la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par decad-act » 13 sept. 2009 14:49

et moi j'aime pas trop quand on me demande de me justifier sur des trucs aussi bidons.
Et je suis au regret de te l'annoncer : si , il y a tout un tas de clichés véhiculés même sur un forum comme celui là, et dans la vie quotidienne en général qui reviennent à chaque fois (et je dis bien à chaque fois) que la question féministe ou anti-sexiste est abordée...
" Foule n'est pas compagnie, et les visages ne sont alors qu'une galerie de portraits " Francis Bacon.

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par ladytoxine » 13 sept. 2009 21:33

decad-act a écrit : si , il y a tout un tas de clichés véhiculés même sur un forum comme celui là, et dans la vie quotidienne en général qui reviennent à chaque fois (et je dis bien à chaque fois) que la question féministe ou anti-sexiste est abordée...
exactement ce qui m'a vénère et fait lâcher prise sur ce sujet...(d'où le coupe-oeuf...), ça et le manque d'intervention de certains habituels habitués dont je m'attendais à un rebondissement un peu plus éclairé (ou étayé?) sur la question, quand ça commençait à partir en couillasse, avec l'heureuse légèreté d'Acrate pour tenter de désarçonner la prise de tête...
Mais quel Pied Charmant !

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par decad-act » 15 sept. 2009 14:13

Un texte intéressant glané sur le net dont voici un extrait.
NON MIXITE:

[...]

Les groupes non-mixtes

En effet, les groupes de femmes non-mixtes permettent à plusieurs femmes de s’exprimer et de partager sur la situation qu’elles vivent, en toute confiance. Le simple fait de se retrouver entre elles permet donc le développement d’un sentiment d’appartenance et de solidarité (O’Leary 1982). Mais il est naturellement possible de créer une solidarité féminine sans la présence de groupes non-mixtes. Devant la permanente contestation qui existe par rapport à l’existence de ces groupes, cet argument n’est pas suffisant pour « justifier » leur présence.

Cette contestation prend plusieurs formes. Le plus simple argument réfère évidemment à l’exclusion des hommes, qui est considérée comme « sexiste » ou « discriminatoire ». Une façon plus posée d’amener cet argument est que le principal visé du changement souhaité (l’homme) ne peut s’exprimer aux rencontres du groupe de femme. Cette façon de voir les choses est plutôt simplificatrice. En effet, ces gens semblent ne pas comprendre que la relation d’autorité et d’influence se maintient même dans un cadre féministe. La simple présence d’hommes dans un groupe de femmes limitent leurs possibilités d’ouverture et de liberté d’expression, parce que certaines craignent des jugements de valeurs, l’oppression vécue depuis la naissance laissant des marques dont certaines femmes ne peuvent pas se libérer facilement. Justement, des groupes non-mixtes peuvent entre autres permettre aux femmes de se libérer de ces marques. D’autres femmes ont peur qu’un des hommes présents soit un autre Marc Lépine. La présence d’un membre de la classe opprimante peut de plus créer de profonds malaises, et nuire significativement à la création d’une solidarité entre femmes. L’énergie qui se dégage des rencontres non-mixtes est également clairement nouvelle et rafraîchissante, offrant des possibilités créatrices à ces groupes (Lupien 2003).

De toutes façons, ces groupes ont pour fonction de déterminer la position des femmes sur la situation actuelle. La position des femmes, et non des hommes, ou de la société. Puisque leur objectif est d’atteindre l’autodétermination, les femmes ont la légitimité absolue de définir leurs désirs librement, en tant que groupe opprimé. Aucun homme ne saurait leur enlever ce droit sans perpétuer l’oppression.

Mais si l’homme qui veut s’impliquer dans le groupe partage leurs idées est pro-féministe et souhaite seulement les aider, et non s’imposer, pourquoi ne pourrait-il pas participer ? Simplement pour les mêmes raisons que pour tout homme ! En effet, il peut toujours incommoder des femmes du groupe par sa présence. De plus, aucun être humain ne peut se réclamer d’une asocialisation complète. Un homme est toujours influencé par la société, autant féministe qu’il peut se proclamer. L’on ne peut pas se libérer complètement des influences que l’environnement a eu sur nous, elle est omniprésente. Il y a toujours une possibilité de perpétuer les oppressions du patriarcat, ne serait-ce qu’inconsciemment.

