lutte à Notre Dame des Landes

Le punk n'est pas qu'une musique ! Ici on discute de l'actualité, des manifs et des résistances en lien direct avec notre culture. "Make punk a threat again", ça vous dit encore quelque chose ?!
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Message par Nico37 » 17 mars 2013 13:18

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Message par Nico37 » 18 mars 2013 16:58

L'ombre des municipales plane sur Notre-Dame-des-Landes Joel Cossardeaux | 17/03

Le contexte des municipales de 2014 risque de peser sur le calendrier. Promoteurs et opposants au projet défendent mercredi leur position à Bruxelles.

Nouvelle zone de turbulence en vue pour le projet d'aéroport du Grand-Ouest. La commission des pétitions du Parlement européen auditionne mercredi les opposants, qui l'ont saisie en novembre, ainsi que les défenseurs de ce dossier qui vont s'employer à démontrer que la plate-forme aéroportuaire envisagée entre Nantes et Rennes respecte en tous points le droit communautaire.
Mercredi, les eurodéputés auront à apprécier le degré de conformité de cet aménagement avec la directive sur l'eau et la directive Natura 2000. Les deux parties qui s'opposent doivent être fixées le jour même. Soit les membres de la commission des pétitions estimeront que la France n'est pas en règle, auquel cas ils décideront d'aller plus avant pour obtenir d'elle une solution aux problèmes. Soit ils ne trouveront rien à redire et refermeront le dossier. « Si c'est le cas, le Parlement ne pourra plus exercer la même pression sur la France », redoute Sandrine Bélier, députée européenne EELV, mais satisfaite de voir que « dossier n'est plus seulement franco-français ».

Paris se veut ' zen '

A l'avant-veille de ce grand oral bruxellois, Paris se veut plutôt zen. « Nous ne sommes même pas en précontentieux. Il s'agit d'une demande d'information de cette commission qui s'intéresse à tous les projets d'infrastructure », estime-t-on dans l'entourage proche de Jean-Marc Ayrault. Matignon s'en remet à la procédure initiée en novembre dernier pour calmer les esprits. La « commission du dialogue » doit rendre son rapport fin mars, début avril. « L'objectif, qui était de permettre un nouvel échange de fonds, a été vraiment atteint», juge-t-on encore à Matignon, en parlant d'une« évolution plutôt positive » du dossier. Et d'indiquer qu'« il y aura sans doute une détente dans le calendrier ».
En principe, Vinci doit donner le premier coup de pioche ce printemps. Mais le groupe va être retenu dans son élan par les interrogations que Claude Chéreau, le président de la commission du dialogue, vient d'émettre sur le projet, notamment s'agissant du seuil de saturation de Nantes-Atlantique l'actuel aéroport. « Sur ce sujet, comme sur l'exposition au bruit et l'impact économique, il faut lancer une vraie expertise indépendante », considère Ronan Dantec, sénateur EELV de Loire-Atlantique. « Cela nous entraîne forcément vers un report ».

Laisser passer les municipales de mars 2014

Jusqu'à quand ? Chez les écologistes, certains considèrent déjà que le gouvernement pourrait être tenté de laisser passer les municipales de mars 2014. Des comités locaux opposés au projet sont présents un peu partout en France et vont commencer à surveiller de près les prises de position des élus PS. « Ils n'ont pas envie de payer de leur personne pour défendre un projet qui ne concerne pas leur territoire », estime un élu EELV. A Matignon, également, on insiste sur la dimension locale du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Reste qu'à Nantes, le ton est nettement moins précautionneux. « Il ne peut y avoir ni retard ni moratoire, ni, a fortiori, abandon du projet », a martelé la semaine dernière Jacques Auxiette, le président de la région des Pays-de-la-Loire, en pointant « certaines outrances et caricatures » dans le camp des écologistes.

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Message par Nico37 » 19 mars 2013 13:21

[url=http://www.ouest-france.fr/actu/actuLoc ... d_actu.Htm]L’Europe veut aller vite sur le dossier Notre-Dame-des-Landes 08/03[/url)

La députée européenne Sandrine Bélier, au premier plan, siège dans la commission qui entendra aussi Alain Mustière (à gauche), président de l’association qui défend le projet d’aéroport.

