C'est juste que tu nous vends ça comme de la lutte, alors que c'est la seule manif de l'année qui revendique rien, sinon un mélange de luttes en cours (quoique cette année on se demande) et de généralités anars pour faire joli. C'est juste le 1er mai quoi, on manifeste parceque c'est le 1er mai, c'tout. C'est folklorique, tout le monde est content, il fait beau, il y a plein de monde. Mais tu vas quand même pas me dire que ça s'inscrit dans une lutte quelconque contre un projet gouvernemental. C'est juste le 1er mai quoi, on manifeste parceque c'est le 1er mai, c'tout. C'est folklorique, tout le monde est content, il fait beau, il y a plein de monde. Mais tu vas quand même pas me dire que ça s'inscrit dans une lutte quelconque contre un projet gouvernemental.
Je suis assez d'accord avec ce que tu dis, et je trouve que ça mérite d'être souligné, parce que personne ne le dit en général sur les manifs du premier mai : mais justement, c'est vrai, dans 99% des cas, c'est assimilable à une kermesse. Et le cortège anar a beau partir d'ailleurs en apparté, il fait rien de spécial de plus que les autres orgas politiques et finit par rejoindre la grande manif pour communier dans la plus paisible des traditions.
Mais c'est une exception bien française : partout ailleurs et même en europe, dans la plupart des pays du monde, le premier mai est regardé comme la fête des exploités, comme une fête révolutionnaire qui donne l'occasion de rappeler toutes les luttes en cours et donne la plupart du temps lieu à des actions et des frictions (et le mot est gentil) avec les keufs. Je dis pas que se friter est une finalité en soi, mais que de fait c'est beaucoup plus actif et "de lutte" ailleurs dans le monde qu'en France où on est vraiment dans chaque année dans la grande messe du gloubiboulga syndical cogestionnaire. Même les suisses anars ou anti-autoritaires ont été portés ces dernières années sur l'idée d'un premier mai révolutionnaire un peu plus offensif... Et ils sont pourtant pas si nombreux. Et voilà, ici on fait des manifs "anars" assez plan-plan et personne qui sait qui était Louis Lingg ni ce qui s'est passé à Haymarket square à part "quelques emmerdeurs donneurs de leçons" !
Bref, déjà que les manifs j'ai un peu arrêté d'y croire depuis 2006, mais alors celle là, c'est vraiment d'la branlette.
Même si je comprend la lassitude, ça en revanche, ça fait un peu posture de blasé.
Et puis j'y crois pas trop. 2006 c'est loin quand même.
militant = limitant
Mouais : pas besoin d'avoir ta carte au parti pour t'organiser et lutter camarade
Enfin, chacun voit midi à sa porte, mais il n'y a pas qu'une seule façon d'agir, contrairement à ce que voudraient nous faire croire certains.
Tenir une table de presse avec du matos, ou même discuter régulièrement avec des gens pour tenter des les convaincre, et se rendre dans une manif de temps en temps dont on considère qu'elle vaut la peine, une AG ou d'autres petites choses du même genre : c'est le lot de la plupart des gens qui se disent "engagés dans les luttes", toutes prétentions mises à part.
Après, orga formelle ou non, c'est quand même toujours mieux d'avoir une démarche sur le long terme et d'être entouré, ça évite de désespérer ou de se sentir seul... Ce qui arrive trop souvent.
" Foule n'est pas compagnie, et les visages ne sont alors qu'une galerie de portraits " Francis Bacon.