Mais alors, cela ne signifie-t-il pas que le changement social des rôles sexuels est impossible ? Non, c’est simplement que ces changements ne peuvent vraisemblablement pas se faire à l’intérieur d’une seule génération. Tout le travail qu’une génération peut faire sur ses comportements limitera la transmission des comportements non-désirés à la nouvelle génération. Celle-ci travaillera encore au changement, et transmettra encore de meilleurs comportements, et ainsi de suite. Il serait futile d’essayer de changer des valeurs et des moeurs d’un jour à l’autre. Tant que les oppressions existeront, les groupes travaillant à leur autodétermination auront leurs raisons d’être.

Certains se demandent également qu’elle est la valeur symbolique de ces groupes. En effet, lorsqu’ils prônent une certaine indifférenciation sexuelle ou un traitement égal des femmes et des hommes, ces groupes semblent dans les faits à l’encontre même de ce qu’ils demandent. Un groupe de femmes interdit aux hommes, qui demande qu’il n’y est plus de différence entre hommes et femmes, semble effectivement en profonde contradiction, mais ce n’est qu’en surface. Avant tout, clarifions que tous les groupes ne veulent pas une indifférenciation sexuelle. Qu’ils décident eux-mêmes s’ils veulent le faire! Mais parlons de ceux qui le font déjà, ou qui prônent moins radicalement un simple traitement des sexes équitable. On leur reproche de se regrouper d’une manière non-égalitaire ? Eh bien, le souhait le plus cher de ces groupes de femme est qu’ils n’aient plus de raisons d’être ! En effet, ceux-ci n’aspirent qu’à la fin de l’oppression. Idéalement parlant, lorsqu’il n’y aura plus d’autorité masculine, ces groupes pourront se dissocier. Ils ne sont donc là, théoriquement, que temporairement.

Cette analyse est particulièrement basée sur des arguments anarcho-féministes. Les notions d’autodétermination et d’autorité sont intéressantes à regarder avec les lunettes libertaires, et justifient théoriquement très bien les groupes féministes non-mixtes (Baillargeon 2001, de Sève 1985). Il est par contre tout aussi pertinent de vérifier la pertinence des groupes non-mixtes avec une vision marxiste. En effet, en considérant les hommes comme la classe opprimante, et les femmes comme la classe opprimée, l’existence d’une organisation féminine est simplement nécessaire dans une logique de lutte. L’infiltration masculine à l’intérieur de l’organisation serait une pure absurdité : un peu comme une présence patronale dans une organisation syndicale...

[...]
http://1libertaire.free.fr/ArgumentaireNonMixite.html
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par bub » 15 sept. 2009 15:56

NON MIXITE a écrit : Mais si l’homme qui veut s’impliquer dans le groupe partage leurs idées est pro-féministe et souhaite seulement les aider, et non s’imposer, pourquoi ne pourrait-il pas participer ? Simplement pour les mêmes raisons que pour tout homme ! En effet, il peut toujours incommoder des femmes du groupe par sa présence. De plus, aucun être humain ne peut se réclamer d’une asocialisation complète. Un homme est toujours influencé par la société, autant féministe qu’il peut se proclamer. L’on ne peut pas se libérer complètement des influences que l’environnement a eu sur nous, elle est omniprésente. Il y a toujours une possibilité de perpétuer les oppressions du patriarcat, ne serait-ce qu’inconsciemment.
je pense que ce passage répond le mieux aux interrogations de mada :
mada a écrit : j'en ai un peu marre de me faire juger par des reloux qui me prennent automatiquement pour un macho
pas un macho, mais un homme assurément..

