que lisez-vous en ce moment ? - le retour -

[yienyien]

mon carnet de santé pour voir si je suis à jour dans mes vaccins.

[bunko]

.." Politique des zombies; l'amérique selon George a.romero"..
au éditions Ellipse. une enième analyse cinématosociopolitique de l'oeuvre de romero, je l'ai pour l'instant à peine survolé. ça à pas l'air trop mal....

[Asylum]

Kedal' :proy: Le problème de se déplacer à pied

[Anomalia]

Bon, là je lis Eugénie Grandet de Balzac. C'est étrange : d'abord, il y a cette manie de l'écrivain de caricaturer à l'extrême ses personnages, chose qui m'avait déjà frappée dans Le Père Goriot, mais qui atteint ici son apogée. Pour un auteur qui se targue de rendre compte avec beaucoup de réalisme de la fameuse comédie humaine, on a vu plus subtil... D'autre part, certains passages bien réactionnaires viennent ponctuer l'oeuvre. En même temps, rien d'étonnant pour un royaliste convaincu...

Ceci dit, l'histoire est bien conduite, rythmée bien qu'il ne se passe finalement pas grand chose ; c'est vraiment agréable à lire et j'ai du mal à m'en arracher, parce que l'intérêt du lecteur est constamment éveillé. Je me demande bien comment ça va finir.

L'histoire tourne principalement autour de l'argent et des excès qu'il provoque (avarice), et de la générosité de l'amour pur. Je ne vais pas faire de résumé, il doit y en avoir des tas disponibles sur le net.

Est-ce que quelqu'un(e) l'a lu et s'en souvient assez pour me dire ce qu'il/elle en a pensé ?

Allez, bonne nuit.

[niap]

Federico Garcia Lorca-Les berceuses. Et dans la langue!!! Heureusement que c'est traduit en face, mais ça me fait réviser l'espagnol.

[dr krank]

pour ma pomme je lis quelque chose d'un peu plus abouti que balzac, celine ou de beauvoir: la vénéneuse aux deux eperons de stephane blanquet. tres bavard meme sans mot, de la bonne blanquette comme dirait l'autre, tout en bichromie et ça a pas du etre facile de construire tout ce monde autour de la fange et des secretions juste avec du noir!
on peut le lire dix fois et voir dix fois autre chose... l'avantage quand on ne se sert pas de mot...
http://du9.org/Veneneuse-aux-Deux-Eperons-La" onclick="window.open(this.href);return false;

Je ne sais pas si certains d'entre vous ont lu CRASH, le roman, avant de voir le film? En tout cas, j'ai découvert BALLARD avec IGH et CRASH.
CRASH est quant à lui un roman très embrouillant, étrange (ce fantasme sur les blessures, les cicatrices...), porno et désespéré. Malgré l'intrigue parfois confuse, il faut avoir lu cet OVNI pour ses moments de bravoure tel que la scène de la description du crash-test où pendant trois pages l'auteur décrit minutieusement les dommages infligés par un accident à une famille de mannequins en mousse...

jawohl, herr muller!
tu savais qu'au depart crash! etait une exposition (.. et encore avant une courte nouvelle) de voitures usagees provenant d'une casse que faisait ballard dans une galerie d'art, sans le moindre commentaire sur la raison de cette exposition et dont la demarche consistait juste a demenager les voitures d'une casse a un centre d'art? exaspérés de ne rien y comprendre les visiteurs ont commencé a peter les voitures.. sa femme etait morte dans un accident de voiture dans le sud de la france un peu avant, personne d'autre que lui aurait pu ecrire ce livre de cette façon. lui meme collectionnait les accidents.. on part de marinetti et on arrive a crash!
ps ce fantasme sur les blessures et les cicatrices on le retrouve chez quelques artistes japonais photographes... j'ai deja vu quelques books tres chelous avec de jeunes japonaises shootées oeil au beurre noir, en chaise roulante, bequille, bandages... ou il suffit de voir ce que fait romain slocombe chez nous..

http://img512.imageshack.us/img512/4742/backckp.jpg" onclick="window.open(this.href);return false;

[Acrate33]

Bon, là je lis Eugénie Grandet de Balzac. C'est étrange : d'abord, il y a cette manie de l'écrivain de caricaturer à l'extrême ses personnages,

ha ? moi je dirais plutot une précision remarquable dans les descriptions...