Les députés européens veulent entendre rapidement les opposants au projet controversé d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mais aussi ses défenseurs. La commission dite des pétitions vient de l’inscrire le dossier à son ordre du jour du 20 mars. « Les parlementaires veulent aller vite, il y a urgence. Sur le terrain, de nombreux signes montrent que l’État français est décidé à engager rapidement les travaux, afin de rendre la situation irréversible », explique la députée écologiste Sandrine Bélier. Le 20 mars, les députés européens commenceront par écouter les pétitionnaires qui dénoncent des atteintes au droit communautaire. À savoir, l’Acipa (principale association d’opposants), les élus du Cedpa et les grandes associations de défense de l’environnement. Les députés vont aussi entendre une association (Acipran) qui, défend le projet. Puis les juristes européens donneront leur avis sur les infractions supposées. Le représentant de l’État français est invité à s’expliquer devant la même commission. Enfin, les députés débattront de la suite à donner aux pétitions qui leur ont été présentées. S’ils estiment qu’il y a eu bien infraction, ils demanderont à l’Etat français de se mettre en conformité avec les directives européennes. En parallèle, la Commission européenne s’est auto-saisie du dossier, et dans une étape précontentieuse, a demandé des explications que la France doit fournir avant la mi-avril.

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Message par Nico37 » 20 mars 2013 16:44

AÉROPORT DE NOTRE-DAME-DES-LANDES UNE LUTTE ANTICAPITALISTE ! Sandra Cormier Revue Tout est à nous ! 40 (février 2013)

Premier affrontement d’envergure avec le gouvernement et sa politique, le mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes relance le débat sur les alternatives possibles au système capitaliste et ouvre des perspectives sur les formes de lutte à adopter.

un certain nombre d’enseignements peuvent déjà être tirés du mouvement d’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La répression violente et massive des opposant-e-s, au mois d’octobre 2012, par un gouvernement dit « de gauche » a été un facteur important. Le mouvement a alors pris un caractère national. Celui-ci se déroulant sur les terres mêmes du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le mouvement a parallèlement et rapidement cristallisé les mécontentements et tensions à la gauche du PS, vis à vis de sa politique sociale, économique et environnementale. Enfin, dans un contexte plus global de crise du capitalisme, alors que le PS a ratifié le pacte budgétaire, préparant ainsi aux classes populaires une nouvelle cure d’austérité pour payer la dette, ce projet est devenu le symbole d’une politique en faveur des plus riches.

Les manifestations contre l’aéroport ont évolué en manifestations de protestation contre le pouvoir, à peine six mois après la mise en place du gouvernement PS. Le mouvement a alors changé de nature. Alors qu’on ne l’attendait pas vraiment, il est venu s’inviter dans l’actualité sociale comme le premier affrontement d’envergure au gouvernement et à sa politique, nous rappelant par là-même que l’étincelle peut venir de n’importe où et qu’il est difficile de prévoir à l’avance d’où elle jaillira.

Des espaces d’élaboration politique

Le développement du mouvement, l’attraction qu’il suscite, reposent également sur la dimension alternative qu’il incarne, notamment pour une jeunesse précarisée et sans perspectives. Cette lutte se distingue en effet par les espaces qu’elle a réussi à créer en termes d’échanges et d’élaboration politiques. Des espaces au sein desquels les opposants au projet débattent du pouvoir, d’anti-sexisme, d’économie, d’écologie... Cette lutte est également le lieu d’expériences autogestionnaires, au sein desquelles se développent d’autres formes de production et de consommation. Un « vivre autrement » qui répond également à des besoins immédiats. Plus largement, ce mouvement renvoie à la possibilité d’un autre monde, quand bien même l’expérience reste limitée politiquement, car aussi bien dans ces formes de résistance qu’à travers l’expérimentation de pratiques alternatives, il pose des problèmes globaux dans une dimension anticapitaliste.

Au-delà de ces aspects, ce mouvement nous amène également à prendre en compte le rôle que peuvent jouer les luttes locales dans le développement d’une conscience politique anticapitaliste. Les mouvements locaux s’organisent le plus souvent autour d’éléments concrets, matériels, comme c’est le cas ici avec l’aéroport et ses conséquences. De par leur plus grande proximité avec les lieux de vie et enjeux quotidiens des populations, ils paraissent plus accessibles. Dit autrement, pour beaucoup de gens, il apparaît plus facile et possible de peser sur la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ou sur le TGV Lyon-Turin, que de s’attaquer aux marchés financiers.

