Zine papier?

[stefaan]

Ok, ici Stef de No Country for Old Punk. Un petit coup de gueule rapport a certaines réponses que j'ai reçu suite à des mises en dépôt. Même si on essaie de faire au moins cher, quitte à perdre de la thunes, pour certains c encore trop, j'ai commencé à faire a prix coûtant, le port de ma poche, et dès qu'on demande 1 euro en plus c'est niet. On s'étonne après qu'il n'y est plus de zine papier, aucune aide de la part de certains distributeurs, sans compter ce qui faut relancer pour avoir les thunes des numéros vendus. Alors oui, je laisse tomber, tant pis, mais je peux pas être a perte continuellement, je suis pas Picsou bordel.
Voilà mon billet d'humeur.
Ceci était le dernier message de NCFOP.
Bonne soirée à toute!

[kolonel muller]

Jamais eu de réponses de ce type, donc no comment à ce sujet. Et rares sont les distros qui m'ont enflé. Je ne me souviens que d'une seule, franchement malhonnête. Et pas sympa en plus.
Par contre, vu les frais de port, ça devient impossible d'envoyer 5 zines à une distro : si l'on veut retomber sur ses pattes, il faut le vendre 3/4 fois le prix de revient. Et encore, c'est dans l'hypothèse où tous les zines sont vendus. Un zine de 28 pages A4 en noir et blanc c'est environ 1,40 E dans un copyfac. 5 exemplaires = 7 E. Avec 5 ou 6 euros de port, il faut quasiment le vendre 3 E pièce et ça ne laisse rien ni à l'auteur ni à la distro... Et en ce qui me concerne, 3 E pour un zine comme le mien, ça fait cher je trouve.
Mais bon, moi, perso, ce qui me donne parfois envie d'arrêter, c'est le peu d'intérêt, de retours... C'est comme ça : y'a plein de chouettes trucs à lire qui sortent tous les jours et il faut faire des choix en fonction de ses préoccupations, et surtout chacun est libre.. On est forcément noyés dans la masse. " Lisez des zines ... Mais pas que ! " Moi non plus je ne commande pas tous les zines qui sortent, loin de là ... Manque de temps, de thunes. Pourquoi commander un zine si c'est pour qu'il finisse dans une armoire sans jamais avoir été ouvert ? Mais le fait est que pour l'auteur(e) c'est dur de garder la foi, surtout quand on bosse dans son coin et que ce n'est pas une aventure collective.
Les groupes, c'est encore différent. On a l'impression que la plupart s'en foutent d'être dans des zines. Ils ont bandcamp, facetruc et autres pour faire leur promo, c'est tellement plus efficace... Moralité : il faut faire un zine d'abord pour soi, y trouver son compte d'une façon ou d'une autre, et dès qu'il n'y a plus de plaisir, hop, la clé sous la porte... C'est pas non plus un drame.

[stefaan]

N'ayons pas peur des mots: y'a plus de public pour les zones papier, c'est mort, les mecs s'en branle, ils vont sur le fucking web, et basta. J'étais plein d'enthousiasme a refaire un zine, au final ça m'a dégouté. Tant pis, j'aurais essayé, on est plus dans les années 80, j'ai compris.

[stefaan]

Tout est dans le nom du zine: NO COUNTRY FOR OLD PUNK. Prémonitoire en fait.

[Chéri-Bibi]

Ouhlà, halte à la désespérance ! Ne lâchez rien !
Ouais les frais postaux c'est la misère tellement c'est abusé (à part pour l'étranger au tarif "Livres & brochures", là ça coûte deux à trois fois moins cher d'envoyer ton zine à Chicago qu'au Mans) ; ouais certaines distros / librairies etc. ne nous font jamais voir la couleur du pognon alors qu'elles oublient pas de prendre un pourcentage ; ouais le prix du papier a tout explosé (2300 € d'augmentation entre la facture du dernier ChériBibi en 2021 et celle du prochain n° !!!) et maintenir un prix de vente "raisonnable" (strictly no profit voire à perte) est de plus en plus une gageure...
Pour autant, des tas de zines passionnants sortent et, moi qui ne lis quasiment que des zines, je prends mon pied à chaque fois. Rien que ce mois, j'ai reçu les derniers n° de BRA (skinzine de Bordeaux), Blackboard Jungle (reggae-dubzine de Toulouse), Rotten Eggs Smell Terrible (punkzine d'Aveyron), À Rebours (skinzine de Paris), Boots & Booze (skinzine BD de Santa Cruz)... ainsi qu'un skinzine espagnol dont le nom m'échappe présentement pis la dernière production des Éditions de la Dernière chance (Montbéliard), pis des zines échangés / glanés à la dernière rencontre fanzinesque oùske j'étais, y'a une semaine à Paname.
Je reçois des commandes régulièrement pour le ChériBibi, dont dernièrement de Norvège (!), et on me fait souvent de bons retours ainsi que des critiques, ce qui fait partie du jeu et fait plaisir aussi (oui, même quand c'est des critiques car ça prouve que c'est lu). Donc bon, à part me plaindre comme vous des points cités plus haut, et surtout à part me lamenter sur le manque de temps dédié à la fabrication du zine depuis que j'ai retrouvé un emploi salarié, je peux même pas imaginer arrêter ! Et j'espère bien avoir encore longtemps le plaisir de découvrir les vôtres !
Make zines or die !