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par damien » 16 sept. 2009 10:04

La simple présence d’hommes dans un groupe de femmes limitent leurs possibilités d’ouverture et de liberté d’expression, parce que certaines craignent des jugements de valeurs, l’oppression vécue depuis la naissance laissant des marques dont certaines femmes ne peuvent pas se libérer facilement.
De plus, aucun être humain ne peut se réclamer d’une asocialisation complète. Un homme est toujours influencé par la société, autant féministe qu’il peut se proclamer. L’on ne peut pas se libérer complètement des influences que l’environnement a eu sur nous, elle est omniprésente.

Il faudrait savoir, alors d'un coté on justifie la non mixité pour permettre aux femmes de se liberer et de l'autre on dit qu'il est impossible que l'homme (et donc la femme) puissent se liberer des influences de la sociétés, on utlise n'importe quel argument, quitte a se contredire, bref.
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par rackhame » 16 sept. 2009 15:32

"homme" ici ne désigne pas l'humain en général, mais homme en tant que construction sociale, construction d'identité masculine.
le passage que tu cites ne dit pas qu'il est impossible de changer, d'évoluer, il dit qu'on ne se débarrasse pas d'une construction (qu'elle soit d'oppresseurEUSE ou d'oppresséE) juste en s'autoproclamant féministe, que c'est plus compliqué que ça et que ça nécessite un travail en profondeur sur soi et que du coup, ça peut être nécessaire de travailler les choses en non-mixité, parce que selon où on se positionne dans les hiérarchies sociales de classes, les constructions sont différentes, ne se travaillent pas de la même façon, donc, ne se déconstruisent pas de la même manière, qu'on n'y a pas les mêmes intérêts, ...

La non-mixité, pas que dans les luttes féministes d'ailleurs, est un des outils de lutte contre les systèmes d'oppressions. Elle ne s'oppose pas à la mixité, elle n'est pas contradictoire, notamment parce qu'elle n'est jamais permanente. Elle répond à un besoin d'autonomie des luttes (ne pas parler à la place de), c'est-à-dire à la possibilité pour des personnes d'une classe donnée de se regrouper pour lutter ensemble contre l'oppression qu'elles subissent sans devoir prendre en compte la position du dominant. En l'occurrence, dans le système patriarcal, touTEs les individuEs subissent l'imposition d'une construction genrée binanire, du coup, tout le monde est concerné, mais une fois ces constructions de genre mises en place, une fois ces statuts sociaux attribués, le rapport d'oppression d'une des classes sur les autres est bien réelle, c'est la domination masculine. C'est dans le cadre d'une remise en cause de cette oppression hégémonique (violences conjugales, viol, abus, agressions, prise de parole, de pouvoir et de visibilité, répartition des tâches, ...) que nous nous retrouvons parfois en non-mixité femmes/gouines/lesbiennes/trans. ça ne nous empêche pas de lutter aussi en mixité (presque en permanence d'ailleurs dans nos vies), voire en non-mixité hommes (par exemple, quand j'organise des concerts où il n'y a presque que des mecs et que j'ouvre ma gueule dès que je subis ou constate des comportements machos ou misogyne, je fais de la lutte en non-mixité homme), ça n'empêche pas non plus des keums de se retrouver en non-mixité homme pour réfléchir entre eux à leur condition.

En tant qu'anarchaféministe gouine, j'ai besoin de moments en non-mixité pour pouvoir développer avec mes compagnes de classe des stratégies de luttes qui nous sont propres, pour pouvoir vivre des moments qui nous portent, nous construisent, pour pouvoir nous reconnaître entre nous et développer une solidarité de classe, parce que pour niquer un système de classes, le premier truc nécessaire c'est la conscience de classe. Pouvoir analyser ensemble nos positions dans le système d'oppression, pouvoir les décortiquer, les comprendre pour mieux les détruire. ça nous regarde. ça ne s'oppose pas à la mixité, c'est autre chose, un autre pan de la lutte. C'est un outil que nous nous donnons, et en fait, vous n'avez pas de droit de regard dessus. On continuera à se construire des moments de lutte sans nos patrons, pères, maris, frères, copains, amis, parce que c'est ça aussi l'émancipation, l'autonomie, pouvoir faire des choses sans la classe dominante, en dehors d'elle, en se soustrayant à son regard. Donc, ça ne vous concerne pas.