Dans le cadre d’un système opaque comme le capitalisme, ces luttes constituent des points d’ancrage, sur lesquels il est possible de développer une argumentation politique, de proposer des perspectives. En résumé, la construction d’un aéroport, le maintien de centrales nucléaires abritent des choix de société. Lutter contre l’aéroport, c’est donc aussi lutter pour une véritable transformation écologique et sociale, lutter contre le capitalisme. Ici, il n’est pas question de luttes « Nimby »1, égoïstes. Au contraire, l’espace local est l’espace à partir duquel se construisent résistances et alternatives plus globales. Et dans une certaine mesure, ces luttes nous mettent à l’épreuve, en tant que militant-e-s anticapitalistes, dans notre capacité à articuler enjeux locaux et globaux, questions sociales et environnementales en proposant une véritable alternative au capitalisme.

Convergence des luttes

La réunion des comités des 15 et 16 décembre derniers a d’ailleurs mis en évidence combien ce mouvement devient, par son caractère exemplaire, le catalyseur d’un certains nombre de luttes locales, et comment il contribue à les faire converger. On y retrouve les opposants aux lignes ferroviaires à grande vitesse (LGV), au gaz de schiste, au nucléaire, aux lignes à très haute tension (THT)... Une solidarité trans-locale rendue notamment possible par les rencontres contre les « grands projets inutiles et imposés ».

Cette convergence s’articule principalement autour de l’écologie radicale, la critique du productivisme, la décroissance. Une victoire à Notre-Dame-des-Landes serait d’ailleurs un signal pour l’ensemble de ces mobilisations, et par extension pour l’ensemble du mouvement social. Un signal que la victoire est possible ! Ces éléments mettent en évidence la porosité croissante des luttes, également visible au travers des modes d’action. L’occupation des lieux, qui a une place centrale dans le mouvement de Notre-Dame-des-Landes, entre en résonance avec les formes d’occupation de l’espace public mises en œuvre par d’autres mouvements comme celui des Indignés, Occupy ou les manifestants de la place Tahrir au Caire. Ce transfert d’expériences est également présent au cœur du tissu militant qui compose le mouvement, que ce soit par le biais des agriculteurs qui se sont battus au Larzac, ou des Zadistes qui ont combattu pour beaucoup le contrat première embauche (CPE). Cette porosité des luttes est un élément que nous ne devons pas sous-estimer, parce qu’il permet de comprendre en quoi ce mouvement, par son exemplarité, est fondamental pour tous les autres. o

1. Acronyme de l’expression « Not In My Backyard », qui signifie « pas dans mon jardin ».

Au cœur de la Zad, l’alchimie d’un mouvement

Le mouvement de résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans le soutien populaire dont il bénéficie. Une solidarité essentielle dans le cadre d’une stratégie d’occupation. Tous les jours, des gens viennent sur la zone d’aménagement différée (Zad), devenue zone à défendre, afin d’apporter leur soutien aux occupant-e-s, par leur présence ou par une aide logistique. Mais la principale force du mouvement de résistance est avant tout le produit d’une symbiose entre ses principaux acteurs. Si la cohabitation entre les « historiques », paysans du cru et jeunes Zadistes, n’a pas toujours été facile, elle constitue aujourd’hui le principal ressort de la lutte. Cette union entre deux mondes, qui paraissent a priori éloignés, est le produit de liens patiemment tissés depuis ces dernières années. Les violences policières d’octobre dernier ont parachevé ces liens. Les ordonnances d’expulsions également, puisque agriculteurs et Zadistes partagent à présent la même situation d’illégalité.

Deux aspects majeurs fondent l’union entre ces deux composantes. En premier lieu, le profil du tissu militant. Les agriculteurs présents dans le mouvement se définissent comme des « paysans travailleurs ». Ces paysans ont toujours eu un lien important avec le mouvement ouvrier. Ils ne s’identifient pas au statut de chef d’exploitation, se définissant même comme des « passeurs de terre », à l’instar de Michel Tarin, figure historique du mouvement. Ce qui les rapproche des jeunes Zadistes, lesquels s’opposent à toute forme de propriété capitaliste. Les agriculteurs sont également porteurs d’une tradition syndicale ouvrière et paysanne, caractéristique de la Loire-Atlantique. Ils sont très politisés, à l’instar des jeunes Zadistes, qui pour certains ont combattu le contrat première embauche (CPE) ou milité au sein de la mouvance autonome. Certains des agriculteurs ont été acteurs du mouvement de résistance au Larzac, dans les années 1970. Au côté de Bernard Lambert1, ils ont participé à la construction du mouvement « paysans travailleurs », qui donnera naissance à la Confédération paysanne.

