Le sujet est certes alléchant : le punk allemand derrière le mur ! Du threat à gogo !
Une dizaine de chapitres très variés, du compte rendu de concert aux interviews en passant par une ambiance générale de l'époque avec la Stasi qui rôde et emprisonne et l'Eglise qui ouvre ses portes aux concerts punks (!)...
Le tout sur fond d'archive de la Stasi.
C'est très éclectique voire même un peu (trop) bordélique et vraiment pas exhaustif.
Ceci dit, j’ai été choqué d’apprendre que le guitariste de l’Attentat (« le groupe » d’Allemagne de l’Est qui avait réussi à faire éditer son album Made in GDR chez Lost and Found avant la chute du Mur) était un IM (inoffizielle mitarbeiter), un indic de la Stasi qui a permis de faire arrêter quelques punks trop turbulent. Du coup, la réécoute de cet album laisse un arrière goût douteux…

Bon en même temps, il y avait des IM partout, un peu comme la BAC dans les manifs, quoi !
Un bon aperçu sur le destin de Nahmenlos, et ses membres emprisonnés.
Par contre, je trouve dommage de n’avoir fait que des survols de Schleim Keim (avec un son unique et une voix hyper caractéristique, l’album Abfallprodukte der Gesellschaft est une tuerie) alors que le groupe est très représentatif.
Rien non plus sur Skeptiker, le groupe de Berlin Est avec un chanteur qui chevrote comme celle de Jello Biafra. D’après ce que j’ai compris, ils avaient abandonné leur virulence contre l’Etat pour avoir des autorisations pour jouer, d’où une certaine désertion du public. Je vais reprendre mes cours d’allemand pour en savoir un peu plus…
Franchement, un bon bouquin même si t’es pas spécialiste de la musique punk allemand, car ça touche également à l’art et surtout à l’atmosphère du too much future avec la voie toute tracée du prolétaire socialo communiste.
Un petit bémol sur le côté identitaire « nous les punk » dans un chapitre, le genre de propos qui m’avait vraiment trop gavé comme dans le bouquin d’Eudeline « Nos années punk », pouak ! M’enfin, c’est toujours mieux que les bouquins Camion Blanc !
