), cette diff' est avant tout DIY (réseau de potes diffuseurs par ville, etc) et en ce moment on est plutôt victimes de notre succès dans le sens où on arrive à bout de force (en temps disponible notamment). Un vrai probloc de diffusion de la presse alternative existe en France puisque, par exemple, les distributeurs "pros" qui prennent des revues à leur catalogue (Diff Pop principalement, mais aussi Court-Circuit ou le Comptoir des Indépendants pour la BD) prennent une marge -justifiée- de 60% en moyenne. Justifiée parce que comprenant la marge des libraires (de 35 à 40%), les frais de routage, les salaires de leurs employés, etc. Mais pas viable pour nous...
De notre côté, à quelques rares exceptions près, on n'accepte aucune marge supérieure à 30% (mais comme c'est du dépot, le risque pour le libraire est quasi-nul, donc ils acceptent bien souvent cette "baisse" de leur profit). De même, la faiblesse de nos forces fait qu'on met un certain temps à "relever tous les compteurs" donc il y a toujours de la thune ou des invendus à récupérer, et surtout on perd des ventes car la majorité des points de vente ne nous contacte pas à épuisement des stocks (par exemple, Parallèle nous vend environ 25 ex de chaque mais ne voulait pas jusqu'ici en prendre plus de 5 ex à la fois... et ne nous disait pas quand ils en avaient plus!!!).
D'où l'idée de réfléchir collectivement aux conditions possibles (ou pas) à l'émergence d'un vaste réseau de distribution groupant relais locaux, petites structures, bonnes volontés, disponibilité temporelle, "administratif" informatisé, etc. Une sorte d'NMPP du pauvre mais en mieux quoi
Après, j'ai pas la solution non plus hein, et quand j'en ai causé à la Fanzino, c'est à peine s'ils levaient pas les yeux au ciel Mais une chose est sûr, l'union fait la force.

[Chéri-Bibi]

je penses pas qu'il soit extensible à l'infini...

À l'infini j'en sais rien, mais un certain nombre d'autres points de vente potentiels existent: quand j'étais repré à Court-Circuit, je visitais env. 200 librairies dans un périmètre Ouest allant de Caen à Marseille... Sur ces 200, y'en a bien 100-150 qui vendent des revues, et je compte même pas l'Est ni les autres lieux potentiels (disquaires, bars, bibliothèques, libraires spécialisés en ciné, polar, etc). Le probloc c'est d'assurer le suivi pour les lieux intéressés mais situées là où on ne connaît personne (à Saintes ou Brest par exemple). Parce que déposer/envoyer des Chéribibi quelque part déjà c'est du boulot, mais après il faut courir après les sous, facturer, renouveler les stocks, etc. Et là, hormis certains grandes villes où on a un pote sur place chargé de la chose (Lyon, Toulouse, Bruxelles, Caen notamment) à qui on envoie un paquet à dispatcher dans les divers lieux, on est... deux à s'en occuper (en fait 1 1/2 vu que l'Blades a la charge de la diff' et moi je m'concentre quand même beaucoup plus sur la fab' et la promo). Oui oui, je sais, y'a de quoi applaudir l'exploit d'arriver à differ 2000 ex de cette manière (dont 1000 dans le mois suivant sa sortie) mais franchement, y'a quand même un problème! Et si on le résolve collectivement, tout le monde il est gagnant!

[PariA]

faut réfléchir à une coopérative de distribution alternative, et repenser tout un fonctionnement économique qui soit cohérent avec ce qui est distribué (parceque 60% de com distributeur c'est peut être justifié mais c'est même pas imaginable pour un bon paquet de monde, d'autant plus si tu essayes de faire un truc pas cher ou non profit... plusieurs fois j'ai halluciné sur ce que demandait les distributeurs, car ce qui reste à l'éditeur est ridicule : dans les 40% restants faut retirer les frais de fabrication et éventuellement la promo et les binouzes du comité de rédaction... bref !)
Une telle structure aurait du sens, pas que pour les fanzines, mais aussi pleins de labels et les éditeurs de bouquins aussi, mais dur à concilier car vu l'ampleur du taff (faire les envois, émettre les factures, récupérer les invendus, relancer pour les paiements, etc), c'est au minimum plusieurs personnes à temps plein pour que ce soit bien géré et donc tout de suite un truc super lourd à supporter pour les diffusés.
J'penses pas pouvoir être présent aux débats, mais ca m'intéresse bien de suivre les comptes rendus (s'il y en a).

[Chéri-Bibi]

Voilà, t'as bien cerné le probloc... Donc vu que mettre en place une telle structure est quasiment plus lourd que fabriquer ce qui doit être diffusé, une solution serait de mutualiser la diffusion par secteurs géographiques / lieux / villes... Enfin je dis ça, j'en sais rien. C'est bien pour ça qu'on fait cette rencontre!
Je suis d'ailleurs très curieux de savoir ce qui va se dire à ce sujet à Marseille le week-end prochain!

[Starsky]

A l'époque de "du sang sur les murs", c'est un peu ce qu'on voulait faire avec la DLP; A la base, une dizaine de "labels-co-prods" participaient et diffusaient chacun le projet (dont un bouquin) dans leur coin... Puis dans l'idée, on devait pouvoir trouver le pdf de chaque projet imprimable en bonne def et créer un réseau de diff/distrib alternatif...
Le deuxième projet n'est toujours pas sorti, et pour le reste, c'est encore une velléité qui ma foi pourrait prendre forme un jour avec du monde qui se motive derrière...

[Starsky]

Voilà, t'as bien cerné le probloc... Donc vu que mettre en place une telle structure est quasiment plus lourd que fabriquer ce qui doit être diffusé, une solution serait de mutualiser la diffusion par secteurs géographiques / lieux / villes... Enfin je dis ça, j'en sais rien. C'est bien pour ça qu'on fait cette rencontre!
Je suis d'ailleurs très curieux de savoir ce qui va se dire à ce sujet à Marseille le week-end prochain!

oui oui !
:)