Le deuxième aspect repose sur une critique partagée du modèle de production et de consommation capitaliste, dont l’enjeu principal est la terre et son utilisation. On a donc des populations agricoles et des jeunes urbains qui se battent ensemble pour la préservation de la « terre nourricière » et, par extension, pour le droit à l’autoproduction, dans un contexte ou l’accès à celle-là est rendue difficile par la spéculation dont elle fait l’objet. Au-delà de ces aspects, les opposants partagent la même conviction que le modèle de développement tel que nous le connaissons est dépassé.

1. Bernard Lambert (1931-1984) est un agriculteur, homme politique, syndicaliste agricole à l’origine de la création de la Confédération paysanne et grande figure des luttes paysannes dans l’Ouest de la France au cours des années 1970.

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Message par Nico37 » 22 mars 2013 2:06

Saint-Affrique : relaxe et sursis dans l'affaire " NDDL " 20/03

En guise de soutien, une cinquantaine de sympathisants avait participé à leur comparution devant le tribunal de Rodez, le 5 mars dernier. (Y.E.)
Le tribunal correctionnel de Rodez a rendu son verdict, mardi, pour les deux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Cinq mois après les faits, le tribunal de Rodez a rendu son jugement concernant les deux opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des- Landes, poursuivis après l’occupation de la mairie de Saint-Affrique.

Ils avaient comparu en audience le 5 mars. Pour les deux prévenus poursuivis pour "violence volontaire sur agent dépositaire de la force publique" et "résistance avec violence", la sanction est tombée dans l’indifférence presque générale.

Pour l’un, ces "longs mois de procédure" se soldent par une relaxe. Le second a été condamné à 500 euros d’amende avec sursis. En novembre 2012, l’occupation symbolique de la mairie de Saint-Affrique par une trentaine d’opposants - comme ce fut aussi le cas à Rodez ou Millau - s’était soldée par l’intervention musclée des CRS.

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Message par Nico37 » 22 mars 2013 12:14

Membre de la commission des Pétitions, il craint une " instrumentalisation " 20/03

"Seul membre titulaire français de la commission des Pétitions, je suis partagé sur la procédure", écrit sur son blog le député (UMP) européen Philippe Boulland.

Alors que ladite commission a pour ordre du jour, ce mercredi au Parlement européen, "un débat sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes" en recevant les pétitionnaires "pro" et "anti", l'élu de Picardie craint "une instrumentalisation politique" :

" Un manque de sérieux "

"Je suis heureux de voir que des citoyens, des associations et des élus se tournent vers le Parlement européen pour exprimer leurs inquiétudes ou leur volonté de voir se créer le nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France, écrit l'élu. Mais il y a un manque de sérieux. Outre la campagne médiatique autour du projet, la commission des Pétitions, qui se doit d’agir avec neutralité et objectivité, se retrouve au cœur d’un débat dont elle n’a pas tous les éléments."

Car estime-t-il, "de nombreuses questions trouveront au moins un début de réponse lors de deux échéances qui auront lieu après cette réunion" : "Le 21 mars, en effet, les autorités françaises sont censées rendre leurs réponses à la Commission européenne suite à la procédure précontentieuse – même si la France peut demander un délai supplémentaire. Et d’ici au 2 avril, la commission de dialogue aura, elle aussi, rendu ses conclusions."

Une délégation de la commission bientôt sur place, près de Nantes ?

Le député européen propose de fait d'attendre "d’avoir tous les éléments pour débattre concrètement du sujet".

Pourquoi ? "Contrairement à ce qui a été dit, les députés européens n’ont pas tous souhaité accélérer la procédure, justement pour éviter une utilisation électoraliste du sujet, explique Philippe Boulland. La commission des Pétitions du Parlement européen se doit de rester objective dans cette affaire. Elle ne doit pas donner une image d’instrumentalisation politique, qui risquerait de décevoir les pétitionnaires- dont l’attente est forte- et de discréditer la commission aux yeux des parties."

Et de révéler qu'il a "par ailleurs d’ores et déjà demandé à ce qu’une délégation mène sur place une mission d’enquête à court terme afin de disposer de tous les éléments nécessaires pour statuer sur le respect ou non des directives européennes".