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par skarrgan » 16 sept. 2009 16:23

rackhame a écrit :ça ne nous empêche pas de lutter aussi en mixité (presque en permanence d'ailleurs dans nos vies), voire en non-mixité hommes (par exemple, quand j'organise des concerts où il n'y a presque que des mecs et que j'ouvre ma gueule dès que je subis ou constate des comportements machos ou misogyne, je fais de la lutte en non-mixité homme), ça n'empêche pas non plus des keums de se retrouver en non-mixité homme pour réfléchir entre eux à leur condition.
Tu vas peut-être dire que je joue avec les mots, mais le fait que tu sois présente (ainsi que d'autres femmes), je ne vois pas ou c'est de la non-mixité...
rackhame a écrit :En tant qu'anarchaféministe gouine, j'ai besoin de moments en non-mixité pour pouvoir développer avec mes compagnes de classe des stratégies de luttes qui nous sont propres, pour pouvoir vivre des moments qui nous portent, nous construisent, pour pouvoir nous reconnaître entre nous et développer une solidarité de classe, parce que pour niquer un système de classes, le premier truc nécessaire c'est la conscience de classe. Pouvoir analyser ensemble nos positions dans le système d'oppression, pouvoir les décortiquer, les comprendre pour mieux les détruire. ça nous regarde. ça ne s'oppose pas à la mixité, c'est autre chose, un autre pan de la lutte. C'est un outil que nous nous donnons, et en fait, vous n'avez pas de droit de regard dessus. On continuera à se construire des moments de lutte sans nos patrons, pères, maris, frères, copains, amis, parce que c'est ça aussi l'émancipation, l'autonomie, pouvoir faire des choses sans la classe dominante, en dehors d'elle, en se soustrayant à son regard. Donc, ça ne vous concerne pas.
Et pourquoi ça doit se faire en non-mixité ? Il y a sûrement des hommes qui aimeraient pouvoir aider dans cette lutte, donc j'ai du mal à comprendre pourquoi ils devraient être écartés de ce genre de discussion.

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par damien » 16 sept. 2009 16:56

J'avais bien compris que "homme" le designais pas l'etre humain mais les personnes de sexe masculine.

Et je confirme que le passage dit qu'il est tout simplement impossible a l'homme de changer donc soit "on veut que les femmes se libere mais 4 lignes plus loin pour justifer la non mixité je dis que c'est impossible pour l'etre humain", soit "les femmes seulement peuvent se liberer".

Je n'ai rien contre le non mixité mais ce genre de texte m'irrite.
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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par rackhame » 16 sept. 2009 17:45

pour te répondre, Skarrgan:

Si je parle de non-mixité homme dans des soirées concerts (je dis bien "des", ça veut dire pas toutes) même si ces soirées sont censées être mixtes et qu'il y a quelques meufs, c'est pour des questions de culture dominante, de prise de place et/ou de pouvoir. C'est-à-dire que même si dans un espace il y a trois meufs, si on ne nous laisse que la place de décoration ou de caution mixité, si on nous renvoie à un rôle uniquement féminin (quelques exemples en vrac: souvent, quand on installe la sono, on me demande "c'est qui le mec qui s'occupe du son?", même si c'est moi qui gère le son, parce qu'une meuf, ça sait pas faire avec la technique, après avoir mangé, on me remercie pour la bouffe alors que je n'ai pas mis un pied dans la cuisine, quand j'héberge un groupe, régulièrement, j'ai droit à des propositions de plans culs plus ou moins lourdes, parce que, en bonne hôtesse que je suis, mon vagin devrait être aussi ouvert que le canapé de mon salon, ...bref, j'en passe), si l'ambiance générale est une ambiance de culture virile où pas grand chose ne s'adresse à nous, où quand on exprime notre colère on est taxée de violentes ou d'hystériques, où quand on parle de nos vécuts, on nous regarde avec des gros yeux emplis d'incompréhension, où on ne peut pas prendre de la place, nous sommes invisibles, donc, en terme de rapports de pouvoir, de prise d'espace, de à qui s'adresse ce qui se passe, ces espaces-temps sont des espaces non-mixtes hommes, c'est-à-dire qu'on n'y a pas sa place en tant que femme/gouine/trans/lesbienne.