Pour un auteur qui se targue de rendre compte avec beaucoup de réalisme de la fameuse comédie humaine, on a vu plus subtil...

pas subtil balzac ??? pour ma part je n'ai jamais rien lu de plus pénétrant*. au contraire tout est dans la subtilité si bien qu'à un niveau superficiel de l'"action" on pense qu'il ne se "passe rien". (*: bon j'exagère bien sûr, mais ceux que je connais qui peuvent rivaliser -flaubert, maupassant, zweig - sont bien ses légataires)

D'autre part, certains passages bien réactionnaires viennent ponctuer l'oeuvre. En même temps, rien d'étonnant pour un royaliste convaincu...

a mon avis si tu veux pas avoir une mauvaise note à ton bac de français il faudrait éviter ce genre d'"analyse" politique.

bien qu'il ne se passe finalement pas grand chose

si ce n'est l'histoire de toute une vie...

Je me demande bien comment ça va finir.

Mal bien sûr hahaha souvent balzac expédie en quelques lignes le destin des personnages, après avoir passé des pages à des aspects plus "futiles". si on veut qu'on nous raconte une histoire, ce n'est peut-etre pas le top. Les conans de Howard sont bien meilleurs de ce point de vue haha mais la vérité est ailleurs...

L'histoire tourne principalement autour de l'argent et des excès qu'il provoque (avarice)

comme tous ses livres non ?

Est-ce que quelqu'un(e) l'a lu et s'en souvient assez pour me dire ce qu'il/elle en a pensé ?

de celui la en particulier rien de moins que les autres. le maître ultime simplement. il a inventé un paquet de trucs du roman moderne. en particulier les imbrications des différents romans de la comédie humaine sont beaucoup plus vertigineux que n'importe quel cycle de sf que je connaisse. Et aussi, ce qui peut paraitre étonnant, un humour assez terrible.

[Anomalia]

Steuplé évite ce ton méprisant. Pour commencer, je suis en deuxième année de prépa littéraire, pas au lycée.

Ensuite, je suis déçue d'Eugénie Grandet parce que dans le Père Goriot par exemple, les personnages me semblaient plus subtilement analysés, j'ai été beaucoup plus pénétrée de l'histoire que dans cette oeuvre-ci. Ici, le personnage de M. Grandet n'est dominé que par un trait de caractère, qui dicte toute sa conduite jusqu'à la mort. Si c'est là que se situe l'humour, alors d'accord, mais le réalisme est un peu simpliste non ?

Et qu'il ne semble rien se passer, là n'est pas le problème. J'ai dévoré un certain nombre de livres de Maupassant, pour ne citer que lui, qui m'ont plus surprise dans l'art de tenir en haleine avec peu d'action. Le plus réussi à mon avis, c'est Une vie où le lent chemin vers le désespoir est décrit avec une force absolument poignante.

Quant aux passages réacs chez Balzac, je maintiens.

Pas le temps de développer là, mais j'aimerais bien une discussion plus "détendue".

[Asylum]

Steuplé évite ce ton méprisant. Pour commencer, je suis en deuxième année de prépa littéraire, pas au lycée.

Ca c'est un ton pas méprisant

[Anomalia]

Non, si ça se trouve Acrate a un doctorat de lettres, qu'est-ce que j'en sais moi. C'est juste pour situer, ça commence à me gaver les références au fait que je suis trop jeune pour être intelligente.

Sinon, je viens de finir Thérèse Desqueyroux de François Mauriac. La première oeuvre de cette écrivain que j'ai entre les mains, et j'en suis toute retournée. Je ne me risquerai pas à raconter l'histoire, parce que j'ai peur de dénaturer l'approche d'un futur lecteur... L'agonie silencieuse d'une jeune femme murée dans le silence, la solitude. Un sang bouillonnant au fond, une énergie qui n'a de cesse d'être contenue, si bien que Thérèse dépérit lentement. Très lentement. La haine d'une famille tournée contre cette femme qui semble folle, alors qu'elle est pleine de raison, avare de sentiments, alors qu'elle en déborde mais pas pour eux. Si ses joues se creusent, c'est bien parce qu'ils la mangent, à leur manière. Parce qu'ils ne lui donnent pas ce dont elle a besoin : des bras dans lesquels pleurer, une épaule sur laquelle se reposer, des rires et des yeux qui la voient.

Parce que quand on la regarde, c'est la coupable qu'on voit. Elle, qui est leur victime.

C'est une lecture encore trop fraîche et trop riche pour que je puisse y voir plus clair, pour le moment, sur ce que l'on ressent et retient de ce livre. En tout cas, je le recommande chaudement.