Réunion à suivre en direct dès 15h :

Ce mercredi comme ces prochains jours dans le "dossier Notre-Dame-des-Landes", au lendemain de l'annulation du transfert de l'aéroport de Toulouse, les yeux seront à coup sûr tournés vers l'Europe. Chacun dans l'espoir d'y gagner un sérieux coup de pouce à son argumentaire.
Notre-Dame-des-Landes, l’île BatailleuseTHIERRY BEINSTINGEL 20/03

Tarmac. La commission des pétitions du Parlement européen s’est penchée hier sur le projet d’aéroport.

Le feuilleton désormais sans fin de Notre-Dame-des-Landes s’est enrichi hier d’un nouveau rebondissement. La commission des pétitions du Parlement européen s’est réunie pour examiner le projet du nouvel aéroport. Rappel des faits : la commission des pétitions avait été saisie fin 2012 par trois associations d’opposants et, à leur grande surprise, Bruxelles avait été prompt à réagir.

Cette vigilance de la commission marque un nouveau déplacement important de ce projet. D’abord, timidement régional, élaboré à la fin des Trente Glorieuses dans une perspective de développement du trafic aérien, il est devenu enjeu national, renforcé encore plus par la nomination du maire de Nantes comme Premier ministre. De la même manière, les premiers opposants, délaissés dans l’ombre rêveuse d’un nouveau Larzac, ne cessent d’être rejoints par d’autres, venus des quatre coins du pays.

Avion. L’escalade ne s’arrête pas là puisque c’est sur le plan international qu’il faut examiner maintenant l’opportunité du nouvel aéroport. Quelles seraient les répercussions environnementales ? Les potentielles infractions au regard du droit européen ? Autant de questions qu’on ne soupçonnait même pas au début du projet, mais qu’il faut prendre en compte désormais. Racontée ainsi, l’actualité occulte tout sentiment, s’en tient aux faits et rabote toute littérature.

Moment de détente : pas très loin de là, à Saint-Florent-le-Vieil, l’écrivain Julien Gracq sort de sa maison rue du Grenier-à-Sel, descend la courte pente qui mène vers la Loire. Il y a un peu de vent. Un avion laisse une traînée blanche dans le ciel, l’eau heurte quelques barques et les piles du pont tout proche. Un pêcheur en cuissardes remonte un casier. Julien Gracq regarde la rive juste en face, c’est une île que des robinsons sans hâte cajolent depuis toujours. Lui revient alors en mémoire ce qu’il avait écrit dans Lettrines : «Aspects paradisiaques de la terre cultivée dans l’île Batailleuse.»

Fin de la récréation. Rien de tout ça à Notre-Dame-des-Landes, pas d’angélisme, pas de bon sauvage rousseauiste, pas de retour à la nature. Mais ceux qui y sont installés, comme les rares robinsons de l’île Batailleuse, s’occupent des sols, valorisent cet espace qu’on reconnaît comme unique et nécessaire pour l’équilibre écologique de la région. Ils attendent qu’on leur démontre l’utilité de l’aéroport, le remplacement des terreaux riches et humides par un tarmac poissé de carburants fossiles en voie de disparition.

«Ancrage». La commission des pétitions a rendu hier soir son avis : les pétitions qui lui ont été soumises restent ouvertes dans l’attente de la réponse que Paris doit donner le 15 avril sur les points qui inquiètent les opposants. A l’issue de la réunion, la présidente de la commission a exprimé sa satisfaction : «C’est un des rares cas dans lesquels notre commission parvient à discuter avant que les faits ne se soient produits.» Cette sagesse aurait plu à Julien Gracq, professeur pointilleux de géographie, auteur de la Forme d’une ville, sur Nantes justement : «Une ville qui s’est inventée, qui continue de s’inventer elle-même au jour le jour, sans grand ancrage dans son passé, sans fixation excessive à ses souvenirs.»