Pour ta deuxième remarque, relis le début de mon post précédent, la non-mixité et la mixité ne sont pas contradictoires, l'une n'empêche pas l'autre, ce sont deux choses différentes, les deux existent, c'est juste que sur la question de la non-mixité femmes/gouines/trans/lesbiennes, des mecs bios n'ont rien à dire puisque ça ne les concerne pas. Ceci étant, dans le cadre de luttes antipatriarcales en mixité, le but n'est pas que des hommes "aident" mais qu'ils s'impliquent, le but est justement de lutter ensemble dans ce cadre-là.

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Re: la non mixité féministe dans le milieu anarchiste

Message par skarrgan » 16 sept. 2009 18:09

rackhame a écrit :pour te répondre, Skarrgan:

Si je parle de non-mixité homme dans des soirées concerts (je dis bien "des", ça veut dire pas toutes) même si ces soirées sont censées être mixtes et qu'il y a quelques meufs, c'est pour des questions de culture dominante, de prise de place et/ou de pouvoir. C'est-à-dire que même si dans un espace il y a trois meufs, si on ne nous laisse que la place de décoration ou de caution mixité, si on nous renvoie à un rôle uniquement féminin (quelques exemples en vrac: souvent, quand on installe la sono, on me demande "c'est qui le mec qui s'occupe du son?", même si c'est moi qui gère le son, parce qu'une meuf, ça sait pas faire avec la technique, après avoir mangé, on me remercie pour la bouffe alors que je n'ai pas mis un pied dans la cuisine, quand j'héberge un groupe, régulièrement, j'ai droit à des propositions de plans culs plus ou moins lourdes, parce que, en bonne hôtesse que je suis, mon vagin devrait être aussi ouvert que le canapé de mon salon, ...bref, j'en passe), si l'ambiance générale est une ambiance de culture virile où pas grand chose ne s'adresse à nous, où quand on exprime notre colère on est taxée de violentes ou d'hystériques, où quand on parle de nos vécuts, on nous regarde avec des gros yeux emplis d'incompréhension, où on ne peut pas prendre de la place, nous sommes invisibles, donc, en terme de rapports de pouvoir, de prise d'espace, de à qui s'adresse ce qui se passe, ces espaces-temps sont des espaces non-mixtes hommes, c'est-à-dire qu'on n'y a pas sa place en tant que femme/gouine/trans/lesbienne.
Je qualifierai les exemples que tu cites la de machisme. Enfin pour moi, je ne vois pas de non-mixité la-dedans, juste des exemples de mecs qui n'ont pas tout compris à la vie...
rackhame a écrit :Pour ta deuxième remarque, relis le début de mon post précédent, la non-mixité et la mixité ne sont pas contradictoires, l'une n'empêche pas l'autre, ce sont deux choses différentes, les deux existent, c'est juste que sur la question de la non-mixité femmes/gouines/trans/lesbiennes, des mecs bios n'ont rien à dire puisque ça ne les concerne pas. Ceci étant, dans le cadre de luttes antipatriarcales en mixité, le but n'est pas que des hommes "aident" mais qu'ils s'impliquent, le but est justement de lutter ensemble dans ce cadre-là.
Le je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Il est vrai qu'il y a certains points ou ça ne regarde pas l'homme, mais les exemples que tu as cités précédemment ne rentre pas dans ce cadre (sauf si j'ai pas tout capté avant), tout comme il n'y a, sauf de rares exceptions, quasi aucun sujet qui ne regarde que les hommes. Je ne pense pas que ce soit comme ça que l'on puisse faire avancer les choses et faire oublier les préjugés qui existe malheureusement.

Et le terme "aident" était effectivement mal choisi.

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