Car c’est bien l’enjeu que rappelle Bruxelles : on ne peut pas faire comme si les décisions du passé étaient indépendantes de l’avenir, on ne peut pas ignorer à l’infini notre entourage devenu maintenant planétaire et à sauvegarder.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 23 mars 2013 13:58

Notre-Dame-des-Landes: la France dans le viseur du Parlement européen

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, le 20 mars 2013

Le dossier de Notre-Dame-des-Landes a été examiné aujourd’hui au Parlement européen. C’est au sein de la commission des Pétitions du PE qu’ont été auditionnés les représentants des différents collectifs et associations mobilisés autour du projet d’aéroport du Grand Ouest en présence de la Commission européenne.
A la sortie de l’audition, Sandrine BELIER, membre de la Commission des Pétitions réagit : « Cette audition a permis de rendre publics les doutes sérieux qu’émettent actuellement les parlementaires européens et la Commission européenne sur la compatibilité du projet avec de nombreuses directives européennes. Les débats ont clairement démontré que l’Etat français ne peut continuer dans cette voie au risque de méconnaître manifestement et volontairement le droit européen qu’il a pourtant transposé en droit français. Nous attendons donc la réponse de la France mi-avril pour ré-examiner le dossier et décider d’envoyer une commission d’enquête parlementaire sur le terrain. Le Parlement européen, en conclusion de cette audition, par la voix de la Présidente de la Commission des pétitions, a affirmé que nous ne laisserons pas le gouvernement multiplier des demandes de délais afin de gagner du temps et créer une situation d’irréversibilité. »
Intervention de Sandrine Bélier en soutien aux pétitions contre le projet d’aéroport de NDDL le 20 mars au Parlement européen
L’eurodéputée EELV ajoute : « Le débat n’est plus franco-français, il est maintenant très officiellement européen ! Pour une fois que nous pouvons agir en amont d’un projet destructeur, les parlementaires européens seront à la hauteur de leur responsabilité. Ils ont décidé d’adresser aux citoyens français et au gouvernement un message clair et fort : nous ne sommes pas déconnectés de nos territoires et nous n’accepterons pas un projet contraire aux valeurs et aux textes que cette assemblée a voté et défend. Les citoyens français ont le droit d’être protégés par le droit européen et nous y veillerons.  »

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 24 mars 2013 15:31

Pour l’OCDE, l'aéroport de Notre Dame des Landes serait un poids pour les générations futures ? Sylvaine Salliou 22/03

Dans sa dernière étude économique consacrée à la France, l’OCDE critique certains investissements de la France, destinés selon elle à un "rendement relativement faible". Parmi eux, des "aéroports régionaux". Or Notre-Dame-des-Landes est le principal projet d’aéroport en France.

" La France étant dotée d’infrastructures de réseau et de transports bien développées, certains investissements supplémentaires ont probablement un rendement relativement faible ", écrit l’Organisation pour la coopération et le développement économique dans ses " Etudes économiques " (page 27). Elle poursuit : " certaines lignes de train à grande vitesse ne seront sans doute jamais rentables et des projets prestigieux, notamment la construction du nouveau siège du ministère de la Défense, de stades ou d’aéroports régionaux, risquent de représenter une charge pour les générations futures " .
Enfin, elle émet cette recommandation : " La rentabilité des projets d’investissement public devrait être évalué avec soin " .

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 26 mars 2013 1:35

Notre-Dame-des-Landes : pourquoi le chantier sera forcément retardé Sophie Caillat 21/03

Comment gagner encore du temps pour ne pas perdre la face ? C’est le dilemme de Jean-Marc Ayrault, grand promoteur du projet d’aéroport du Grand-Ouest à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Dans les couloirs de Matignon et du Parlement, il se murmure que les travaux ne pourront pas commencer avant les municipales. Soit dans plus d’un an. Alors qu’ils doivent officiellement démarrer au printemps.

Depuis ce mercredi, le dossier est devenu européen. La commission des pétitions du parlement européen (une procédure pré-contentieuse ouverte aux citoyens) a demandé à l’Etat français de lui donner, d’ici le 15 avril, des éclaircissements sur la façon dont il entend se conformer à la directive européenne sur l’eau et la protection des espèces. La direction générale de la concurrence s’est également saisie du sujet en raison des subventions publiques dont bénéficierait l’aéroport.

Ce mercredi ont été auditionnés à Bruxelles les opposants et promoteurs du projet. La commission a décidé que la « pétition » (la doléance) restait ouverte, ce qui fait dire à Sandrine Bélier, eurodéputée EELV présente à l’audition, que :

« L’Europe est saisie officiellement, ce n’est plus un dossier franco-français. Elle est à l’écoute et attend la réponse de l’Etat français, qui n’avait pas envoyé de représentant. Il est possible que la commission décide ensuite de se déplacer sur place pour constater si la France respecte le droit européen. »

Envoyer l’armée ?

Une étape importante a donc été franchie pour les opposants au dossier, même si la guerre de l’opinion fait rage, plus que jamais. L’Association citoyenne pour la réalisation d’un aéroport international à Notre-Dame-des-Landes (Acipran) a dénoncé ce jeudi une « agressivité inadmissible » contre l’Etat français de la part des députés européens. Et son président d’ajouter :

« Affirmer que l’Etat français ait tenté de créer sur le terrain une situation irréversible avec le recours à la forcé armée en est même une caricature. »

Pourtant, le recours à l’armée a bien été évoqué indirectement par Jacques Auxiette, président de Région et du syndicat mixte aéroportuaire, qui a déclaré à Ouest-France :

« Ce n’est pas plus compliqué qu’au Mali ! Assumer quand on expulsera. C’est ça l’Etat de droit. Le rôle de l’Etat n’est pas d’être complice. »

Une sortie très mal prise par les écologistes. Jean-Philippe Magnen, porte-parole d’EELV et vice-président de la Région :

« n’imagine pas comment Matignon, qui a témoigné d’une volonté d’apaisement, pourrait ordonner les expulsions et le démarrage des travaux comme prévu en avril ».

« On ne pourra plus construire d’infrastructure en France »

Début avril justement, le Premier ministre se verra remettre les conclusions de la « commission du dialogue » installée en décembre. Son président, Claude Chéreau, a confié au Monde ses doutes sur la pertinence des arguments des pro-aéroports.

La commission est partagée et « pourrait suggérer au gouvernement des compléments d’enquête », qui ferait prendre du retard au projet. Les écologistes ne s’attendent pas pour autant à ce que la commission plaide pour un moratoire, souhaité par eux.

Commentaire de Françoise Verchère, conseillère générale Front de gauche opposée au projet reçue par la commission du dialogue :

« Ils nous ont dit qu’ils étaient embêtés, car si on ne fait pas cet aéroport, ça veut dire qu’on ne peut plus construire d’infrastructures en France. Nous, on attend qu’ils nous justifient factuellement en quoi le bruit et les prévisions de trafic rendent nécessaire un nouvel aéroport. Les problème, c’est qu’ils n’arrivent pas à remettre en cause un choix fait il y a quarante ans, ils n’arrivent pas à changer de logiciel. »

Le lancement d’une étude sur l’optimisation de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique serait une voie de sortie honorable. Pendant que les commissions dialoguent et pétitionnent, l’occupation du terrain s’amplifie. La zone est défendue par bien plus de gens qu’en octobre, au moment des premières interventions policières.

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Re: lutte à Notre Dame des Landes

Message par Nico37 » 27 mars 2013 1:43

Actualité et appel à mobilisation pour la Ferme de Bellevue par le COPAIN (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'aéroport)

Bientôt deux mois que les paysans du Copain 44 et des autres départements, les membres des comités de soutiens et les zadistes occupent et protègent la Ferme de Bellevue.

Audience du 20 mars au tribunal de Saint Nazaire, et situation juridique actuelle:
Le mercredi 20 mars, huit paysannes et paysans du Copain 44 comparaissaient devant le tribunal d'instance de Saint Nazaire, assignés dans le cadre d'une deuxième procédure de référé déposée par AGO Vinci pour les motifs suivants, entre autres, « violation du droit de propriété... non respect des règles élémentaires d'hygiène et de sécurité... troubles de voisinage... impossibilité de débuter les travaux projetés (démolition)... risque de dégradation de l'immeuble (aurait-on le sens de l'humour chez AGO ?) ». Le jugement sera rendu le jeudi 28 mars 2013. Ce nouveau référé fait suite au premier jugement rendu le 28 février qui condamnait les 10 paysans, déclarés résidant dès la fin janvier, à l'expulsion immédiate assortie d'astreintes journalières.

Avant de déclarer à l'huissier, le 1 mars, qu'ils n' habitaient plus là, les dix avaient fait appel du jugement. Après s'être déclarés résidant, le 2 mars, les huit nouveaux occupants se sont déclarés comparants volontaires dans le cadre de la procédure d'appel. Ce sont donc bien, aujourd'hui 18 paysannes et paysans du Copain 44 qui sont poursuivis en justice par AGO Vinci. Mercredi 20 mars, deux cents personnes sont venues les soutenir devant le tribunal d'instance de Saint Nazaire avec tracteurs, pelles, bêches, râteaux, plants et semences. Un tunnel maraîcher à été monté devant l'entrée du tribunal pour rappeler que Notre-Dame-des-Landes est aux portes des agglomérations de Nantes et Saint Nazaire, où il est urgent, aujourd'hui, de répondre à la demande en forte croissance d'une alimentation produite localement.

Symboliquement, les paysannes et paysans du Copain 44 on semé à la volée des céréales sur le bitume pour démontrer que ce n'est surement pas en bétonnant 1600 ha à Notre Dame des Landes que l'on répondrait à ce besoin vital.

Appel à mobilisation à la ferme de Bellevue :

Nous aurons connaissance de la décision de la juge des référés le jeudi 28 mars à midi. Les paysans du Copain 44 appellent à un rassemblement de soutien le 28 mars 2013 à partir de 12h00 à la Ferme de Bellevue En fonction du rendu du jugement, il sera décidé de la suite à donner à notre action. Quoiqu'il en soit, les paysans du Copain 44 ont décidé d'accentuer la mobilisation sur le site de Bellevue dès le 28 mars, et de renforcer le dispositif de protection autour de la ferme. Il est donc fait un appel urgent à tous les paysans, actifs ou retraités, de Loire- Atlantique et de tous les départements alentour, pour acheminer sur le site tracteurs et matériels agricoles opérationnels ou réformés. Des transports sont possibles.
Contacter rapidement l'un des trois contacts en bas de page.

On a aussi un besoin en foin : il faudrait une quinzaine de bottes à arriver la semaine prochaine.

La mise à l'herbe du 10 Mars :

Le dimanche 10 mars, deux cent personnes sont venues accompagner la mini transhumance de quatorze vaches, issues d'une dizaine d'élevages, depuis le carrefour des Ardillières jusqu'aux prairies de la Ferme de Bellevue. Un grand pique-nique était partagé, ensuite, dans la cour de la ferme sous un soleil printanier. Les paysans veulent réaffirmer, par ces actions symboliques, leur volonté de maintenir les fermes de la Zad en production, de protéger terres et bâtis du saccage et de la destruction, et de réclamer toujours la remise à plat de la DUP de 2008.

La journée « Sème ta Zad » :

Le 13 Avril, la manifestation « Sème ta Zad » est organisée par une commission agricole, ouverte à tous, qui se réunit à la Châtaigne et tente de réfléchir à ce que pourrait être l'occupation des terres libres quand le projet d'aéroport sera abandonné. Le Copain 44 suit les travaux de cette commission depuis plusieurs mois, et sera présent lors de la manifestation.

Pour plus d'information, vous pouvez consulter le site dédié, où vous trouverez les textes d'appel et toutes les informations sur le déroulement de la manifestation: http://zad.nadir.org/semetazad , ou par contact courriel à: semetazad@riseup.net

Banderoles de bords de route: Les kits de quatre banderoles sont disponibles depuis quelques jours.

Les personnes qui les ont prépayés peuvent les enlever au Gab 44 à Nozay ou contacter Vincent au 06 87 52 34 26 pour les récupérer à Bellevue. Il y a une vingtaine de kits en plus que vous pouvez acheter au prix de 30 euros le kit de quatre en vous adressant au Gab44: 02 40 79 46 57.

Les tracteurs vigilants :

Les tracteurs sont toujours postés en protection des parcelles agricoles en production, pour empêcher leur saccages par les fouilles dites archéologiques. Une vigilance quotidienne est assurée sur toute l'emprise de la Zad et du barreau routier.

La vie continue à Bellevue :

A la Ferme, la vie continue de s'organiser, plusieurs soirées et réunions y ont déjà été organisées. Récemment, une trentaine d'enfants sont venus assister à un après-midi contes. Les permanences se structurent, des collègues paysans et citoyens des départements voisins les renforcent par leurs présences hebdomadaires, de nuit comme de jour, et participent aux chantiers en cours. Membres des comités de soutiens et paysans, n'hésitez pas à prendre contact pour y participer activement.

Pour toute info, contacter:
Cyril Bouligand : 06 21 04 76 84
Dominique Guitton : 06 30 47 01 56
Vincent Delabouglise : 06 87 52 34 26

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